14 mars 2003 Introduction 277 10 Cycles frigorifiques 10.1 Introduction Dans la

14 mars 2003 Introduction 277 10 Cycles frigorifiques 10.1 Introduction Dans la section 9.1, on a considéré des machines thermiques constituées de quatre processus distincts, mettant en œuvre soit des dispositifs à circulation de fluide (systèmes ouverts en régime), soit un système fermé à frontière mobile. Le fluide actif pouvait soit subir des changements de phase ou au contraire rester dans une seule phase au cours du cycle. On a ensuite traité le cas particulier de dispositifs à circulation de fluide constitués de deux échanges de chaleur isobares et de deux variations de pression adiabatiques, et donc isentropiques. On considère à présent le cycle de réfrigération idéal constitué exactement des mêmes processus, si ce n’est qu’ils sont parcourus en sens inverse, de sorte que sa représentation dans un diagramme p −v est la suivante. ◀◀◀Contents Back ▶▶▶ Cycles frigorifiques 14 mars 2003 Introduction 278 Si le cycle est entièrement à l’intérieur de la cloche de saturation, il s’agit d’un cycle de Carnot, comme dans le cas des cycles moteurs. Cette fois encore, le travail net reçu est l’aire à l’intérieur de la courbe décrite par le cycle, que les transformations aient lieu dans un dispostif à circulation de fluide ou dans un système fermé à frontière mobile. En principe, tout cycle moteur inversé peut être utilisé pour réaliser une machine firgorifique. En pratique, seuls quelques uns sont utilisés, à savoir, par ordre d’importance, les cycles de Rankine-Hirn, de Joule, et de Stirling-Ericsson. ◀◀◀Contents Back ▶▶▶ Cycles frigorifiques 14 mars 2003 Introduction 279 En outre, il existe des cycles frigorifiques à trois sources de chaleur (trithermes), qui permettent un fonctionnement sans apport de travail : les machines à absorption. On peut classer les machines frigorifiques selon les applications et les plages de température correspondantes : De l’ambiance à 5-10 ˚C : conditionnement d’air, applications alimentaires, .. . De +10˚C à -18˚C : conservation des denrées alimentaires, production de glace, congélation. De -18˚C à ∼-40 ˚C : surgélation (conservation de denrées périssables pendant plusieurs mois). Jusque -200˚C : applications industrielles notamment liées à l’industrie chimique ou alimentaire : liquéfaction de l’air et du gaz naturel, lyophilisation. Sous -200˚C : En dessous de la température de liquéfaction de l’azote (77 K), on entre dans la zone des très basses températures. Les applications industrielles sont très limitées (propulsion par fusée à hydrogène et oxygène liquide, aimants à très haute induction, . .. ). ◀◀◀Contents Back ▶▶▶ Cycles frigorifiques 14 mars 2003 Cycle frigorifique à compression de vapeur 280 10.2 Cycle frigorifique à compression de vapeur Le cycle frigorifique idéal à compression de vapeur est représenté ci-dessous. Il est constitué de quatre transformations : une compression adiabatique et réversible 1 −2, un refroidissement isobare par condensation 2 −3, une détente irréversible sans échange de travail 3 −4, et enfin un échauffement isobare par évaporation 4 −1. Il s’agit essentiellement d’un cycle de Rankine-Hirn inversé, sauf que la pompe est remplacée par une vanne. ◀◀◀Contents Back ▶▶▶ Cycles frigorifiques 14 mars 2003 Cycle frigorifique à compression de vapeur 281 10.2.1 Performances Compression adiabatique et réversible w = h2 −h1 Refroidissement isobare q = h3 −h2 (p = psat(TC)). Détente irréversible h4 = h3 Échauffement isobare qF = h1 −h4, grandeur que l’on appelle la production frigorifique nette (PFN). La puissance frigorifique nette ˙ QF = ˙ m(h1 −h4). L’efficacité frigorifique, ou encore coefficient de performance, vaut εfr = h1 −h4 h2 −h1 (10.1) alors que le rendement exergétique ηex = εfr εfr,Carnot = εfr(TC TF −1) < 1 (10.2) ◀◀◀Contents Back ▶▶▶ Cycles frigorifiques 14 mars 2003 Cycle frigorifique à compression de vapeur 282 Le compresseur est le plus souvent de type volumétrique (à piston, à palette ou à vis). Une caractéristique importante est la puissance volumétrique par unité de débit volumétrique aspiré par le compresseur, appelée production frigorifique volumétrique (PFV) : PFV = qF v1 = h1 −h4 v1 Mais le volume aspiré par le compresseur peut être très différent du volume balayé par le piston, qui conditionne l’encombrement et le prix de la machine. On définit donc le coefficient de remplissage kv comme suit kv = volume aspiré volume balayé Considérons à titre d’exemple un compresseur volumétrique de volume mort ϵ et de volume balayé Vb. ◀◀◀Contents Back ▶▶▶ Cycles frigorifiques 14 mars 2003 Cycle frigorifique à compression de vapeur 283 Le gaz restant dans le volume mort à la fin du refoulement occupe après détente à la pression d’admission V2 = ϵ pref padm ! 1 k (détente isentropique de gaz parfait). Le volume aspiré vaut donc Vasp = ϵ + Vb −V2 = Vb −ϵ         pref padm ! 1 k −1         ◀◀◀Contents Back ▶▶▶ Cycles frigorifiques 14 mars 2003 Cycle frigorifique à compression de vapeur 284 de sorte que kv = 1 −ϵ Vb         pref padm ! 1 k −1         Il dépend donc des caractéristiques constructives du compresseur, mais aussi du rapport de compression, lié aux températures des sources. La production frigorifique par unité de volume balayé vaut par conséquent PFVb = PFV kv Elle diminue rapidement avec la température de la source froide, en raison de l’augmentation de v1 et de la diminution de kv et finit par s’annuler pour la température telle que kv = 0, qui constitue donc la température minimum de fonctionnement. ◀◀◀Contents Back ▶▶▶ Cycles frigorifiques 14 mars 2003 Cycle frigorifique à compression de vapeur 285 10.2.2 Écarts par rapport au cycle idéal Les performances des cycles réels sont réduits en raison des écarts suivants par rapport au cycle idéal : – condenseur non parfait : Tcond > TC ; – évaporateur non parfait : Tevap < TF ; – irréversibilités et échanges de chaleur dans le compresseur ; – pertes de charge dans les tuyauteries et les échangeurs ; – surchauffe de la vapeur entre la sortie de l’évaporateur et l’entrée du compresseur due aux défauts d’isolation. ◀◀◀Contents Back ▶▶▶ Cycles frigorifiques 14 mars 2003 Choix du fluide frigorigène 286 10.3 Choix du fluide frigorigène Le choix du fluide frigorigène est dicté par un ensemble de contraintes thermodynamiques et technologiques, dont on va discuter les principales : Plage de température Le fluide doit être tel que TF et TC soient comprises entre le point triple et le point critique. De plus, il est souhaitable que p1 = psat(TF) soit supérieure à la pression atmosphérique (pour éviter des rentrées d’air dans le système, et pour réduire l’encombrement — PFV∝p1), et que p2 = psat(TF) soit inférieure à 2 MPa. Enfin, il est souhaitable d’avoir pcond/pevap aussi faible que possible, d’une part pour des raisons de coût du compresseur, et d’autre part pour limiter la température T2 en fin de compression, qui doit être compatible avec la stabilité thermique et chimique du fluide. Efficacité frigorifique Il est évidemment avantageux d’avoir une efficacité frigorifique aussi élevée que possible, ce qui implique de maximiser le rendement exergétique. Ce dernier ne dépend que du fluide et des températures des sources. ◀◀◀Contents Back ▶▶▶ Cycles frigorifiques 14 mars 2003 Choix du fluide frigorigène 287 Compatibilité avec les huiles de lubrification Un problème spécifique se pose si la solubilité de l’huile dans le fluide varie fortement avec la température, à savoir la séparation de deux phases liquides dans l’évaporateur. Toxicité Les fluides sont classés en 6 groupes de toxicité décroissante. Certains fluides employés abondamment dans le passé ont été abandonnés en raison de leur grande toxicité (SO2). Les réfrigérants utilisés dans les appareils domestique doivent être non toxiques. ◀◀◀Contents Back ▶▶▶ Cycles frigorifiques 14 mars 2003 Choix du fluide frigorigène 288 Compatibilité avec les matériaux de construction Le réfrigérant doit être physiquement et chimiquement inerte vis-à-vis des matériaux de construction. Nocivité pour l’environnement Bien que le cycle frigorifique à compression de vapeur soit fermé, des fuites de réfrigérant peuvent se produire, en particulier lors du démantèlement de l’installation. Il importe donc qu’il soit aussi peu nocif que possible pour l’environnement. Coût Pour les grandes installations, le coût du réfrigérant est important. En raison de ces diverses contraintes, une très grande variété de fluides sont utilisés comme réfrigérants. Les plus répandus sont certainement les hydrocarbures fluorés saturés connus sous le nom commercial de fréon, ou encore de chloro-fluoro-carbones (CFC). On les désigne selon la nomenclature R-ijkBr, due à l’Institut International du Froid, ◀◀◀Contents Back ▶▶▶ Cycles frigorifiques 14 mars 2003 Choix du fluide frigorigène 289 avec i = nombre d’atomes de carbone −1 j = nombre d’atomes d’hydrogène + 1 k = nombre d’atomes de fluor r = nombre d’atomes de brome Par conséquent, les réfrigérants à deux chiffres sont ceux comprenant un seul atome de carbone, p. ex. R-22 pour C H Cl F2. La présence du fluor rend ces composés très stables, ininflammables et non toxiques. Ils sont compatibles avec les matériaux de construction, certaines huiles et les élastomères. Leur très grande stabilité, en particulier des composés sans atome d’hydrogène, uploads/Industriel/ 10-cycle-frigorifique-pdf.pdf

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