CHOISIR UN MéTIER dossier n° 49 La logistique n° 223 . 3e trimestre 2009 Dossie
CHOISIR UN MéTIER dossier n° 49 La logistique n° 223 . 3e trimestre 2009 Dossier réalisé par René Brouillet et Alain Mermet © CNDB Définition de la logistique pages II à VII La logistique militaire pages IV La logistique humanitaire pages V grande distribution : l’exemple de Carrefour pages VI La logistique automobile pages VII Les métiers pages VIII & IX Quelques entreprises caractéristiques du secteur pages X & XI La formation pages XII à XV 386 formations recensés en 2008 pages XIV Carnet d’adresses Bibliographie page XVI Les métiers de la logistique P our le Littré, la logistique est « la partie de l’art militaire qui a pour objet l’étude des voies et moyens pour amener le plus promp- tement possible les troupes mobilisées, avec leur matériel et convois, des champs et lieux de garnison, aux points de concentration, et des points de concentration sur le théâtre des opérations militaires. La logistique sert de base à la stratégie ». Cette notion purement militaire de la logis- tique a été étendue aux entreprises indus- trielles et commerciales. Dans la définition officielle de la norme Afnor – (X50-600), la logistique est une fonction « dont la finalité est la satisfaction des be- soins exprimés ou latents, aux meilleures conditions économiques pour l’entreprise et pour un niveau de service déterminé. Les besoins sont de nature interne (approvision- nement de biens et de services pour assu- rer le fonctionnement de l’entreprise) ou ex- terne (satisfaction des clients). La logistique fait appel à plusieurs métiers et savoir-faire qui concourent à la gestion et à la maîtrise des flux physiques et d’informations ainsi que des moyens ». Du point de vue industriel et commercial, la logistique peut se définir comme l’art de gé- rer les flux au meilleur coût. Non seulement les flux de produits, mais aussi les flux d’in- formation associés aux flux physiques, de- puis le fournisseur initial jusqu’au client final. Elle permet l’adéquation entre une demande et une offre, ainsi qu’une meilleure rentabilité des investissements. Un secteur essentiel de l’activité économique La logistique a pris son essor dans les an- nées 70, lorsque les entreprises ont cher- ché à limiter les coûts liés à la gestion de leurs stocks et à appliquer des méthodes de « juste-à-temps ». Dans les années 90, la logistique s’est élargie aux flux entre en- treprises, depuis les fournisseurs initiaux jusqu’au client final. La fonction logistique tend à s’industrialiser. Aujourd’hui la logistique est un secteur es- sentiel de l’activité économique et constitue une nouvelle forme de l’activité industrielle et de services. Elle s’impose par sa fonction de service (respect des délais, conformité des com- mandes, service après-vente). Elle est in- dissociable des systèmes de production et de consommation et est très imbriquée avec toutes les fonctions de l’entreprise : commerce, achats, recherche et dévelop- pement, marketing. La logistique est un des éléments majeurs de la chaîne logistique globale, appelée couramment supply chain. Des origines au Débarquement La logistique a comme racine grecque « lo- gisteuo » signifiant avant tout administrer. L’institution militaire a utilisé ce terme pour définir l’activité qui réussit à combiner deux facteurs intégrés dans la gestion des flux : l’espace et le temps. Déjà, Alexandre le Grand avait pensé faire précéder le mouvement de ses armées par l’organisation du ravitaillement. Il fut suivi par Jules César qui a créé la fonction « logista » ce qui l’a conduit à nommer un officier chargé de s’occuper des mouvements des légions, dans le but principal de constituer les dé- pôts d’approvisionnements et d’organiser les campements de nuit. A partir du XVIIIe siècle, trois étapes prin- cipales sont à considérer, de manière pro- gressive, pour les modes de traitement de la logistique : - Le premier mode est associé aux armées principalement statiques, avec un approvi- sionnement issu des magasins locaux. - Le deuxième mode correspond à la dé- marche napoléonienne qui recherche les denrées nécessaires aux approvisionne- ments des armées dans le pays de passage ou dans ceux qui sont envahis. - Le troisième mode correspond à celui ap- paru vers les années 1870, qui s’appuie sur une industrialisation des approvision- nements, à partir de bases arrière, grâce à l’évolution des moyens de transport tel que le chemin de fer et, plus tard, la traction motori- sée. Ce dernier moyen a entraîné la création d’un service des essences pour prendre en charge la logistique des carburants. Progressivement la logistique a pris une place croissante dans la pensée militaire. La pensée logistique civile s’est construite en parallèle à la pensée militaire du fait de finalités différentes. Au cours de la seconde guerre mondiale, les travaux structurants de la recherche opérationnelle se sont déve- loppés. L’organisation du débarquement en Normandie, en juin 1944, constitue dans ce domaine une réussite exemplaire. Qu’elle soit militaire, humanitaire, industrielle ou commerciale, la logistique constitue invariablement un enjeu stratégique. Et ce, depuis… toujours ! Définition de la logistique Quelques principes La logistique civile s’intéresse aux flux de matières, de pièces, de marchandises, ainsi qu’aux mouvements et à l’utilisation de moyens de transports. Les flux matérialisés sont l’objet de l’activité principale, alors que les flux immatériels (informations, communications, flux financiers) sont les compléments étroitement corrélés. Les flux matérialisés sont souvent subdivisés en : - flux amont, du système de production à l’entrepôt ; - flux aval, de l’entrepôt au consommateur ; - flux retour, du consommateur au producteur. Le système de production lui-même est composé de flux multiples, flux d’approvisionnement en amont et, en interne l’acheminement des composants et des sous ensembles. Il s’agit de pièces en état de transformation progressive, composant le produit fini. En parallèle avec l’aspect économique qui vise à optimiser le coût global de la chaîne logistique, le critère majeur de performance réside dans le respect absolu des délais de livraison ou de mise à disposition. Dans ce cadre, il est observé que les principaux facteurs de perturbation sont générés par toutes les séquences de rupture de flux : stockages, plateformes, redistributions, recherches d’optimisation des lots, … etc. où les flux matériels font l’objet de la gestion spécifique de l’endroit, et où les priorités peuvent induire des variations dans les temps d’attente des matériels. Ces priorités locales sont fondées sur une recherche du moindre coût par des méthodes diverses telles que : - l’entrée et la sortie des matières (first in/first out) ; - la taille des composants ; - l’optimisation des contenants ; - la charge optimale des moyens de transport ou de manutention. Il en ressort un principe de base : l’optimisation particulière de chacune des étapes de la chaîne logistique conduit très exceptionnellement à l’organisation globale du processus. Cela souligne à quel point, il est impératif qu’un responsable et son équipe, ou qu’un organisme dispose d’une vision associée au management global du processus. Notons par ailleurs qu’il convient de revenir sur une idée trop souvent répandue : la gestion des flux dite flux tendus se traduit par une accélération de la vitesse des moyens de transport ! En fait, le temps effectif de transport ne représente généralement qu’une faible proportion du temps total requis pour acheminer les marchandises d’un point, par exemple le système de production, à un autre, le consommateur, en raison des temps générés par les arrêts dans les différentes étapes de la chaîne logistique. II © Port Marseille Fos III L a logistique militaire repose sur une organi- sation préétablie pour l’acheminement, la gestion et le contrôle effectif des flux de maté- riels et de ressources diverses. Toutefois, ces bases doivent être adaptées, à chaque opé- ration, en raison du caractère très différencié de chaque théâtre et de chaque intervention.. Au plan temporel, trois étapes majeures se succèdent, une fois achevée la phase de planification et de prise de décision, au cours de laquelle la mission est étudiée et les objectifs définis : 1 – L’intervention Cette phase vise à imposer un ordre tempo- raire en employant la force. Elle est généra- lement le moment de la confrontation armée. Elle comporte l’approvisionnement du front avant et pendant le déclenchement des opé- rations. Ces activités liées aux mouvements des troupes et des ressources présentent un caractère majeur pour le commandement militaire en raison de leur impact dans le suc- cès des décisions prises. 2 – La stabilisation Elle est considérée comme étant la phase décisive d’une opération car elle doit initier la reconstruction d’un état de droit. Elle peut se caractériser par un positionnement des troupes défini par les belligérants Au cours de cette phase, les protagonistes se retirent sur les positions qui ont été fixées par traité, comme par exemple après les ac- cords de Dayton en Bosnie en 1995. Débutent alors les activités de rétablisse- ment de la sécurité menées conjointement par la force déployée sur le théâtre et par les forces armées de police locales. A titre d’exemple, c’est le cas de l’Afghanistan et de l’Irak aujourd’hui. 3 – La normalisation Il s’agit du retour à la paix et du transfert des responsabilités politiques, juridiques, sociales et économiques à l’autorité légale restaurée. uploads/Industriel/ 223-cc 1 .pdf
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- Publié le Dec 14, 2022
- Catégorie Industry / Industr...
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