Georges Bataille après tout sous la direction de Denis Hallier L ' EXTRÊM EMPOR

Georges Bataille après tout sous la direction de Denis Hallier L ' EXTRÊM EMPORAIN BELIN GEORGES BATAILLE APRÈS TOUT L'EXTRÊME CONTEMPORAIN Collection dirigée par Michel Deguy Du Sublime Ouvrage collectif-1988 Confessions Fabrice Touttavoult -1988 La Langue Greffée John Montague (Édition bilingue) -1988 Éli -Lettres - Énigmes en feu Nelly Sachs (Édition bilingue) -1989 Poèmes Emily Dickinson (Édition bilingue)-1989 Contrainte de Lumière Paul Celan (Édition bilingue) -1989 Au su}et de Shoah le film de Claude Lanzmann-1990 Les pkrres d'Ibarra Harriet Doerr (Roman)-1990 La parole singulière Laurent Jenny- 1990 Feu le Free ? Jean-Pierre Moussaron- 1990 Quinze poètes roumains choisis par Dumitru Tsepeneag-1990 La poésie tchèque moderne Anthologie par Petr Knil - 1990 Tombeau de Trakl Marc Froment-Meurice -1992 Roger Caillo is, la pensée aventurée Ouvrage collectif-1992 Le millé naire Rimbaud Ouvrage collectif -1993 Trame d'hiver Robert Davreu-1994 Grand }our Martine Broda-1994 Le testament poétique Gérard Bucher- 1994 La prostitution sacrée Reginald McGinnis - 1994 Le thétltre du poème Jean-Marie Gleize-1995 La récolte de la rosée Robert Marteau-1995 GEORGES BATAILLE .APRÈS TOUT sous la direction de Denis Hollier Geoffrey Bennington Catherine Cusset Hubert Damisch Georges Did.i-Hubennan Mca Galletti Denis Hollier Martin Jay Vmcent Kaufmann Rosalind Krauss Sylvère Lotringer Francis Mannande ,Mario Pemiola Jacqueline Risset Elisabeth Roud.inesco Michel Surya BELIN La gravure en couverture est de Stanley W. Hayter. Le code de la propriété intellectuelle autorise «les copies ou reproductions strictement réservées à l'usage privé du copiste et non destinées à une utilisa­ tion collective» (article L. 122-5) ; il autorise également les courtes citations effectuées dans un but d'exemple et d'illustration. En revanche, «toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle , sans Je consentement de l'auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite» (article L. 122-4). Cette représenta tion ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, sans autorisation de l'éditeur ou du Centre français de l'exploitation du droit de copie (3. rue Hautefeuille, 75006 Paris), constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles 425 et suivants du Code pénal. © Éditions Belin 1995 ISSN 0991-6458 ISBN 2-7011-1921-9 Cet ouvrage a été publié avec le concours de l'Association Chantiers d'Orléans. SANS ATOUT Sous l'intitulé «Georges Bataille- après tout», s'est tenu à Orléans, les 27 et 28 novembre 1993, un colloque dont les participants ont repris, développé ou prolongé leurs interven­ tions dans les textes recueillis dans ce volume. L'invitation était libellée comme suit : Georges Bataille -après tout T ou t fait partie des mots que Bataille, comme de nom­ breux écrivains de sa génération, aime mettre en italiques, des mots qu'il a voulu faire sortir de leur réserve, soustraire à ce qu'il appelait l'inattention quotidienne. La première partie de son œuvre - entre 1930 et l a Seconde Guerre mondiale - s'est développée sous la hantise des totalitarismes, en particulier ceux d'extrême-droite. De 1945 à sa mort, l'homo sovieticus prend le relais. il app artient donc de part en part à une époque qui, entre le traité de Ver­ sailles et /afin de la guerre. froide, a été obsédée par la politi­ sation du tout d'une manière qui, à quelques rares exceptions près, l'a exposée à la surenchère totalitaire. La transgression elle-même, dans la mesure où elle se définit comme expérience limite, est soumise à sa logique : le plus que tout exige le tout pour pouvoir passer au-delà. Aussi, plus qu'une mise au point de spécialistes sur l'état présent des études batailliennes, ce colloque voudrait €tre l'occasion d'un retour sur les concepts majeurs élaborés par Bataille - celui de transgression, de réserve, de fait social 7 Georges Bataille - après tout total, d'homme intégral, d'i n f orme, d' athéologie, d' impossible - à la lumière de la condition post-totalitaire qui est en passe de devenir l a nôtre, dans un espace qui n'est plus celui d u plus - que tout, mais de l'après tout. En ouverture, ces quelques mots ont été prononcés : «Lorsqu'on m'a demandé d'organiser ce Colloque, j'ai d'abord hésité. ll y a des morts qui vous poursuivent. Vous écrivez une fois, deux fois sur eux et on ne veut plus qu'ils vous lâchent. On les confond avec votre ombre. Ces réserves se sentent peut-être dans le tiO:e que j'ai f par proposer. Pourtant, même si je compte b1en que ce so1t le derruer, ce n'est pas sans appétit que j'ouvre ce colloque "Bataille­ après tout". Sans entrer dans une histoire et une géographie détaillées de ces hom.ïnages posthumes, je me demande si ce n: est :pȽ moi qui ai été l'organisateur du prżmier colloque. BŽta1lle, ICI­ même, à Orléans, il y a plus de vmgt ans. Depuis, Ils se sont multipliés. Certains ont fait date, comme la décade Artaud 1 Bataille de Cerisy-la-Salle organisée par T el Quel en 1972, celui que Jean-Michel Rey a organisé à Auxerre pour le vingtième anniversaire de sa mort, ou ceux que, encore récem­ ment, Jacqueline Risset organisait à Rome presque chaque année. Un certain nombre de faits plaidaient en faveur de celui­ ci. Le premier, qui porte sur le statut éditorial de l'œuvre, pour­ rait ouvrir la série des "après tout" de notre charade : les Œuvres complètes, avec l'imposante rangée de leurs douze tomes comme les douze mois d'une ann ée Bataille, nous ont effectivement fait entrer dans l'ère de l'après tout-Bataille. Et même s'il ne s'agit, comme souvent en ces matières, que de 1 'à-peu-près-tout, elles l'ont soustrait définitivement à la semi­ clandestinité des plaquettes interdites ou introuvables. Douze volumes, sous le manteau, ça dépasse. ll y a un second changement. J'appartiens à la génération des lecteurs de Bataille qui s'est constituée à l'époque - et presque dans le sillage - du spectaculaire nužéro d :hoƜage, composé dans Critique, en 1963, par Jean ſ1el qw venƀt de prendre la direction de la revue. SoƁ sommƂe comt>rea1t des essais de Barthes et de Foucault qw ont frut date, ams1 que le premier texte de Sollers sur Bataille. Peu après, L'Arc a eu son 8 Sans atout propre numéro spécial, avec un autre texte mémorable d'un a?tre n?uveau venu, peƃriƝa. En ces. lendemains de guerre d AlgéƄ!e, la Fra ňce .Ňqu1drut l'existentialisme marxisant. La peƅcée sƆƇturƈltƉte (le mot ici indique plus une génération qu uƊe J?OSltlOn eptstémologique précise) réhabilitait en lui une des Ƌƌcƍmes les plus flagrantes des purges sartriennes. Et elle lƎ fa1sƏt avƐ d.'autant plus de liberté que le bénéficiaire de 1 opération !1 eƑt plus là pour donner son avis. Ces hommages en effet ƒta1ent a double tranchant On lui offrait une couver­ ture. Ma1s lƓs fils de Lot eux aussi en offraient une à la nudité de leur père 1vre. . En 1_970, !?rsque ņe premier tome des Œuvres complètes all a Ņt Ɣartu à 1 ImpressiOn, 1 'éditeur s'est rappelé qu'Histoire de ń œzl (dont les deux versions figuraient dans le volume) était tOUJOUrs S?US le coup d'une interdiction à l'affichage, et donc à 1Ⱦ vƕnte hbre, sans. parler dƖ la séquestration dans l'enfer des brbhothèques pubhques qur en découlait. Foucault venait de passer Ɨhez Gallimard : il fut sollicité. Imprimée en pare-choc une pet1te note du professeur au Collège de France devait éloi: gner 1ʼn !ouƘres du ministère de l'Intérieur. J a1, dit quƙ les cb?ses avaient changé. Bataille avait bes?m d un alibƚ. La philosophie de l'époque le lui a donné. Mrus le pat eJ?alisme des fils n'est pas moins lourd que celui des pères. Kznd erla'!d et Vaterland pourraient ê tre renvoyés dos à dos sur ce pomt. A force de réparations, ne risque-t-on paƛ de perdre ce que Marmande a appelé la beauté des ruines ? Lm opposera-t-on u? Bataille sans couverture ? un Bataille à découvert ? Ce seran sans doute naïf et contradictoire : même dans une èr post-transgressive, il n'y a pas de Bataille sans réserve. Ma1s, du moins, un Bataille sans cautions. Bataille sans atout, donc.» D.H. LECTURE : DE GEORGES BATAILLE par Geoffrey Bennington La certitude de l'incohérence des lectures, la fragilité des constructions les plus sages, constituent la profonde vérité des livres. Ce qui est vraiment, puisque l'apparence limite, n'est pas plus l'essor d'une pensée lucide que sa dissolution dans l'opacité commune. L'apparente immobilité d'un livre nous leurre : chaque livre est aussi la somme des malenten­ dus dont il est l'occasion[ . .. ] Ce qu'on peut attendre de nous est d'aller le plus loin possible et non d'aboutir. Ce qui demeure humainement critiquable est au contraire une entre­ prise qui n'a de sens que rapportée au moment où elle s'achèvera. Je puis aller plus loin ? Je prends le risque : les lec­ teurs libres de ne pas s'aventurer après moi, usent souvent de cette liberté 1 les critiques ont raison d'avertir du danger. Mais j'attire à mon tour l'attention sur un danger plus grand: celui des méthodes qui, n'étant adéquates qu'à l'aboutisse­ ment de la connaissance, donnent à ceux qu'elles limitent l'existence fragmentée, mutilée, relative à un tout qui n'est pas accessible. Œuvres compMtes, VIT, p. 199-201 Qu'est-ce qu'il vent de nous ? Qu'est-ce qu'il nous cherche uploads/Histoire/ georges-bataille-l-x27-extre-me-contemporain-denis-hollier-org-georges-bataille-apre-s-tout-e-ditions-belin-1995-pdf.pdf

  • 17
  • 0
  • 0
Afficher les détails des licences
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise
Partager
  • Détails
  • Publié le Mar 09, 2022
  • Catégorie History / Histoire
  • Langue French
  • Taille du fichier 12.0803MB