Thème 1 : « Et avant la France ? » Sous thèmes 2 : « Celtes, Gaulois, Grecs et
Thème 1 : « Et avant la France ? » Sous thèmes 2 : « Celtes, Gaulois, Grecs et Romains » : quels héritages des mondes anciens ? I – Synthèse scientifique Les nouveaux programmes d'histoire au cycle 3, prévoient d'aborder en CM1 : la Préhistoire et l'Antiquité via le thème : « Et avant la France ? » – thème particulièrement propice à la construction du temps long commencé au Cycle 2. Ici, il est question des Celtes, Gaulois, Grecs et Romains et de fait, des héritages des mondes anciens - sous thème qui, intimement lié aux domaines 3 et 5 du SCCCC, ancre les élèves dans l'histoire. En effet, l'Antiquité est la première période de l'histoire ; elle commence avec l'invention de l'écriture vers 3000 av.n.è et s'achève, pour l'Europe occidentale en 476, avec l'abdication de l'empereur Augustule provoquant la chute de l'Empire romain d'Occident. Dès lors, il s'agit de s'interroger sur ce qu'apporte cette longue période à notre société contemporaine en terme d'héritage ; d'une part à travers l'étude de la civilisation gauloise d'avant Rome ; et d'autre part, par le biais l'analyse des apports de la romanité à la Gaule. 1 – Les « Gaulois » avant Rome : des peuples, une civilisation 1.1 – Peut-on parler de « Gaule » et de « Gaulois » avant Rome ? Origines et définitions Les données géographiques concernant la « Gaule méridionale », apparaissent pour la première fois dans l'histoire au VIIe av.n.è ; au moment où les grecs s’endentent à récolter des informations pour l'expansion commerciale. Plus tard, ils nomment les habitants de cette région, Κελτοι1 , les Celtes, pour désigner les barbares de ces contrées ; cette appellation trouve son origine de l'indo-européen kel-kol, « colon ». Ce n'est qu'en 128 avant l’Ère Commune, sous la plume de l'écrivain romain Caton l'Ancien que surviennent les vocables : Gallia, la Gaule, et, Gallus, i, les Gaulois - largement diffusés par Jules César, notamment dans De Bellum Gallicum, I, 1 « […] le peuple, qui dans sa langue, se nomme les Celtes, et, dans la nôtre, la Gaulois. ». Dès lors, selon l'historienne C. Delaplace : « Nous plaquons commodément une réalité postérieure sur un ensemble de peuples et de territoires […]. Parler Gaulois et de la Gaule avant Rome est un anachronisme. » ; cependant, les formes Gaule d'avant Rome ou encore Gaule proto-historique sont communément utilisées. A fortiori, ceux qu'on nomme les Gaulois sont des Celtes – Celtes qui ont la particularité de vivre entre le Rhin, le Nord de l'Italie, la Méditerranée et les Pyrénées ; autrement dit, en Gaule. Il s'agit d'un ensemble de peuples de langue indo-européenne qui viendrait des steppes d'Asie partageant des formes politiques, sociales et religieuses analogues dans toute l'Europe. En outre, ces populations, installées sur une période pluriséculaire à Hallstatt, en Autriche, sont poussés par les Germaniques ; et, arrivent progressivement en Gaule proto-historique dès le VIIIè av.n.è, se mêlant ainsi aux peuples locaux mal connus des historiens. Néanmoins, il est nécessaire de relever que la « celtisation » de la Gaule est progressive et jamais totale. 1.2 – Altérité et premiers échanges en « Gaule d'avant Rome » : Avant même la conquête de la Gaule, les Gaulois, loin d'être isolés, entretiennent déjà des relations d'échanges avec d'autres Celtes ainsi qu'avec des civilisations méditerranéennes. En effet, ces populations, bien que dispersées et souvent conflictuelles, sont homogènes - cette homogénéité celtique et donc gauloise suppose des courants d'échanges très fort – échanges favorisés par une communauté linguistique. D'une part, durant la période hallstattienne2, les peuplements partagent des pratiques inhumatoires semblables, notables par les fouilles archéologiques qui révèlent la présence régulière de tombes princières enfouies sous des tumuli3. D'autre part, les Gaulois procèdent à des échanges de nature commerciale, via l'axe est-ouest ; dans un premier temps, par nécessaire complémentarité entre mines de cuivre et d'étain pour fabriquer le bronze ; puis dans un second temps, dès 450 av.n.è, avec la généralisation du fer, ils communiquent leurs techniques chevronnées de confection d'outils agricoles et d'armes. Par ailleurs, dès le VIIe siècle av.n.è, avant la fondation de Massalia, les Gaulois s'ouvrent au commerce méditerranéen et échangent avec les cités grecques de Sicile. Ces deux civilisations sont reliées par un réseau d'échanges maritimes ainsi que par une nouvelle route commerciale nord-sud,. Témoins de ces échanges, la nécropole gauloise de Bézier de 650 av.n.è, où se mêlent aux objets gaulois, la céramique grecque ; a contrario, les archéologues retrouvent dans de nombreuses cités grecques de Sicile comme à Gela des objets gaulois en bronze dans les sanctuaires dédiés à Koré et Demeter. Par la suite, avec la fondation par 1 – Terme employé pour la 1e fois selon les sources par Hécatée de Milet, VIème av.n.è et par Hérodote, Histoires, II, 53, Vème av.n.è 2 – Période du premier âge du fer (VIIème – Vème s. av. n. è.) du site éponyme de Hallstatt, en Autriche 3 – Tumulus, i, éminence artificielle recouvrant une sépulture (Tombe de Vix) 4 – Période du second âge du fer (450 – 25 av.n.è) du site éponyme sur les bords du lac Neuchâtel en Suisse 2 les Grecs de Phocée de Massalia, les échanges s’accélèrent, les Gaulois exportent à Massalia et dans ses emporia1 des produits qui sont acheminées vers les civilisations méditerranéennes. Garants de ces interactivités, la tombe de Vix en Côte d'Or, les graffiti et céramiques étrusques qu'on retrouve à Lattara. Toutefois, pour éviter tout anachronisme les historiens et archéologues s'accordent à dire que les échanges demeurent modestes. 1.3 – Les « Gaulois » avant Rome, une civilisation à part entière : Les Gaulois n'ont laissé pratiquement aucune source scripturaire propre, celles retrouvées, sont essentiellement écrites par des Grecs et des Romains sous l'angle de l'ennemi après que Brennus, chef gaulois, ait mis à Sac Rome en 390 av.n.è. Cependant, les récentes découvertes archéologiques permettent de mettre à jour les connaissances. Les Gaulois qui, divisés en plusieurs tribus, ne forment pas une nation ; mais des aspects socio-politiques, urbains et économiques communs permettent de parler de civilisation gauloise. Les Gaulois organisent la société en trois classes : guerrière, sacerdotale et productrice ; à cela s'ajoutent également des esclaves2. La structure politique est hiérarchisée, avec au sommet, un chef élu par une assemblée de riches et puissants cavaliers guerriers, qui gravitent et dirigent la tribu avec lui. Leur puissance vient de leur richesse mais aussi du principe de clientélisme3 mis en place. Il faut néanmoins noter que certains historiens comme S. Berger, mettent en lumière les limites de ces organisations : «[...] l'on ne connaît pas exactement les compositions de l'assemblée gauloise. ». Par la suite, les tribus les plus riches fondent des sites fortifiés, généralement en hauteur, les oppida, comme le site d'Ambrussum à Villetelle dans l'Hérault. Ces centres assurent de réelles fonctions urbaines au sens économique, la naissance des monnaies gauloises qui en découle en sont la preuve. La monnaie gauloise bien que tardive ne dénote pas moins d'un « retard », mais plutôt d'une non nécessité. L'étude de la numismatique gauloise montre que les prototypes monétaires émanent des Grecs, le modèle le plus courant étant le statère d'or de Philippe II de Macédoine. Dès lors pourrait-on parler d'acculturation ? Même si comme le dit Strabon, Histoire des Gaules, IV, 1, 5 « Les barbares se mirent à l'école de Massalia » ; il ne s'agit que d'une processus d'acculturation relatif, puisque les traditions indigènes demeurent fortes et présentes sur les monnaies qui transcrivent l'art celtique, comme le statères de Séquanes. Cependant, elle permet l'intégration progressive de la civilisation gauloise aux civilisations méditerranéennes bien avant Rome. 2 – Dès la conquête romaine, de nouveaux apports : 2.1 – La longue conquête de la Gaule : La conquête de la Gaule est un phénomène long et complexe, dont les campagnes de Jules César de 58 à 51 av.n.è, ne sont que l'épisode le plus connu et il est vrai, le plus décisif. La Gaule cisalpine, déjà conquise au IIIe av.n.è, amorce l'idée de la conquête de la Gaule méridionale qui s'effectue de 125 à 121 av.n.è. En effet, il s'agit d'un véritable enjeu pour les Romains qui, victorieux sur les carthaginois, se voient dans la nécessité de maîtriser les voies commerciales. De plus, la Gaule, avec le développement des échanges, est divisée ; les clivages entre aristocrates et commerçants s'accentuent et pour ces derniers, la conquête de la Gaule n'est pas accueillie défavorablement. Certains peuples comme les Eduens signent même un foedus avec les Romains et se disent « frères de sang et alliés du peuple romain ». Cette intervention consolide l'implantation romaine en Gaule, et en 76 av.n.è, la Gaule méridionale devient une province romaine. Par la suite, lors de la crise de la République, où optimates et populares4 s'affrontent, le Proconsul Jules César, qui a besoin de reconnaissance militaire et de financement pour s'imposer en politique, provoque la Guerre des Gaules ; soit, la conquête du reste de la Gaule chevelue5. Il s'organise uploads/Histoire/ exemple-dossier-histoire-antiquite.pdf
Documents similaires










-
35
-
0
-
0
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Apv 09, 2021
- Catégorie History / Histoire
- Langue French
- Taille du fichier 2.9528MB