Chapitre 4 : LE MARXISME: LA CRITIQUE DE L'ECONOMIE POLITIQUE (Karl MARX, 1818-

Chapitre 4 : LE MARXISME: LA CRITIQUE DE L'ECONOMIE POLITIQUE (Karl MARX, 1818-1883) Karl MARX est né à Trèves en 1818, dans un pays catholique, il est le fils d’un avocat israélite converti au luthéranisme. MARX se destine à l’enseignement et étudie la philosophie. Mais au cours de ses études, et au fils de ses rencontres, il devient révolutionnaire, il quitte sa Rhénanie natal (Allemagne) vers le milieu de sa vie pour s’établir à cette Angleterre industrielle où tous les enseignements vont alors contempler des scènes de la vie future. C’est comme économiste (investir du « socialisme scientifique » et comme agitateur prolétarien (fondateur de la première internationale ouvrière) que MARX est surtout connu. Pourtant ce penseur précoce, qui très tôt s’est lancé dans la bagarre idéologique et dans la vie publique, n’a rien écrit qui touche à l’économie politique avant son manifeste du communisme en 1847 rédigé avec F. ENGELS (1820-1895). Karl MARX exerce diverses activités au cours de sa vie, comme directeur de journaux révolutionnaires et participe activement au mouvement révolutionnaire du XIXème siècle. Il est l’un des principaux artisans de la création en 1864, à Londres de la Première Internationale Ouvrière. Il correspond avec la plupart des révolutionnaires de son temps. Son ouvrage le plus connu est Le capital dont la publication débute en 1864. MARX a exercé une influence très importante après sa mort puisque de nombreux pays, dont l’URSS et la Chine, ont appliqué une doctrine économique qui revendique explicitement sa paternité. Depuis 1989, la date de la chute du Mur de Berlin et du début de l’effondrement soviétique, son influence a beaucoup baissé. Dans le cadre de ce cours, nous nous contenterons d’étudier ses principales idées économiques. Celles- ci ne sont pas une analyse de l’économique socialiste mais surtout une critique du capitalisme qui est selon MARX, un mode de production condamné à disparaitre. LE MATERIALISME HISTORIQUE Chaque société doit passer par les stades bien déterminés que MARX nomme « mode de production ». Ces différents stades sont : le communisme primitif, l’esclavagisme, le féodalisme, le capitalisme, le socialisme et le communisme. Le socialisme est une étape transitoire vers le communisme qui est une société d’abondance sans classes sociales ni Etats. Chaque mode de production peut être défini par un rapport de production et par des forces productives. Les forces productives sont l’ensemble des ressources matérielles (matières premières, outils, entreprises) et des ressources humaines (la main d’œuvre caractérisée à la fois par le nombre de travailleurs et par leurs qualifications) qui interviennent dans la production. Les rapports de production sont les rapports de propriété sur les ressources matérielles et les relations entre différents agents qui participent d’une façon ou d’une autre à l’activité productive. De ces rapports de production, naissent les rapports d’exploitation. La classe sociale qui ne possède que sa force de travail doit la mettre au service de la classe qui a la propriété des moyens de production. De cette exploitation dérive la lutte des classes. MARX considère que le mode de production détermine l’ensemble des relations sociales ; l’infrastructure (base économique) détermine une superstructure juridique, politique, sociale et culturelle qui conditionne les hommes et déterminent leur conscience. Chaque mode de production engendre ses propres contradictions ; dans un premier temps, les rapports de production favorisent le développement des forces productives, puis peu à peu ils font obstacle à leur expansion. Il faut alors changer de mode de production pour libérer les forces productives. Le mode de production féodale a ainsi succédé au mode de production esclavagiste, avant de céder la place au capitalisme. Celui-ci est caractérisé par la propriété privée des moyens de production et donc par l’opposition entre la bourgeoisie et le prolétariat. Ce mode de production a, dans un premier temps, permis un développement considérables des forces productives (croissance économique importante) avant de connaitre des crises industrielles. LA DYNAMISME DU CAPITALISME MARX affirme : « qu’au fond du système capitaliste, il y’a la séparation radicale du producteur d’avec les moyens de productions ». Selon la conception marxiste, le système capitaliste repose sur des rapports de production et le salariat. Deux classes s’opposent : les bourgeois qui possèdent les moyens de production et les prolétaires qui vendent leur force de travail. Ces deux classes sont en lutte car leurs intérêts divergents. Les prolétaires sont exploités par les capitalistes qui les rémunèrent en dessous de la valeur réelle de leur production. Seul le travail est une source de valeur ; le profit provient de la différence entre la valeur des marchandises produites par le travail et le salaire appelé valeur de force de travail par MARX. La plus- value constitue donc une ponction sur la valeur créée par le travail. Le salaire est un salaire de subsistance, tout juste suffisant pour permettre aux ouvriers et à leurs familles de survivre. Le capitaliste tente d’augmenter au maximum sa plus-value, pour cela, il dispose de trois moyens : il peut augmenter l’intensité et la durée du travail (plus-value absolue), augmenter la productivité du travail (plus-value relative) ou vendre durant un temps limité les marchandises à un prix inférieur à leur valeur (plus-value extra). MARX rejette le capitalisme qui, selon lui sa propre contradiction. En effet, il conduit à la paupérisation de la classe ouvrière et donc à l’aggravement de la lutte des classes. Cette paupérisation est due à l’exploitation à outrance et à la création « d’une armée industrielle de réserve » composée de chômeurs qui permettent d’assurer la flexibilité de la production. En raison de la paupérisation de la population salariée, les débouchés sont faibles. Pourtant les capitalistes pour avoir un profit continuent à augmenter la production. Cette situation entraine une tendance à la surproduction surtout visible lors des crises qui paupérisent encire plus les ouvriers. La recherche de gain de production et la concurrence entre les capitalistes augmentent la composition organique du capital, c’est-à-dire l’intensité capitaliste (pour une même production, le capitaliste utilise de plus en plus de capital et de moins en moins de travail). Or, seul le travail est créateur de richesse et donc source de profit. En diminuant sa part de la composition organique du capital, le capitaliste diminue donc son taux de profit. La tendance à la baisse du taux de profit est la contradiction suprême du capitaliste. Le capitalisme doit donc disparaitre et laisser la place au socialisme qui lui-même annonce le communisme. Au XIXème le marxisme s’est radicalement opposé au libéralisme de l’époque classique Cette opposition aux classiques avait été incarné par les néoclassiques. uploads/Industriel/ chapitre4-le-marxisme-la-critique-de-l-x27-economie-politique.pdf

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