MOULAGE ET FONDERIE D’ART Daniel Lambert Éditions VIAL 22 Zone du feu, creusets

MOULAGE ET FONDERIE D’ART Daniel Lambert Éditions VIAL 22 Zone du feu, creusets au repos. Au fond, potée monumentale. (Fonderie de Coubertin, Saint Rémy-les-Chevreuse). 23 Les différents ateliers qui composent une fonderie d'art classique constituent les maillons de la chaîne de production d’un bronze d'art. Quelle que soit la fonderie, les ateliers sont placés de façon similaire, c'est-à-dire positionnés dans l'ordre chronologique du processus de fabrication. On commence par la prise en charge du modèle de l'artiste jusqu'à la livraison du bronze fini. Chaque atelier de la fonderie correspond à une étape précise du travail à accomplir. Il se trouve placé sous la responsabilité d'un homme ayant l'exercice d'un savoir-faire à part entière. Cette personne possède inévitablement l'expérience et la maîtrise de sa discipline. Six personnes sont impliquées dans la fabrication d'un bronze : le mouleur, le fondeur, le bronzier, le ciseleur, le patineur, le socleur. Quelques fonctions secondaires sont nécessaires comme le bris du moule ou décochage, le nettoyage, l'ébavurage ou ébarbage, la restauration ou réparure. Chapitre 3 LES ATELIERS Zone de finition. (Susse fondeur, Arcueil). 24 L’ARCHITECTURE D’UNE FONDERIE D’ART Le nombre de tâches à effectuer pour faire naître un bronze est imposant. Les chapitres qui suivent reprennent et abordent toutes ces étapes et quelques autres complémentaires en les détaillant. Cependant, il est utile d'attirer une nouvelle fois l'attention du lecteur sur le fait que chaque étape du processus est exécutée par un homme de métier, aboutissement d'une formation, d'un savoir- faire et d'une longue expérience. Il est de fait impossible de pou­ voir prétendre atteindre la somme de ces qualifications. Le choix du local et l’agencement C'est évidemment par-là que la réflexion commence. Il faut prendre en compte certains paramètres. Un fondeur du sud peut se permettre d'avoir un local à la structure plus légère comparati­ vement à un fondeur du nord où la plate-forme devra être mieux protégée des intempéries. Il y a une grande différence entre une fonderie africaine où l’on fond à même le sol et en plein air et une fonderie parisienne nichée au cœur d'un bâtiment industriel. Le local trouvé, il faut disposer les ateliers dans le bon ordre. On veillera à ce que les zones d'activités soient placées dans la pro­ gression chronologique des tâches, avec toujours à l'esprit le souci de minimiser les déplacements matériels et corporels. Les zones d’activité : 1 La zone de réception des modèles, 2 L'atelier de moulage (moulage d'art et moulage de fonderie), 3 La zone de tirage des cires et de montages des artifices de fonderie. 4 La zone de décirage, 5 La zone de coulée, 6 La zone de fusion, 7 L'aire de décochage, 8 L'aire de nettoyage, 9 La zone de finition avec l'ensemble des équipements pour la réparure, la ciselure, 10 La zone pour la patine, le polissage, le lustrage et celle du soclage. Zone du feu, creusets au repos. Au fond, l’étuve. (Fonderie de Coubertin, Saint Rémy-les-Chevreuse). 25 Moulage Cire Potée Fusion Coulée Décirage Décochage Nettoyage Réparure Ciselure Patine Soclage MODÈLE BRONZE Les étapes pour la fabrication d’un bronze CYCLE DE PRODUCTION Les ateliers 26 C'est l'endroit où le client, généralement le sculpteur, a son pre­ mier et réel contact avec la fonderie. Il y dépose le modèle qu'il destine au bronze. Le mouleur prend en charge l'objet et tout en respectant les critères déontologiques de sa profession, imprime l'image de l'objet (le négatif) dans un moule à membrane souple ou en sable de fonderie. Dans le cas où l'impression se déroule via une membrane souple, le mouleur réceptionne un peu plus tard l'épreuve en cire du modèle sur laquelle, il monte alors un autre type de moule, dit de fonderie, en utilisant une mixture particulière (réfractaire) qu'il applique soigneusement sur la cire. L’ATELIER DE MOULAGE DES ŒUVRES L’impression du modèle Préparation de la portée de plan de joint avant moulage. Exemples de réalisations de chapes de moules en résine stratifiée. (Fonderie de Coubertin). 27 L’ATELIER DE CIRE Le tirage de l'épreuve et des canaux de fonderie, montage des artifices Le moule à membrane souple contenant l'image de l'objet est transmis au fondeur (céroplasticien). Ce dernier en sort ou en tire, une épreuve en cire (le positif). Dans cet atelier, on fabrique aussi les artifices de fonderie comme des baguettes de cire de dif­ férents diamètres, des cônes et autres formes spécifiques. Les artifices sont soudés sur l'épreuve d'une manière calculée. En effet, la moindre faute comme une erreur de positionnement, une mauvaise soudure, un oubli peut être fatale. Le fondeur doit apporter un soin particulier sur le choix de la mise en place des artifices. À ce stade du processus, il n'est pas rare que le sculpteur soit invité à venir apporter la touche finale sur l'épreuve avant la poursuite des opérations. Il profite de ce moment pour contrôler la fidélité du tirage et faire quelques petites modifications de der­ nières minutes. Il affine ensuite la signature et vérifie la numéro­ tation. Certaines fonderies estampent discrètement le signe distinctif de leur entreprise, témoignant par là l'origine du bronze final. Le fondeur doit impérativement obtenir l'aval (Bon A Tirer Montage des canaux de cire sur une pièce noyautée. Atelier de cire. (Fonderie de Coubertin). Exemple d'épreuve en sortie de l'atelier de cire. Position de coulage. Le bronze alimente directement la partie basse et monte petit à petit dans la cavité en poussant les gaz vers le cône de sortie des échappements. Le grand cône en bas à gauche est le point de jonction des “jets” primaires (alimentation). À droite, l'autre cône, le point de jonction des “évents“ primaires (échappement). Les ateliers 28 On retourne à l'atelier de moulage où le mouleur à pour charge d'envelopper l'épreuve et les artifices de fonderie d'une mixture réfractaire utilisée pour fabriquer le moule de fonderie. L'opération est tout aussi délicate que les précédentes car l'impression doit être parfaitement réalisée sur la cire, en rapport avec le modèle original. Le matériau réfractaire est appliqué sur la cire au pinceau par estampage ou pulvérisé au pistolet. L'application est parfois ter­ minée à la main, c’est-à-dire à la volée. Quelques minutes après son application, la couche réfractaire se solidifie pour former un moule rigide. On parle dès lors de la “potée” pour désigner ce type de moule. La fonte au sable Il a été souligné précédemment l'existence d'un autre type de moule fabriqué en sable de fonderie. Il s'agit d'une autre tech­ nique appelée “fonte au sable”. Dans ce cas la notion de cire perdue n'existe pas. L'impression du modèle est directement mémorisée dans le sable et le bronze coulé dans le moule. C’est une technique plus rapide mais qui dépend beaucoup de la forme et du relief de la surface du modèle. L’ATELIER DE MOULAGE DES CIRES La fabrication de la mixture réfractaire et du moule de fonderie Moulage de cire. (Fonderie de Coubertin). Fabrication d’une potée. (Susse fondeur). Exemples de moules au sable. En partie haute, le modèle. uploads/Industriel/ 023-fonderie-extrait-bd.pdf

  • 13
  • 0
  • 0
Afficher les détails des licences
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise
Partager