© École de Paris du management – 187, boulevard Saint-Germain – 75007 Paris Tél

© École de Paris du management – 187, boulevard Saint-Germain – 75007 Paris Tél. : 01 42 79 40 80 – Fax. : 01 43 21 56 84 – email : pelieu@ensmp.fr – http://www.ecole.org 1 L’Association des Amis de l’École de Paris du management organise des débats et en diffuse des comptes rendus, les idées restant de la seule responsabilité de leurs auteurs. Elle peut également diffuser les commentaires que suscitent ces documents. Séminaire organisé avec le soutien de la Direction générale des entreprises (ministère de l’Économie, de l’Industrie et du Numérique) et grâce aux parrains de l’École de Paris (liste au 1er juin 2015) : • Airbus group • Algoé1 • ANRT • Be Angels • Carewan2 • CEA • Chaire “management de l’innovation” de l’École polytechnique • Chambre de Commerce et d’Industrie de Paris • CNES • Conseil Supérieur de l’Ordre des Experts Comptables • Crédit Agricole S.A. • Danone • EDF • ESCP Europe • Fondation Charles Léopold Mayer pour le Progrès de l’Homme • Fondation Crédit Coopératif • Fondation Roger Godino • Groupe ESSEC • HRA Pharma2 • IDRH • IdVectoR1 • La Fabrique de l’Industrie • La Poste • Mairie de Paris • MINES ParisTech • Ministère de l’Économie, de l’Industrie et du Numérique, DGE • NEOMA Business School • Orange • PSA Peugeot Citroën • Renault • SNCF • Thales • Total • UIMM • Ylios 1. pour le séminaire Ressources technologiques et innovation 2. pour le séminaire Vie des affaires Compte rendu rédigé par Élisabeth Bourguinat Avec une croissance plus de 8 % par an‚ la numérisation révolutionne l’ensemble de nos économies et de nos modes de vie. Une quatrième révolution industrielle serait en route‚ nommée Industrie 4.0 outre-Rhin ou usine du futur en France. Quels en sont les raisons‚ les enjeux, et quelles sont les mutations qui s’annoncent ? Cette numérisation sera-t-elle un levier efficace pour transformer l’industrie française et la rendre plus compétitive ? En bref Industrie 4.0 : slogan marketing ou vraie révolution industrielle ? n Alain Greffier n Directeur automation et contrôle, Siemens Digital Factory Président du comité automatismes A51 du Gimélec n Franck Mercier n Chargé de mission Digital Factory, Siemens Digital Factory par Séminaire Ressources technologiques et innovation n n n Séance du 12 février 2015 © École de Paris du management – 187, boulevard Saint-Germain – 75007 Paris Tél. : 01 42 79 40 80 – Fax. : 01 43 21 56 84 – email : pelieu@ensmp.fr – http://www.ecole.org 2 Alain GREFFIER : L’industrie 4.0, appelée aussi usine du futur, représente un enjeu important non seulement pour les grandes sociétés mais aussi et surtout pour les petites et moyennes industries (PMI). En France, celles-ci ont beaucoup de mal à se transformer en entreprises de taille intermédiaire (ETI). L’industrie 4.0 leur offre l’occasion d’accomplir un saut technologique qui devrait les aider à se développer. La quatrième révolution industrielle L’industrie 4.0 représente la quatrième révolution industrielle après celles de la machine à vapeur, de l’électricité et de l’automatisation. Cette notion d’industrie 4.0 recouvre des choses très simples. Par exemple, vous copiez sur une clé USB le fichier numérique de la maquette du robot Curiosity qui est en train d’explorer Mars et vous allez dans le bureau de poste des grands boulevards à Paris pour le faire imprimer en trois dimensions : vous êtes déjà dans l’industrie 4.0. Mais cette notion renvoie aussi à des choses bien plus complexes : des réseaux de production permettant une communication continue et instantanée entre les différents outils industriels, la réduction du temps de conception des nouveaux produits par l’intégration des cycles de design du produit et des process, ou encore la flexibilité de la production grâce aux systèmes cyber-physiques (CPS, pour cyber-physical systems). Des réseaux de production Franck MERCIER : Jusqu’ici, la production industrielle se faisait généralement en série, à travers une usine A, puis une usine B, puis une usine C. Avec l’industrie 4.0, la chaîne d’approvisionnement devient beaucoup plus flexible et intégrée. Elle recouvre non seulement l’ensemble de l’outil de production d’une entreprise mais ceux de ses fournisseurs et partenaires. Ceci passe par la mise en place d’outils tels que les MOM (Manufacturing Operations Management), qui permettent de faire dialoguer les PLM (Product Lifecycle Management), les ERP (Enterprise Resource Planning) et les MES (Manufacturing Execution Systems). L’intégration des cycles de design produit / process Dans l’industrie classique, la conception d’une machine se fait par étapes : d’abord les aspects mécaniques, puis les montages électriques, puis l’automatisation. Chaque concepteur travaille avec ses propres outils et il n’y a pas réellement de partage d’informations, ce qui entraîne souvent des difficultés imprévues lors de la mise en service de la machine. L’industrie 4.0 repose sur une approche multidisciplinaire et une conception en parallèle. Les cinq phases que représentent le développement produit, la planification des étapes de fabrication, l’ingénierie de production, la fabrication et les services sont intégrées, ce qui permet de réduire le délai de mise sur le marché des nouveaux produits. Les systèmes cyber-physiques La flexibilité des usines 4.0 repose sur l’autonomie et la modularité des CPS, qui sont assemblés en fonction du type de produit à fabriquer. On commence par modéliser les capacités de production, puis on simule la fabrication et on la teste, ce qui permet de vérifier en même temps que le produit sera bien conforme à ce qui est souhaité. Ce processus de modélisation couvre les cinq phases que je viens d’évoquer, depuis le développement produit jusqu’aux services. Le modèle numérique s’enrichit peu à peu de toutes les informations et données liées Exposé d’Alain Greffier et Franck Mercier © École de Paris du management – 187, boulevard Saint-Germain – 75007 Paris Tél. : 01 42 79 40 80 – Fax. : 01 43 21 56 84 – email : pelieu@ensmp.fr – http://www.ecole.org 3 à chaque phase. On passe ensuite du virtuel au réel en assemblant les CPS comme des briques de lego. Une fois les produits fabriqués, on peut désassembler les CPS et lancer un nouveau type de production en réutilisant certains modules. Ce dispositif permet de réaliser une “production de masse spécialisée”, avec des objets de plus en plus personnalisés et ciblant une clientèle précise, ce qui permet de leur ajouter de la valeur. L’Internet des objets et des services Le développement de l’industrie 4.0 s’appuie sur l’Internet des objets et des services. On estime que la croissance du marché des objets connectés est de l’ordre de 40 à 50 % par an. D’ici 2020, il existera entre 12 et 50 milliards d’objets connectés dans le monde, soit via des connexions sans fil, soit à travers des connexions classiques par câble Ethernet. La smart factory et ses CPS sont au cœur d’un système incluant, du côté des objets, les smart materials à partir desquels seront fabriqués les smart products, le smart building (le bâtiment de l’usine) et le smart grid (l’approvisionnement en énergie), et du côté des services, la smart mobility et la smart logistics : monitoring à l’aide de tablettes ou de smartphones, localisation des produits et machines, maintenance à distance, ou encore gestion à distance des consommables. D’ores et déjà, lorsque la cartouche de votre imprimante commence à s’épuiser, celle-ci peut passer directement commande d’une nouvelle cartouche. Demain, on peut imaginer une ligne de production s’approvisionnant elle-même en nouveaux filtres ou en pièces de rechange. Évolution ou révolution ? L’industrie 4.0 se présente comme une évolution plutôt qu’une révolution. Beaucoup de composantes de l’usine du futur existent d’ores et déjà sur le marché. Pour que ce concept se généralise, il faudra définir des standards, de façon, par exemple, à ce que les CPS puissent dialoguer non seulement de machine à machine à l’intérieur d’une usine, mais avec les machines des fournisseurs et sous-ensembliers. Cette démarche de standardisation est en cours. Il faudra par ailleurs créer suffisamment d’adresses IP (Internet Protocol) pour pouvoir accroître massivement le nombre d’objets connectés. Ce sera bientôt possible grâce au nouveau support qu’est l’IPv6. La cyber-sécurité Alain GREFFIER : Les usines du futur, dans lesquelles le numérique tient une grande place, sont particulièrement concernées par les cyber-attaques. On estime d’ores et déjà qu’au plan mondial, 35 % de ces dernières visent l’industrie. On ne peut donc pas prendre le risque de connecter l’ensemble d’une usine sans se préoccuper de sa sécurité. Chez Siemens, nous en avons fait la désagréable expérience avec le ver Stuxnet qui avait été introduit sur des centrifugeuses installées en Iran et équipées d’automates programmables. Depuis, nous veillons à sécuriser nos automatismes contre ce genre d’attaques. La cyber-sécurité concerne évidemment les opérateurs d’importance vitale (trains, ports, énergie, traitement de l’eau…) mais également toute forme d’industrie. Le cyber-terrorisme est en train de prendre de plus en plus d’ampleur et beaucoup de grands groupes se dotent de cellules spécialisées dans ce domaine. La concurrence est désormais mondiale et l’on peut parfaitement imaginer que des sociétés étrangères attaquent des sociétés françaises pour leur voler leur savoir-faire ou freiner leur développement. Les outils de cyber-sécurité permettent de protéger à la fois les uploads/Industriel/ rt-120215.pdf

  • 28
  • 0
  • 0
Afficher les détails des licences
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise
Partager