1 Les journées du patrimoine de Casablanca Dossier Pédagogique Formation des gu
1 Les journées du patrimoine de Casablanca Dossier Pédagogique Formation des guides mediateurs 2 3 formation organisée par Casamemoire, partenaire de Mutual Heritage et de l'institut français de Casablanca, dimanche 27 mars 2011 4 Définition Du latin patrimonium, héritage du père, le patrimoine est l’héritage commun d’un groupe ou d’une collectivité qui est transmis aux générations suivantes. Il peut être de nature très diverse : culture, histoire, langue, système de valeurs, monuments, oeuvres artistiques... (ex. : le patrimoine artistique, le patrimoine de l’Humanité.) La notion de “patrimoine” – « ce qui est considéré comme l’héritage commun » – a été institutionnalisée par la France avec le décret de 1837 mettant en place la première “commission des monuments historiques”. Ces monuments comprenaient, dans l’esprit de l’époque, les vestiges de l’antiquité, les édifices religieux du Moyen Age, et quelques châteaux. La nation de patrimoine architectural n’a pratiquement pas évolué pendant plusieurs décennies, et elle ne s’est guère étendue en dehors de l’Europe occidentale : quand la première “conférence internationale pour la protection des mouvements historiques” s’est réunie à Athènes en 1931, seuls des pays européens y ont participé. Et seulement trois pays non européens - la Tunisie, le Mexique et le Pérou, ont participé à la seconde, à Venise, trente ans plus tard (en 1964). Cette notion ne sera “mondialisée” qu’en 1972, avec l’adoption par la conférence générale de l’UNESCO, en 1972, de la “Convention et recommandations relatives à la protection du patrimoine culturel et naturel”; ratifiée en 1975 par 21 pays, cette convention l’est aujourd’hui par plus de 115 pays. Une nouvelle conception de la notion de patrimoine Simultanément, la notion de “patrimoine architectural” évoluait sur le plan conceptuel, pour inclure, sous l’influence des Italiens, des édifices construits sans l’intervention d’architectes (“architecture mineure”), des édifices marqués par le terroir (“architecture vernaculaire”), à l’instigation des Britanniques, et “l’architecture industrielle” (usines, gares, etc.), encore sous l’influence des Britanniques. Simultanément, l’idée même de patrimoine architectural évolue pour ne plus protéger uniquement un édifice, mais un îlot, un quartier, éventuellement l’ensemble d’une ville. En 1976, l’UNESCO adopte à Nairobi une “recommandation concernant la sauvegarde des ensembles historiques et traditionnels et leur rôle dans la vie contemporaine”. C’est ainsi que la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO comprend non seulement Venise (Italie), Antigua (Guatemala) et le Vieux Quebec (Canada), mais aussi les villes de Shibam et Saana (Yemen), Gorée (Sénégal) et Fez (Maroc). La notion de “tissu urbain” est donc introduite dans le concept de patrimoine. En France, la “loi Malraux” sur les secteurs sauvegardés institutionnalise la protection des quartiers historiques. Mais cette loi a ses effets pervers : elle protège les “quartiers–musées” – le Marais, à Paris, la vieille ville d’Avignon – et autorise la destruction des quartiers moins anciens, moins historiques, moins monumentaux. Un certain passé est protégé – mais ce passé s’arrête autour de 1850 : la France officielle manifeste un désintérêt total pour ce qui a été construit après – la Gare d’Orsay n’a été sauvée que de justesse, et les Halles de Baltard ont été détruites – et c’est seulement en 1986 que la France crée une “section du patrimoine industriel”. Introduction de la notion de patrimoine au Maroc Pendant son séjour au Maroc, Lyautey introduit la notion de patrimoine et institue la «Loi patrimoine» qui inscrit un certain nombre de bâtiments et lieux à la liste des monuments nationaux. Il commande de grandes opérations de restauration (Chellah et Oudayas à Rabat, médina de Fès et autres) en insistant particulièrement sur la notion de valorisation du savoir-faire artisanal local. Le patrimoine / / / une mémoire collective 5 Le patrimoine architectural de Casablanca Casablanca dispose d’une richesse architecturale et urbaine, la mettant au même rang que les grandes métropoles du XXe siècle : Brasilia (Brésil), Chandigarh (Inde), par exemple. On y trouve tous les courants architecturaux d’avant-garde qui ont été testés entre 1920 et 1975 : art nouveau, néo-classicisme, art déco, fonctionnalisme, hygiénisme, immeuble à redans, brutalisme, et, pour l’urbanisme : le zoning, les grands boulevards, le permis de construire, l’aménagement urbain, les grands ensembles. Casablanca est donc une école à ciel ouvert, fréquemment visitée par des architectes et des urbanistes du monde entier pour son patrimoine et son histoire. Malheureusement, ces bâtiments et cette cohérence urbaine n’apparaissant pas encore comme un atout ni pour le développement du tourisme culturel, ni pour la mémoire collective des habitants. Plusieurs d’entre eux, bien que classés, sont menacés de démolition. L’association Casamémoire qui œuvre activement pour la sauvegarde du patrimoine architectural du XXème de la ville, a listé les sites et bâtiments classés : http://www.casamemoire.org/ Le Patrimoine culturel Selon l’UNESCO, le patrimoine culturel dans son ensemble recouvre plusieurs grandes catégories de patrimoine : 1. le patrimoine culturel : a- le patrimoine culturel matériel : le patrimoine culturel mobilier (peintures, sculptures, monnaies, instruments de musiques, armes, manuscrits…) ; le patrimoine culturel immobilier (monuments, sites archéologiques…) ; le patrimoine culturel subaquatique (épaves de navire, ruines et cités enfouies sous les mers…) ; b- le patrimoine culturel immatériel (traditions orales, arts du spectacle, rituels...) ; 2. le patrimoine naturel (sites naturels ayant des aspects culturels tels que les paysages culturels, les formations physiques, biologiques ou géologiques...) ; 3. le patrimoine culturel en situation de conflit armé. Patrimoine culturel immatériel de l’humanité La notion de patrimoine culturel immatériel est apparue au début des années 1990, après les recommandations de 1989 sur la protection des cultures traditionnelles, et en contrepoint de patrimoine mondial tourné essentiellement vers les aspects matériels de la culture. Immeuble Bessonneau dit hôtel Lincoln - 2006 Immeuble Bessonneau dit hôtel Lincoln - 2009 6 Accéder aux plus beaux monuments Pendant deux jours, le public aura accès aux plus beaux monuments et sites de Casablanca, non seulement au centre ville, mais aussi dans l’ancienne médina et le quartier des Habous. Un large éventail de la diversité de ce patrimoine sera accessible: administrations, villas, cinéma, hôtel, lieux de culte, etc. Certains édifices, qui n’ouvrent qu’exceptionnellement leurs portes, dévoileront à cette occasion leurs « coulisses » ou leurs « trésors ». S’approprier le patrimoine commun Des visites guidées et des animations (conférences, concerts, expositions, ateliers, etc.) dans la plupart des monuments permettront au grand public de s’approprier cette mémoire collective. Des propositions à caractère pédagogique seront faites à l’intention des élèves des établissements scolaires. Des activités éducatives autour de la ville et de ses monuments seront proposées aux jeunes enfants. Sensibiliser à sa valorisation et à sa protection Une autre ambition de la manifestation est de sensibiliser non seulement les populations, mais aussi les propriétaires et les autorités publiques à l’infini richesse du patrimoine architectural du XXème siècle à Casablanca, à sa vulnérabilité et aux efforts qu’il requiert encore pour sa sauvegarde et sa protection. Ce sera le propos de conférences et tables-rondes. Enfin, un séminaire international, intitulé « Tourisme et patrimoine » et destiné aux professionnels, permettra de s’informer et de réfléchir sur les retombées économiques d’une valorisation pertinente du patrimoine. Il réunira des experts du monde entier. Regarder sa ville autrement, découvrir des lieux rarement accessibles, soutenir les efforts faits pour faire vivre le patrimoine de notre ville, connaître son histoire : tels sont les objectifs de la 3ème édition des « Journées du patrimoine de Casablanca ». Le 15 avril, une journée est dédiée à l’accueil des scolaires sur les sites à visiter. Les 16 et 17, les Casablancais pourront visiter gratuitement et librement leurs monuments les plus emblématiques. Après le succès rencontré par les « portes ouvertes dans les monuments » de l’année dernière, l’ambition des organisateurs est de faire de cette manifestation un rendez-vous annuel. 7 Une Édition enrichie L’édition 2009 de la manifestation était une première au Maroc et dans le monde arabe. En 2011, Casablanca innove et donne de l’envergure aux « Portes ouvertes ». 20 monuments accessibles ; 2 jours consacrés au grand public les samedi 16 et dimanche 17 avril contre un seul en 2009. De larges horaires (11h – 17h) sont réservés à la visite ; Nouveauté : une troisième journée destinée aux scolaires ; Nouveauté : des animations sont proposées dans la plupart des monuments. Nouveauté : un cycle de conférences et débats. Vistes des monuments 15, 16 et 17 Avril Vendredi : visites scolaires Samedi et dimanche : visites grand public Ville moderne La Grande Poste Le Tribunal La Wilaya La Banque El Maghrib Le marché central L’ancienne église du Sacré-Cœur L’hôtel Lincoln L’immeuble Assayag Ancienne médina Le Makhzen, premier arrondissement La porte de la Marine La résidence Lyautey Les fortifications de la Sqala La synagogue Ettedgui L’église espagnole La mosquée Jamma Ould El Hamra Quartier des Habous La Mahkama Le nadir Les mosquées Les toilettes publiques Les kissarias Animations Expositions : « Patrimoine partagés » exposition de photographies réalisée par l’Ecole Nationale d’Architecture. « Carnet de route : Casablanca » de Sébastien Verkindere Exposition de uploads/Histoire/ dossier-pedagogique-casamemoire 1 .pdf
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- Publié le Nov 11, 2022
- Catégorie History / Histoire
- Langue French
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