Chapitre 2 : Introduction CHAPITRE 2 INTRODUCTION 2.1. Définitions et concepts

Chapitre 2 : Introduction CHAPITRE 2 INTRODUCTION 2.1. Définitions et concepts de base. La production est le processus conduisant à la création de produits par l'utilisation et la transformation de ressources. Les opérations sont les activités composant le processus de production. Le terme « transformation » doit être entendu au sens large, puisqu’il recouvre la modification de la l’apparence, des propriétés physico-chimiques, de l'emplacement (transport), etc. Les « produits » peuvent être des biens (physiques) ou des services. Les « ressources » consistent principalement en - capital et équipements - main d'œuvre - matières (premières, produits semi-finis) - information. Exemples : bois, hommes, atelier de menuiserie → tables avions, pilotes, hôtesses, systèmes de gestion des réservations → transport aérien La gestion de la production (et des opérations) est la fonction de gestion ayant pour objets la conception, la planification et le contrôle des opérations. Les activités de conception portent sur la définition des caractéristiques • du système productif (capacité, localisation, technologie, etc) • des produits. La planification décrit l'utilisation projetée du système productif dans l’objectif de satisfaire la demande. En d’autres termes, elle a pour objectif de coordonner la capacité disponible avec la demande (un thème récurrent en gestion de la production !). L’activité de contrôle s’efforce d’évaluer l’adéquation des résultats obtenus par rapport aux plans. 2.2. Concept de la production La fonction de production est la partie d'une organisation, qui s'occupe de la transformation d'une gamme d'intrants dans les sorties nécessaires (produits) ayant le niveau de qualité requis. La production est définie comme «le par-étape de conversion étape d'une forme de matière dans une autre forme par procédé chimique ou mécanique pour créer ou améliorer l'utilité du produit à l'utilisateur. "Ainsi, la production est un processus de valeur ajoutée à chaque étape de traitement, il y aura plus de valeur. 10 Chapitre 2 : Introduction Edwood Buffa définit la production comme «un processus par lequel les biens et services sont créés. Quelques exemples de la production sont: la fabrication de produits faits sur mesure, comme, chaudières à capacité spécifique, la construction d'appartements, certains de fabrication de structure travaille pour des clients sélectionnés, et la fabrication de produits standardisés, comme, voiture, bus, moto, radio, télévision, etc. 2.3. Relation avec les autres fonctions de l’entreprise. Par sa nature transversale, la gestion de la production comporte des liens avec de nombreux autres aspects de la gestion des entreprises: gestion stratégique, théorie des organisations, marketing, logistique, méthodes quantitatives et recherche opérationnelle, comptabilité, contrôle de gestion, etc. L’étudiant (ou le praticien) pourra trouver dans ces interconnections l’une des facettes les plus séduisantes de la gestion de la production, ainsi qu’une occasion de redécouvrir certaines questions de gestion sous un angle nouveau. 2.4. Choix d’un processus de production 1.4.1. Généralités. Le choix du processus de production comporte le choix de l'ensemble des équipements, personnel et procédures utilisés pour la production, ainsi que le choix de l'organisation de cet ensemble. Le choix du processus est bien sûr affecté par la nature du produit et par les contraintes techniques (on ne fait pas de voitures en caoutchouc et on n’utilise pas de foreuses pour produire des hamburgers), mais aussi par des questions d'ordre plus stratégique comme par exemple la relation entre le processus et le type de marché. Nous placerons notre discussion à ce dernier niveau, sur un plan organisationnel plutôt que technique. 2.4.2. Classification des processus de production en fonction des flux de produits. On va présenter ici une classification grossière, mais néanmoins utile, des processus de production. La classification est basée sur une analyse du flux des produits, c'est-à-dire sur la séquence de stations de travail visitées par les produits lors de leur passage à travers le système productif. Sous le terme générique « station de travail », nous désignons ici les différents éléments du système, comme par exemple les machines à commande numérique, les machines opérées manuellement par un ouvrier, les guichets de service, les laboratoires, etc. 11 Chapitre 2 : Introduction • Production en ligne: dans un processus en ligne, il existe un flux dominant de produits en ce sens que (presque) toutes les unités produites parcourent les stations de travail selon la même séquence. On distingue deux grandes sous-classes de processus en ligne : Production à flux continu: ici, deux unités successives du produit ne peuvent être niséparées ni distinguées les unes des autres. Exemples : - industrie pétrochimique,sidérurgie (phase à chaud),industrie agro-alimentaire (aliments pour bétail, ...) Chaîne de production ou d'assemblage: les unités produites visitent les stations de travail dans le même ordre et subissent des séquences d'opérations (presque) identiques; mais elles sont physiquement séparées, et peuvent présenter de légères variations les unes par rapport aux autres (par exemple, par l'addition d'options). Exemples : - construction automobile, - appareils électroménagers, - Mc Donald, - contrôle technique automobile. - Job-shop, ou atelier: il n'y a pas de flux dominant de produits; le système produit des articles Variés exigeant des séquences d'opérations distinctes. Exemples : - atelier traditionnel (mécanicien, menuisier), sous-traitance de pièces mécaniques, cuisine de restaurant traditionnelle,laboratoire d’analyses médicales,hôpital. - Production en séries moyennes, ou à flux intermittent (batch flow): intermédiaire entre les précédents; les unités au sein d'une série sont identiques; les différentes séries visitent des séquences de stations similaires, mais chaque série requiert des réglages importants ou des opérations distinctes à chaque station. Exemples : - cuisson des émaux, chaussures, circuits imprimés, produits exigeant des traitements chimiques (bains). Un système de production en ligne se caractérise par le fait que les ressources (machines, hommes) sont organisées en fonction de l’article à produire: on dit que le processus est organisé par produit. Par contre, dans un job-shop, les ressources sont groupées sur base des opérations qu’elles réalisent: le processus est organisé par fonction. Les différents types de systèmes se distinguent encore par de nombreuses autres caractéristiques. Dans un système de production en ligne, généralement,un seul type, ou très peu de types d’articles différents sont produits; le nombre d'unités produites (volume de production) est élevé;l’équipement est 12 Chapitre 2 : Introduction très spécialisé, automatisé et peu flexible;les investissements en équipements et en études de conception du système sont importants; la main d’œuvre est limitée; le taux d'utilisation des équipements est très élevé (souvent plus de 90%); la production se fait pour stock, avec par conséquent des stocks de matières premières, de composants et de produits finis élevés et des stocks d’encours relativement faibles. A l’inverse, un job-shop se caractérise souvent par une grande variété de produits (adaptés aux exigences spécifiques de chaque client);un nombre d'unités de chaque type et un volume de production total peu élevés; des équipements non spécialisés, peu automatisés et très flexibles (temps de réglage faibles); des investissements en équipements relativement peu élevés;une main d'oeuvre importante;un taux d'utilisation des équipements très faible (souvent moins de 50%); en effet, dans un job-shop, chaque produit ne requiert qu’une minorité des équipements présents; de plus, chaque changement de production entre différents types de produits se traduit par des temps de réglage non productifs; certains observateurs mentionnent ainsi que, dans le secteur de l’industrie mécanique, les produits passent typiquement 95% de leur temps dans l'atelier sous forme d'encours; 1/3 seulement du temps qu'ils passent sur les machines représente du temps d'usinage effectif, soit moins de 2% du temps de passage total dans l’atelier. Un mode de production à la commande, et donc des stocks de produits finis relativement faibles. En termes de coûts, les avantages comparatifs des deux types de systèmes peuvent être esquissés comme suit. Le principe directeur de la production en ligne est que les coûts fixes élevés (investissements) doivent pouvoir être absorbés par de grands volumes de production. A l'opposé, dans un job-shop, les coûts fixes sont maintenus à un niveau plus modeste et les coûts variables, c’est-à-dire liés directement au volume de production, sont prépondérants (par exemple, les coûts salariaux). Le job-shop peut donc être rentable en produisant des quantités relativement faibles (inférieures au point d’indifférence), alors que, lorsque le volume de production augmente, les coûts variables plus modestes de la production en ligne se traduisent également par des coûts moyens moins élevés. 13 uploads/Industriel/ chapitre-2-introduction.pdf

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