Déni de grossesse et néonaticide. Rehbinder Anastassie N° étudiant : 21203272 M
Déni de grossesse et néonaticide. Rehbinder Anastassie N° étudiant : 21203272 Mémoire TIS 2 : Déni de grossesse et néonaticide. Chargé de TD : Charlène Gueguen TD n° B09 Date de rendu : mai 2014. 0 Déni de grossesse et néonaticide. Sommaire Résumé..................................................................................................................1 Introduction :..........................................................................................................2 I. Le néonaticide......................................................................................................2 A/ Distinction néonaticide et infanticide............................................................................................2 B/ Différents types de néonaticides....................................................................................................3 II. Le déni de grossesse...............................................................................................3 A/ La grossesse et ses processus psychiques......................................................................................3 B/ Trouble des processus psychiques mis à l’œuvre durant la grossesse : le déni de grossesse..........4 C/ Différents degrés de déni...............................................................................................................5 III. Lien entre néonaticide et déni de grossesse, et aspect juridique.......................................6 A/ L’infanticide, conséquence du déni ?.............................................................................................6 B/ Quelques caractéristiques communes aux femmes néonaticides....................................................6 C/ Aspect juridique.............................................................................................................................7 Conclusion.................................................................................................................8 Bibliographie..............................................................................................................9 Résumé Déni de grossesse et infanticide sont deux phénomènes très souvent associés dans l’imaginaire populaire. Dans ce mémoire, nous verrons, en mettant en lumière ces deux phénomènes troublants, à travers leurs définitions et la mise en avant de leurs processus respectifs, que cette association est abusive car non totalement avérée aux yeux des spécialistes psychiatres, médecins et juristes. Nous essayerons d’établir des critères communs à ces femmes, et nous verrons quels processus psychiques sont impliqués dans ces comportements. Mots clés : infanticide, néonaticide, déni, déni de grossesse, grossesse psychique. 1 Déni de grossesse et néonaticide. Introduction : Depuis l’antiquité, le meurtre de nouveau-nés est inscrit dans l’humanité. Si pour certains pays, le néonaticide s’explique par des raisons socio-économiques, culturelles, ou même mystiques, dans d’autres pays comme en France ce phénomène ne se justifie par aucune de ces raisons et est considéré comme un acte criminel fortement réprimandé. En France, le taux de prévalence du néonaticide est de 2.1 pour 100 000 accouchements, en prenant en compte les corps retrouvés.1 Comment expliquer ce chiffre concernant ce phénomène en France si aucune raison culturelle ou politique ne peut l’expliquer ? Qu’est-ce qui pousse ces femmes à commettre un tel acte ? Plusieurs réponses ont déjà été trouvées, concernant le contexte socio- économique et familial dans lequel se trouvent ces femmes néonaticides. Il est important aussi de s’intéresser à la relation (si elle existe) qu’entretient la mère avec son bébé in utero. L’opinion publique a tendance à expliquer ce phénomène par le déni de grossesse. Ces deux évènements sont-ils liés ? Dans ce mémoire nous essayerons de comprendre ces deux phénomènes en répondant à la problématique suivante : Quels sont les mécanismes psychiques à l’œuvre chez les femmes néonaticides sujettes à un déni de grossesse ? Quels sont les caractéristiques communes à ce type de femmes ? I. Le néonaticide. A/ Distinction néonaticide et infanticide. Si juridiquement le terme d’infanticide n’existe plus, il reste cependant utilisé sans limites dès qu’un meurtre d’enfant est commis, quel que soit l’âge de celui-ci. Il était défini comme étant un meurtre prémédité ou non d’un nourrisson ayant moins de 72 heures. Depuis 1994, le fait qu’une mère tue son bébé à la naissance est désormais assimilé à un meurtre sur mineur de moins de 15 ans. Pourtant, les processus psychiques mis en jeu dans le meurtre d’un nouveau-né ou celui d’un enfant de quelques années sont bien différents. C’est pour cela qu’en 1970, J. Resnick qualifie le meurtre commis le jour de la naissance par le terme de « néonaticide », et le meurtre commis sur un bébé âgé de plus de 24 heures par celui de « filicide ». Celui-ci s’inscrit dans des contextes de maltraitance et est généralement commis par des parents relativement âgés, au contraire du néonaticide qui est majoritairement effectués par des mères, souvent jeunes, dans un cadre d’enfant non désiré.2 1SEIGNEURIE, A-S., & LIMOSIN, F. (n.d). (2012). Médecine interne et grossesse: Déni de grossesse et néonaticide : aspects cliniques et psychopathologiques. La Revue De Médecine Interne, 33635-639. doi:10.1016 2 ROMANO, H. (2010). Meurtres de nouveau-nés et processus psychiques à l'œuvre chez les femmes néonaticides (French). Devenir (Genève. 1989), 22(4), 309-320 2 Déni de grossesse et néonaticide. B/ Différents types de néonaticides. Derrière ce terme unique de néonaticide, il existe différents types que certains auteurs ont dégagés, comme McKee et Shea3 ou encore H. Romano qui met en avant quatre grands types de néonaticide. Elle forme un premier groupe, celui des néonaticides exécutés dans un contexte de troubles psychiatriques, où sont regroupées les mères suicidaires, les femmes présentant des troubles affectifs ou psychotiques chroniques. Dans le second groupe, elle place les néonaticides dits « narcissiques » où les mères ont un fort désir d’être enceinte, état qui ont pour elles une valeur gratifiante, narcissique, mais qui n’investissent pas l’enfant qu’elles portent durant la grossesse et l’éliminent à sa naissance. Il y a ensuite celui des néonaticides faits par « désespoir », qui regroupe les jeunes adolescentes ou les jeunes femmes dépassées par une grossesse inattendue et découverte tardivement, qui ne se perçoivent pas comme étant capable de devenir mères, et pour qui le fait même de tomber enceinte est impossible. Enfin, les néonaticides faits dans un contexte de déni de grossesse, où la grossesse est sujette à un déni qui n’est ni un mensonge, ni un secret, mais le témoin d’un état d’agonie psychique.4 II. Le déni de grossesse. A/ La grossesse et ses processus psychiques. Lors d’une grossesse, il y a tout autant une progression psychique que physique qui s’opère chez la mère. Ces deux évolutions se découpent toutes deux en trois trimestres. Le premier trimestre est caractérisé d’un point de vue psychologique par la résurgence des souvenirs infantiles oubliés à la conscience de la femme enceinte. Ce qui laisse généralement peu de place à l’enfant qu’elle attend car elle est centrée sur celui qu’elle fut. C’est écho à son narcissisme, nécessaire dans cette période où l’ensemble de son milieu, médical et familial, accorde tout son intérêt au bébé.5 Le deuxième trimestre est celui où l’attente de l’enfant naît. Cette période est caractérisée par la représentation de l’enfant dans la pensée de sa mère et les émergences fantasmatiques et imaginaires qui l’accompagnent. Le dernier trimestre constitue la séparation psychique et corporelle des deux êtres, accompagnée par les mots de la mère sur l’accouchement à venir, signe que l’évènement est 3 VIAUX, J., COMBALUZIER, S., & DE LUCA, M. (2010). Néonaticide, un non-désir mélancolique: étude clinique de 12 cas (French). Evolution Psychiatrique, 75(1), 3-17. 4ROMANO, H. (2010). Meurtres de nouveau-nés et processus psychiques à l'œuvre chez les femmes néonaticides (French). Devenir (Genève. 1989), 22(4), 309-320 5 BYDLOSKY, M. (2001). Le regard intérieur de la femme enceinte, transparence psychique et représentation de l'objet interne. Devenir, 41. 3 Déni de grossesse et néonaticide. appréhendé psychiquement. Cette séparation se prépare à deux niveaux, par les cours de préparation à l’accouchement et par le vécu intime de la mère avec son bébé. Ce dernier se caractérise par le langage particulier intra utérin entre eux, où la mère interprète, décode tout ce que son bébé peut émettre de son nid.6 B/ Trouble des processus psychiques mis à l’œuvre durant la grossesse : le déni de grossesse. Le terme de déni de grossesse est assez récent puisqu’il commence à être évoqué dans la littérature psychiatrique dans les années 1970. Il signifie l’inconscience d’une femme d’être enceinte. Le déni se caractérise par son mécanisme de défense massif envers la réalité. Il protège de l’angoisse et de ce fait, prend une allure névrotique. Le sujet nie alors la réalité, et lui permet de se placer au-delà de sa souffrance en évitant tout contact avec elle. Dans le déni de grossesse, l’impact est tel qu’il se trouve être contagieux. Ni la femme, ni son entourage ne présentent pas l’once d’un soupçon quant à la grossesse de la femme en question. Le corps de la femme enceinte est l’acteur principal de cette « tromperie ». En effet la femme ne voit pas son corps se transformer comme dans une grossesse normale. Le bébé se développe de manière longitudinale dans le ventre de la mère, ce qui ne modifie quasiment pas la morphologie de cette dernière. Elle ne prend pas ou peu de poids durant la période de gestation. Dans certains cas, même les menstruations restent présentes. Dans le cas où elles ne le sont plus, toutes sortes d’interprétations viennent expliquer ce phénomène qui, banalisé, exclut toute possibilité que la femme se sente enceinte. La femme enceinte interprète le bébé et ses mouvements, et de cette manière donne vie à ce dernier. La femme qui ne se sait pas enceinte, qui pourtant l’est bien, ne peut interpréter, et de ce fait ne donne pas vie au futur enfant. Elle ne peut se projeter en tant que mère et n’a pas de relation avec son bébé. L’enfant n’existe tout simplement pas dans la psyché de la mère, bien qu’il existe physiquement. C’est ce que met en avant S. Marinopoulos dans son idée où l’enfant « n’est et ne peut naître vivant que s’il est pensé par la mère». S. Marinopoulos ; 2009 ; p.27. Chacun d’entre nous est constitué à la fois d’un être social, vivant dans un monde réel, ayant des relations sociales visibles uploads/Industriel/ memoire-a-rehbinder-l2-psycho.pdf
Documents similaires
-
18
-
0
-
0
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Mai 05, 2021
- Catégorie Industry / Industr...
- Langue French
- Taille du fichier 0.1547MB