BESANÇON DE PAPIER PROJETS D’URBANISME OUBLIÉS DU XVIIIe À LA FIN DU XXe SIÈCLE

BESANÇON DE PAPIER PROJETS D’URBANISME OUBLIÉS DU XVIIIe À LA FIN DU XXe SIÈCLE 2 • Repenser l’habitat dans le quartier Battant (1962-1964) 2. Aménager de nouveaux équipements a. Tourisme et rayonnement • Un pavillon du tourisme à la pointe de la modernité (Mouillère, 1914-1915) • Un centre international d’affaires aux Prés-de-Vaux (1990-1994) • Un grand bateau-hôtel sur le Doubs (Mouillère, 1993) b. Sport • Un complexe sportif aux Prés-de- Vaux (1923) • Une piscine sur les bords du Doubs (Canot, 1935) • Un complexe sportif sur les hauteurs du quartier Battant (1955) c. Culture et loisirs : • Agrandir la bibliothèque d’étude (Boucle, 1834-1839) • Les Chocolats Poulain font leur cinéma (Boucle, 1914) • Un planétarium à la Citadelle (Boucle, 1989-1991) • De l’art contemporain dans les écoles (Palente et Butte, 1975) • Une grande base nautique en dehors de la ville (Grand Besançon, 1970) IV. Focus sur un quartier : Granvelle réimaginé (Boucle, 1756-1974) 1. Une nouvelle place bordée de portiques (1756) 2. Un kiosque à musique aux armes de la Ville (1883) 3. Le projet de Maurice Boutterin pour le musée des Beaux-Arts (1912-1914) • Des collections éparpillées • Transférer les collections des musées à Granvelle • Un marché couvert place de la Révolution 4. La démolition projetée du Kursaal (1968-1974) Repères chronologiques 71 75 77 79 81 82 87 88 90 92 95 96 99 102 104 104 105 108 114 SOMMAIRE Editorial Projets de papier Préface Un Besançon des limbes Introduction Besançon de papier Plan de situation I. Besançon réinventé 1. Les projets du XVIIIe siècle : l’héritage des Lumières 2. Le plan-programme de la Société des architectes du Doubs (1906) 3. L’ambitieux plan d’extension et d’embellissement de Maurice Boutterin (1919-1952) 4. De grands projets pour une ville en forte croissance démographique (1946-1975) 5. Un nouveau centre-ville à la Viotte : le centre directionnel (1969) II. Circuler dans la ville 1. Aligner et prolonger les rues • Aligner la rue de la Bibliothèque à tout prix (Boucle, 1835) • Relier la rue de la Préfecture à la rue Bersot (Boucle, 1839-1957) • En passant par la rue de Lorraine (Boucle, 1907-1973) 2. À pied, en bus ou en bateau… • Un canal de navigation fluviale au cœur de la Boucle (1809) • L’aménagement d’une passerelle piétonne à la gare de la Mouillère (1881-1882) • Des bus sous la place du 8 Septembre (Boucle, 1974-1979) • Un tunnel sous Micropolis (Planoise, 1990-1994) 3. Une nouvelle entrée de ville par le pont de la République (Boucle, 1959-1986) III. Habiter la ville 1. Construire de nouveaux logements et lutter contre l’insalubrité • Une cité-jardin à Montrapon pour répondre à la pénurie de logements (1951-1952) 5 8 10 12 15 19 21 29 30 39 42 48 51 52 54 56 58 64 3 BESANÇON DE PAPIER PROJETS D’URBANISME OUBLIÉS DU XVIIIe À LA FIN DU XXe SIÈCLE 4 5 U n monde que celui des archives. Entre silence et éternité pour le grand public, où s’entassent les papiers – illisibles pour beaucoup – dans la poussière de l’Histoire et dont la lecture, le décryptage, ne sauraient être l’affaire que de quelques initiés. L’exposition qui s’ouvre là est la bienvenue pour nous montrer qu’à l’opposé de cette réputation un rien fantasmée, les archives sont au cœur du récit des siècles comme au cœur de notre quotidien. Certes, l’histoire des cités, des communautés, des institutions, des habitants, de tous ceux qui nous ont précédés s’y croisent dans l’écho des temps passés. Tout est là, transcrit un jour, annoté scrupuleusement, officiellement ou dans l’instant d’une préoccupation : les délibérations de sept siècles de vie municipale ; l’édit courroucé d’un souverain ; le testament enfiévré d’un moribond aux dernières heures de sa vie mais qui calcule encore à qui tout léguer ; le temps qu’il a fait, un jour de juin, sous Louis XV ; l’entrée solennelle d’un prélat ou la fureur des canons d’un monarque guerrier; l’immensité des correspondances échangées avec l’Europe entière par un prince de l’église sous Philippe II d’Espagne ; des comptes par milliers, des journaux durant des décennies ; ou le récit, au jour le jour, de mille et un érudits qui ont laissé ainsi, à la postérité, l’intime de leurs personnes et la respiration d’une ville. PROJETS DE PAPIER 6 pour tenter d’arracher aux contraintes du quotidien ces lendemains qu’on souhaiterait meilleurs. Le Siècle des Lumières avait organisé la ville. Pour la première fois, depuis bien longtemps, on allait aligner pour que l’air circule et que la cité retrouve un peu de cette grandeur perdue à laquelle on rêvait au nom de la royale théorie du Progrès des Arts. Dans Besançon capitale, il fallait appeler les maîtres, faire table rase de la masure à pan de bois, du vieil hôtel gothique et de la ruelle nauséabonde ; et surprendre le bourgeois. Opération réussie pour le moins tant la ville d’aujourd’hui porte encore en elle la marque durable de ces décennies-là. Quelques plans, parfois grandioses, le montrent au public. Aux années incertaines qui marquent la transition des Lumières à l’Empire et au retour des Bourbons, la succession des régimes bouleverse les habitudes et les mentalités d’une société comme déboussolée. Aux contraintes qu’impose un État-Major tout puissant s’ajoutent les coûts exorbitants de l’épopée impériale dans la cité réduite à l’état de chef-lieu de département et plus encore les effets dramatiques – dont on n’a pas vraiment mesuré à ce jour toute l’ampleur – d’un blocus qui achève de ruiner la cité pour longtemps. Il faudra attendre les années plus fastes du Second Empire pour que les grands travaux urbains reprennent vigueur, que l’argent des banquiers dynamise l’action municipale et qu’une école d’architectes entreprenants multiplie Les archives, c’est tout cela sans quoi l’historien ne serait rien ; sans quoi nous ignorerions tout de ces vies passées, de leurs passions, de leurs souffrances, de leur grandeur, de leurs quotidiens jusque dans le menu, tant les mots sur le papier racontent, en des récits qui se croisent sans jamais se défaire, et tissent l’écheveau de tous ces mondes restitués. Le cours des archives n’a jamais cessé. Et dans la modernité de notre temps, les écrits s’y déroulent toujours dans l’infinie variété des formes qu’on sait, remplissant au jour le jour, les pages de l’histoire de tout ce qui nous entoure, de tout ce qui se projette, s’imagine et s’édicte, se dit et se pense : le bien-être de nos concitoyens, les grandes décisions comme les menues réglementations, les testaments toujours, les comptes, officiels cette fois, et par milliers, et les journaux encore ; le temps de chaque jour et l’avenir qu’on vous y prédit ; l’actualité qu’on commente, le monde qui tourne et inquiète trop souvent, le spectacle de la vie, de nos vies, remplissant à leur tour les archives du monde. Nos archives municipales ont pris le parti de nous entraîner au gré des rayonnages, des boîtes anciennes et des liasses d’aujourd’hui, dans l’univers de la ville ; de notre ville ; et dans cette promenade originale des projets urbains où les rêves des bâtisseurs n’ont parfois pas de limite ; fantaisies d’un instant faites pour exister, pour s’enflammer, pour rêver et parfois pour séduire ; où projets ambitieux jetés sur le papier 7 les projets avec enthousiasme. Besançon entre dans la modernité. Mais c’est dans les récits d’une édilité plus récente que les archives municipales vont montrer au public, ici, toute l’ambitieuse rêverie du dessinateur comme tout le pragmatisme appuyé de certains projets. Des idées, des émois, nés d’un instant mais aussi d’un moment où l’urgence impose qu’on propose une solution vite confrontée à la dure réalité des coûts, des contraintes techniques ou des réticences des élus, forment une sorte de catalogue qui bouleverse çà et là quelques vastes pans de la vieille cité et dont on pourrait aussi se réjouir de ne pas les avoir vus réalisés tout en appréciant, intellectuellement l’audace ou l’étrangeté. Et la culture dans ces débats ? la notion de patrimoine, par exemple, telle que nous l’avons érigée en précepte incontournable aujourd’hui et qui n’aura cessé d’évoluer siècle après siècle, malmenant un jour les vestiges anciens, fussent-ils prestigieux jusqu’à l’antique, pour mieux imposer les grands rêves des urbanistes et le goût comme les nécessités d’une époque ; préservant, un autre jour, ces éléments « choisis », jamais au hasard, et dont on estimait qu’ils valaient la peine d’être « conservés » à côté de ce qu’on créé. On verra ainsi un Premier Grand Prix de Rome « moderniser » sans hésiter la façade arrière du palais Granvelle et celle du Musée des Beaux-Arts. Le droit à la création artistique est la règle sans que soit prise en compte cette intégrité du bâti ancien qu’on s’accorde à défendre maintenant ; et avec intelligence. Il arrive aussi que l’actualité cherche à imposer des solutions plus…radicales, en ruinant dix hectares de tissu ancien pour ouvrir un axe important de la rue de la Préfecture à l’avenue Gaulard, en creusant un tunnel pour bus sous la place du uploads/Ingenierie_Lourd/ catalogue-de-l-x27-exposition-quot-besancon-de-papier-quot.pdf

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