INTERNATIONAL NUMISMATIC COUNCIL CONSEIL INTERNATIONAL DE NUMISMATIQUE TABLE OF
INTERNATIONAL NUMISMATIC COUNCIL CONSEIL INTERNATIONAL DE NUMISMATIQUE TABLE OF CONTENTS / SOMMAIRE COMPOSITION DU BUREAU ....................................................... 5 STATUTS .................................................................................. 7 CONSTITUTION ......................................................................... 9 THE LAW AND PRACTICE REGARDING COIN FINDS ................. 11 United States Laws Concerning the Trade in Cultural Property (John M. Kleeberg) LES GRANDS NUMISMATES .................................................... 33 Ernest Babelon (Felicity Bodenstein) COLLECTIONNEURS CÉLÈBRES .............................................. 39 Albéric du Chastel (François de Callataÿ) HISTOIRE DES COLLECTIONS NUMISMATIQUES ET DES INSTITUTIONS VOUÉES À LA NUMISMATIQUE ................ 45 Das Münzkabinett des Historischen Museums Bern (Daniel Schmutz) NÉCROLOGIES Octavian Ilisecu (Ernest Oberländer-Târnoveanu) .............................. 52 Pierre Bastien (Georges Gautier) .................................................... 58 Attilio Stazio (Christof Boeringer) ................................................... 61 MEETING OF THE COMMITTEE (MADRID, MARCH 19–20, 2010) 69 COMPTES DU CONSEIL ............................................................ 70 MEMBRES DU CONSEIL Institutions ................................................................................ 85 Membres honoraires ................................................................. 100 LA BOURSE ANNUELLE DU CIN ............................................. 102 33 LES GRANDS NUMISMATES / FAMOUS NUMISMATISTS Felicity Bodenstein ERNEST BABELON (1854–1924) Au tournant du XXe siècle, Ernest Babelon fut le principal promoteur d’une numismatique moderne, véritable science auxiliaire de l’histoire et de l’his- toire de l’art. Il établit la monnaie ancienne « à la fois (comme), un organe so- cial, un élément d’information sûre pour les annales de tous les temps et une œuvre d’art ». Entré au Cabinet des médailles et antiques de la Bibliothèque nationale en 1878, E. Babelon en devint le directeur en 1892, occupant ce poste pendant trente-deux ans. De part ses travaux extrêmement suivis et consciencieux, il laissa l’empreinte d’un directeur omniprésent, militant, qui présida activement sur tout les projets d’expansion et de catalogage des col- lections. Il incarne véritablement toute une période dans l’histoire du Cabinet. La bibliographie d’Ernest Babelon couvre presque tous les champs du savoir archéologique, chose d’autant plus remarquable qu’il produisit des ouvrages qui demeurent des références et évita toujours l’écueil de la dispersion. Il fit de la numismatique grecque son terrain de prédilection, se distinguant inter- nationalement dans cette spécialité. De fait, son érudition s’est construite alors qu’on vit apparaître, face à la démultiplication des découvertes et des connais- sances, une armée de spécialistes ; désormais chaque archéologue, chaque numismate devait porter une épithète lui attribuant une aire géographique ou une période chronologique. E. Babelon comprit cette évolution comme une nécessité, s’y adaptant d’une manière pragmatique et non pas absolue. Ainsi, dans sa politique muséale il tenta de réconcilier les traditions antiquaires du « plus ancien musée de France » comme il aimait à le rappeler, avec le besoin de voir le département trouver sa place dans l’ère des sciences spécialisées. D’origine sociale modeste, E. Babelon était petit-fils de maçon et fils de cou- telier. Ses aptitudes scolaires furent remarquées à l’École primaire et ses pa- rents firent des sacrifices financiers pour l’envoyer au petit séminaire de Lan- gres. En 1874, il monta à Paris et réussit le concours d’entrée à l’École des Chartes. Il entra à la Bibliothèque nationale après une thèse sur Les Bourgeois du Roi au Moyen-âge. C’est là que l’historien et archiviste, fit son apprentis- sage de la numismatique les objets à la main, en classant les doubles des monnaies du département, guidé par l’œil aguerri d’Ernest Muret et Henry Cohen. Il apprit auprès de François Lenormant les bases théoriques de l’étude des monnaies et découvrit l’étude de l’Orient ancien. À l’École pra- tique des hautes études, il s’initia à l’hébreu, au phénicien et à l’assyrien. En 1883, il fit sa seule expérience du terrain archéologique, accompagné de Sa- lomon Reinach, sur le site de Carthage. Or, s’il fit partie de cette dernière génération qui toucha à tous les domaines de l’étude de l’antiquité, il était surtout celui qui sût « reconnaître au toucher 34 FELICITY BODENSTEIN l’authenticité d’une monnaie ». À travers la correspondance du Cabinet des médailles, on voit qu’il était considéré comme le dernier recours à invoquer devant tout problème numismatique épineux. L’entrée au Cabinet des mé- dailles, en 1877, de la collection d’Ailly augmenta de façon significative le fonds des monnaies romaines, et lui fournit la matière de son premier grand ouvrage numismatique, La Description historique et chronologique des mon- naies de la République romaine. D’après Camille Jullian, son « désir patrio- tique de ne pas laisser l’Allemagne de Mommsen monopoliser en quelque sorte les hautes études de numismatique romaine », l’avait encouragé dans cette entreprise. Il se distingua d’emblée par sa méthode de son prédéces- seur, Henry Cohen et de sa Description générale des monnaies de la Répu- blique romaine de 1857. Son classement est accompagné d’une mise en contexte de l’histoire monétaire, qui dépasse ainsi la « sèche nomenclature », il aborde l’histoire des familles romaines qui frappèrent la monnaie et il in- terprète les représentations mythologiques et allusions historiques. Avec E. Babelon, les séries grecques du Cabinet des médailles retrouvèrent un nou- veau maître ; le regard toujours porté sur les travaux accomplis à l’étranger, il s’inspira des British Museum Coin Catalogues, série lancée en 1873. Ceux- ci traitaient pour la première fois les monnaies des rois de Syrie, d’Arménie et de Commagène et puis des Perses Achéménides du musée. Il obtint de l’État en 1897, qu’il se porte acquéreur de la collection de monnaies grecques d’Asie mineure de William Henry Waddington pour la somme très consé- quente de 421 000 francs. La même année, il fut élu membre de l’Académie des Inscriptions et Belles-lettres qui lui confia la tâche de poursuivre le projet de Waddington d’un recueil général des monnaies grecques d’Asie-Mineure, tâche d’autant plus essentielle que Theodor Mommsen avait annoncé l’inten- tion de l’Académie de Berlin de lancer un projet analogue. Il le publia conjointement avec Théodore Reinach, en quatre volumes, entre 1904 et 1912. Parallèlement, il entreprit son monumental Traité des monnaies grecques et romaines, véritable grammaire de la numismatique qu’il voulait comme une version actualisée de la Doctrina numerum veterum d’Eckhel. Cet ouvrage démontre l’ambition scientifique de Babelon, qui ne connaissait guère de limites. Dans la préface il écrivit : « Les yeux fixés sur les beaux li- vres des Eckhel, des Mommsen, des Fr. Lenormant, j’étais comme ces jeunes soldats qui s’enorgueillissent des héros qui ont illustré l’armée dans laquelle ils sont enrôlés et je rêvais de suivre leurs traces, de faire aussi bien qu’eux ». Il n’acheva pas le Traité, qui devait comprendre une partie doctrinale, théo- rique et une partie descriptive qui s’arrête au IVe siècle av. Toutefois, l’un des aspects méthodologiques les plus innovants de son travail ressort dans Les Origines de la Monnaie considérées au point de vue économique et historique, publiées en 1897, où il établit des liens entre des théories économiques contemporaines et les séries monétaires qu’il présente comme « des plus fé- condes des annales de l’évolution économique des sociétés civilisées ». Il dé- plore la spécialisation qui reste aveugle aux apports d’autres disciplines et exprime son admiration pour T. Mommsen, « à la fois un juriste, un écono- miste et un historien […] il voulut pénétrer l’âme de la monnaie, et la consi- 35 ERNEST BABELON (1854–1924) dérer en elle-même dans son rôle social et comme intermédiaire du com- merce pris dans son acception la plus large ». L’approche économique était un moyen de démontrer une indéniable importance aux études numisma- tiques : les monnaies étant un signe visible du commerce, qui « dans l’orga- nisme de la société, joue le rôle de la circulation du sang dans l’organisme de tout corps vivant ». Il souhaitait communiquer au plus grand nombre l’importance de ces études et rendre la numismatique attrayante pour une nouvelle génération de jeunes chercheurs. Ainsi dès 1882, il contribua avec Anatole de Barthélemy et Gas- ton Schlumberger à relancer la Revue numismatique. Dès le début des années 1890, il élabora le projet d’un cours de numismatique à l’EPHE, afin de pour- suivre la voie de l’enseignement de cette discipline ouverte par F. Lenormant. Il établit enfin le premier enseignement entièrement dédié à cette science avec les cours de numismatique et de glyptique professés à partir de 1902 au Collège de France. L’objectif d’E. Babelon était de montrer qu’« une suite de monnaies antiques est bien la résurrection du passé par les images ». Il vou- lait délimiter un terrain de recherche propre à la numismatique, car jusqu’alors elle n’avait « guère fait l’objet que de leçons accessoires des cours d’archéologie ; elles n’ont été que des annexes, des épisodes secondaires et volontiers négligeables de l’enseignement classique ou médiéval ». En 1908, cette initiative fut pérennisée par la création, au collège de France de la pre- mière chaire de numismatique de l’Antiquité et du Moyen Âge. Ces cours ins- pirèrent à la Sorbonne, au début des années 1900, les premières thèses consacrées à la numismatique. L’étude des monnaies anciennes profita d’un renouveau d’intérêt pour la médaille artistique. Si E. Babelon jugeait dure- ment la monnaie contemporaine, « ce vulgaire instrument de nos échanges quotidiens, si pauvre comme invention », il s’intéressa de près à la production des médailleurs artistiques comme Oscar Roty et Jules Clément Chaplain. Il rendait compte des médailles présentées au Salon pour la Revue des arts uploads/Histoire/ ernest-babelon-1854-1924-felicity-bodenstein.pdf
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- Publié le Apv 16, 2022
- Catégorie History / Histoire
- Langue French
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