PROJET NON DEFINITIF CLAVIER INFORMATIQUE UNE NORME VOLONTAIRE POUR FACILITER L
PROJET NON DEFINITIF CLAVIER INFORMATIQUE UNE NORME VOLONTAIRE POUR FACILITER L’ÉCRITURE DE LA LANGUE FRANÇAISE, DES LANGUES RÉGIONALES ET DES LANGUES EUROPÉENNES À ALPHABET LATIN 2 AVRIL 2019 CLAVIER INFORMATIQUE DOSSIER DE PRESSE 02 AVRIL 2019 En bref, Le 2 avril 2019, une norme d’application volontaire, intitulée « dispositions de clavier bureautique français » voit le jour. Élaborée par un collectif de professionnels sous l’égide d’AFNOR, elle propose d’ajuster les dispositions de certaines touches des claviers que nous connaissons, sans les révolutionner. Cette norme volontaire intéresse en premier lieu les fabricants et les éditeurs de systèmes d’exploitation. Le projet a été engagé fin 2015 sur proposition de la Délégation générale à la langue française et aux langues de France (ministère de la Culture), partant du constat que les claviers de modèle « azerty » actuels contraignent l’écriture du français, des langues régionales et des langues européennes à alphabet latin. De nouveaux modèles de claviers, fabriqués selon la norme NF Z71-300, verront le jour si les fabricants décident de l’adopter. Les consommateurs pourront alors décider, ou non, de les privilégier à partir du moment où les possibilités offertes, en matière d’écriture, les intéressent. Les entreprises et les administrations pourront aussi jouer un rôle de prescription, en mentionnant cette norme dans les cahiers des charges de leurs appels d’offres visant à renouveler leur matériel bureautique. La norme volontaire, un outil au service des politiques publiques AFNOR a pour mission d’accompagner la création collective de normes volontaires pour contribuer à la diffusion de bonnes pratiques et de solutions efficaces au bénéfice de tous. La norme volontaire s’entend comme: • un guide apportant des réponses à des questions techniques et commerciales qui se posent de façon répétée entre acteurs, sur des produits, des biens d'équipement ou des services ; • un outil pour optimiser les processus des organisations et la qualité des services ou produits ; • un langage commun qui harmonise les pratiques et facilite les échanges. Construite de manière collective, avec le concours actif des parties prenantes (entreprises, fédérations et organisations professionnelles, associations de consommateurs, représentants de la sphère publique), une norme volontaire peut être un outil vertueux et complémentaire de la norme juridique, au service de l’efficience législative et de la simplification. Un duo subtil entre : • le législateur qui élabore les normes juridiques le soin de fixer les objectifs ; • et les parties prenantes qui développent des normes volontaires le soin de préciser comment atteindre cet objectif. normalisation.afnor.org CLAVIER INFORMATIQUE DOSSIER DE PRESSE 02 AVRIL 2019 Les limites imposées par les claviers « azerty » actuels Un azerty, des azerty La disposition du clavier dite « azerty », qui tire son nom des six premières touches alphabétiques du clavier, est une variante de la disposition « qwerty », mondialement répandue et brevetée en 1868 pour les machines à écrire. Cette disposition a été imaginée de telle sorte que les marteaux de la machine actionnés par les touches auxquelles ils sont reliés puissent frapper le ruban d’encre tour à tour sans se bloquer, à la saisie de n’importe quel mot, que ce mot soit composé de lettres proches ou éloignées. Bien que la disposition « azerty » du clavier ne soit utilisée qu’en France et partiellement en Belgique, et dans certains pays d’Afrique, elle ne faisait jusqu’à présent l’objet d’aucune norme volontaire. Il existe, de ce fait, une grande diversité des claviers : selon que l’on utilise tel ou tel système d’exploitation et selon le fabricant du clavier, certaines touches ne sont pas disponibles au même endroit, ou bien ne sont pas disponibles du tout. Les symboles @ (arobase) ou encore € (euro), pourtant très utilisés, sont deux exemples. Les touches permettant d’y accéder pouvant être placées à divers endroits, souvent à l’aide d’une double commande. L’accentuation des majuscules La difficulté la plus récurrente rencontrée sur les claviers actuels concerne l’usage des caractères accentués, et en particulier des caractères accentués en majuscule. En effet, selon les différents matériels et logiciels utilisés, l’utilisation de capitales accentuées sera difficile, voire impossible. Sur un ordinateur équipé de système Windows, il est par exemple possible de saisir une majuscule avec un accent grave en utilisant le raccourci AltGr-7 suivi de la lettre majuscule à accentuer, ce qui demande déjà une certaine gymnastique, mais il n’y a point de salut pour les accents aigus sur les majuscules. Sur un ordinateur équipé de systèmes Mac ou Linux, les utilisateurs habitués sauront qu’en verrouillant au préalable le clavier en majuscules au moyen de la touche « Verr. Maj.» ou « Caps lock », puis en saisissant au clavier une lettre accentuée qui dispose d’une touche sur le clavier, ce qui est le cas du [à] ou encore du [é], on obtient respectivement un [À] et un [É]. Mais cette fonctionnalité qui n’est inscrite nulle part sur le clavier est inconnue de la majorité des utilisateurs. Ces limitations matérielles ont même conduit certains de nos concitoyens à penser que l’on ne devait pas accentuer les majuscules, confortés, même, par certains services de l’État (INSEE, État civil…) qui jusqu’à encore récemment renseignaient les bases administratives françaises en majuscules et sans aucun accent. Pourtant, il est important de rappeler qu’en langue française, l’accentuation est absolument indispensable pour comprendre, à l’écrit, le sens d’une phrase ou d’une expression. Un texte qui n’est pas accentué en majuscules peut prêter à confusion, voire provoquer des contresens fâcheux : ▸ ENFANTS LEGITIMES ou ENFANTS LÉGITIMÉS de Louis XIV? ▸ ETUDE DU MODELE ou ÉTUDE DU MODELÉ? ▸ GISCARD CHAHUTE A L'ASSEMBLEE ou GISCARD CHAHUTÉ À L'ASSEMBLÉE? ▸ Est-on INTERNE ou bien INTERNÉ à l’hôpital ? CLAVIER INFORMATIQUE DOSSIER DE PRESSE 02 AVRIL 2019 Cette position n’a néanmoins pas de valeur obligatoire et encore moins juridique. Ainsi, l’Académie française avait indiqué : «On ne peut que déplorer que l’usage des accents sur les majuscules soit flottant […] Il convient cependant d’observer qu’en français, l’accent a pleine valeur orthographique. […] On veille donc, en bonne typographie, à utiliser systématiquement les capitales accentuées, y compris la préposition À». Difficultés pour la saisie des langues régionales Les claviers « azerty » actuels posent aussi des difficultés pour la saisie de langues régionales. En occitan, il doit être possible d’ajouter des accents graves et aigus sur toutes les voyelles (A, E, I, O, U) de l’alphabet, que ce soit en majuscules ou en minuscules, ces signes diacritiques étant relativement courants. En catalan, il est en plus nécessaire de pouvoir recourir au point médian [·]. Pour toutes les langues polynésiennes, l’usage du « tārava » ou longueur vocalique, représentée par la voyelle surmontée d'un macron [ē], de même que celui de l’apostrophe courbe (comme dans ’Ia ora) est très fréquent. Le caractère n tilde [ñ], enfin, est aussi utilisé en basque, et en breton comme dans le mot « Enankañ ». La saisie du [C’h] ne pose quant à elle pas de difficultés avec le clavier français courant. Caractères et symboles du français absents des claviers Les accents de nos majuscules ne sont pas les seuls laissés pour compte des claviers français actuels. Autre caractère d’usage extrêmement répandu dans la langue française, le [ç] (c cédille) ne peut pas, lui non plus, être saisi en majuscule. Pourtant, nombreuses sont les phrases en langage courant commençant par la préposition « ça ». Mais alors que faire, vaut-il mieux omettre la majuscule ou bien écrire « Ca » ? Dans les deux cas, il s’agira pourtant d’une erreur d’orthographe ! Il faut aussi évoquer le cas des deux ligatures du français que sont les [æ] (e dans l’a) et [œ] (e dans l’o) et leurs équivalents en majuscules [Æ] et [Œ]. Certes, l’on pourrait objecter que la première n’est pas très répandue (bien que les expressions « et cætera », « curriculum vitæ » ou encore le prénom « Lætitia» soient fréquents). Mais ce n’est pas le cas de la ligature [œ] qui est, quant à elle, extrêmement répandue dans les mots de la langue française, puisque nous la voyons tous les jours dans des termes aussi simples que « œuf » ou « œuvre ». Les symboles du français jouent aussi les absents : saviez-vous que pour les citations, les guillemets, en français, sont les « doubles chevrons », et non les "doubles virgules hautes" couramment utilisées dans la langue anglaise ? Il est pourtant impossible de trouver trace de ces doubles chevrons sur la plupart des claviers commercialisés en France… Un autre signe devrait être couramment utilisé en français, mais faute d’exister sur nos claviers et dans la plupart des logiciels informatiques, il a la vie dure : il s’agit de l’espace dite « insécable», que l’on devrait employer devant toute ponctuation composée de plusieurs parties (; : ! ?) ainsi qu’entre les milliers dans les nombres. Cette espace est « insécable » car elle a pour originalité de ne jamais provoquer un retour à la ligne, cela pour éviter que la ponctuation double qui la suit ne se retrouve isolée à la ligne d’en dessous. Terminons cet inventaire uploads/Industriel/ dp-clavier-fr.pdf
Documents similaires










-
29
-
0
-
0
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Nov 04, 2021
- Catégorie Industry / Industr...
- Langue French
- Taille du fichier 1.7450MB