Filière de Français 2020-2021 Niveau : 2 année licence Module : Initiation à la

Filière de Français 2020-2021 Niveau : 2 année licence Module : Initiation à la traduction 2- Histoire de la traduction La traduction est de tous les temps. Elle fait partie intégrante de la vie intellectuelle de toute nation. Nous lui devons les deux piliers de notre civilisation: l’héritage gréco-romain et la culture judéo-chrétienne. J.-R.Ladmiral affirme que la traduction c’est le deuxième le plus ancien métier du monde. Les premières sources écrites de la traduction sont les textes sacrés. Pour initier le lecteur à cette discipline, Michel Ballard, a cerné son étude à l’histoire de la traduction en Europe, notamment dans des pays comme l’Espagne, la Française, le Royaume-Uni, l’Allemagne et l’Italie. Cependant, pour parler d’histoire de la traduction, la réflexion doit être globale, c’est pour cette raison que Michel Ballard fait quelques incursions dans d’autres cultures (l’Égypte, la Mésopotamie…). Bien que Michel Ballard ait écrit un ouvrage comme initiation à la traduction, il estime aussi qu’une autre de ses fonctions serait de faire prendre conscience de la nécessité et de l’importance de cette matière. Nous proposons, dans ce qui suit, un panorama de l’histoire de la traduction depuis l’Antiquité jusqu’au début du xxe siècle, ainsi que les traducteurs les plus importants au long de l’histoire. Nous allons aborder l’histoire de la traduction par ordre chronologique : « L’Antiquité » ; « Le Moyen Âge » ; « La Renaissance » ; « De l’Âge classique aux Lumières » ; « Des Lumières à l’aube du xxe siècle. A- L’Antiquité : Michel Ballard estime que l’analyse du rôle de la traduction lors de l’Antiquité peut paraître frustrante, car cette époque s’étend sur plus de trois mille ans et il y a très peu de références de traduction pendant cette période. Mais par contre l’auteur Filière de Français 2020-2021 affirme être fasciné parle le fait d’étudier les débuts d’une activité tellement grande et importante dans la civilisation égyptienne et mésopotamienne. On observe durant cette époque une grande méfiance l’égard de la traduction, notamment dans le domaine religieux (textes hébreux), mais on constate également la conscience de la nécessité de cette matière dans d’autres disciplines grâce aux œuvres de Cicéron et aux traductions de Eusèbius Hieronymus (Saint Jérôme). Sous les formes réduites de la traduction de cette époque on peut déjà interpréter les caractères et spécificités de la matière dans les siècles à venir, affirme Ballard. B- Le Moyen Âge. Cette époque est très longue, et on peut distinguer au cours du temps une diversité d’activités liées à la traduction. Pendant le VIe et VIIe siècle, l’Occident rompt avec la civilisation classique, même si un peu de cette culture se conserve dans les monastères. C´est ainsi que les besoins de la prêche génèrent des procès de transcription et paraphrase en langue vulgaire. Tel fut le cas pendant le royaume d’Alfred le Grand et Aelfric, qui se rendront compte du besoin de transmettre un enseignement à des groupes qui ne parlent pas la langue du savoir, ce qui motive les grandes entreprises de traduction de l’époque. Michel Ballard remarque aussi le grand travail de traduction qui a eu lieu en Espagne pendant le règne d’Alphonse X, et aussi la mise en place du castillan comme langue dominante grâce à son utilisation comme véhicule culturel. En France, l’âge d’or de la traduction aura lieu pendant le règne du roi Charles V, et la programmation de cette entreprise laisse paraître déjà une préoccupation pour la conception de la traduction. Dans le royaume anglo-normand c’est, encore une fois, le désir de permettre le plus grand nombre de personnes d’accéder aux textes sacrés, ce qui poussera Wyclif à traduire la Bible en langue vulgaire, et de cette façon étendre l’utilisation de l’anglais. Filière de Français 2020-2021 C- La Renaissance Dans cette période on peut percevoir une restructuration de la hiérarchie des langues et une prise de conscience des relations qui s’établissent entres les langues vulgaires. Même si ces langues vulgaires prennent de l’importance, les langues anciennes restent encore puissantes, car le latin demeure la langue des sciences et du droit, souligne Ballard. Au début de la Renaissance, l’Église continue d’être réticente par rapport à la traduction des textes sacrés Mais l’Humanisme s’intéresse à ce type de textes religieux et commence à les traduire et les comparer. Il faut souligner le rôle des traducteurs comme Érasme, Jacques Lefèvre d’Etaples, Martin Luther et William Tyndale. En France on peut remarquer l’introduction du verbe « traduire » par Robert Estienne en 1539, et c’est cette création de vocables qui coïncide avec une nouvelle conscience sur la traduction, car on voit apparaître des traités sur la matière plus exhaustifs que dans les époques précédentes, des traités théoriques d’auteurs comme Etienne Dolet, du Bellay, ou les anglais Lawrence Humphrey et George Chapman. D- De l’Âge classique aux Lumières Michel Ballard résume l’époque de la France classique en affirmant que Mal- herbe -et son style d’une langue épurée visant l’ordre et la clarté- ont eu une énorme influence sur les auteurs français de l’époque. En plus, la création de l’Académie Française qui étudie la langue va régir l’activité de traduction pendant plus d’un siècle. Il faut aussi remarquer l’influence du mouvement des belles infidèles, dont Perrot d’Ablancourt est le représentant le plus illustre. Face à ce mouvement, certains théoriciens français ont publié des ouvrages. Tel fut le cas de Huet (De interpretatione), de Méziriac (De la traduction) et de Gaspard de Tende (Les Règles de la traduction). A cette époque on remarque aussi une énorme influence de la langue anglaise sur le reste de l’Europe. Cette influence se produit par l’intermédiaire de l’importation de romans et de pièces de théâtre anglais, notamment celles de l’un de plus grands Filière de Français 2020-2021 auteurs de ce pays, Shakespeare. Par rapport aux traducteurs anglais, Ballard remarque le travail de John Dryden et Alexander Pope, et il fait une mention spéciale aux premières femmes traductrices, des femmes de l’aristocratie comme Mary Sidney, Mary Collier et Aphra Behn, entre autres. E- Des Lumières à l’aube du xx e siècle . L’auteur affirme que lors du XXe siècle on remarque une continuité avec le siècle précédent, avec l’établissement de nouvelles conceptions de la traduction mises en place par les penseurs allemands et importées en France à travers Madame de Staël. Cette continuité est aussi perceptible dans l’européisation du choix des textes, car les classiques restent des textes prestigieux qui font l’objet de retraductions qui visent à être les plus fidèles possibles. uploads/Histoire/ cours-02-histoire-de-la-traduction.pdf

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  • Publié le Oct 30, 2021
  • Catégorie History / Histoire
  • Langue French
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