Cours du contrôle de gestion M. LOULID 1 Cours du contrôle de gestion Chapitre

Cours du contrôle de gestion M. LOULID 1 Cours du contrôle de gestion Chapitre 4 : LE CONTRÔLE DES RÉALISATIONS I. Les analyses d’écarts: outil de pilotage de la performance 1.1. Objectif et décomposition des écarts Le calcul et l’analyse des écarts entre prévisions et réalisations est une opération simple si l’on se contente de déterminer les écarts sur charges directes, sur chiffre d’affaires, ou la marge sur coût d’un seul produit. L’opération est un peu plus complexe lorsqu’on calcule les écarts sur charges indirectes, les écarts sur chiffre d’affaires et marge de plusieurs produits ou les écarts sur résultat global. L’analyse des écarts permet de constater les causes du dérapage entre les prévisions et les réalisations. Ces écarts peuvent provenir des quantités consommées ou vendues, d’erreurs sur les prix de vente, d’achat ou sur les coûts unitaires. Ces constatations engendrent des mesures correctives différentes selon les sources et la nature de l’écart relevé. Le concept d’écart repose sur l’idée que la mesure de la performance n’est pertinente que si l’on a préalablement déterminé une performance standard ou de référence. Les coûts préétablis permettent la mesure et l’analyse des écarts constatés entre le réel et le préétabli ajusté au réel constaté. Cet écart global dépend en général de plusieurs facteurs. Il est lié au non- respect des engagements initialement pris. Par convention, l’écart se calcule ainsi : On distingue trois grandes familles d’écarts : les écarts sur coûts, les écarts sur marge et les écarts sur résultat. La décomposition et l’interprétation des écarts est fonction de la famille d’écarts. • Les écarts sur coûts Lorsque les coûts réels sont supérieurs aux coûts préétablis, les écarts positifs correspondants sont dits écarts défavorables car la performance prévue n’a pas été atteinte. Les dépenses réelles ont été supérieures aux attentes. Lorsque les coûts réels sont inférieurs aux coûts préétablis, les écarts négatifs correspondants sont dits écarts favorables car la performance prévue a été atteinte. Les dépenses réelles ont été inférieures aux attentes. • Les écarts sur chiffre d’affaires et les écarts sur marge ou sur résultat Lorsque le chiffre d’affaires réel (ou la marge réelle, le résultat réel) est supérieur au chiffre d’affaires préétabli (ou à la marge préétablie, au résultat préétabli), les écarts positifs correspondants sont dits écarts favorables car la performance prévue a été atteinte. Le chiffre d’affaires réel (ou la marge réelle, le résultat réel) a été supérieur aux attentes. Lorsque le chiffre d’affaires réel (ou la marge réelle, le résultat réel) est inférieur au chiffre d’affaires préétabli (ou à la marge préétablie, au résultat préétabli), les écarts négatifs correspondants sont dits écarts défavorables car la performance prévue n’a pas été atteinte. Le chiffre d’affaires réel (ou la marge réelle, le résultat réel) a été inférieur aux attentes. Cours du contrôle de gestion M. LOULID 2 1.2 Ecart sur résultat Exemple : la société Mary Poppins fabrique et commercialise deux types de jouets électriques télécommandés : les avions et les bateaux. Le tableau ci-dessous récapitule les informations de l’exercice N. Données réelles Données préétablies Avions Bateaux Avions Bateaux Quantités vendues Prix de vente Coût de revient unitaire 1 600 42 38,8 2 400 32 29 2 200 41 39,6 2 800 33 30,4 L’écart total sur résultat se calcule ainsi : Données réelles Données préétablies Ventes Marge unitaire Marge pondérée Ventes Marge unitaire Marge pondérée Q % Q % Avions Bateaux Total 1 600 2 400 4 000 40% 60% 100% 42-38,8 = 3,2 32-29 = 3 1,28 (3,2x40%) 1,8 3,08 2 200 2 800 5 000 44% 56% 100% 41-39,6 = 1,4 33-30,4 = 2,6 0,616 1,456 2,072 Cet écart sur résultat se décompose en trois sous-écarts : écart sur quantités vendues, écart sur prix de vente et écart sur coûts de revient. – Écart sur quantités vendues : – 1 880 (défavorable) Écart sur le produit « Avions » : (1 600 – 2 200) × 1,40 = – 840 (défavorable) Écart sur le produit « Bateaux » : (2 400 – 2 800) × 2,60 = – 1 040 (défavorable) – Écart sur prix de vente : – 800 (défavorable) Écart sur le produit « Avions » :(42 – 41) × 1 600 = + 1 600 (favorable) Écart sur le produit « Bateaux » : (32 – 33) × 2 400 = –2 400 (défavorable) – Écart sur coûts de revient : – 4 640 (favorable) Écart sur le produit « Avions »:(38,80 – 39,60) × 1 600 = –1280 (favorable) Écart sur le produit « Bateaux »: (29 – 30,40) × 2 400 = – 3 360 (favorable) Vérification : écart sur résultat = – 1 880 – 800 – (– 4 640) = + 1 960 (favorable). • L’identification des causes des écarts Lorsque le nombre d’écarts est trop important, le pilotage de la performance conduit à sélectionner les plus pertinents et ceux dont l’amplitude présente des anomalies ; c’est la gestion par exception. Les écarts sélectionnés font l’objet d’une étude spécifique. • La mise en œuvre des actions correctrices Résultat 4 000 x 3,08 = 12 320 5 000 x 2,072 = 10 360 Ecart 12 320 – 10 360 = 1 960 Favorable Cours du contrôle de gestion M. LOULID 3 Les actions correctrices visent à modifier les résultats futurs ou à réviser les normes et les standards utilisés pour le calcul des coûts préétablis. Le schéma suivant présente une décomposition des écarts à partir de l’écart sur résultat. 1.3 Le traitement des écarts sur charges directes variables de production Le traitement des charges directes variables de production consiste, pour l’essentiel, à dégager et à analyser les causes d’écarts entre les montants des charges directes réelles de production et les montants des charges budgétées (ou préétablies) pour la production constatée. A. Le traitement des écarts sur coûts des matières Hypothèses de validité : le traitement des écarts sur coûts des matières porte sur les matières premières et les matières consommables considérées comme charges variables de production. a. Le calcul de l’écart sur coûts des matières Le calcul de l’écart sur coûts des matières peut se faire en référence à la production constatée (ou production réelle). Par convention, on admet que : Un écart global sur coûts des matières peut être mis en évidence. Il est déterminé par la différence entre le coût réel de la production constatée et le coût préétabli de la production constatée. Le coût réel de la production constatée correspond au coût de production habituellement calculé par la comptabilité de gestion à la fin de la période de calcul des coûts. Le coût préétabli de la production constatée est déterminé sur la base des données préétablies ajustées à la production constatée. Exemple : Alpha SA fabrique des éléments pour échafaudages légers à usage industriel. Pour une production mensuelle préétablie de 4 000 articles, les services techniques ont prévu d’utiliser 400 Cours du contrôle de gestion M. LOULID 4 kg d’aluminium à 100 DH le kg. La production réelle du mois de novembre a été de 2 000 articles, et 240 kg d’aluminium acquis au prix unitaire de 120 DH ont été utilisés. Les autres charges de production s’élèvent à 80 000 DH, sans modification par rapport aux données préétablies. Coût réel de production de 2 000 éléments Pour déterminer le coût préétabli de la production constatée, il convient d’ajuster les coûts initialement prévus par les services techniques à la production du mois de novembre. Pour une production de 2 000 articles, il faut donc s’attendre à une consommation préétablie de 200 kg d’aluminium au prix unitaire de 100 DH. Le coût préétabli de la production constatée est présenté dans le tableau ci-dessous. Coût préétabli de production de 2 000 éléments On peut en déduire l’écart global suivant relatif à la consommation de l’aluminium : Il s’agit d’un écart positif sur matières premières. Il est défavorable car les charges consommées ont été supérieures à celles initialement prévues. b. L’analyse de l’écart global sur coûts des matières L’analyse de l’écart global sur coûts des matières permet de rechercher et d’expliquer les causes de cet écart et de mettre éventuellement en place des actions correctives. L’analyse préconisée par le PCG 1982 fait apparaître deux sous-écarts : un écart sur prix et un écart sur quantité. Exemple : l’analyse de l’écart global sur la matière première aluminium utilisée au mois de novembre par Franklin SA conduit aux résultats indiqués dans le tableau ci-dessous. Par convention de notation, Pr = prix unitaire réel, Quantité Coût unitaire Montant Matière 1ère 240 Kg 120 DH 28 800 DH Autres charges 80 000 DH Coût de production 2 000 éléments 54,4 DH 108 800 DH Quantité Coût unitaire Montant Matière 1ère 200 Kg 100 DH 20 000 DH Autres charges 80 000 DH Coût de production 2 000 éléments 50 DH 100 000 DH Cours du contrôle de gestion M. LOULID 5 Pp = prix unitaire préétabli, Qr = quantité réelle utilisée, Qp = quantité préétablie utilisée. On vérifie que : Écart global = écart sur prix uploads/Industriel/cours-controle-de-gestion-analyse-des-ecarts-et-tableau-de-bord.pdf

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