CAS dissertation économique Année académique 2016-2017 Application à la dissert
CAS dissertation économique Année académique 2016-2017 Application à la dissertation économique Page 1 Sujet 1 : « Les liens entre la productivité et emploi » INTRODUCTION Depuis le début des années 2000, la France enregistre des performances tout à fait honorables en matière de productivité avec des gains proches, en moyenne, de 2 % par an, à l'inverse les taux de chômage chaque année ne descendent que très rarement en dessous des 8 % et flirtent avec les 10 % aujourd'hui. Ce contraste nous amène à nous interroger sur les liens entre productivité et emploi. (Phrase d'accroche et présentation du sujet) L'emploi peut se définir comme l'ensemble des personnes, salariés ou travailleurs indépendants, exerçant une activité rentrant dans le domaine de la production. (Définition) Cette production peut être marchande, non marchande, de biens ou de services. Toutefois, au- delà de la nature de ce qui est produit, c'est le niveau de production qui nous intéresse ici, en d'autres termes pour une économie nationale, le taux de croissance. En effet, la part de la population active employée dépendra de ce qu'il faut produire et donc du PIB, plus celui-ci est élevé et plus le taux de chômage sera faible. Ce lien facile entre niveau de production et population employée est un peu réducteur si l'on ne s'intéresse pas aux performances de l'appareil productif de la nation. Cette performance peut être appréhendée par la productivité qui n'est autre que le rapport entre un volume de production réalisée et le volume de facteurs mis en œuvre. On distingue généralement la productivité apparente du travail et la productivité apparente du capital ; on évoque aussi la productivité globale des facteurs. (Définition) À ce stade de notre réflexion, on peut considérer que plus la productivité (de chaque facteur ou globale) est élevée et plus le nombre d'actifs employés pour réaliser une production donnée diminue. De plus, la productivité ne peut pas être abordée comme une donnée exogène, elle doit se comprendre comme une variable de gestion sur laquelle la firme va chercher à jouer. Si la productivité d'un actif est trop faible en raison de compétences inadaptées à la production à réaliser ou si le coût de l'actif est trop élevé au regard de sa productivité, la firme va alors chercher à accroître les performances des actifs déjà occupés plutôt que de répondre à une hausse de la production par une hausse des embauches. Les liens entre productivité et emploi ne semblent pas s'inscrire dans une perspective vertueuse. On peut se demander alors si la productivité n'est pas une variable qui joue au final contre l'emploi? (Problématique) Pour répondre à cette problématique, nous verrons que l'impact des performances en matière de productivité sur l'emploi doit se comprendre en intégrant deux variables supplémentaires à savoir le taux de croissance et le niveau des salaires. Cette analyse nous amènerait à conclure à un cercle vicieux entre emploi et productivité qui ne pourrait être brisé que par une action à la fois sur la productivité et la rémunération de certains actifs. (Présentation du plan) I. LES GAINS DE PRODUCTIVITÉ NE SONT PAS TOUJOURS FAVORABLES À L'EMPLOI Les liens entre productivité et emploi ne peuvent être abordés sans intégrer la rémunération des actifs d'une part et le taux de croissance d'autre part. Enrichie de ces deux variables, notre CAS dissertation économique Année académique 2016-2017 Application à la dissertation économique Page 2 analyse nous conduit à un constat pessimiste quant aux effets des gains de productivité sur l'emploi. (Présentation de la partie). 1. La rigidité des salaires nuit au lien productivité-emploi L'emploi d'un actif par une firme dépendra de la productivité de celui-ci mais également de la rémunération de cet actif. Si cette dernière est trop élevée au regard des performances de l'actif, il n'y aura pas embauche. (Présentation de la sous-partie) La théorie néo-classique met bien en évidence, dans la décision d'embauche de la firme, le lien entre productivité marginale et coût marginal du salarié. Il y aura embauche tant que la productivité marginale est supérieure au coût marginal. Les prix étant flexibles (à savoir ici le salaire), tout déséquilibre sur le marché du travail entre une offre abondante et une demande réduite sera résorbée par une baisse de salaire. Toutefois, cette flexibilité des salaires n'est pas vérifiée. En effet, l'intervention de l'État (salaire minimum) voire des syndicats ne permet pas cet ajustement. En conséquence, la productivité marginale étant inférieure au coût marginal, l'ajustement se fait par l'emploi. De même, l'ensemble des rigidités induites par le droit du travail et que condamne la pensée libérale conduit les firmes à ne pas embaucher de peur de ne pouvoir licencier en cas de ralentissement de l'activité économique. On constate d'ailleurs ce phénomène à travers ce que l'on appelle les cycles de productivité. Lorsque la croissance est relancée, les firmes vont d'abord chercher à accroître la productivité avant d'envisager de nouvelles embauches. Il existerait donc un lien également entre productivité, croissance et emploi. (Transition). 2. Le lien productivité-emploi dépend également du taux de croissance Face à une élévation du taux de croissance, il semble que productivité et emploi correspondent aux alternatives que possède la firme de répondre à cette élévation du niveau de production. Le triptyque productivité-croissance-emploi mérite cependant une analyse plus fine encore. Face à une élévation de la demande, la réponse peut être intensive à savoir que les gains de productivité permettent de réaliser une production plus élevée sans faire appel à de nouveaux actifs. Ceci est d'autant plus vrai si les gains de productivité relèvent du facteur capital. À court terme, on retrouve la théorie de la compensation de Sauvy qui conclut à la création d'emplois si le taux de croissance est supérieur à la productivité apparente du travail. Quoi qu'il en soit à terme lorsque les gisements de productivité seront épuisés la croissance deviendra extensive c'est-à-dire riche en emplois. Il n'en demeure pas moins vrai que la réalisation d'un tel scénario n'est envisageable que si la croissance se maintient ce qui n'est possible que si les gains de productivité sont répartis de façon suffisamment équitable afin de stimuler la demande par une hausse des salaires et/ou par une baisse des prix (théorie de la régulation). À ce stade, il semble que le lien productivité-emploi soit fortement conditionné par le CAS dissertation économique Année académique 2016-2017 Application à la dissertation économique Page 3 niveau des salaires qui joue à la fois sur les décisions d'embauche et sur la demande source de croissance. (Transition) II. RETROUVER UN LIEN HARMONIEUX ENTRE PRODUCTIVITÉ ET EMPLOI Il semble aujourd'hui que l'économie française se retrouve dans une impasse, le chômage contribuant à la hausse des gains de productivité ces derniers nuisant à leur tour à l'emploi. Pour mettre fin à ce cercle infernal, il semble qu'une action conjuguée sur le coût et la productivité du travail devienne indispensable. (Présentation de la partie). 1. Taux de chômage et gains de productivité s'inscrivent dans une relation cumulative Depuis quelques années, l'économie française semble enfermée dans une spirale dans laquelle le taux de chômage élevé a pour conséquence de stimuler la productivité, cette performance supérieure ayant à son tour un impact négatif sur l'emploi comme nous l'avons vu. (Présentation de la sous-partie) Il existe deux raisons pour expliquer l'élévation des gains de productivité provoqués par un taux de chômage élevé. En premier lieu, les actifs employés étant moins nombreux, les programmes de production des firmes sont réalisés en recherchant des gisements de productivité. De plus, à cette dimension quantitative, il faut ajouter une approche qualitative en considérant que les chômeurs sont très généralement les actifs les moins qualifiés et qu'a contrario les actifs salariés sont donc plus productifs. Ces deux mécanismes expliqueraient ainsi à la fois les gains de productivité enregistrés en France mais également les taux de chômage élevé. À cela, il faut ajouter les conséquences de ce que l'on appelle la trappe à chômage. En effet, le chômeur de longue durée voit ses compétences se réduire et s'éloigner des exigences des firmes. Moins productif, il voit son employabilité diminuer inexorablement. Le chômage de longue durée s'expliquerait alors par une perte de productivité des actifs inemployés. Face à ce phénomène cumulatif qui contribue à la persistance d'un taux de chômage structurel élevé, il faut agir à la fois sur le coût des actifs mais également directement sur leur productivité. (Transition) 2. Accroître la productivité tout en réduisant son coût Il s'agirait, d'une certaine manière, de retrouver les mécanismes de la pensée néoclassique quant au fonctionnement du marché du travail et les théories de la nouvelle économie classique pour ce qui concerne la productivité. Au regard de la faible productivité des actifs inemployés, une première action devrait porter sur le coût du travail afin de revenir au calcul originel entre productivité marginale et coût marginal. Les axes privilégiés aujourd'hui tournent autour de la déréglementation du marché du travail : réduction des cotisations sociales, individualisation des salaires, plus grande souplesse dans les procédures de licenciement... Les coûts directs et indirects de l'emploi uploads/Industriel/ application-dissertation-economique-ecs2-esetec-2016-2017.pdf
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- Publié le Jan 30, 2021
- Catégorie Industry / Industr...
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