1 THÉOPHILE GAUTIER | Biographie BIOGRAPHIE DE THEOPHILE GAUTIER 1811-1848 2 TH

1 THÉOPHILE GAUTIER | Biographie BIOGRAPHIE DE THEOPHILE GAUTIER 1811-1848 2 THÉOPHILE GAUTIER | Biographie TABLE DE MATIÈRES INTRODUCTION ............................................................................................................................ 3 PREMIÈRE PARTIE ...................................................................................................................... 4 DEUXIEME PARTIE ................................................................................................................. 62 TROISIEME PARTIE ................................................................................................................. 96 THEOPHILE GAUTIER PAR LUI-MEME .......................................................... 153 3 THÉOPHILE GAUTIER | Biographie INTRODUCTION Cette biographie a été établie par Pierre Laubriet, ancien président de l’Université Paul Valéry (Montpellier 3) d’après l’édition de la Correspondance Générale de Théophile Gautier éditée par Claudine Lacoste-Veysseyre, 12 vol., Droz, Genève-Paris, 1985-2000. 4 THÉOPHILE GAUTIER | Biographie PREMIÈRE PARTIE Théophile Gautier n’était pas enclin à se “ livrer à la foule ” et à parler de lui ; aussi les sources biographiques directes sont-elles rares. Il avait cependant écrit pour A. Baschet, qui projetait son Essai sur la jeunesse et les tendances littéraires de Théophile Gautier, une esquisse biographique dans une lettre du 27 octobre 1861 et pour L‟Illustration en 1867 une esquisse biographique destinée à accompagner son portrait et qui entrait dans une série d’études consacrées aux “ Sommités contemporaines ”. Si l’on en croit le paragraphe liminaire, il fut plutôt embarrassé. J‟ai accepté un peu étourdiment, je m‟en aperçois en prenant la plume, d‟écrire les quelques lignes qui doivent accompagner mon portrait, dessiné par Mouilleron d‟après l‟excellente photographie de Bertall. Au premier coup d‟oeil cela semble bien simple de rédiger des notes sur sa propre vie. On est, on le croit du moins, à la source des renseignements ; et l‟on serait mal venu ensuite de se plaindre de l‟inexactitude ordinaire des biographes. “ Connais-toi toi-même ” est un bon conseil philosophique, mais plus difficile à suivre qu‟on ne pense, et je découvre à mon embarras que je ne suis pas aussi informé sur mon propre compte que je ne l‟imaginais. Le visage qu‟on regarde le moins est son visage à soi (1). Cette notice est d’ailleurs succincte et plus largement consacrée aux trente premières années de sa vie qu’aux suivantes, mais elle fournit quelques indications précieuses sur sa personnalité. Des témoignages proches apportent d’autres informations, tant sur les péripéties de son existence que surtout sur son caracère et son comportement. Ce sont tout d’abord les deux volumes de sa fille Judith : Le Collier des jours. Souvenirs de ma vie(2) et Le second rang du collier (3) ; le livre de souvenirs de son gendre Emile Bergerat : Théophile Gautier. Entretiens, souvenirs et correspondance, préface D’E. de Goncourt(4) ; et celui de son ami Ernest Feydeau : Théophile Gautier (5), tous deux passablement apologétiques ; le Journal d’Eugénie Fort, sa maîtresse et mère de son fils Théophile, et restée une amie qu’il verra assidûment comme en témoigne le Journal commencé en 1856 (6). Il faut citer parmi ces témoignages proches, celui d’un autre ami, Maxime Du Camp avec son Théophile Gautier(7), d’ailleurs plus consacré à l’oeuvre qu’à sa vie, ainsi que ses Souvenirs littéraires (8), et les deux livres de souvenirs d’Arsène Houssaye : Souvenirs de jeunesse, 1830-1850 (9) Confessions, Souvenirs d‟un demi-siècle, 1830-1880 (10) ; enfin leJournal des Goncourt et la Correspondance de Flaubert ne sont pas à négliger. Mais les sources essentielles restent les feuilletons dans lesquels 5 THÉOPHILE GAUTIER | Biographie Gautier s’abandonne souvent à des confidences sur lui-même, et la correspondance qui, bien qu’elle n’éclaire guère les oeuvres, desquelles Gautier, au contraire de Balzac, parle peu dans ses lettres, est précieuse pour la chronologie, les événements de la vie quotidienne, les connaissances diverses et les relations avec sa famille, ses amis, et en général le monde artistique et littéraire de son temps (11). 1 8 1 1 30 août. -Naissance à Tarbes de Pierre, Jules, Théophile Gautier, baptisé le 9 septembre en l’église Saint-Jean de Tarbes. Il est le fils de Pierre Jean Gautier, né à Avignon le 30 mars 1778, employé aux contributions directes de Tarbes, et d’AdélaïdeAntoinette Cocard, née à Mauperthuis (Seine-et-Marne) le 13 septembre 1783, qui épousa Pierre Gautier le 5-6 décembre 1810 au château d’Artagnan. Le père d’Antoinette était intendant du château de Mauperthuis, qui appartenait à une branche de la famille de Montesquiou, dont une autre branche possédait le château d’Artagnan, où vraisemblablement Pierre Gautier rencontra Antoinette Cocard, venue en visite chez un de ses oncles régisseur du château. Le jeune ménage logea au 23 de la rue Bourg-Vieux à Tarbes, -où Gautier fera une sorte de pèlerinage en 1859- jusqu’à ce que l’abbé de Montesquiou, devenu ministre de l’intérieur, fît nommer Pierre Gautier chef du bureau aux octrois de Paris. 1 8 1 4 – 1 8 2 2 Les Gautier emménagent à Paris, rue Vieille-du-Temple, 130 (aujourd’hui 114). Le 14 janvier 1817 naît leur première fille Emilie, et la seconde, Zoé, le 12 mars 1820 ; elles resteront toutes deux célibataires, et Gautier subviendra à leur entretien tout au long de sa vie. Théophile sut lire, dit-il, à cinq ans, et depuis ce moment il n’a cessé de pratiquer la lecture : Je ne crois pas qu‟ait existé un plus infatigable lecteur que Gautier écrit Maxime Du Camp. Son premier livre aurait été Lydie de Gersin, mais il est marqué par deux ouvrages, Robinson Crusoëet plus tard Paul et Virginie qui lui révélèrent les délices de l’ailleurs. De cette époque date aussi sa rencontre avec Don Quichotte, puisqu’après avoir vu l’opéra de 6 THÉOPHILE GAUTIER | Biographie Boulanger, livret de Babier et Carré, il raconte que Don Quichotte ne l’a jamais fait rire, et “ tout enfant ”, il se transformait en chevalier de la Manche pour redresser les torts et délivrer Dulcinée ; il reviendra sur cette confidence, révélant une profonde impression d’enfance (12). Son idéalisme fut précoce, comme d’autre part son goût du fantastique ; à propos du Diable amoureux de Cazotte, il déclare : Ce conte nous a beaucoup frappé, et nous nous souvenons de l‟avoir lu autrefois dans une vieille édition du temps, illustrée par la main de Cazotte lui-même d‟eaux- fortes primitives imitant la naïveté des gravures de la bibliothèque bleue (13). A Cazotte, il faut joindre le roman noir : Enfant, nous trouvions un charme inexprimable de curiosité et de terreur à suivre les héroïnes d‟Anne Radcliffe dans leurs excursions nocturnes à travers le dédale de couloirs, de corridors, de passages secrets et de souterrains du château des Pyrénées et autres manoirs gothiques. Homme, notre goût n‟a pas changé, et nous ne manquons pas une occasion de le satisfaire (14). Il commence le latin avec son père et s’exerce à dessiner : il représente Estelle et Némorin, les personnages de Florian, en bergers pompadours, ce roman épinard et rose-pourpre qui nous paraissait à quinze ans d‟une passion si tendre et si vraie (15). Peut-être a-t-il aussi pris goût au théâtre aux représentations du petit théâtre de Séraphin, au Palais-Royal, qui jouait pour les enfants et où ses parents le conduisaient : il fallait avoir été bien sage et rapporté de bonnes notes de l‟école pour être conduit chez cet enchanteur (16) dit-il ; aussi s’amusait-il à peindre des décors. 1 8 2 2 – 1 8 2 8 9 janvier. -Gautier entre comme interne au collège Louis-le-Grand. 23 avril. -Il est retiré du collège, n’ayant pu supporter l’internat et il est ainsi jugé par l’administration : 7 THÉOPHILE GAUTIER | Biographie Il s‟est montré doux, sage et rempli d‟heureuses dispositions. Ses parents le mettent au collège Charlemagne comme externe libre et s’installent eux-mêmes, pour se rapprocher du collège, au n° 4 de la rue du Parc-Royal, dans un hôtel du XVIIe siècle où l‟on a pour perspective une muraille sombre. Il fait à Charlemagne de solides études, donnant toute satisfaction à sa famille ; son père, bon humaniste, suit son travail, en particulier en latin, qu’il semble avoir bien appris, puisque M. Du Camp le voit traduire, à livre ouvert, vers 1860, un passage de Tacite et qu’en 1861, remerciant J. Janin de sa traduction d’Horace, il lui écrit : Je ne suis pas un grand latin comme vous, mais je peux encore regarder dans le texte et il lui envoie une traduction en vers de l’Ode IV à Sextius (17) ; lui- même ne semble pas avoir gardé un excellent souvenir de son apprentissage : …. pour beaucoup de gens, ces braves héros grecs ou latins, de Cornelius Nepos ou du De Viris, ont un arrière-goût de pain sec et d‟eau claire désagréable. Quant à moi, je n‟en peux faire un seul, sans penser tout de suite aux interminables pensums et aux nombreuses heures de piquets qu‟ils m‟ont valus dans ces bagnes scientifiques qu‟on appelle collèges (18). Il obtient quelques récompenses ; en 1825 : accessit de géographie au concours général du collège. En 1826, cinquième accessit de vers latins. En 1828, troisième accessit de vers latins. Ces années de collège sont marquées aussi par les amitiés qu’il y lie et qu’il gardera : avec Auguste Maquet, le futur collaborateur d’Alexandre Dumas, avec Eugène de Nully, auquel il dédiera un poème de ses premières Poésies, où il évoque leurs longues causeries, et surtout avec Gérard Labrunie, bientôt Gérard de Nerval, plus âgé uploads/Histoire/ gautier-theophile-biographie.pdf

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  • Publié le Mar 16, 2022
  • Catégorie History / Histoire
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