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Premières Rencontres !"#$%"&&"#$'()#$*+,-#./-0" ".$*"$'0/-.$(1$2(##3 43%*"5-/)#$".$'36(.#$#10$*($0"7,"07,"$,-#./0-81"$".$*"#$20(.-81"#$")#"-9)()."# Organisées par l’Inspection pédagogique régionale d’histoire-géographie le Mercredi 28 mars 2001 au CRDP – 31, bd d’Athènes – 13003 Marseille dans le cadre de la «Convention pour la promotion de l’égalité des chances entre les filles et les garçons, les femmes et les hommes dans le système éducatif» de Ont participé à l’élaboration de cette brochure : Gérald ATTALI, Eric BOERI, Christine COLARUOTOLO, Rodrigue COUTOULY, Isabelle DEBILLY, Daniel DALET, Daniel GILBERT, Brigitte MANOUKIAN, Catherine MARAND-FOUQUET, Claude MARTINAUD, Patrick PARODI, Annie ROUQUIER, Dominique SANTELLI, Jean SERANDOUR, Yves TARDIEU, Emmanuelle TRICOIRE, Michelle ZANCARINI-FOURNEL. Premières Rencontres - mars 2001 ! Avant-propos Depuis septembre 1999, le groupe de réflexion disciplinaire d’histoire-géographie, autour de l’inspection pédagogique régionale, s’est efforcé de mettre en œuvre un projet d’animation et d’échanges au niveau académique. Au-delà d’une classique restructuration et de la mise à jour régulière de notre site internet d’Aix-Marseille, nous avons souhaité doter les enseignants de l’académie d’un support innovant, adapté aux nouvelles règles de gestion et capable de résoudre les difficultés classiques de diffusion de l’information. Ainsi est né le bulletin électronique «La Dur@nce», complément désormais naturel du site disci- plinaire. Vingt numéros plus tard, avec une diffusion dépassant le cadre académique et même national (vertu propre à Internet), Les 1ères Rencontres de La Dur@nce organisées le 28 mars 2001 dans les locaux du CRDP à Marseille furent en quelque sorte l’aboutissement logique de cette entreprise. Il s’agissait de renouer avec une habitude déjà ancienne de rendez-vous disciplinaires annuels et d’offrir au plus grand nombre – dépassant même les strictes frontières de notre discipline – une occasion exceptionnelle de rencontres et de débats autour d’une question forte de notre enseignement. Le thème retenu cette année : «Les femmes dans l’histoire et le droit au passé» était directement lié à la signature le 25 février 2000 de la Convention «Promouvoir l’égalité des chances entre les filles et les garçons, les femmes et les hommes dans le système éducatif» (cf. B.O. n°10 du 9 mars 2000). Tout en s’inscrivant dans le cadre d’une action transversale, interpellant tous les acteurs du système éducatif, ce thème offrait l’occasion d’une vraie réflexion sur l’histoire, tant au niveau de la recherche universitaire qu’en ce qui concerne les pratiques d’enseignement en collège et lycée. Nous tenons d’ailleurs à remer- cier les professeurs de lettres-histoire, lettres, langues, sciences physiques, documentalis- tes, entre autres, de leur participation aux débats, aux côtés des historiens-géographes. Dans les pages qui suivent, avec les contributions essentielles de Michelle Zancarini- Fournel et de Catherine Marand-Fouquet, nous constatons que l’histoire scolaire trouve dans l’exploration de ce thème l’occasion d’une réflexion élargie sur la recherche historique, les programmes scolaires, les manuels, les pratiques enseignantes et, globalement, sur la société. A la lecture des compte-rendus d’ateliers du 28 mars, nous ressentons, en effet, combien tous ces éléments sont les reflets multiples et convergents d’une communauté qui peine à mettre en pratique une conviction partagée chaque jour par un plus grand nombre : le droit au passé pour tous. Le travail historien n’est jamais neutre et rapporte, au-delà des faits explorés, les contradictions et les utopies d’une société. L’interpellation de la recherche a paru dans l’en- semble fort stimulante aux participants à ces Rencontres ; elle a, dans le même temps, suscité un certain désarroi : comment peut-on compenser les insuffisances d’une produc- tion universitaire ? Plus simple a été l’entreprise de critique des manuels scolaires. Vite désacralisés, Premières Rencontres - mars 2001 " ces outils du quotidien enseignant ont été l’objet d’une saine réflexion. Le regard critique que chacun a été conduit à leur porter a permis de mesurer les enjeux auxquels répond cette production éditoriale et de trouver une nouvelle occasion d’élargir le champ de la liberté pédagogique. Les débats ont mis en relief cette apparente contradiction entre l’usage naturel – indispensable – de la liberté pédagogique et le respect du contrat proposé par le programme En ce sens, le thème des Rencontres rappelait à chaque enseignant la nécessité du choix, choix non contradictoire avec la prise en compte des objectifs fondamentaux de nos discipli- nes. Il est apparu évident que la résolution du problème passait, nécessairement, par une réflexion approfondie sur le passé reconstruit à travers la recherche historique. En effet, seules des connaissances historiques bien maîtrisées permettent de se libérer de la lettre des programmes tout en suivant l’esprit et les finalités. Rarement une question n’a montré de façon aussi sensible le lien essentiel entre contenu et démarche. Les 1ères Rencontres de La Dur@nce , cette brochure en témoigne, ont été l’occa- sion de porter un autre regard, nécessairement critique, sur l’histoire telle qu’elle se cons- truit et telle qu’elle s’enseigne. L’exploration du thème «Les femmes dans l’histoire et le droit au passé « n’est confortable pour personne ; elle ne débouche, en final, sur aucune solution simple pour l’enseignant. Porter un autre regard, c’est en effet de première néces- sité. Prendre conscience de la dissymétrie de l’héritage transmis, c’est déjà permettre aux filles, à l’instar des garçons, d’accéder à ce droit au passé qui seul peut leur garantir de s’identifier et de se situer dans le monde contemporain. Juste déplacer son regard. C’est au fond une manière d’assumer sa liberté d’ensei- gnant. Jean SÉRANDOUR Inspecteur Pédagogique Régional d’histoire-géographie Académie d’Aix-Marseille Premières Rencontres - mars 2001 # Table des matières L’histoire sans les femmes est-elle possible ? ................................................................ 5 première partie : communications scientifiques ...............................8 L’histoire des femmes et la discipline historique............................................................. 9 Enseigner l’histoire des femmes de la revolution dans le second degré : d’une mission impossible à de nouveaux chantiers ............................................................................. 27 deuxième partie : aspects pédagogiques ......................................36 Juste déplacer notre regard .......................................................................................... 37 ATELIER ANTIQUITE-MOYEN AGE .................................................................... 39 La visibilité des femmes dans l’histoire enseignée, période antique : des femmes dans leur diversité, pour poser questions.............................................................................. 40 Femmes au Moyen âge ................................................................................................ 50 Compte rendu de l’atelier Antiquité-Moyen Âge ........................................................... 53 ATELIER XVI°-XVIII° SIECLE............................................................................... 55 Compte-rendu de l’atelier XVI°-XVIII° siècle................................................................. 56 ATELIER XIX° SIECLE ......................................................................................... 60 Restituer aux femmes la part d’Histoire qui leur est due. ............................................. 61 Proposition de cours pour rendre visibles les femmes sans en faire trop .................... 67 Compte-rendu de l’atelier XIXème siècle ..................................................................... 69 ATELIER XX° SIECLE .......................................................................................... 71 La visibilité des femmes dans l’histoire enseignée ....................................................... 72 Le XXe siècle … offre de nombreuses pistes d’entrée. ................................................ 75 La visibilité des femmes dans les manuels scolaires de lycée professionnel .............. 78 Interdisciplinarité en Lycée Professionnel .................................................................... 79 Compte-rendu de l’atelier XXe siècle. .......................................................................... 80 Premières Rencontres - mars 2001 $ L’HISTOIRE SANS LES FEMMES EST-ELLE POSSIBLE ? par Annie Rouquier historienne. Naïveté, provocation ou « légère » anticipation ? Nous savons que nous pouvons visiter des kilomètres de bibliothèques historiques, ainsi que Virginia Woolf 1 dit l’avoir fait en 1929, et trouver fort peu de traces du passé des femmes. Invisibles et silencieuses… Et pourtant… Certain(e)s historien(ne)s répondent déjà par la négative à la question posée et évoquent les trente dernières années. Car si, en 1973, s’ouvrait à Paris VII le séminaire de Michelle Perrot « Les femmes ont-elles une histoire ? », si, en 1983, on se demandait à Saint Maximin « Une histoire des femmes est-elle possible ? »,2 en revanche, en 1997, la question posée au colloque de Rouen donnait un ton nouveau : « L’Histoire sans les femmes est-elle possi- ble ? »3 L’article, désormais défini, pose l’unicité d’un récit historique qui doit, parlant des socié- tés passées, parler des hommes et des femmes, de leurs différences socialement construites, de leurs rôles, de leurs relations, de leurs participations multiples. L’objet « femmes » est aussi pluriel que l’objet « hommes » quand on le croise avec les aspects politiques, économi- ques, sociaux, juridiques, nationaux, religieux, culturels… Le singulier, si fréquent, (« la » femme) renvoie à un « éternel féminin », à une « nature » qui contredit, dès le départ, l’effort d’historicisation, l’existence d’un passé. Mais il faut comprendre le chemin effectué de la première question à la troisième. Il convient donc de clarifier, très sommairement pour l’instant, la conception de l’histoire à laquelle on se réfère : quelle définition ? Si l’histoire était uniquement la connaissance des événements relatifs au pouvoir offi- ciel, à ses aléas (changements de régimes, conflits), aux guerres, traités et subtilités diploma- tiques, on pourrait ne voir que les acteurs hommes, certes plus apparents, et fantasmer sur la non féminité, la nocivité voire la cruauté des « femmes de pouvoir ». C’est ce qu’a fait l’his- toire « virile » constituée, au XIXème, autour de la Nation et de la République. Le territoire de l’historien s’étant étendu à l’économie, aux groupes sociaux (bourgeois, ouvriers…), et, tirant profit du développement des autres sciences sociales, aux aspects de la vie quotidienne, aux âges de la vie, aux diverses formes de cultures… la définition peut con- sidérablement s’élargir : le passé des sociétés, par exemple. Les historiens, sensibles aux demandes sociales sous-jacentes en permanence (« comment en est-on arrivé là ? ») - et cela vaut pour l’histoire des uploads/Histoire/ femmes-dans-l-x27-histoire.pdf
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Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Jan 12, 2021
- Catégorie History / Histoire
- Langue French
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