Plantes bien-être le meilleur de l’information sur les plantes au service de vo

Plantes bien-être le meilleur de l’information sur les plantes au service de votre santé ~ issn 2296-9799 ~ n°24 ~ mai ~ 2016 Sommaire • Actualités Et si l’on vous disait que notre sol est à l’agonie ? . . . . 1 • Ça alors La meilleure plante contre les réveils nocturnes. . . . . . . . 4 • La tisane du mois Réveillez les flammes de votre désir . . . . . . . . 5 • Rencontre avec Lama Denys Rinpoché Se reconnecter à sa nature fondamentale. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6 • Dossier médical Femmes, stoppez le candida, le virulant champignon du XXIe siècle. 8 • Histoire de plantes On vous dit tout sur l’eau de mélisse. . . . . . 15 • Cultivez vous-même Thym : un bienfaiteur échappé de la garrigue. . . . . . . . . . . . . . . . . . 16 • Naturopathie Fatigue, douleurs articulaires, irritabilité… Vérifiez vite votre équilibre acido-basique !. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18 • HV Les huiles végétales au secours de la cellulite !. . . . . . . . . . . . . . 22 • Les plantes ont la parole Interview exclusive avec la rose. . . . . 24 • Cosméto végétale Tonifiez votre peau, c'est facile . . . . . . . . . . . 26 • Actualité La sève de bouleau, c’est maintenant !. . . . . . . . . . . . . . . 27 • Histoire La géniale idée de Carl von Linné. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28 • Et aussi : Les livres (p. 30) - L’agenda du mois (p. 31) Le courrier des lecteurs (p. 32) Et si l’on vous disait que notre sol est à l’agonie ? Malmené par l’agriculture moderne, le sol de nos campagnes est privé de ses vers de terre, vidé de ses bactéries et de tout ce qui constitue la vie sous nos pieds. Les premières victimes ? Les plantes… et notre santé ! Enquête avec deux agronomes, grands spécialistes des sols : Lydia et Claude Bourguignon. « Chaque année, dans le monde, 10 millions d’hectares de terres agricoles se transforment en désert. 90 % de la vie du sol a déjà disparu à cause de l’agriculture intensive ». Lydia et Claude Bourguignon s’appuient sur ces chiffres effrayants pour asséner des vérités dérangeantes. Tous deux dirigent depuis vingt-cinq ans le seul laboratoire français d’analyses microbiologiques des sols, le LAMS. Leurs conclusions sont alarmantes : « Notre civilisation va au crash écologique ! Aujourd’hui, les sols meurent et les plantes sont malades. On croit faire de l’agriculture, en réalité nous faisons de la gestion de pathologie végé­ tale, à savoir que nous essayons de maintenir en vie des plantes qui devraient mourir tellement elles sont malades. Ce n’est pas ça, l’agriculture ! ». Au service de la terre » » Au service d’agriculteurs et de viticulteurs inquiets, les Bourguignon analysent des échantillons prélevés à différentes profondeurs et mesurent les éléments nutri­ tifs de ces sols. Car c’est bien là que tout se passe, au cœur de ce que l’on appelle le terroir. C’est même la base de toute forme de vie : le sol est un milieu dynamique formé de matières organiques. La partie supérieure du sol, l’humus, est créée par l’action combinée des ani­ maux, des bactéries et des champignons du sol. Il est lié à des matières minérales, les argiles. Édito Les plantes sont importantes, la terre aussi ! Les médecines holistiques comme la méde­ cine traditionnelle chinoise ou la médecine indienne, l’ayurvéda, améliorent la santé d’un individu en s’intéressant à son « terrain ». Le thérapeute cherche à palier les carences, à drainer les toxines, à assainir sa flore intes­ tinale, bref à permettre à l’individu de conserver son énergie pour affronter les pathologies. Ce qui est vrai pour l’homme ne l’est-il pas des végétaux ? Un sol sain, riche en nu­ triments permet aux plantes de puiser tous les éléments dont elles ont besoin pour bien pousser, développer leurs arômes, accroître leurs principes actifs et surtout combattre les préda­ teurs. Un sol sain permet de limiter l’utilisation des pesticides et les soins à apporter aux végétaux. Aujourd’hui, cette évidence est tombée dans l’oubli. La pre­ mière fois que j’ai entendu Lydia et Claude Bourguignon, un couple d’agronomes qui dirige le seul laboratoire français d’analyses microbiologiques des sols, j’ai été saisie d’éton­ nement. J’ai découvert qu’un monde fascinant peuplait notre sol, à l’image de celui de nos entrailles. La vie circule, les or­ ganismes sont interdépendants ! Comment avons-nous pu l’oublier au point d’avoir transformé la plupart des sols en « ci­ metières» ? Après avoir lu ce numéro de Plantes & Bien-Être, vous regarderez autrement la terre sur laquelle vous marchez. Gardons à l’esprit que veiller à la santé du sol, c’est prendre soin des plantes et, pour finir, de nous-mêmes ! Alessandra Moro Buronzo 2 80 % de la biomasse vivante est sous nos pieds ! » » Le sol est maintenu en vie grâce à la faune et aux micro-organismes qui y vivent. On compte ainsi des milliers d’espèces d’organismes vivants. Un hectare de terre saine abrite 3 tonnes de microbes et 5 tonnes de petits animaux : au total une faune qui forme 80 % de la biomasse vivante. Le problème est que, comme on ne les voit pas, on se préoccupe peu de leur état. Pourtant ce sont eux qui digèrent, assimilent et produisent la matière organique dont les plantes ont besoin pour grandir. Sans compter les produits chimiques utilisés en agriculture conventionnelle dont l’impact et les conséquences sont catastrophiques. C’est par exemple le cas de nos champignons qui disparaissent des champs. « Les engrais ont pour effet de brûler la matière organique et d’ajouter trop d’azote, et ainsi de favoriser le développement des bac­ téries », explique Claude Bourgui­ gnon. « Les bactéries sont les orga­ nismes qui dégradent la matière organique que les champignons transforment en humus. Le pro­ blème est que les champignons se multiplient 2 fois plus lentement que les bactéries. Or, ils sont les seuls à être capables d’at­ taquer la cellulose des débris végétaux pour la transformer en humus. À cause de la surpopulation de bactéries, les champignons finissent par disparaître. Aujourd’hui, on n’en trouve tout simplement plus dans les champs ». 100 kilos de vers par hectare au lieu de 2 tonnes autrefois » » Autre conséquence de la minéralisation des sols par les engrais : le niveau de matière organique s’effondre. En France, depuis 1950, le taux est passé de 4 % à 2 %. Quand il n’y a plus de matière organique pour nourrir les mil­ liards d’insectes du sol, ils finissent par disparaître. « Aujourd’hui, on compte moins de 100 kg de vers de terre à l’hectare au lieu de 2 tonnes autrefois. C’est un effondre­ ment complet car cette faune est très active, elle passe son temps à brasser les éléments et aérer le sol. Toutes les nuits, par exemple, un ver de terre va chercher à manger en sur­ face, il redescend de la matière organique en creusant des galeries verticales en profondeur, remonte de l’argile, mais avec ses excréments, il ramène aussi des minéraux : magné­ sium, phosphore, calcium, etc. », racontent les experts du terroir. L’équilibre se fait ainsi entre la faune, qui mélange constamment les argiles en profondeur avec la matière en surface et remonte les éléments minéraux, et les forces physiques de la nature, comme la pluie, qui les font des­ cendre. Mais quand la faune n’est plus là, l’humus se perd. L’humus a pour propriété d’absorber et de bien retenir l’eau. Et le constat des Bourguignon est sans appel : « Sans humus, l’eau ruisselle, lessive et érode les sols. Les polluants chimiques utilisés en surface descendent et infiltrent les nappes phréatiques, puis les rivières. Les sols s’acidifient, les argiles partent dans les rivières, ça donne les marées vertes en Bretagne et des rivières pleines de boues ». Hélas, ce constat catastro­ phique peut être vérifié quasiment partout sur la planète. Les plantes deviennent malades et bientôt nous aussi » L’immense majorité des sols qui n’abritent plus d’organismes vivants n’est plus capable d’appor­ ter suffisamment d’éléments nutri­ tifs aux plantes et donc de nourrir correctement les êtres vivants. Sur un sol mort, les plantes ne peuvent pas s’enraciner profondément, elles manquent d’oligo-éléments, elles sont malades. Selon la loi de la nature, elles devraient alors être éliminées par les insectes. Comme des vautours attirés par le glutamate fabriqué par les plantes déséquilibrées, ils viennent s’en délecter. Mais aujourd’hui, pour que les plantes ne soient pas mangées uploads/Ingenierie_Lourd/ 05-mai-2016-et-si-l-on-vous-disait-que-notre-sol-est-a-l-agonie-sd-a7.pdf

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