1 Problématique Pour tout être vivant, la disponibilité de la nourriture est un

1 Problématique Pour tout être vivant, la disponibilité de la nourriture est un élément essentiel. Ainsi, qu’il soit dans le domaine de la production animale que celui de la production végétale, l'un des principaux objectifs de la recherche est l’approvisionnement alimentaire des populations humaines (BARRO, 1995) D’après BAROILLER et al., 2012, la croissance démographique dans les pays du Sud et le changement des habitudes alimentaires, lié notamment à l’urbanisation de la population, induisent une très forte augmentation de la demande en protéines animales, tant en milieu urbain qu’en milieu rural. Les produits aquatiques constituent une source d’aliments et de protéines importante dans le monde (CAHU, 2010). En plus, la disponibilité en produits aquatiques, et notamment les produits de la mer, représente aussi un enjeu pour la santé des populations. Ils ne sont pas simplement une source de protéines, mais constituent le principal apport en différents nutriments comme les acides gras à longue chaîne polyinsaturés en oméga 3 (ANSES, 2010). Les produits aquatiques proviennent de la pêche (capture) et de l’aquaculture (élevage), (CAHU, 2010). D’après la FAO, 2018 ; la production de la pêche est stable depuis 1980. C’est l’aquaculture qui a soutenu la croissance de l’offre de poissons avec une production en augmentation d’environ 10% par an entre 1980 et 2000, puis de 6 % les années suivantes, pour atteindre 80 millions de tonnes en 2016. Par conséquent, c’est sur l’aquaculture que repose l’augmentation de l’offre des produits aquatiques, les stocks des poissons sauvages étant pour une grande part déjà surexploités. La production mondiale des produits aquatiques, en grande partie, provient de l’aquaculture d’eau douce. Les espèces élevées sont des carpes, des tilapias, des poissons chats, du pangasius. Les élevages se font dans les étangs de taille très variable, et souvent avec des techniques extensives engageant peu d’intrants en eau, énergie ou aliments. Des enclos et des cages sont aussi couramment aménagés dans les plans d’eau selon un modèle très fréquent en Asie, plus rare mais en développement en Afrique. Des réservoirs servant à l’agriculture sont aussi valorisés, en Tunisie par exemple, par l’introduction de juvéniles de différentes espèces de poissons pêchés ou produits en écloserie (CAHU, 2010). La République Démocratique du Congo (RDC), seul pays africain à être résilient au changement climatique a la capacité de nourrir plus de 2 milliards d’individus (BOKALONGA ILYE ANTOINE Billy, 2019)Le potentiel agricole de la RDC est 2 unanimement reconnu comme étant considérable : le pays disposerait d’une superficie cultivable estimée à quelque 80 millions d’hectares (TESCULT-AECOM&al, 2009,2012). Cette disponibilité foncière et les énormes ressources en eau dont dispose le pays avec le bassin hydrographique du fleuve Congo permettent d’entretenir l’espoir d’une meilleure autosuffisance alimentaire réclamée avec insistance par les Congolais. La RDC possède aussi un important potentiel halieutique, estimé à plus de 707 000 tonnes de production annuelle. Ce potentiel halieutique est lié principalement à son vaste réseau hydrographique et à son relief favorable à la pisciculture ((https://www.fao.org/fishery/en/countrysector/cd/fr?lang=fr)consulté le 23/10/2022. La province de l’Ituri recèle d’un potentiel halieutique considérable, à faveur de la présence du lac Albert et de nombreux cours d’eaux. Cependant, depuis environ une décennie, la production annuelle de poissons connait une baisse plus ou moins régulière évaluée à 36,54 % entre 2010 et 2015 (Bureau de pêche de l’Ituri, 2016). Plusieurs causes sont à l’origine de la baisse de la production halieutique dans la province de l’Ituri. La production est restée artisanale car sous équipée, les difficultés de transport, la violation des écosystèmes aquatiques et des cycles de reproduction, le non- respect de la règlementation en matière de pêche, des systèmes de conservation et de transformation inadéquats, l’insécurité et le problème de gouvernance (BOKALONGA ILYE ANTOINE Billy, 2019). A celles-ci s’ajoute aussi la non maitrise des techniques piscicoles dans la province qui se traduit par une faible présence des étangs piscicoles dans certains milieux ruraux où règne un peu d’accalmie. Il y a environ 50 ans que la pisciculture africaine a démarré avec les tilapias comme espèce de base. La reproduction spontanée en captivité, un alevinage facile et un régime alimentaire à la fois situé à début de chaine alimentaire et très plastique sont les différents atouts énumérés chez cette espèce. A côté de ces atouts, la maturité sexuelle très précoce en captivité correspondant à une taille fréquemment inférieure à la taille marchande est un inconvénient majeur que présente ce poisson (LAZARD J, 1996). Parmi les tilapias, l’Oreochromis niloticus (le tilapia du Nil), est la principale espèce élevée. (MOREAU, 2001). Grâce à sa valeur nutritive riche en acides aminés indispensables et en acides gras de bonne qualité nutritionnelle, le tilapia du Nil est très comestible avec une chair très appréciée par les consommateurs, ce qui fait de lui un poisson très commercialisé (Lovell, 1995,1989) 3 . En plus de sa qualité nutritionnelle, le tilapia du Nil est résistant aux maladies et aux conditions adverses, il supporte une large gamme de salinité et des concentrations élevées en ammoniaque toxique (NH3) (al, 2012). Il tolère l’encombrement ce qui fait de lui un poisson facile à élever, avec des coûts de production généralement faibles (Meyer, 2013). Vue les atouts que présente l’Oreochromis niloticus, nous avons jugé de mener les recherches sur la production des alevins de cette espèce à partir des régimes alimentaires formulés à base de 50% de la farine de Chaoborus anomalus Edwards (Dudu, vusama, same) et de 50% de la farine Neobola bredoi (muzuri, manzenze). Une question a été à la base de cette investigation à savoir: est-ce possible que les alevins nourris avec un aliment à base de 50% de la farine de Chaoborus anomalus Edwards grandissent plus vite que ceux nourris avec un aliment à base de 50% de Neobola bredoi ? Hypothèse Vue le taux élevé en protéine (70,45 %) contenu dans la farine des poissons (muziri ou manzenze) les alevins nourris avec un aliment à base de 50% de la farine de Neobola bredoi gagneront plus de poids que ceux nourris avec un aliment à base de 50% de la farine de Chaoborus anomalus Edwards (37% de protéine). Objectif L’unique objectif de ce travail est d’évaluer la croissance des alevins d’Orechromis niloticus à partir des deux aliments formulés à base de 50% de la farine de Neobola bredoi (Dudu, muziri ou manzenze) et de 50% de la farine de Chaoborus anomalus Edwards). Intérêt Ce travail de fin de cycle en agronomie générale se veut comme intérêt de présenter au public un aliment à partir duquel on peut produire aisément les alevins de Tilapia nilotica. Subdivision du travail Hormis l’introduction et la conclusion, ce travail est subdivisé en trois chapitres. Le premier présente une revue de la littérature sur le tilapia, le deuxième décrit la méthode, le milieu et matériels d’étude. Le troisième, quant à lui, exposent les différents résultats obtenus au cours de l’essai expérimental. 4 Délimitation Dans le temps ce travail est allé de Juin jusqu’à décembre, alors que dans l’espace, il a été réalisé dans la concession de l’université Shalom de Bunia localisé dans la commune de Shari, ville de Bunia, province de l’Ituri en République Démocratique du Congo. Etat de la question Avant nous, autres chercheurs ont fait leurs recherches dans ce même domaine. Parmi eux nous citons : Mohamed Bouziane Souria Smaila farah : « essai de formulation d’un aliment composé pour le grossissement des alevins de Tilapia (Oreochromis niloticus) ; BAMBA et al. : « production d’alevins de tilapia (Oreochromis niloticus) nourris avec des sous-produits agricoles, sans adjonction de la farine de poisson ». 5 Chapitre 1 Généralités sur le l’Oreochromis niloticus (tilapia du Nil) La présentation du tilapia, sa répartition géographique, exigences écologiques, la reproduction, les techniques de reproduction et d’alevinage sont les principaux points sur lesquels s’articule ce deuxième chapitre. 1.1 Présentation (TREWAVAS, 1983) Graphique 1 : L’Orechromis niloticus L’espèce Orechromis niloticus du genre Oreochromis, appartient à la sous-famille des Tilapinae, à la famille des Cichlidae, au sous-ordre des Labroidei et à l’ordre des Perciformes. Suivant les caractères anatomiques, le comportement reproducteur et la nutrition ; la sous-famille des Tilapinae est subdivisée en quatre genres (SISSAO, 2014). Le genre Tilapia regroupant les macro phytophages incubateurs sur substrat avec garde biparentale ; Le genre Sarotherodon qui concerne les planctonophages incubateurs buccaux avec garde biparentale ou paternelle ; Le genre Oreochromis regroupant les planctonophages incubateurs buccaux avec garde uni parentale maternelle ; Le genre Danakilia ayant des caractéristiques éco-morphologiques particulières. 6 L’Oreochromis niloticus est facilement reconnaissable grâce à ses rayures verticales régulières noires sur la nageoire caudale. Sa teinte générale est grisâtre, sa poitrine et ses flancs étant rosâtres ; son corps est plus ou moins comprimé et recouvert d'écailles cycloïdes (LEVÊQUE C, 2006). La nageoire dorsale est longue avec la partie antérieure comportant 17 à 18 épines, et la partie postérieure formée de 12 à 14 rayons mous. La ligne latérale supérieure compte 21 à 24 écailles et la latérale inférieure 14 à 18 (LEVÊQUE C, 2006). 1.2 Répartition géographique L’Orechromis niloticus (tilapia du Nil) présente une répartition originale strictement africaine couvrant les bassins du Nil, du Tchad, du uploads/Industriel/ tfc-mathieu-1.pdf

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