Revue Synthese TOME 130 • 6e SÉRIE • N° 1 • 2009 de Ronan Le Roux, Vincent Bont

Revue Synthese TOME 130 • 6e SÉRIE • N° 1 • 2009 de Ronan Le Roux, Vincent Bontems, Paul Braffort DOCUMENT Gilbert Simondon ESSAI Wolfgang Pircher CHRONIQUES DE LA RECHERCHE Lilian Pérez, Sophie Roux, Frédéric Vengeon LES MACHINES Objets de connaissance       Les machines Objets de connaissance Présentation Articles Ronan Le Roux L’impossible constitution d’une théorie générale des machines ? La cybernétique dans la France des années 1950..................................................................5 Vincent BONTEMS Actualité d’une philosophie des machines. Gilbert Simondon, les hadrons et les nanotechnologies.......................................................37 Paul Braffort Le jugement des flèches. Un essai d’épistémologie appliquée ..............................................67 Document Gilbert Simondon Entretien sur la mécanologie, texte présenté par Vincent Bontems.....................................103 Essai Wolfgang Pircher Zwei oder drei Dinge, die ich von der Technikphilosophie weiss. Eine sehr subjektive Sicht.............................................................................................133 Chroniques de la recherche Liliane Pérez L’histoire intellectuelle des techniques au Centre d’histoire des techniques et de l’environnement du Conservatoire national des arts et métiers (CDHTE-CNAM)..................147 Sophie Roux À propos du colloque « The Machine as Model and Metaphor ». Max-Planck-Institut für Wissenschaftsgeschichte, Berlin, novembre 2006............................165 Frédéric Vengeon Philosophie de la machine. Un programme du Collège international de philosophie..............177 Revue critique Ronan Le Roux Sur le moment cybernétique..........................................................................................181 Revue de synthèse : tome 130, 6e série, n° 1, 2009, p. I-II. REVUE DE SYNTHÈSE : tome 130, 6e série, n° 1, 2009 Comptes rendus TECHNIQUES, INFORMATION ET ÉCONOMIE Gilbert Simondon, L’Invention dans les techniques. Cours et conférences, éd. établie et prés. par Jean-Yves Chateau (Jean-Hugues Barthélémy) ..........................187 Domenico Bertoloni Meli, Thinking with Objects. The Transformation of Mechanics in the Seventeenth Century (Camille Frémontier-Murphy)...............................................189 Davis Baird, Thing Knowledge. A Philosophy of Scientific Instruments (Vincent Bontems) .....................................................................................................191 Vincenzo Balzani, Alberto Credi et Margherita Venturi, Molecular Devices and Machines. Concepts and Perspectives for the Nanoworld, 2nd ed. (Sacha Loeve) ...............................195 The Age of Alternative Logics, Assessing Philosophy of Logic and Mathematics Today, ed. by Johan van Benthem, Gerhard Heinzmann, Manuel Rebushi and Henk Visser (Hervé Barreau)..........................................................................................................198 Flo Conway et Jim Siegelman, Dark Hero of the Information Age. In Search of Norbert Wiener, the Father of Cybernetics (Robert Vallée) ............................202 Fario. Revue de littérature et d’art, Paris, n° 5 (Éric Brian) ............................................203 Die Transformation des Humanen. Beiträge zur Kulturgeschichte der Kybernetik, hrsg. von Michael Hagner und Erich Hörl (Éric Brian) ................................................ 204 Gens de passage en Méditerranée de l‘Antiquité à l‘époque moderne. Procédures de contrôle et d‘identification, sous la dir. de Claudia Moatti et Wolfgang Kaiser (Éric Brian) ...................................................................................205 L’Enquête du Régent, 1716-1718. Sciences, techniques et politique dans la France pré-industrielle, corpus de textes établis, présentés et annotés par Christiane Demeulenaere-Douyère et David J. Sturdy (Éric Brian) ............................206 Les Archives de l’invention. Écrits, objets et images de l’activité inventive, sous la dir. de Marie Sophie Corcy, Christiane Demeulenaere-Douyère, Liliane Hilaire-Pérez (Marie Thébaud-Sorger)................................................................207 Réduire en art. La technologie de la Renaissance aux Lumières, édité par Pascal Dubourg Glatigny et Hélène Vérin (Éric Brian) .....................................209 Kirkpatrick Sale, La Révolte luddite. Briseurs de machines à l’ère de l’industrialisation, trad. franç. par Célia Izoard (François Jarrige) .............................................................210 La Liberté au prisme des capacités. Amartya Sen au-delà du libéralisme, ouvrage publié sous la dir. de Jean de Munck et Bénédicte Zimmermann (Alessandro Stanziani) ...........212 Patrick Lafond, Le Miroir français de la croissance italienne, 1945-1963 (Éric Brian) ........214 Y a-t-il des lois en économie ? XIe Colloque international de l’association Charles Gide pour l’étude de la pensée économique, coordonné et présenté par Arnaud Berthoud, Bernard Delmas et Thierry Demals (Éric Brian) .............................................................215 Documents pour l’histoire des techniques, Paris, nouv. sér., n° 16 (Éric Brian)................216 Vie scientifique Un colloque international : « L’automate : modèle, machine, merveille » (19-21 mars 2009) .....................................................................................................217 Un ouvrage en préparation : Igor Contreras et Sara Iglesias, éd., Le Son des rouages. Représentations musicales des rapports homme-machine au XXe siècle ..............................219 2 Revue de synthèse : tome 130, 6e série, n° 1, 2009, p. 1-4. DOI : 10.1007/s11873-009-0065-8 PRÉSENTATION P ourquoi donc s’intéresser aux machines ? Ne sont-elles pas les objets les plus ennuyeux et rébarbatifs qui soient ? On veut bien, éventuellement, applaudir l’inventeur et se laisser fasciner le temps que l’appareil s’intègre à nos habitudes – les modifiant au passage. Mais en quoi ces choses que l’on crée, avant tout, afin de se consacrer à autre chose qu’aux tâches ingrates qu’on leur confie, méritent-elles une attention autre que la sagacité de l’ingénieur et celle du technicien ? La machine entretient avec l’esprit des relations complexes et ambiguës. L’esprit est jusqu’à un certain point comparable à une machine, et son activité est amplifiée et bien souvent rendue possible par un réseau de prothèses – le chercheur, producteur intellectuel, n’est pas le moins concerné par cet aspect. Depuis longtemps figure privilégiée de notre rationalité – et plus d’une fois paradigmatique, qu’on songe à Descartes, Leibniz ou à Pascal – les machines sont aussi, par suite, le miroir de ses limites. Histoire, usages sociaux, structure, fonctionnement, évolution : pour chacun de ces grands registres d’intelligibilité, combien de projets de connaissance des machines sont-ils restés inaboutis ? Il n’existe pas non plus de moyen de représentation ou de description (langage, mathématiques, schémas)1 qui ait pu circonscrire et épuiser cette réalité qui, paradoxalement puisqu’elle est artificielle, semble souvent douée d’une vie propre, comme une progéniture de la Raison que celle-ci ne pourrait plus comprendre tout à fait une fois lâchée dans le monde. Les machines paraissent décidément accompagner l’histoire de la rationalité, laquelle ne peut plus être conçue comme transparente à elle-même ; elles opèrent à un niveau implicite, inconscient, elles incarnent, par la routine qui est leur raison d’être et la confiance qu’on leur accorde, le contraire de la réflexivité et de la critique. Si les savoir-faire et les gestes techniques présentent une opacité particulière, les premiers pour être jalousement conservés par des communautés d’initiés (c’est l’hermétisme des corporations) et les seconds pour être appris et transmis très souvent de manière non verbale (c’est le mimétisme visuel), la machinerie n’a rien à leur envier en termes de difficulté d’explicitation. Le principe d’une machine réside en effet dans l’auto- matisation, c’est-à-dire le fait de se passer de toute intervention humaine, et donc de communication langagière dans l’accomplissement d’une tâche. En résulte sans doute une certaine commodité qui fait considérer que les techniques n’auraient pas de signification particulière (voici le présupposé de la neutralité) ou que cette signification leur viendrait d’ailleurs (c’est cette fois celui de l’instrumentalité), autant d’appels à la réflexion. 1. Voir dans ce numéro l’article de Paul BRAFFORT, ci-après p. 67-101, qui prolonge aussi bien GARDNER, 1958, que COUMET, 1977. Revue de synthèse : tome 130, 6e série, n° 1, 2009, p. 5-36. DOI : 10.1007/s11873-009-0070-y ARTICLES L’IMPOSSIBLE CONSTITUTION D’UNE THÉORIE GÉNÉRALE DES MACHINES ? La cybernétique dans la France des années 1950 Ronan Le ROUX* RÉSUMÉ : On présente trois projets de théories des machines : la « mécanologie » de l’architecte Jacques Lafitte (1932), inspirée de l’évolution biologique ; l’« Analyse mécanique » de Louis Couffignal, spécialiste des machines à calculer (1938), qui préfigure l’analyse fonctionnelle ; et la théorie algébrique des machines du mathéma- ticien Jacques Riguet (début des années 1950). À cette période, les trois hommes sont membres du Cercle d’études cybernétiques. On s’intéresse au dialogue des projets, aux axes d’unification et de divergence, aux styles, aux stratégies et postulats de ces trois candidats à la généralisation convergeant vers la référence constituée par la cybernétique. MOTS-CLÉS : Ashby, Couffignal, cybernétique, Lafitte, Riguet. THE IMPOSSIBLE STRUCTURING OF A GENERAL THEORY OF MACHINES ? Cybernetics in France in the 1950’s ABSTRACT : Three projects on the theories of machines are presented : “mecanology” of the architect Jacques Laffite (1932) inspired by biological evolution ; “mecanical analysis ” of Louis Couffignal, a specialist in computing machines (1938), which pre figures functional analysis, and the algebraic theory of machines by the mathema- tician Jacques Riguet (beginning of the 1950’s). During those years, the three men are members of the Circle of Cybernetic Studies. The article focuses on the dialogue between projects, the axes of unification and divergence, and the styles, strategies and postulates of these three candidates, for generalization converging toward the refer- ence constituted by cybernetics. KEYWORDS : Ashby, Couffignal, cybernetics, Lafitte, Riguet. * Ronan Le Roux, né en 1979, est doctorant à l’École des hautes études en sciences sociales, au Centre Maurice-Halbwachs (UMR 8097). Sa thèse porte sur l’histoire de la cybernétique en France (1948-1970). Il est l’auteur de travaux concernant cette histoire et les théoriciens français des tech- niques (Gilbert Simondon et Pierre Ducassé notamment). Il vient de publier « Lévi-Strauss, une réception paradoxale de la cybernétique » (L’Homme, n° 189, 2009). Adresse : Centre Maurice-Halbwachs, École normale supérieure, Campus Jourdan, 48, boulevard Jourdan, F-75014 Paris. Courrier électronique : ronan.le.roux@gmail.com 6 REVUE DE SYNTHÈSE : TOME 130, 6e SÉRIE, N° 1, 2009 DIE UNMÖGLICHE ERSTELLUNG EINER ALLGEMEINEN MASCHINENTHEORIE ? Die Kybernetik in Frankreich in den 1950er Jahren ZUSAMMENFASSUNG : Der Aufsatz präsentiert drei Projekte für Maschinentheorien : die durch biologische Evolution inspirierte „Mechanologie“ des Architekten Jacques Lafitte (1932), die die funktionelle Analyse vorwegnehmende „mechanische Analyse“ des Rechenmaschinen-Spezialisten uploads/Industriel/ revue-de-synthese-les-machines-objets-de-connaissance.pdf

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