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USTHB/FGMGP Production de matières premières et de monomères 1 Mme H. TIZI Chapitre II : Procédés de craquage (cracking) I. Introduction Après la distillation, la proportion d’hydrocarbures lourds reste encore très importante, donc le craquage, fragmente ces proportions lourdes à point d’ébullition plus élevé pour donner des produits tels que des hydrocarbures gazeux, des essences, des alcènes, du gazole et du fioul. Il y a essentiellement trois types de craquage, à savoir le craquage thermique, le craquage catalytique et l’hydrocraquage. I.1. Procédés de craquage thermique Le procédé de craquage thermique est une ancienne méthode, qui donnait d’importantes quantités de coke solide indésirable, cette méthode a évolué en procédés de craquage thermique modernes comprenant la viscoréduction, le craquage à la vapeur (vapocraquage) et la cokéfaction. I.1.1.Viscoréduction La viscoréduction est un procédé de raffinage du pétrole qui vise à transformer les résidus en coupes légères pour avoir une meilleure valorisation. Afin de réduire la viscosité des coupes lourdes et des résidus visqueux, on utilise un procédé appelé viscoréduction (visbreaking) qui a pour but de transformer les produits lourds en produits légers et réduire la viscosité du résidu visqueux. Les divers procédés de visbreaking opèrent en phase liquide entre 450 et 500°C sous une pression comprise entre 5 et 20 bars (Figure 1). Les charges qui alimentent cette unité de raffinage sont :  le résidu atmosphérique,  le résidu sous-vide,  le gazole lourd de FCC (Fluid Catalytic Cracking),  le résidu issu du FCC. À la sortie de l'unité, on trouve toute une gamme de produits:  le gaz est envoyé vers l’unité de traitement des gaz;  l'essence de visbreaking est dirigée vers le HDT (hydrotraitement);  le distillat léger de visbreaking est envoyé à l'hydrodésulfuration;  le distillat lourd de visbreaking est envoyé en charge vers l'hydrocraqueur;  le résidu de visbreaking est envoyé au bloc de fioul ou de bitume. USTHB/FGMGP Production de matières premières et de monomères 2 Mme H. TIZI Figure 1: Schéma du procédé de visbreaking I.1.2. Vapocraquage (craquage à la vapeur) Le vapocraquage est un procédé pétrochimique par lequel des hydrocarbures saturés sont cassés, par pyrolyse, en molécules plus petites, et souvent insaturées, il représente la source de production d’éthylène, de propylène, de butadiène (monomères) et autres intermédiaires pétrochimiques de première génération tels que les aromatiques. 2 + H2 Le steam cracking est réalisé en présence de la vapeur d’eau qui sert à diluer les hydrocarbures pour éviter les réactions parasites d’aromatisation des cycloalcanes aboutissant à la formation de goudrons et de cokes par condensation. I.1.2.1. Unité industrielle de vapocraquage A l’intérieur d’une unité de vapocraquage, on peut distinguer plusieurs zones (Figures 1-2): - La zone de pyrolyse constituée de plusieurs fours, - La zone de trempe où les effluents subissent un refroidissement brusque afin de stopper les réactions secondaires (300-400°C), - Le fractionnement primaire où les effluents sont traités dans une tour de distillation primaire, - La zone de compression, de séparation et de purification des produits légers. I.1.2.2. Principe du procédé vapocraquage La charge de départ peut être lourde (gazoles), moyenne (naphta), légère (éthane, propane, butane) ou du GPL. La charge préchauffée, est mélangée à la vapeur d'eau. L'ensemble passe rapidement (0,2 à 1,2 seconde, 300 m/s) sous 1 bar de pression dans des tubes en acier (25 % chrome et 20 % nickel) de 6,5 à 12 cm de diamètre et 10 à 15 m de longueur, situés dans un four de pyrolyse dont la température comprise entre 720 à 850°C en fonction de la USTHB/FGMGP Production de matières premières et de monomères 3 Mme H. TIZI charge. Les 200 à 300 tubes situés à l'intérieur du four, sont chauffés extérieurement. Les produits craqués subissent ensuite une trempe indirecte par échangeurs de chaleur à 450°C, puis une seconde, directe, à 200°C, dans un liquide constitué d’hydrocarbures lourds appelé huile de trempe. Le dépôt de coke nécessite, tous les 30 à 60 jours, l'arrêt de la production pendant 2 à 3 jours avec injection d'air à la place de la charge d'hydrocarbures afin de brûler le coke déposé. Les différents produits issus des deux trempes sont ensuite séparés au cours de plusieurs distillations qui se font à basse température. Les produits craqués, refroidis à -120°C, sont distillés dans le déméthaniseur. En tête de colonne (-100°C) on extrait le méthane et le dihydrogène. Les résidus (hydrocarbures C2+) sont une nouvelle fois distillés. En tête de colonne (-10°C) on récupère de l'acétylène, en suite ce dernier est hydrogéné en éthane (recyclé en début de vapocraquage) et en éthylène de très haute pureté (récupéré en tête de dééthaniseur). Les résidus (hydrocarbures C3+) sont distillés dans le dépropaniseur. En tête de colonne (20°C) on récupère le propylène. Les résidus (hydrocarbures C4+) sont une nouvelle fois distillés dans le débutaniseur. En tête de colonne (50°C), et après une distillation extractive, on récupère le butadiène. Les résidus, après hydrogénation partielle et extraction, fournissent la coupe aromatique (Figure 2). Figure 2: Schéma block d’une unité de vapocraquage de naphta USTHB/FGMGP Production de matières premières et de monomères 4 Mme H. TIZI I.1.2.3. Conditions opératoires du vapocraquage Les réactions de craquage nécessitent un apport important d’énergie thermique et donc un niveau de température élevé. Ces réactions ont lieu dans des fours appelés « fours de pyrolyse ». Les conditions opératoires du vapocraquage sont les suivantes :  température : > 800 °C ;  pression : légèrement supérieure à Patm ;  H2O/charge : 0,6 t/t ;  temps de craquage (temps de résidence) : < 1 seconde pour les anciens procédés et quelques millisecondes pour les procédés récents.  Durée du cycle 30 jours. I. 1.2.4.Variables du procédé de vapocraquage : 1- La température:  Les réactions de vapocraquage sont des réactions fortement endothermiques.  Une température élevée favorise, la formation des oléfines, les aromatique ainsi que la formation du coke.  La température optimale est choisie de telle façon à maximiser la production des oléfines et minimiser le dépôt du coke.  Généralement la température optimale est autours de 800°C. 2- Temps de craquage (résidence ou séjour) :  Dans les réactions de craquage les oléfines sont formés en premier lieu, suivi de la formation des aromatiques et des hydrocarbures lourds.  Un temps de séjour court favorise la formation des oléfines, si la charge est formée d’éthane ou de gaz léger.  Un temps de séjour relativement plus élevé est requis pour favoriser la formation des aromatiques et des oléfines à partir d’une charge liquide (Naphta, Fuel Oil, etc.…). 3- Le rapport vapeur d’eau/hydrocarbures:  l’injection de vapeur d’eau joue un rôle de dilution en abaissant la pression partielle d’hydrocarbures pour éviter les réactions parasites d’aromatisation des cycloalcanes.  La vapeur d’eau minimise la formation du coke dans le four par la réaction de reformage (Water shift): USTHB/FGMGP Production de matières premières et de monomères 5 Mme H. TIZI  La vapeur d’eau peut entrainer le coke formé et par conséquence prolonger la durée du cycle de craquage. 4- La charge du vapocraquage:  On peut craquer une large gamme de charges dans une unité de vapocraquage : éthane, propane, butane, essence légère (naphta), gasoil et distillat sous vide.  Les charges les plus courantes étant l’éthane issu du gaz naturel et le naphta issu du raffinage. De par le caractère peu sélectif des procédés thermiques, l’effluent de vapocraquage contient de nombreux produits : H2, méthane, éthylène, propylène, butadiène, isobutène, aromatiques, fuel très aromatique.  Avec l’éthane comme charge, on obtient des rendements très élevés en éthylène (de l’ordre de 75%), Avec le naphta, on obtient de 25 à 35% d’éthylène, environ 15% de propylène et 20 à 25% d’aromatiques appelés (essence de pyrolyse ou Pyrolysis gasoline Pygas)  Les charges les plus utilisées sont le naphta en Europe et l’éthane aux États-Unis. Les nouveaux vapocraqueurs, on les retrouve essentiellement dans les pays de Moyen-Orient, producteurs de gaz naturel, et fonctionnent sur charge éthane. Ils produisent une grande quantité d’éthylène. I.1.3. Cokéfaction La cokéfaction est un procédé par lequel les résidus lourds issus de la distillation du pétrole ainsi que ceux issus du craquage sont transformés en produits pétrolier légers et en coke. Ce procédé est un craquage thermique poussé permettant d’obtenir de l’essence, de naphta de cokéfaction et de coke (réduit en hydrogène). Le procédé consiste à faire passer les résidus dans un four entre 400 à 500 °C puis dans un silo (réservoir) où les éléments solides sont récupérés par lavage du flux à l'eau alors que les composés gazeux sont évacués pour traitement et récupération. Le procédé est intéressant du point de vue économique pour son faible investissement comparé aux installations de craquage conventionnelles. Le coke issu de ce procédé est ensuite principalement utilisé comme combustible ou matériau pour électrode en fonction de sa teneur en impuretés métalliques. I.2. Procédés de craquage catalytique Le procédé de craquage catalytique est un élément clé du raffinage dans la chaîne de production des essences. Le craquage catalytique permet d’obtenir des molécules plus simples USTHB/FGMGP Production de matières uploads/Industriel/ 3eme-cours-2019.pdf

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