De l'Antiquité au Moyen-Âge Auteur: Jérôme Lamy Introduction L'astronomie m
De l'Antiquité au Moyen-Âge Auteur: Jérôme Lamy Introduction L'astronomie mésopotamienne o Situation o Les sources o La cosmologie babylonienne o Le calendrier o Exercice L'astronomie égyptienne o Situation o Les sources o Le calendrier égyptien o Exercice o Conclusion L'astronomie présocratique o Les débuts de la science ? o L'éclosion présocratique o L'école de Milet o Thalès o L'astronomie de Thalès o Anaximandre o Anaximène o L'école pythagoricienne o L'astronomie pythagoricienne o La cosmologie de Philolaos de Crotone o Exercice La science grecque o Les mutations de la civilisation grecque o Le rôle de Platon o Les sphères d'Eudoxe o Aristote et la théorie des sphères o Les théories d'Héraclide du Pont o Aristarque de Samos o Épicycles et excentriques o L'oeuvre d'Hipparque o "Sauver les apparences" o L'école d'Alexandrie o Eratosthène de Cyrène o Ptolémée o Le point équant o L'héritage grec o Exercice L'astronomie arabe (7ème - 15ème siècle) o Cadres géographique et historique o Observatoires o Demande sociale et politique o Traductions o Exercice L'astronomie dans l'Occident médiéval o Introduction o Le haut Moyen-Âge o Les 11ème et 12ème siècles o Le 13ème siècle et le début du 14ème siècle o Deuxième moitié du 14ème et le début du 15ème siècle o Exercice Introduction Introduction Parmi les modes d'appréhension de l'environnement physique et naturel déployés par les civilisations antiques, l'astronomie constitue une catégorie de savoirs particulière. Sous- tendue par des impératifs agricoles et religieux elle connaît un développement important en Mésopotamie et en Egypte. Mais c'est en Grèce qu'elle se constitue en un corpus cohérent de connaissances. L'émergence de la rationalité comme principe directeur joue ici un rôle fondamental dans la compréhension des phénomènes astronomiques. La civilisation arabe poursuit et transmet l'héritage grec que l'Occident médiéval redécouvre peu à peu. L'astronomie mésopotamienne Situation Situation géographique La Mésopotamie correspond à l'Irak actuel et à une partie de la Syrie actuelle. Il s'agit d'une plaine, sillonnée par le Tigre et l'Euphrate. La partie sud est alluvionnaire. A l'Est de la plaine, on trouve un massif montagneux du Zagros (bordant le plateau de l'Iran). À l'ouest, c'est le désert de Syrie. Enfin, au nord se situent les montagnes d'Arménie (sources de l'Euphrate et du Tigre). Les deux fleuves inondent de leurs crues la Basse-Mésopotamie, qui correspond historiquement à la Babylonie. Brève présentation historique La période historique commence vers 3500 av. J.C., à Sumer et à Elam. Cette région est le berceau d'une innovation capitale dans l'histoire des civilisations : l'invention de l'écriture. À la fin du IIIème millénaire av. J.C., le premier Empire sumérien domine. Les Sumériens connaissent un apogée pendant deux siècles. S'ils déclinent par la suite, leur influence culturelle est considérable. Au début du IIème millénaire, un nouvel Empire (dirigé par le roi Hammourabi) émerge, centré sur Babylone. Parallèlement, on assiste à la montée en puissance de l'Empire assyrien. Les deux royaumes subissent les invasions répétées des peuples voisins. Lors du premier millénaire, un Empire néo-babylonien s'installe en Assyrie, en Iran et en Asie Mineure. L'empire babylonien s'effondre sous les coups des invasions perses au VIe siècle av. J.C. L'histoire de la Mésopotamie a donc donné lieu à de nombreux brassages de peuples et de cultures. Il est relativement difficile de préciser les généalogies culturelles et savantes de chacune des traditions ayant fondé la civilisation mésopotamienne. Quoique très brillante, la civilisation sumérienne ne nous a laissé que très peu de traces dans le domaine de l'astronomie (si ce n'est que quelques noms d'étoiles et de constellations). Les sources Les historiens disposent de nombreuses tablettes qui révèlent les données astronomiques relevées par les Babyloniens. Le premier document connu, datant du IIème millénaire, décrit un univers à huit cieux enchâssés les uns dans les autres. Des textes ultérieurs évoquent la Lune, le Soleil, les planètes, les fixes, mais aussi les saisons ou les longueurs des ombres. On dispose également, à partir du Ier millénaire, d'éphémérides indiquant notamment les conjonctions des planètes avec les étoiles fixes. Les observations astronomiques sont suivies et servent à l'étude des mouvements célestes. On note, dans l'ensemble de ce corpus, une volonté progressive de mathématiser l'astronomie. Les instruments astronomiques Le gnomon. Il s'agit d'une tige plantée verticalement sur une surface plane. On observe l'ombre. La plus courte correspond au midi (c'est-à-dire au passage du Soleil au méridien local). L'ombre la plus courte de l'année indique le solstice d'été, la plus longue le solstice d'hiver. La clepsydre est un récipient gradué dans lequel l'eau s'écoule d'un réservoir. Le polos est un instrument spécifiquement mésopotamien. Il est composé d'une demi- sphère creuse dont la concavité est tournée vers le ciel. L'ombre d'une bille, suspendue au-dessus de cette sphère et maintenue en son centre, se projette sur la surface interne de la demi-sphère. Le mouvement du Soleil peut ainsi être dessiné. La cosmologie babylonienne La représentation sumérienne du monde (schéma simplifié) Crédit : Astrophysique sur Mesure / Jérôme Lamy et Gilles Bessou Il est difficile de parler d'une cosmologie au sens scientifique du terme. Il s'agit d'une explication mythique du monde. D'autre part, la Mésopotamie est un espace de brassage culturel intense, ce qui ne permet pas de dégager un modèle cosmologique unique. En suivant les travaux de l'historien Samuel Noah Kramer on peut donner un exemple de conception cosmologique : l'eau joue un rôle important, le monde est conçu comme une bulle immergée dans une mer primordiale. Nous verrons plus loin que cette conception a influencé la cosmologie égyptienne et présocratique. Une astronomie d'observation Les astronomes mésopotamiens ne s'éloignaient pas de ce qui était directement observable. Les astronomes mésopotamiens utilisent un système de coordonnées angulaires, en prenant l'écliptique pour la latitude ; pour exprimer la longitude, ils divisent l'écliptique en 12 arcs de 30° auxquels ils donnèrent le nom de la principale constellation (zodiaque). La position d'un astre chez les Mésopotamiens s'exprime en donnant sa latitude par rapport à l'écliptique (positive ou négative) et sa longitude en degrés d'un signe du zodiaque (12° du bélier). Les Mésopotamiens s'intéressaient notamment à la durée du jour. Il s'agit de l'addition de certaines valeurs indiquées à la longueur d'un jour donné. La technique calculatoire est ici concrète. Le calcul des coefficients a très probablement été réalisé grâce à la comparaison d'observations cumulées sur plusieurs années. Le calendrier Une des préoccupations les plus importantes des Babyloniens concerne le calendrier. Le calendrier est lunaire, c'est à dire que l'année se compose de 12 mois lunaires, un mois lunaire se compose de 29,5 jours (dans les faits c'est une alternance de 29 jours et de 30 jours). Voici les noms du calendrier babylonien classique ; l'orthographe peut être différente d'une présentation à une autre, nous retenons ici l'orthographe la plus courante : Nissan Mars-avril Aiar Avril-mai Siwan Mai-juin Du'uzu Juin-juillet Ab Juillet-août Elul Août-septembre Teshrit Septembre-octobre Arashama Octobre-novembre Kislew Novembre-décembre Tebet Décembre-janvier Shebat Janvier-février Addar Février-mars Un tel calendrier pose un problème majeur : 12 mois lunaires font 354 jours. Ce qui fait un retard de 11 jours 1/4 sur l'année solaire (365 jours et 6 heures). Il faut compenser le retard. On ajoute (de temps en temps) un mois supplémentaire à l'année (en général tous les 3 ans). Ce mois supplémentaire est soit Elul II, soit Nissan II, soit Addar-complémentaire. Initialement, l'ajout d'un mois n'était pas fondé sur une règle bien déterminée. Progressivement, la décision d'intercaler un mois a été prise en fonction de données astronomiques. Au 6ème siècle av. J.C., l'intercalation est fondée sur un cycle très précis, 235 mois lunaires correspondant à 19 années solaires (19 années lunaires et 7 mois). Il s'agit d'un cycle qui sera connu plus tard sous le nom de cycle de Méton. Les années « allongées » d'un mois complémentaire sont les suivantes : 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 Le calendrier s'impose en raison de la vie économique et administrative, mais aussi les travaux agricoles (il est nécessaire que le rythme des saisons et celui de la culture ou de l'élevage s'accordent). C'est là un point fondamental de la civilisation mésopotamienne, la science astronomique pratiquée a surtout des objectifs pratiques et utilitaires. Exercice Astronomie mésopotamienne Difficulté : * Temps : 10 Question 1) Rappeler quels sont les trois principaux instruments de l'astronomie mésopotamienne. Question 2) Le calendrier babylonien est-il solaire ? L'astronomie égyptienne Situation Cadre géographique La civilisation égyptienne s'est déployée le long des 100 derniers kilomètres du Nil. La Haute et la Moyenne Égypte (de la première cataracte jusqu'au delta) est une vallée très étroite bordée par le désert. À 150 km de la côte méditerranéenne, le Nil se divise en plusieurs branches et forme un delta. C'est la Basse-Égypte. À la différence de la Mésopotamie (qui est un espace ouvert aux brassages culturels, fragmenté en de nombreuses zones d'influences politiques), l'Égypte est un espace refermé sur lui-même. Panorama historique Narmer (au IIIème millénaire) paraît être le fondateur de l'Égypte pharaonique. La résidence royale se situe à Thinis. (d'où uploads/Histoire/ cosmologie-de-l-x27-antiquite-au-moyen-age 1 .pdf
Documents similaires
-
17
-
0
-
0
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Jui 16, 2021
- Catégorie History / Histoire
- Langue French
- Taille du fichier 0.9074MB