Professeur de philosophie au lycée Sembat (76) 0 Arendt, Mathieu Cochereau • Ar

Professeur de philosophie au lycée Sembat (76) 0 Arendt, Mathieu Cochereau • Aristote, Sébastien Bassu • Bergson, Alain Panera • Bourdieu, Adelina Braz • Deleuze, Daniel • Descartes, Solange Gonzalez • Foucault, Baptiste Jacomino, Faustine Jacomino • Freud, Emmanuel Maudet • Hegel, Christian Godin • Heidegger, Sébastien Camus • Hume, Benoît Gide-Honoré • Kant, Adelina Braz • Machiavel, Jérôme Roudier • Pascal, Bernard Grasset • Platon, Hervé Bonnet • Rousseau, Pascal Bouvier • Sartre, Patrice Vibert • Spinoza, Éric Delassus • Wittgenstein, Florent Basch ISBN 9782340-023673 © Ellipses Édition Marketing S.A., 20i8 32, rue Bargue 75740 Paris cedex 15 Le Code de la propriété intellectuelle n'autorisant, aux termes de l'article L 122-5 2° et 3°a), d'une part. que les ou reproductions strictement réservées à l'usage du copiste et non à une utilisation collective». et d'autre part. que analyses et les courtes citations dans un but d'exemple et d'illustration. « toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l'auteur ou de ses ayants droit ou est illicite» (art L 122-4). Cette représentation ou renroduction, par quelque une contrefaçon par les articles L propriété intellectuelle www.editions-ellipses.fr À mes parents À Cécile, Gabriel et Héloïse Introduction générale Merleau-Ponty et l'énigme du visible Les années de fmmation 9 L'aventure existentialiste 12 La découverte d'un nouveau langage philosophique 14 1. La recherche d'une méthode La critique du point de vue intellectualiste La phénoménologie La réflexion L'ontologie indirecte 2. L'existence La conscience et le monde Le corps L'inconscient La chair et le visible 21 27 33 39 49 59 65 71 L'énigme de Cézanne La création picturale L'exigence de l'expression 4. Penser l'Histoire L'historicité du sens Un nouveau paradigme: l'institution Esquisse d'une typologie des institutions L'histoire entre contingence et rationalité S. Peut-on penser philosophiquement l'événement historique? 83 93 107 121 131 139 145 Le rôle des intellectuels 155 Comment évaluer le marxisme? 167 L'exigence humaniste et l'action politique: un perpétuel malentendu? 177 Proposition pour un libéralisme non idéologique 187 Bibliographie Malgré tout ce qui les rend unique, on peut classer les philosophes en deux catégories. Certains vont passer d'un problème à l'autre, élaborant peu à peu un ensemble de réponses aux différents problèmes qu'ils formuleront, les autres semblent ne jamais avancer, ne jamais dépasser le premier problème, comme si les problèmes suivants ne faisaient que reformuler partiellement le mystère du premier. Merleau-Ponty appartient sans nul doute possible à cette seconde catégorie. Rarement une pensée n'a incarné aussi intimement un seul étonnement. Merleau- Ponty n'est pas seulement le nom qui désigne un individu particulier qui a vécu au vingtième siècle. C'est aussi le nom d'une attention toujours renouvelée à l'énigme du visible. Né en 1908 à Rochefort-sur-Mer, Maurice Merleau-Ponty est le troisième enfant de Bernard Jean et Louise Merleau-Ponty qui emménagent à Paris dès l'année suivante. Le père de Maurice meurt en 1913 mais Maurice gardera toujours le souvenir d'une enfance heureuse malgré cette absence, bonheur qui lui évitera« cette difficulté d'avec soi-même» (Entretiens Radiophoniques avec Georges Charbonnier; 22 mai 1959) qu'il observe dans la jeunesse. Le jeune Maurice fait une scolarité remarquable au lycée Janson de Sailly à Paris, tout en suivant clandes- tinement des cours d'Alain à Henri IV, puis prépare le concours d'entrée 10 à l'Écoie normale a Louis-Le-Grand. i'EhJS à Uln-1 en 1926, il a comme professeur Léon Brunschvig etJean Cavaillès qui l'initieront à un rationalisme rigoureux et rencontre Raymond Aron, Maurice de Gandillac et bien sûr Jean-Paul Sartre. L'épisode qui signe leur rencontre est révélateur de !'amitié qui les liera jusqu'à la mort de Merleau-Ponty malgré les désaccords qui les ont éloignés l'un de l'autre. À l'École normale, Merleau-Ponty fait partie du groupe des talas, dont le nom suggère que ce sont ceux qui vont à la messe et, la querelle entre religieux et anti-religieux étant encore assez véhémente à l'école à cette période, le jeune Maurice se trouve un jour pris à partie avec son groupe par les antitalas. Alors qu'il était lui-même proche de ces derniers, Sartre vient au secours de Merleau-Ponty et lui évite sans doute de recevoir quelques coups mais cet épisode initial ne se transformera en amitié que de iongues années plus tard. Son appartenance au groupe des talas montre une sensibilité religieuse qui ne disparaîtra jamais entièrement. Même s'il devient athée dès 1928 et développera une philosophie de l'immanence, l'importance de l'héritage culturel du christianisme et la volonté de ne pas renier la tradition spiritualiste montre une fidélité à sa sensibilité première (Simone de Beauvoir dans ses Cahiers de jeunesse signalant même une reconversion). Avant de rejeter la foi chrétienne, il sera quelque temps correspondant de la revue Esprit et clôturera cette orientation philosophique en soutenant un mémoire pour son diplôme d'études supérieures sur le thème de La notion de multiple intelligible chez Plotin. De 1933 à 1945, Merleau-Ponty va se plonger dans le thème qui fécondera sa pensée jusqu'à sa mort, la perception, et va peu à peu définir ce qu'on peut appeler le programme existentialiste qu'il partagera avec Sartre. Le projet de recherche qu'il rédige en 1933 (Projet de travail sur la nature de la perception) pour obtenir une bourse à la Caisse Nationale des sciences montre déjà le souci de dépasser la philosophie intellectualiste de son époque et de repenser le problème de la perception et du corps à la lumière des nouvelles théories psychologiques et neurologiques. Le texte La nature de la perception qu'il rédige pour le renouvellement de la bourse auprès du même organisme l'année suivante esquisse déjà les axes directeurs de la Phénoménologie de la perception et se revendique de la phénomé- nologie husserlienne pour expliciter les fondements philosophiques qui du recours à !a phénoménologie, il faut remarquer que l'élaboration philosophique de Merleau-Ponty s'effectue à partir d'un dialogue minutieux avec les sciences de l'homme qui restera incessant jusqu'à sa mort et qui sera une des sources de son projet d'ontologie indirecte. Après ces deux années de recherche, Merleau-Ponty devient professeur de philosophie pendant un an à Chartres, agrégé-répétiteur à l'EI\JS de 1936 à 1939, puis, de 1940 à 1944, à nouveau professeur, au lycée Carnot à Paris, où il a comme élève Claude Lefort, tout en continuant ses recherches sur la perception et la Gestaltpsychologie sur laquelle il écrira un article en 1936 en collaboration avec Aron Gurwitsch en exil à Paris. Ces années seront aussi l'éveil de la conscience politique de Merleau-Ponty, bien qu'il ait eu toujours une certaine perception du collectif. En effet, dès 1936, Merleau-Ponty signe un manifeste dans deux journaux chrétiens pour que l'Église réagisse au bombardement de Guernica. Le silence de l'autorité ecclésiastique conduit Merleau-Ponty à prendre définitivement ses distances avec l'Église et la revue Esprit dont il était resté le correspondant. Le déclenchement de la guerre en 1939 sera un second palier dans son rapport à la politique. Mobilisé en septembre 1939, il considère que cette expérience militaire n'a« rien changé pour l'essentiel à nos pensées» (« La guerre a eu lieu », Sens et non sens, p. 172) même s'il y fait l'expérience de la violence, thème central de sa pensée politique, et si elle a sans doute éveillé le souci de peser les événements politiques en fonction de leur capacité à conjurer ou à précipiter la guerre. Démobilisé, Merleau-Ponty se marie avec Suzanne Berthe Joli bois et rejoint ensuite le groupe d'intellectuels résistants« socialisme et liberté» que Sartre a fondé après sa libération avec Simone de Beauvoir,Jean-Toussaint et Dominique Desanti et des étudiants normaliens. Même si le groupe comporte peu à peu plus de cinquante personnes, l'échec du rapprochement avec Malraux et avec les communistes sont le signe de son inefficacité et conduit à sa dissolution. Cependant cette aventure collective a été le début d'une grande amitié avec Sartre qu'il rejoint dans le lancement de la revue Les Temps modernes en 1944. Sartre en est le directeur mais Merleau- Ponty rédigera seul la plupart des éditoriaux des premières années. L'article autobiographique« La guerre a eu lieu» qu'il publie dans le 11 12 prernier i---1LHliéro peut iu n1anifeste de ia revue les liens qu'il tisse entre écriture et engagement et entre subjectivité et vie sociale. L:aventure existentialiste Parallèlement, Merleau-Ponty publie ses deux premiers ouvrages philosophiques: sa thèse, La structure du comportement, soutenue en 1938 paraît en 1942 et sa seconde thèse, La phénoménologie de la perception, est publiée en 1945, année de sa soutenance. Dès La structure du comportement, Merleau-Ponty trouve la formulation précise du problème qui ne cessera d'insister dans son œuvre, celui de la relation entre« la conscience et la nature». En effet, le paradoxe de l'existence humaine réside bien dans ce mystère d'une conscience incarnée et la description philosophique de cette dernière ne devra survaloriser aucun des deux pôles de l'existence (le psychologique et le naturel) si elle veut résoudre ce paradoxe sans le détruire. Ces deux ouvrages complémentaires vont tenter une première solution à ce problème, même si Merleau-Ponty est très vite conscient qu'ils servent avant tout à préciser les difficultés que devra surmonter une véritable analyse de l'existence humaine. La structure du comportement part uploads/Industriel/ vibert-patrice-merleau-ponty-pdf.pdf

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