l'ampli à lampes pour les nuls Le fonctionnement des amplis à lampes Cette page

l'ampli à lampes pour les nuls Le fonctionnement des amplis à lampes Cette page est extraite du site créé par Jack. Le fonctionnement des amplis à lampes reste un grand sujet mystique pour beaucoup de guitaristes. Le problème provient surtout de ce que l'information disponible sur le web est le plus souvent en anglais, ce qui rebute légitimement pas mal de monde, mais aussi du fait que les techniciens qui rédigent les pages disponibles emploient des termes complexes inaccessibles au commun des mortels. L'objectif de ces pages n'est pas de fournir un cours sur les amplis à lampes, ni même de tout dire sur ce sujet inépuisable. Il s'agit plutôt de tenter d'apporter des réponses claires, en français compréhensible par tout un chacun, aux musiciens qui se posent plus ou moins toujours les mêmes questions, et n'ont pour réponses que les échanges techniques souvent contradictoires entre spécialistes. Pourquoi un ampli ? Le son des lampes fait fantasmer les débutants, et les guitaristes confirmés sont capables de parler durant des heures de leur cher ampli tout lampes. Il y a une sorte de magie vaudou derrière ces engins : "le son du rock, c'est le son des lampes", ce dogme est désormais établi, à tort ou à raison. Avant d'aborder ce sujet, il faut bien avoir en tête qu'un son se compose en fait de trois choses : • Un timbre, c'est à dire une répartition des harmoniques dans des proportions données • Une coloration, qui modifie le timbre par simple modification du gain dans différentes plages de fréquence • Une dynamique, c'est à dire la façon dont l'amplitude du signal varie dans le temps La particularité d'un ampli hifi, c'est de transmettre tout cela sans le modifier depuis la source sonore jusqu'à sa conversion en puissance acoustique par les baffles. Dans un ampli guitare, c'est tout l'inverse : le timbre peut être totalement chamboulé par la saturation, la coloration est essentielle pour donner de la personnalité au son, et la dynamique doit autant à l'ampli et au baffle qu'à la guitare et à ses micros. Et pour compliquer le tout, les trois leviers timbre, coloration et dynamique sont en interaction permanente dans un bon ampli, ce qui interdit de les aborder séparément les uns des autres. Tout le savoir-faire d'un constructeur d'amplis guitares consiste à maîtriser ces trois leviers pour donner le son recherché... Le sujet du son des lampes mélange joyeusement des arguments assez rationnels, voire techniques, avec des arguments beaucoup plus subjectifs (marketing et culture musicale). On peut alors développer trois constats distincts : • Les amplis guitare haut de gamme sont presque tous des amplis à lampes, et on ne trouve pratiquement plus d'amplis à transistors haut de gamme. • Ce qu'on entend avec un ampli à lampes est différent de ce que l'on entend avec des transistors, mais dans le même temps, il est extrêmement facile de se faire piéger en blind- test. • Ce que l'on ressent en jouant avec un ampli à lampes est clairement différent de ce que l'on ressent avec des transistors, même si, là encore, un blind-test prouve que la différence est souvent subjective. Son des lampes, son du rock ? Historiquement, les premiers amplis étaient des amplis à lampes. C'était tout simplement la seule technologie disponible, bien avant l'invention de la guitare électrique. On peut donc dire que, d'une certaine manière, les guitaristes sont restés aux amplis à lampes par simple tradition. La technologie des amplis à transistors existait bien au début des années 60, lorsque le rock s'est véritablement développé, mais ce n'est qu'à la fin des années 60 que l'on a su fabriquer pour le grand public des amplis de puissance sans lampes. Ceux qui ont inventé le rock (Rolling Stones, Led Zeppelin, Who, Beatles, et bien sûr Jimi Hendrix) l'ont donc fait sur la base d'amplis à lampes, avec tout ce que ça peut avoir d'impact sur notre oreille mais aussi sur l'image du guitariste de rock avec son ampli à lampes. Lorsque les amplis à transistors sont arrivés, le "mal" était fait, et ces amplis n'ont jamais pu détrôner les lampes, du moins sur le terrain du rock : Ritchie Blackmore et ses Marshalls, Brian May et ses Vox, David Gilmour et ses Hiwatts ont continuer à jouer avec des lampes dans les années 70. Santana, puis Steve Lukather ont porté le mythe Mesa/Boogie jusque dans les années 80, là où d'autres marques haut de gamme comme Soldano et Rivera se sont à leur tour précipité dans le marché du "gros son", le metal étant désormais grand consommateur de ces amplis hors de prix mais réputés indispensables pour un son de qualité. À quoi ressemblaient les amplis à transistors dans les années 70, décennie qui a marqué l'apogée du rock comme musique grand public ? De mauvais produits dans l'ensemble, avec une puissance qui atteignait péniblement les 100W, là où les lampes faisaient plus depuis longtemps. Pas de "son", au sens du guitariste: on a donc commencer à coller aux transistors l'image d'amplis sympas pour le son clair, avec le célèbre Jazz- Chorus de Roland en 1975, ou bien les Polytone des jazzmen, mais imbuvables en saturation (ce qui est un non-sens, puisque les pédales de distortion et les fuzz de l'époque - compléments indispensables des amplis à lampes - étaient bien sûr à transistors!). Une exception dans tout cela: puisque les transistors n'étaient pas faits pour la puissance, on trouve cette exception là où on ne l'attend pas: l'ampli portable à piles Pignose, conçu par un des musiciens du groupe culte Chicago. Jimmy Page a joué le solo de guitare de Stairway to Heaven sur un Pignose: ça calme. La stratégie marketing des constructeurs d'amplis est donc stable depuis plusieurs années : produire d'excellents amplis à lampes d'un côté, en y investissant toutes leurs ressources R&D (Recherche et Développement) mais aussi commerciales, et de l'autre, produire des modèles économiques à base de transistors, qui par la force des choses, ne peuvent pas avoir la qualité des modèles plus coûteux. Et les amplis à transistor de qualité sont dans la pratique ignorés des musiciens de rock pour être réservés au jazz ou à l'acoustique. Le son du rock, c'est le son des lampes, mais le son des lampes, ce serait avant tout le son du rock. Il faudra attendre quelques années pour que le solid-state prenne sa revanche, comme on va le voir plus bas. Son des lampes, son saturé ? Tout guitariste de bonne foi admettra qu'en son clair, en l'absence de toute saturation, il est pratiquement impossible de distinguer un ampli transistors d'un ampli lampes. Le son cristallin du Jazz Chorus est resté une référence à cause de cela, et peu d'amplis à lampes sont véritablement capables de rivaliser sur ce type de sons. Mais inversement, un ampli à lampes en son claire procure une sensation "d'élasticité", une souplesse en fait, que les amplis à transistors ne peuvent restituer. Cela est probablement (mais probablement seulement) du au fait que les lampes subissent physiquement les vibrations du son. L'ensemble assez complexe de fils et de plaques métalliques vibrent physiquement, provoquant ainsi un début de réverb. Le même phénomène, lorsqu'il se produit dans une lampe en fin de vie et devient audible, s'appelle microphonie. C'est alors un défaut de la lampe qui impose son changement. La différence devient sensible lorsque l'on commence à loger un voile de saturation sur le son : les plages de réglage où le son est essentiellement clair, mais où il commence à saturer progressivement si l'on pousse un peu sur les cordes. Là, l'ampli à lampes serait beaucoup plus progressif, la transition se fait avec plus de naturel semble-t-il. Du même coup, le guitariste qui joue ressent plus de souplesse dans son jeu, les notes gagnent en moelleux et n'ont pas la raideur que l'on éprouve avec des transistors. Stevie Ray Vaughan, avec ses amplis à lampes Fender, excellait dans le fait de se trouver toujours à la limite du son clair et du début de saturation. Un transistor et une lampe ne saturent pas de la même façon, c'est mathématique. Là où le transistor écrête brutalement le signal, une lampe le fait plus en douceur. Ce phénomène, souvent appelé "soft-clipping" est illustré ci-dessous: Mais cette raison n'est pas suffisante en elle-même : les transistors à effet de champ ont un comportement similaire aux lampes, et ils sont d'ailleurs utilisés dans quantité de pédales et d'amplis hybrides dans le but d'imiter ce son des lampes. De plus, les différentes études menées sur le sujet, ainsi que les avis généraux que l'on peut croiser, semblent tous converger vers un consensus : ce n'est qu'à fort volume qu'un ampli à lampes fait la différence, que ce soit dans le registre crunchy ou les grosses saturations. Le comportement technique des composants ne suffit pas à expliquer ce phénomène. Dit autrement, s'il ne s'agissait que de reconstituer avec des transistors la forme d'onde (le timbre du son) générée par les tubes, les transistors auraient détrôné uploads/Industriel/ ampli-a-lampe-pour-les-nuls-odt.pdf

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