1 La Wallonie (hors Communauté germa- nophone) compte quelque 2.800 monu- ments
1 La Wallonie (hors Communauté germa- nophone) compte quelque 2.800 monu- ments classés. Que sont-ils et à qui sont-ils? Comme nous l’avions fait lors des dernières Journées du Patrimoine en livrant au public des données chif- frées sur le patrimoine médiéval, il nous a paru utile d’éclairer les lecteurs de La Lettre du Patrimoine, au-delà des acteurs du secteur, sur ce que repré- sente le patrimoine classé wallon et qui en a la charge. Au total, 2.160 propriétaires différents possèdent – et se partagent dans certains cas – les quelque 2.800 monuments clas- sés de Wallonie. Autant il est fréquent qu’une même personne physique et plus souvent encore un même pouvoir public possède plusieurs édifices classés, autant il arrive aussi que certains monuments, mais privés surtout, soient parfois déte- nus par plusieurs personnes en copro- priété – une situation qui explique parfois à elle seule, sans le justifier bien sûr, le manque d’entretien voire l’état d’aban- don d’un monument dégradé. Pour faire bref, nous dirons que 50 % environ des monuments wallons (un peu moins de 1.400) appartiennent au secteur public, l’autre moitié étant des propriétés privées. Une répartition que l’on ne retrouve pas pour les monuments du Patrimoine exceptionnel subven- tionnables à 95% : les 7/10es d’entre eux sont aux mains de privés. Mais, pour le reste, les catégories public et privé s’équi- librent. Pour la première, on recensait voici deux ans 475 pouvoirs et orga- nismes publics différents, dont 9 à Bruxelles (y compris la Régie des bâti- ments par exemple). Pour la seconde, 1.474 propriétaires privés domiciliés en Wallonie et 13 à Bruxelles. À ces chiffres, il faut encore ajouter près de 200 pro- priétaires domiciliés en Flandre ou à l’étranger, quasi tous privés. Plus de 1.080 monuments classés sont situés sur le territoire de la province de Liège, soit 39% du total. Le Hainaut est la seconde province par le nombre de monuments avec 27% du total wallon. Viennent ensuite la Province de Namur (15%), celle du Luxembourg (12%) et la plus petite en superficie, celle du Bra- bant wallon, ferme la marche avec 7% du total wallon. Le patrimoine classé de Wallonie en quelques chiffres Rien d’étonnant bien sûr à ce que les deux provinces wallonnes les plus riches en villes historiques se taillent la part du lion dans cette répartition géographique des monuments classés de Wallonie (avec ensemble les deux tiers du total). À l’échelon local, on observera que 10 communes wallonnes (sur 262), comptant chacune au moins 30 monu- ments sur leur territoire, totalisent à elles seules près de 40% des édifices classés de Wallonie. Si on compte les communes comportant au moins 20 monuments, on constate que 20 entités abritent ensemble près de la moitié du patrimoine wallon. Dans l’ordre, les villes de Liège surtout (363 monuments, soit 13% du total wallon), puis Tournai (184 monu- ments), Mons (136), Namur (97) et Ver- viers (79) comptent le plus grand nombre de monuments classés sur leur territoire. En général, ces localités riches en patri- moine à surveiller et à soutenir doivent en assumer directement elles-mêmes une bonne part en tant que proprié- taires : 55 biens classés sont propriétés de la ville de Liège, 40 de la ville de Mons, 36 appartiennent à la ville de Namur, 29 à celle de Verviers, 26 à Tournai… Ce qui signifie que ces communes, à l’instar de la Région wallonne elle-même d’ailleurs (propriétaire de 63 biens clas- sés), doivent montrer l’exemple à leurs administrés pour l’entretien, la restau- ration et, le cas échéant, la réaffectation d’un nombre non négligeable de monu- ments situés sur leur territoire. On terminera ce tour d’horizon statis- tique en observant que les demeures pri- vées (avec 38% du total) et les édifices religieux et assimilés (avec 30%) consti- tuent les catégories les plus représen- tées dans le patrimoine wallon classé, bien avant les châteaux (10% du total), les édifices civils publics (8%), les élé- ments du petit patrimoine (kiosques, perrons, croix, etc. : 7%) ou encore le patrimoine industriel (4 %, localisés davantage en Hainaut qu’à Liège). Excepté en Luxembourg où la part du petit patrimoine (21 %) est nettement plus importante que dans l’ensemble de la Wallonie, partout ailleurs les édifices du culte et les demeures privées repré- sentent, ensemble, les deux tiers environ du patrimoine classé. La Lettredu Patrimoine TRIMESTRIEL – AVRIL – MAI – JUIN 2006 – No 2 – BUREAU DE DÉPÔT : LIÈGE X BELGIË – BELGIQUE P.B./P.P. B – 78 Bureau de dépôt 4099 Liège X P501407 Attention à l’avis important, p. 20 Répartition du Patrimoine classé en Wallonie Demeures privées Edifices religieux et assimilés Châteaux Edifices civils publics Petit patrimoine populaire Patrimoine industriel Autres Le château de Seneffe. G. Focant, DPat © MRW Hommage à Pierre Mardaga C’est avec consternation et tristesse que nous avons appris le décès de l’éditeur liégeois Pierre Mardaga. Ce dernier avait réussi à imposer son nom comme un label de qualité, comme en témoignent les magnifiques travaux au caractère hau- tement scientifique qu’il a édités. Après des études d’art graphique à Liège, Pierre Mardaga se spécialise tout d’abord dans l’édition d’ouvrages de psychologie et de sciences humaines, avant de s’ouvrir, dès 1974, à l’architecture et au patri- moine, sujets peu traités dans la littéra- ture française. Outre des ouvrages relatifs aux grands architectes, il édite à cette époque le Patrimoine monumental de la Belgique, inventaire de l’ensemble du patrimoine immobilier belge et véri- table référence pour la connaissance de celui-ci. Pierre Mardaga laissera donc le souvenir d’un pionnier dans l’édition d’ouvrages architecturaux et patrimo- niaux. Patrimoine et citoyenneté On le sait, le Ministre Michel Daerden a choisi le thème «Patrimoine et citoyen- neté» pour les prochaines Journées du Patrimoine de septembre et donc égale- ment pour la Journée «Jeunesse et Patri- moine» qui a eu lieu le 18 avril dernier (La Lettre du Patrimoine reviendra sur ces deux opérations dans son prochain numéro). Heureuse coïncidence, non concertée à notre connaissance avec les administrations wallonnes en charge de la politique du Patrimoine, le Service d’édu- cation permanente de la Direction géné- rale de la Culture du Ministère de la Communauté française vient de publier un volumineux recueil sous le titre Patri- moine et vie collective, portant aussi bien sur le patrimoine naturel et surtout immo- bilier (relevant des Régions depuis 1989) que sur le patrimoine mobilier et imma- tériel relevant toujours des Communautés. Cette publication montre tant les enjeux citoyens développés par l’action asso- ciative dans le domaine du patrimoine que le travail d’éducation et de trans- mission des institutions culturelles, muséales et patrimoniales. Quarante- trois auteurs de Wallonie et de Bruxelles, essentiellement responsables d’associa- tions, de musées, professeurs et cher- cheurs présentent leurs actions, mais aussi leur analyse de la situation. Par exemple, pour ne citer que quelques sujets relevant de la politique régionale wallonne, Charleroi-Environnement, Qualité-Village-Wallonie, Archéo-J entre autres font le bilan de leurs activités, les animateurs de SOS-Mémoire de Liège développent leur vision de la «saga» du Grand Curtius à Liège, l’association «orgues et musique à Flône» décrit ses démarches (vaines jusqu’à présent) pour obtenir la restauration de l’orgue de Flône à Amay, l’association «Pasquier Grenier» expose l’évolution du dossier de la Madeleine à Tournai, dont l’IPW a pris la responsabilité depuis plusieurs années, etc. Le regard des acteurs publics responsables aurait été bienvenu dans l’exposé de certains cas (on songe au Curtius notamment), mais l’ouvrage, dense et foisonnant, mérite d’être lu. Un volume de 360 pages au prix de 8 euros disponible au Service de l’éduca- tion permanente, Boulevard Léopold II, 44 à 1080 Bruxelles; tél. : 02/413.23.42 – mail : education.permanente@cfwb.be – compte 091-2111085-06, MCF-DGC, communication 3011. Québec Une délégation composée de deux par- lementaires québécois (Assemblée natio- nale du Québec) s’est déplacée durant plusieurs jours en Belgique et en France afin de venir y étudier le problème de la gestion patrimoniale des lieux de culte. Elle comprenait Mme Nicole Léger, Dépu- tée de Pointe-aux-Trembles, Membre de la Commission des Affaires sociales et ancienne Ministre, et M. Bernard Brodeur, Député du comté de Shefford, Président de la Commission de la Culture. Ils étaient accompagnés de M. Marc Painchaud, Secrétaire de la Commission de l’Amé- nagement du Territoire. Un programme de trois jours (du 6 au 8 février 2006) les attendait en Belgique. Après avoir été reçus, durant les deux premiers jours, par des représentants de la Communauté flamande, du KADOC, de la Commission royale des Monuments et Sites de Bruxelles, de l’Administration du Patri- moine de la Région de Bruxelles-Capitale, le troisième jour fut consacré à une pré- sentation de la situation en Wallonie. Cette rencontre fut organisée dans les bâtiments de la Communauté française à Bruxelles à l’initiative de M. Jean-Louis Luxen, Président de «Culture, Heritage and Development International» (CHEDI); outre celui-ci, les autres intervenants étaient M. Thomas Coomans, organisa- teur de ces trois journées et professeur à la Vrije Universiteit Brussel, Mlle Julie Dury, auteur d’un rapport de stage sur «La ges- tion du patrimoine religieux. Aperçu dela situation en Région wallonne», M. uploads/Histoire/ lettre-du-patrimoine-2.pdf
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- Publié le Jui 23, 2022
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