Bruno Astarian Aux origines de l’« a n t i t r a v a i l » Echanges et Mouvemen
Bruno Astarian Aux origines de l’« a n t i t r a v a i l » Echanges et Mouvement Décembre 2005 3 euros IN T R O D U C T I O N L E S N O T E S qui suivent sont issues d’une réflexion sur l’antitravail. Cette expres- sion recouvre les réactions des travailleurs à la crise du fordisme qui a eu lieu à la fin des années 1960 et au début des années 1970. On a également parlé de « r é- volte des OS ». D’une façon ou d’une autre, on parle ici des grèves sauvages améri- caines (celles qui ont lieu en dépit des engagements de non-grève pris par les syndi- cats lors des contrats collectifs périodiques), de la montée de l’absentéisme et du turnover, du sabotage, de l’indiscipline des travailleurs sur les lieux de travail. L’exploitation du travail par le capital peut s’analyser en trois moments : – le marché du travail, où se fixent les termes du contrat entre le capitaliste et le travailleur (durée du travail, horaires de travail, salaires et avantages sociaux) ; – la consommation de la force de travail : une fois qu’il a contracté, le capitaliste cherche à obtenir le maximum de travail pour le salaire qu’il verse, et le travailleur à en donner le minimum ; – la conversion du salaire en nouvelle force de travail, moment qui concerne le rap- port entre le salaire et le prix des subsistances, ainsi que l’ensemble des conditions de vie du prolétariat. C’est donc uniquement le deuxième moment qui fait l’objet des développements c i - d e s s o u s . Déjà dans les années 1970, la discussion sur l’antitravail a notamment porté sur la question de savoir si ces manifestations de résistance étaient nouvelles ou si, au contraire, les travailleurs avaient toujours utilisé ce type de méthodes pour résister à l’ex- ploitation sur les lieux de travail. Dans le premier cas, on mettait au jour les premières manifestations d’un nouveau mouvement se détournant des revendications quantita- tives et rejetant le travail en tant que tel. Ce rejet, inadmissible par les partis et syndi- cats attachés au vieux monde, était l’assise sur laquelle le mouvement communiste al- lait se développer. Dans le deuxième cas, on ne faisait que retrouver après une période de latence les vieilles méthodes de la lutte de classes, ce qui confirmait la perspective ancienne du mouvement ouvrier fondé sur l’affirmation du travail, que ce soit dans les conseils ouvriers ou dans le parti. On trouve ce débat, par exemple, dans une brochure d’Echanges et Mouvement de cette époque (1). C’est à partir de la suggestion d’un camarade de republier cette brochure que les recherches suivantes ont été entreprises. Car le débat rapporté dans la brochure est très marqué par l’idéologie antitravail de l’époque et peu documenté historiquement. Pour remédier à ce manque de documentation historique, mes recherches ont porté — AUX ORIGINES DE L’« A N T I T R A V A I L » AUX ORIGINES DE L’« A N T I T R A V A I L » — 2 3 É C H A N G E S Bulletin du réseau « Echanges et m o u v e m e n t » pour abonnement, informations et correspondance : BP 241, 75866 Paris Cedex 18, France Sur Internet, http:// w w w . m o n d i a l i s m e . o r g Abonnement : 15 e u r o s pour quatre numéros comprenant les brochures publiées dans l ’ a n n é e . Les publications d’Echanges et mouvement sont régulièrement déposées dans les librairies suivantes : à Paris La Brèche, 27 rue Taine, 1 2e. Parallèles , 47 rue Saint- Honoré, 1e r. La Passerelle, 3 rue Saint-Hubert, 11e. Le Point du jour, 58 rue Gay Lussac , 5e. Publico, 145 rue Amelot, 1 1e. Quilombo, 23 rue Voltaire, 11e. à Ly o n La Gryffe, 5 rue Sébastien-Gryphe, 7e. (1) Echanges et Mouvement, Le Refus du travail. Faits et discussions, Paris, sd (vers 1978). La discus- sion se fait notamment autour d’un texte de Charles Reeve, qui défend le deuxième point de vue et est cri- tiqué à ce titre par les rédacteurs de la brochure, fervents partisans du premier. T A B L E D E S M A T I E R E S Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3 L’introduction de l’OST aux Etats-Unis . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5 La possession du savoir-faire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5 Une offensive patronale avant Taylor . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6 Introduction de l’OST . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9 Le coup d’accélérateur de la guerre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 3 Le développement de l’OST en France . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 8 La guerre de 1914-1918 et l’OST . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2 0 Echec du taylorisme ?. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2 3 Le développement du fordisme en France entre les deux guerres . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2 8 L’exemple de Citroën . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2 8 Renault 1926 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2 9 Développement du fordisme chez Renault sous l’impact de la crise de 1929 . . uploads/Industriel/ aux-origines-de-l-x27-anti-travail.pdf
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- Publié le Nov 27, 2022
- Catégorie Industry / Industr...
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