LES VOLONTAIRES ARMÉS Édition : Cécile Majorel Correction : Catherine Garnier M

LES VOLONTAIRES ARMÉS Édition : Cécile Majorel Correction : Catherine Garnier Maquette : Annie Aslanian © Nouveau Monde éditions, 2018 44, quai Henri IV – 75004 Paris ISBN : 978-2-36942-754-4 Dépôt légal : octobre 2018 Imprimé en France par Laballery, n° d'impression : 809420 Du même auteur Dans l’ombre de Bob Denard. Les mercenaires français de 1960 à 1989, Nouveau Monde éditions, 2014, rééd. coll. « Poche », 2016 Leipzig. 16-19 octobre 1813, Tallandier, 2013 Histoire des mercenaires de 1789 à nos jours, Tallandier, 2011 La Grande Armée de la liberté, Tallandier, 2009 Napoléon III et le Second Empire, Vuibert, 2004 Walter Bruyère-Ostells LES VOLONTAIRES ARMÉS Ces Français qui ont combattu pour une cause étrangère depuis 1945 7 Remerciements Cet ouvrage doit beaucoup à de nombreuses discussions avec des acteurs des conflits récents, militaires ou combattants irré­ guliers, qu’ils soient volontaires armés ou mercenaires. Ces dis­ cussions nourrissent ma réflexion sur les différentes catégories d’acteurs impliqués dans les conflits. Elles ne se matérialisent pas forcément par des références reportées dans le présent tra­ vail. Certains échanges ont plus spécifiquement fait l’objet de la construction de grilles d’entretiens et de prises de notes. À l’en­ semble de ces interlocuteurs, j’adresse mes plus chaleureux re­ merciements pour le plaisir de débattre avec eux de la question, pour les informations factuelles accumulées et pour la grande bienveillance avec laquelle je suis accueilli par ces personnes. Je dois également dire toute ma reconnaissance à mes étu­ diants et doctorants qui ont, à travers leurs mémoires de re­ cherche, nourri ma connaissance sur les conflits contemporains. Pour le présent ouvrage, cette gratitude va tout particulièrement à Pascal Madonna, qui achève une recherche doctorale sur les volontaires armés français dans les guerres de l’ex-Yougoslavie. Cité à plusieurs reprises ici, il a recueilli un matériau précieux dont j’espère que la soutenance de sa thèse et son éventuelle pu­ blication rendront compte. Ma gratitude va également vers mes collègues et amis qui ré­ coltent ici ou là des traces de l’action de volontaires, qui mettent de côté des articles ou livres utiles à ma réflexion. Je pense ici plus particulièrement à Jean-Charles Jauffret et Patrick Louvier. Enfin, ce manuscrit doit beaucoup à la relecture aussi méticu­ Les volontaires armés leuse que constructive de Fabien Conord. Un grand merci à lui, ainsi qu’à mon éditeur, Yannick Dehée, pour sa confiance immé­ diate lorsque je lui ai soumis l’idée de ce livre. 9 Glossaire AAVFL : Amicale des anciens volontaires français au Liban AF : Action française CAP : Centre d’analyse et de prévision CGT : Confédération générale du travail CIA : Central Intelligence Agency CNT : Confédération nationale du travail DST : Direction de la surveillance du territoire ELN : Ejército de Liberación Nacional (Armée de libération nationale) FAI : Fédération anarchiste ibérique FANE : Fédération d’action nationale et européenne FANK : Forces armées nationales khmères FARC : Fuerzas Armadas Revolucionarias de Colombia (Forces armées révolutionnaires de Colombie) FDS : Forces démocratiques syriennes FFL : Forces françaises libres FLEC : Front de libération de l’enclave de Cabinda FIS : Front islamique du salut FPLP : Front populaire de libération de la Palestine FTP : Francs-tireurs et partisans GARI : Groupes d’action révolutionnaire internationalistes GIA : Groupe islamique armé GUD : Groupe union défense HOS : Hrvatske Obrambene Snage (Forces de défense croate) HVO : Hrvatsko Vijeće Obrane (Conseil de défense croate) Les volontaires armés KNU : Karen National Union (Union nationale karen) LVF : Légion des volontaires français MPLA : Mouvement populaire de libération de l’Angola OAS : Organisation armée secrète OLP : Organisation de libération de la Palestine OTAN : Organisation du traité de l’Atlantique Nord PAIGC : Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert PDPA : Parti démocratique populaire d’Afghanistan PFN : Parti des forces nouvelles PIDE : Polícia internacional e de defesa do estado (Police inter­ nationale et de défense de l’État) PKK : Partiya Karkerên Kurdistan (Parti des travailleurs du Kurdistan) PYD : Partiya Yekîtiya Demokrat (Parti de l’union démocra­ tique) RAF : Fraction armée rouge RAF : Royal Air Force RCP : Régiment de chasseurs parachutistes RDP : Régiment de dragons parachutistes RE : Régiment étranger SAS : Special Air Service SNO : Srpska Narodna Obnova (Renouveau national serbe) USDDR : Udruga Stranih Dragovoljaca Domovinskog Rata (Association des volontaires étrangers de la guerre patrio­ tique) YPG : Yekîneyên Parastina Gel (Unités de protection du peuple) ZAD : Zone à défendre ZANLA : Zimbabwe African National Liberation Army 11 Introduction Le sort des jihadistes français en Syrie a rythmé l’actualité de l’hiver 2017-2018. De nombreuses questions se posent aux déci­ deurs publics. Faut-il les accueillir en France ? Faut-il mettre en place un suivi ? De quelle nature ? Peut-on trouver des moyens efficaces de « dé-radicalisation » ? Quels seront les effets de l’ex­ position à la violence et à la guerre sur les enfants de ces jiha­ distes, nés ou élevés pendant de longs mois en Syrie ? Plus de 1 000 Français ont rejoint la Syrie et l’Irak, plus de 2 000 ont été impliqués dans des filières pour faciliter le départ de volon­ taires. À l’automne 2017, on compte encore entre 500 et 700 Français (ou résidant sur le sol français) adultes sur place. Un tiers sont des femmes, tous n’ont pas forcément porté les armes, mais certains l’ont fait. Près de 200 d’entre eux y ont laissé la vie. D’autres ont accepté de participer aux actions terroristes de Daech, y compris sur le sol européen et français. L’intensité des débats et la communication très régulière des autorités montrent à quel point la société française se sent démunie face au phéno­ mène. Beaucoup moins nombreux, d’autres Français ont appor­ té leur réponse. Ils ont fait le choix de se joindre à la cause du « camp d’en face », principalement celui des Kurdes soutenus par les Occidentaux face au régime syrien de Bachar el-Assad et aux différents groupes jihadistes présents dans la région. Pour des regards non avertis, cette situation renvoie à la seule évolution d’une petite partie des musulmans, y compris français, Les volontaires armés 12 vers un islamisme radical, jihadiste et/ou terroriste. Sans nier les facteurs particuliers à la montée d’un terrorisme intensifié depuis le 11 septembre 2001 et à la circulation/mutation du mo­ dèle jihadiste d’un théâtre de crise à un autre (Afghanistan, Irak, Sahel…), il convient de noter que s’engager pour une « cause » à l’étranger n’est pas un fait nouveau. Les Français qui ont rejoint la cause du « Califat » (selon le discours de Daech) s’inscrivent ici dans une longue chaîne historique de volontaires armés. Bien entendu, notre propos n’est absolument pas de chercher à trou­ ver des excuses à la violence terroriste, mais de tâcher de mieux l’appréhender en la replaçant dans son contexte et en la resituant dans des évolutions historiques. Comparer différents engage­ ments ne consiste pas à les mesurer sur une même échelle de va­ leurs, encore moins à les mettre sur le même plan. En revanche, chercher dans le passé des mécanismes de l’engagement volon­ taire ; appréhender les interactions entre crises internationales et problématiques sociales, culturelles ou politiques qui traversent la société française ou encore comprendre les mutations des guerres dans lesquelles des Français ont fait le libre choix d’aller combattre sont des éléments qui peuvent aider à éclairer la situa­ tion actuelle. Ils peuvent offrir un cadre analytique qui contri­ buerait, je l’espère, à mieux décrypter les enjeux aux lendemains de la disparition de l’emprise territoriale de Daech en Syrie. Il s’agit donc ici de replacer les engagements volontaires vers la Syrie et l’Irak dans le temps long depuis le tournant des xviiie et xixe siècles. Depuis le départ de La Fayette pour soutenir les In­ surgents américains contre la Couronne britannique, des Français sont allés servir des causes étrangères sur tous les continents, à l’exception peut-être de l’Océanie. Toutefois, dans la perspective de participer modestement au débat public actuel sur le devenir de ceux qui en reviennent (notamment dans le camp jihadiste), il convient de prendre en compte des phénomènes pour lesquels une comparaison peut avoir du sens. Sans doute dans l’observation des motivations personnelles des combattants peut-on dresser des Introduction 13 parallèles entre les Français du xxie siècle et ceux qui ont porté les armes dans les rangs philhellènes (pour l’indépendance de la Grèce entre 1821 et 1829) ou de la guerre d’Espagne entre 1936 et 1939. Remarquons néanmoins que les contextes politiques, économiques et sociaux sont extrêmement différents. Aussi nous semble-t-il plus pertinent de restreindre le champ chronologique aux seuls parcours des volontaires armés depuis 1945. L’histoire du volontariat ne sera donc retracée qu’en un seul chapitre pour aider à comprendre l’imaginaire des Français qui souhaitent s’ins­ crire en continuateur des garibaldiens, des Brigades internatio­ nales ou des Waffen-SS. En effet, la période précédente offre des paradigmes très divers ; elle a conduit à une violence, politique autant que militaire, extrême entre 1914 et 1945 où l’Europe est plongée « en uploads/Histoire/ les-volontaires-armes.pdf

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  • Publié le Jan 25, 2022
  • Catégorie History / Histoire
  • Langue French
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