21/01/2020 2020_01_21_Histoire-Mode2 1 / 7 Brève histoire de la mode : de Louis

21/01/2020 2020_01_21_Histoire-Mode2 1 / 7 Brève histoire de la mode : de Louis XIV à aujourd’hui. Par : Catherine ÖRMEN Historienne de la mode. ---------- Sommaire Brève histoire de la mode : ......................................................................................................................................................... 1 I. Louis XIV veut faire de Versailles la référence en matière de luxe et de mode : ............................................................. 1 II. Napoléon impose la rigueur: ............................................................................................................................................. 3 III. Évolution au cours du XIXème siècle: .......................................................................................................................... 4 IV Changements au XXème siècle: .............................................................................................................................................. 5 IV. La guerre et l'après-guerre: .......................................................................................................................................... 6 Le corps est culturel et se métamorphose au gré des modes. La mode est un phénomène occidental récent. Au cours des croisades, les chevaliers ont découvert des univers raffinés et à leur retour, ils ont cherché à reproduire ce qu’ils avaient connu. Les populations rivalisaient d’élégance, mais cela ne concernait qu’une petite élite urbaine. Jusqu’à la Révolution industrielle, le tissu est rare et cher. C’était une richesse qu’on affichait et cela vaut pour les hommes comme pour les femmes. On transmettait les vêtements, les coupons aux descendants comme en témoignent les listes de mariages, ou les testaments. I. Louis XIV veut faire de Versailles la référence en matière de luxe et de mode : Le roi veut imposer à Versailles un art de vivre à la française. Or peu de choses sont fabriquées en France : la dentelle vient de Flandre ou d’Italie, les glaces d’Italie, etc. Colbert va faire en sorte que tous les objets de luxe soient fabriqués en France. Il va créer les manufactures, les usines dont il a besoin, et se livrer si besoin, à un peu d’espionnage industriel. La manufacture royale de Saint Gobain fabriquera les glaces pour la galerie des glaces, la manufacture royale d'Aubusson la tapisserie, la manufacture des dentelles d’Alençon, etc. Ces manufactures étaient organisées pour fabriquer en grande quantité, et rapidement la France a pu exporter. On a fait appel à des artistes de talent qui ont su créer des modèles très prisés. Les hommes vont être aussi bien habillés que les femmes. 21/01/2020 2020_01_21_Histoire-Mode2 2 / 7 Le « Mercure Galant » est la première revue de mode à paraître en 1672. Elle fait la promotion de la mode à Versailles. On habille des poupées (Pandore) avec les tenues à la mode, et on les exporte dans toute l’Europe. Les métiers sont très organisés, régis par les jurandes, les maîtrises et les corporations. Les femmes vont avoir l’autorisation d’habiller les femmes, et les couturières vont ainsi pouvoir exercer leur profession de manière autonome. Les chemises sont en général en lin (linge, lingerie). On ne se lave pas, on change de chemise, considérant que le tissu a emporté la crasse. Toilette « sèche » et morcelée (voir G. Vigarello, le propre et le Sale) Les corps à baleine rejettent les épaules en arrière, et obligent à se tenir très droite, et pour donner plus de volume aux hanches, on installe des paniers de chaque côté. Sous la Régence, la robe volante connaît un vif succès. Elle se caractérise par de larges plis, partant des épaules et se déployant sur la jupe en flottant librement jusqu’au sol. À la fin du règne de Louis XIV, la vie de cour est réglée selon les préceptes de madame de Montespan. Les nobles s’y ennuient et préfèrent se réunir dans leurs hôtels particuliers où ils aménagent des appartements plus confortables avec de multiples cabinets à l’étage. Découverte du confort et de l’intimité. Les mœurs y étaient assez libres. La robe ne marquait pas la taille, et la Princesse Palatine, mère du Régent, n’aimait pas cette robe de « femme enceinte » qu’elle qualifiait de « négligé » (c’est-à-dire, toilette réservée pour l’intimité). Au XVIIIème siècle les « tableaux de genre », aux sujets galants où l’on voit des femmes dans leur intimité, dans une attitude relâchée, ont un grand succès. Vogue des « petits maîtres » au siècle de la galanterie. On met au point des déshabillés. Les garde-robes s’enrichissent énormément, notamment en matière de linge ( voir Daniel Roche, « La culture des apparences ». JF de Troy, la déclaration d’amour, 1724 La règle, c’est la robe à la française, indispensable à la cour, formée d’un manteau de robe, d’une jupe à falbala (volant de tissu au bas de la jupe), et pièce d’estomac, le tout porté sur un corps baleiné et des paniers et orné de tours de cou et d’engageantes (de luxueux volants de dentelle sur l’avant-bras). 21/01/2020 2020_01_21_Histoire-Mode2 3 / 7 La robe de cour est encore plus grande, assez lourde, ce qui limitait les mouvements. L’habit des hommes, tout aussi décoré, est plus confortable avec beaucoup de couleurs On crée la robe « à la polonaise », c’est-à-dire qu’elle comporte trois parties, comme la Pologne divisée en trois parties (inspiration de la politique sur la mode). La robe « à l’anglaise » est d’une seule pièce, sans corset ni panier ; elle est donc plus confortable et plutôt portée par la bourgeoisie. Mademoiselle Bertin travaillait aux créations de mode avec la reine Marie-Antoinette. La vente de ces toilettes génère un commerce florissant dans toute l’Europe. À la fin du XVIIIème siècle, les coiffures montaient, étaient ornées de « poufs » eux mêmes ornés de frégates, d’oiseaux, etc. ce qui obligeait les dames circulant en calèche, à se tenir à genoux. Les robes à la cour étaient assez lourdes. Marie-Antoinette lasse de l’étiquette qui règne à Versailles, et mademoiselle Bertin mettent au point une robe en coton. Le coton est très rare à l’époque ; il vient souvent d’Angleterre. Elles inventent la robe « en chemise », beaucoup moins lourde. La reine est enthousiaste. Mais ce fut un tollé (la reine devant être portraiturée dans une tenue convenant à son rang). Une artiste peintre française, considérée comme une grande portraitiste, Élisabeth Vigée Le Brun, peint Marie-Antoinette dans ses nouvelles robes. Jean Baptiste André Gautier d’Agoty, Marie Antoinette reine de France vers 1775, Versailles La soie vient des manufactures de Lyon, le coton d’Angleterre. En 1781, la Comtesse du Barry porte des robes inspirées des robes vues sur les fresques de Pompéi. Les habits deviennent plus simples juste avant la Révolution. La mode à « l’antique » (inspirée par les découvertes d’Herculanum et Pompeï) avec des robes qui laissent le corps libre, se développe ensuite. Les habits des hommes à la mode, les Incroyables, affichent des couleurs en rapport avec leurs opinions politiques. Le coton blanc des robes des Merveilleuses est réchauffé par un châle de cachemire. Madame Récamier est représentée pieds nus, dans une robe à l’antique. Le Palais Royal, est encadré de cafés, restaurants, salons de jeu et autres divertissements, le rendez-vous à la mode d’une société parisienne élégante et souvent libertine. Des femmes habillées étaient en fait presque nues. Il y avait beaucoup de prostitution. Incroyables et Merveilleuses, Librairie Diktats II. Napoléon impose la rigueur: Les hommes doivent maintenant porter l’uniforme qu’il soit civil – ou militaire. Les gens doivent paraître pour que la cour soit fastueuse. Napoléon entend en effet relancer les industries du luxe sorties exsangues de la Révolution. Les femmes devront renoncer au coton au profit de la soie, et de vêtements plus lourds. La robe comporte un corsage ajusté se terminant juste en dessous du buste, ce qui donne l’apparence d’une haute taille, au-dessus d’une longue jupe lâche, qui effleure le corps. 21/01/2020 2020_01_21_Histoire-Mode2 4 / 7 Le contour est particulièrement flatteur pour les corps en forme de poire car il permet de dissimuler un ventre lourd, de camoufler une taille épaisse, mais de souligner le buste. La traine, l’hermine, le velours, la chérusque (dentelle rigide) sur les épaules. Les femmes de la bourgeoisie sont heureuses de porter de la soie. L’invention du métier Jacquard permet de tisser des motifs complexes comme les châles en cachemire qui commencent à se répandre à l’instar des châles Ternaux. Le corset et les baleines reviennent à la mode…. La Restauration, restaure une silhouette en deux parties : en haut un corset, en bas des jupons, au milieu, la taille marquée par une ceinture. III. Évolution au cours du XIXème siècle: On affine la taille et on agrandit les jupes. Les hommes renoncent à la parure et adoptent le costume sombre trois pièces, le chapeau haut de forme, signe de respectabilité. À côté de cela des dandies s’habillent de vêtements très ajustés, mais qui n’ont jamais l’air neuf. Ils surveillent leur apparence jusque dans le moindre détail et font de l’élégance une véritable philosophie. La mode ne se fait plus à la cour, mais dans les salons. Vers 1830, le romantisme est roi. La femme veut avoir l’air d’un pur esprit. On recherche le teint bistre, les yeux brillants, et le jus de citron pour s’affiner. Les manches sont de plus en plus bouffantes, ce qui fait paraître la taille d’autant plus fine. Les femmes prennent des poses romantiques, un livre dans une main, un mouchoir dans l’autre ; on doit voir qu’elles ont lu et pleuré toute la nuit. 1834, La mode – PUBLICATION ok uploads/Histoire/ fiche-histoire-mode2.pdf

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  • Publié le Nov 12, 2021
  • Catégorie History / Histoire
  • Langue French
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