Bulletin Technique CJP – N°8 Le Programme Directeur de Production (PDP) et la c

Bulletin Technique CJP – N°8 Le Programme Directeur de Production (PDP) et la consommation des prévisions Un peu d’histoire Avant l’introduction du PDP dans les progiciels de GPAO au début des années 1980, les prévisions s’enregistraient et se consommaient au niveau du module de calcul des besoins nets (MRP/CBN) et cette action était manuelle, c'est-à-dire qu’il fallait modifier la quantité en prévision à chaque enregistrement d’une nouvelle commande. Non seulement cette opération était lourde et fastidieuse mais en plus elle générait assez souvent des erreurs. De ce fait, l’introduction du PDP fut un énorme progrès et un soulagement pour toutes les personnes en charge de la gestion et de la consommation des prévisions. Les prévisions au PDP Au PDP les prévisions sont enregistrées principalement sur des articles produits finis lorsque l’entreprise a une typologie de production « pour le stock » ou sur articles fictifs, options ou sous- familles, lorsque l’entreprise a une typologie de production « à la commande ». Mais quelque soit la typologie de production, les prévisions enregistrées au PDP correspondent à la ligne « Plan Industriel » du PIC (Plan Industriel et Commercial) et elles sont réparties sur les produits gérés au PDP qui composent la famille du PIC et en tenant compte de leur coefficient dans la nomenclature de la famille. Enregistrement des besoins prévisionnels Typologie de production « Pour le Stock» La nomenclature de la famille du PIC est utilisée pour créer les besoins prévisionnels sur les articles produits finis gérés au PDP. Mais le Plan Industriel du PIC doit être réparti, non seulement sur les produits qui composent la famille PIC, mais également à l’intérieur de chaque mois pour chaque produit. Sur l’exemple ci-dessous la répartition des besoins mensuels du Plan Industriel sur les articles PDP est effectuée à la semaine sur les 3 produits finis qui composent la famille. Typologie de production « A la Commande » Dans le cas de production à la commande les besoins prévisionnels sont enregistrés sur les articles fictifs, options ou sous-famille, qui composent la famille en fonction de leurs coefficients dans la nomenclature de la famille. Pour consommer les prévisions, il faudra, lors de l’enregistrement des commandes, établir le lien entre le produit commandé (dont la configuration exacte n’est connue qu’à la réception de la commande) et l’article fictif sur lequel les prévisions sont enregistrées. CJP-Conseils Les Mûriers – 73310 SERRIERES en CHAUTAGNE - FRANCE Tel : 04 79 63 74 00 E.mail : courty.jp@cjp-conseils.com Site : www.cjp-conseils.com 1 Bulletin Technique CJP – N°8 Ci-dessous les principes d’enregistrement et de consommation des prévisions dans le cas de production à la commande. La consommation des prévisions Les prévisions de besoins enregistrées sur les articles gérés au PDP permettent, selon la logique MRP, de calculer le stock prévisionnel et de positionner l’arrivée d’ordres prévisionnels (OP) à chaque fois que le stock prévisionnel est inférieur au besoin. Lorsque les commandes sont enregistrées, elles consomment les prévisions, comme sur l’exemple ci-dessous où une commande de 4 produits BZA16 est enregistrée en semaine 1, ce qui a pour effet de réduire automatiquement les besoins prévisionnels à 6, puisqu’initialement ceux-ci étaient de 10. Il est à noter que s’il n’y avait pas de consommation des prévisions, les besoins prévisionnels et les besoins issus des commandes se cumuleraient, ce qui aurait pour effet d’augmenter le besoin total, de créer de nouveaux ordres de production et de désorganiser le plan de production. CJP-Conseils Les Mûriers – 73310 SERRIERES en CHAUTAGNE - FRANCE Tel : 04 79 63 74 00 E.mail : courty.jp@cjp-conseils.com Site : www.cjp-conseils.com 2 Bulletin Technique CJP – N°8 Les bonnes pratiques de consommation des prévisions Dans l’exemple ci-dessous, nous arrivons à la fin de la semaine 1 et il reste 6 besoins prévisionnels non consommés. Face à une telle situation nous avons 2 alternatives : - Soit de supprimer les prévisions non consommées. - Soit de reporter les prévisions non consommées sur la ou les semaines suivantes. Dans ce cas, c'est-à-dire des prévisions non consommées à l’intérieur du mois, la bonne pratique consiste à reporter les prévisions sur les semaines suivantes, pour les raisons : - De bon sens : une semaine c’est court et les clients n’ont peut-être pas eu le temps de passer la commande. - De logique PIC/PDP : si l’on supprime au PDP les prévisions non consommées à l’intérieur du mois il y aura un décalage entre le Plan Industriel et les besoins enregistrés au PDP. Dans l’exemple ci-dessus le Plan Industriel est de 40 pour le mois et si l’on supprimait les besoins prévisionnels non consommés sur la première semaine, la somme des prévisions du mois ne serait plus que de 34, d’où une incohérence entre PIC et PDP. La bonne pratique consiste donc à reporter les prévisions non consommées à l’intérieur du mois, mais nous arrivons à la fin du mois et il reste 3 prévisions non consommées ! Face à une telle situation nous avons à nouveau 2 alternatives : - Soit de supprimer les prévisions non consommées. - Soit de reporter les prévisions non consommées sur le mois suivant. CJP-Conseils Les Mûriers – 73310 SERRIERES en CHAUTAGNE - FRANCE Tel : 04 79 63 74 00 E.mail : courty.jp@cjp-conseils.com Site : www.cjp-conseils.com 3 Bulletin Technique CJP – N°8 Dans ce cas la bonne pratique consiste à demander au Commercial, lors de la préparation du PIC, si l’on doit reporter ou supprimer les prévisions non consommées, car en théorie seul le Commercial sait si les clients pour lesquels nous avons établi cette prévision vont effectivement passer la commande avant quelque retard. Application du principe de consommation des prévisions Voici le PDP de l’article BH757, les besoins prévisionnels sont de 20 par semaine et pour la semaine 1 nous recevons une commande de 14 produits. Nous enregistrons la commande de 14 et la prévision de 20 passe à 6 sans que le besoins total ne bouge. Maintenant nous recevons une commande de 25 produits pour la semaine 2. Les besoins prévisionnels sont de 20 pour la semaine 2 ! Face à une telle situation nous avons 2 alternatives : - Soit de refuser la commande (pas très réaliste). - Soit d’enregistrer la commande et de consommer des prévisions en amont et/ou en aval. La bonne alternative dans ce cas est, bien entendu, d’enregistrer la commande de 25 en semaine 2 et de consommer en priorité les prévisions restantes sur les semaines précédentes. Dans ce cas nous enregistrons la commande de 25 en semaine 2, ce qui : - Fait passer le besoin total de 20 à 25 en semaine 2 - Permet de consommer 5 prévisions restantes sur la semaine 1. - Fait passer le besoin total de 20 à 15 en semaine 1. - Modifie légèrement la valeur du stock prévisionnel en semaine 1. CJP-Conseils Les Mûriers – 73310 SERRIERES en CHAUTAGNE - FRANCE Tel : 04 79 63 74 00 E.mail : courty.jp@cjp-conseils.com Site : www.cjp-conseils.com 4 Bulletin Technique CJP – N°8 La bonne pratique, lorsque les prévisions sont inférieures aux commandes à enregistrer, consiste donc à consommer en priorité les prévisions restantes sur les périodes précédentes (en amont) et si elles ne sont pas suffisantes de consommer des prévisions sur les périodes suivantes (en aval). Une autre bonne pratique consiste à limiter le nombre de périodes (jours, semaines) dans lesquelles on peut consommer les prévisions en amont et aval. Les bonnes pratiques à l’enregistrement des commandes. La mécanique de consommation des prévisions pourrait laisser supposer que toutes les commandes doivent consommer des prévisions, mais dans la réalité lors de l’enregistrement des commandes la bonne pratique consiste à se poser la question : Cette commande est elle prévue ou imprévue ? En effet les prévisions ont été établies par les commerciaux en fonction des connaissances des besoins futurs des clients et/ou des historiques de ventes aux clients habituels. Si un client qui n’avait pas été pris en compte lors de l’établissement des prévisions passe une commande, par exemple un client qui habituellement passe commande à un concurrent et qui pour se faire dépanner nous passe commande, il serait désastreux pour nos clients habituels de consommer les prévisions établies en fonction de leurs futurs besoins pour servir ce client qui nous passe exceptionnellement une commande. Donc la bonne pratique consiste à : - Consommer les prévisions lorsque les commandes nous parviennent de clients habituels, puisque leurs futurs besoins ont été pris en compte pour établir les prévisions. - Ne pas consommer les prévisions lorsque les commandes nous proviennent de clients inhabituels dont les besoins n’ont pas été pris en compte lors de l’établissement des prévisions. Bien entendu il ne faut pas refuser les commandes inattendues (ou anormales), mais leur traitement doit être différent : - Tout d’abord il faut consulter le DAV (Disponible à Vendre), le délai de production, les capacités disponibles et les stocks de matières et composants pour déterminer à quelle date on peut s’engager pour livrer la commande. - Ensuite les commandes exceptionnelles ou anormales doivent être identifiées comme telle dans uploads/Industriel/ bulletin-technique-n8.pdf

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