Jérémie Lapèze jeremie.lapeze@igpn.fr Cercopes de Guyane Version 1 ~ Décembre 2

Jérémie Lapèze jeremie.lapeze@igpn.fr Cercopes de Guyane Version 1 ~ Décembre 2021 Guide illustré des D’un crachat de cercope Leurs larves s’enveloppent Reflétant le faux monde En kaléidoscope Dans leur yeux de cyclope 4 A propos du guide 4 Qu’est-ce qu’un cercope ? 5 Biologie 6 Morphologie 7 Vocabulaire de base 8 Techniques d’échantillonnage 9 Photos in situ 11 Photos au piège lumineux 13 PLANCHES 16 Genre espèce 16 FICHE-TYPE 17 Aeneolamia flavilatera 18 Aeneolamia varia 19 Baetkia compressa 20 Baetkia maroniensis 21 Baetkia sp.1 22 Catrimania albifascia 23 Catrimania sp.1 24 Deois incompleta 25 Ischnorhina ephippium 26 Ischnorhina hamiltoni 27 Ischnorhina surinamensis 28 Ischnorhina sp.1 29 Ischnorhina sp.2 30 Ischnorhina sp.3 31 Laccogrypota valida 32 Mahanarva noctua 33 Mahanarva phantastica 34 Mahanarva tristis 35 Monecphora longitudinalis 36 Monecphora pallida 37 Monecphora sp.1 38 Neomonecphora apicalis 39 Neomonecphora laurentana 40 Neomonecphora lunulata 41 Neomonecphora obtusa 42 Neomonecphora robusta 43 Neomonecphora sp.1 44 Schistogonia simulans 45 Schistogonia sp.1 46 Maxantonia diversa 47 Maxantonia lineola 48 Maxantonia sp.1 49 Sinopia signata 50 Sphenorhina rubra 51 Zulia pubescens 52 Cercopidae sp.1 53 Cercopidae sp.2 54 Cercopidae sp.3 55 Hemitomaspis sp.1 56 De proches cousins 57 Remerciements 58 Bibliographie 59 Extraction des descriptions originales 63 Extrait d’anciens ouvrages 64 Découvrez aussi... Sommaire Ce sommaire est interactif, les titres renvoient vers les différents chapitres et les noms d’espèces renvoient vers les fiches-espèces. Il en est de même pour les illustrations des planches. A propos du guide Ce guide a été élaboré dans le cadre d’un projet qui vise à mieux connaître et à mieux faire connaître les cercopes de Guyane. Sa réalisation a reçu le soutien de l’INPN (Inventaire National du Patrimoine Naturel), dans le cadre d’un projet de contribution à la connaissance naturaliste. La divulgation et le partage de ce document sont libres et ont pour but de faire connaître le plus largement possible ces insectes. L’introduction de ce guide a en partie été traduite et inspirée par le fantastique ouvrage de Carvalho et Webb : Cercopid Spittle Bugs of the New World (2005), qui représente un énorme travail de synthèse des connais­ sances dans cette famille à l’échelle des Amériques. Les cercopes sont relativement peu étudiés en Guyane : Lallemand et Nast ont fourni quelques descriptions sur des spécimens provenant de Guyane au début du siècle dernier, mais hormis l’article de Paladini et al. (2012) dans lequel 2 espèces sont décrites de Guyane, il n’existe pas d’autres articles récents sur cette famille. Aucun travail de synthèse ou de checklist n’a été publié. Ce guide vise donc à pallier ce manque, il présente 39 espèces, dont une partie n’a pas encore pu être clairement déterminée. Toutes les photos sont de l’auteur et ont été prises en Guyane. Qu’est-ce qu’un cercope ? Les cercopes forment une famille d’insectes piqueurs-suceurs mesurant entre 5 mm et 2 cm (en Guyane). Ils se nourrissent de sève. Ils sont très proches des cicadelles, et s’en différencient principalement par les tibias postérieurs. Chez les cercopes : tibias postérieurs armés d’une à cinq épines robustes, fixes et souvent irrégulières. Chez les cicadelles : tibias postérieurs présentant de longues rangées de petites épines régulières. Ce critère n’est pas toujours bien visible in situ, on peut néanmoins les reconnaitre facilement de part leur thorax robuste, souvent beaucoup plus large que leur tête, ce qui est rarement le cas chez les cicadelles, beaucoup plus sveltes et gracieuses en générale. Il existe aussi plusieurs autres familles très proches, tels que les Aphrophoridae et les Clastopteridae, une page leur est dédiée en fin d’ouvrage. 4 Cercope : tibias postérieurs armés d’une à cinq épines robustes, fixes et souvent irrégulières. Cicadelle : tibias postérieurs présentant de longues rangées de petites épines régulières. Biologie Alimentation Adultes et larves se nourrissent de la sève des plantes. Les larves sécrètent un liquide qui, en le mélangeant à de l’air, crée une écume protectrice, appelée ‘‘crachat’’ . Cela a pour but de les maintenir à l’abri des prédateurs. La plupart des larves vivent donc dans une sphère à très haut taux d’humidité, pour ne pas dire aquatique. Dans les pays voisins, des cercopes du genre Mahanarva vivent dans les retenues d’eau des fleurs d’Heliconia. Il est fort probable que des biologies similaires puissent être observées en Guyane où ces deux genres sont présents. Les cercopes s’observent le plus souvent sur des plantes herbacées, souvent en abondance dans les champs de cannes à sucre ou de cannes fourragères où ils causent dans certains pays des dégâts importants. Certaines larves se développent sur de jeunes racines aériennes. Dans l’ensemble, la biologie des cercopes est peu connue. Reproduction et développement Les cercopes déposent leurs œufs dans le sol, la litière, ou encore à la surface des tiges. Certaines espèces restent dans la litière en se nourrissant sur les racines. Les larves vont rapidement produire le crachat qui les protège. Le temps de développement varie selon les espèces et le climat, allant de 4 à 9 semaines. La durée du stade adulte couvre une période de 1 à 3 semaines. Prédation Les cercopes sont, comme beaucoup d’insectes, les proies potentielles de prédateurs généralistes tels que les asilides, les araignées, les mantes ou les réduves. Les œufs et les larves peuvent également être parasités par des hyménoptères ou des diptères. Toutefois, leurs crachats limitent beaucoup les risques de détection et d’attaque chez les larves, tandis que les couleurs aposématiques des adultes jouent probablement un rôle pour dissuader les prédateurs vertébrés tels que les oiseaux ou les lézards. Dimorphisme sexuel Le dimorphisme sexuel est très peu marqué chez les Cercopidae. Seule une analyse du dernier segment abdo­ minal en vue dorsale peut permettre un sexage des individus. 5 Morphologie Comme tous les insectes, les cercopes ont 6 pattes, et 2 antennes. Ces dernières sont minuscules chez les cercopes et sont à peine visibles à l’œil nu. Leur appareil buccal, comme chez tous les hémiptères, est un rostre. Ils plantent ce dernier dans les végétaux pour en absorber la sève. Ils ont 2 yeux, assez volumineux, et entre ces derniers, 2 ocelles. Ils ont 4 ailes : les ailes antérieures (aussi appelées ailes supérieures) sont relativement rigides, souvent noires marquées de motifs de couleurs vives tel que le rouge, le orange ou le jaune. Les ailes postérieures (aussi appelées ailes inférieures) sont plutôt ternes, plus fragiles et souvent transparentes. Ils s’enfuient en se propul­ sant avec leur pattes arrières avant de déployer leurs ailes. Leur vol est plutôt lent et rectiligne, rappelant celui de certaines punaises. Lorsqu’ils sont au repos, les ailes des cercopes sont disposées à plat au dessus de l’abdomen et les ailes anté­ rieures recouvrent totalement les ailes postérieures. 6 Vocabulaire de base 7 Tête Thorax Scutellum Tarse Tibia Fémur Antennes Yeux Ocelles Aile Marge externe Base Apex Patte 8 Cette technique, aussi appelée la ‘‘chasse à vue’’ , consiste simplement à prospecter les zones propices à l’observation des cercopes, à savoir principalement la végétation. Le fauchage est également une bonne méthode pour détecter les cercopes, cela consiste à donner des coups de filet dans la végétation. Particulièrement efficace dans les zones herbacées de savanes et de bords de routes. Les trois techniques d’échantillonnage principales sont présentées ici. Observation sur le terrain Techniques d’échantillonnage Attraction par une source lumineuse Une autre méthode assez efficace pour observer les cercopes est le piège lumineux. Cela consiste à attirer les insectes sur un drap à l’aide de puissantes lampes. Les cercopes, comme beaucoup d’autres insectes, vont alors se poser sur le drap où il sera aisé de les observer. Piège d’interception (vitre/Malaise) Les pièges d’interception consistent, comme leur nom l’indique, à intercepter les insectes en vol. Il en existe de nombreuses sortes, les deux principalement utilisées sont : - le piège vitre, une plaque transparente sous laquelle est disposée une gouttière de récupération. Les insectes volants vont heurter la vitre et tomber dans la gouttière. -les pièges Malaise sont des toiles en moustiquaire disposées de façon à diriger les insectes vers des pots de collecte. Ci-dessous à gauche, piège malaise de 6 mètres. A droite, piège malaise de type SLAM autoportant. 9 Photos in situ Zulia pubescens Zulia pubescens Sphenorhina rubra Sphenorhina rubra Baetkia maroniensis Baetkia compressa Sinnamary - Janvier 2020 Montagne de Kaw - Mars 2019 Saül - Août 2021 Saül - Septembre 2020 Kourou - Juillet 2020 Saül - Septembre 2020 10 Monecphora longitudinalis Ischnorhina sp. Cercopidae sp. Maxantonia lineola Mahanarva tristis sur canne fouragère Mahanarva tristis Saül - Août 2021 Saül - Juillet 2019 Route de Petit Saut - Octobre 2020 Route de Petit Saut - Octobre 2020 La Trinité - Novembre 2018 Route de Petit Saut - Février 2021 11 Photos au piège lumineux Zulia pubescens Laccogrypota valida Maxantonia sp.1 Aeneolamia flavilatera Catrimania albifascia Schistogonia simulans Monecphora longitudinalis Maxantonia lineola 12 Sinopia signata en grande abondance au piège lumineux Le Sourou - Août 2021 PLANCHES Baetkia compressa Baetkia maroniensis Laccogrypota valida Catrimania albifascia Aeneolamia flavilatera Deois incompleta Cercopidae sp.1 Cercopidae sp.2 Mahanarva tristis (3 formes principales) Sphenorhina rubra Zulia pubescens Ischnorhina sp.1 Maxantonia lineola Maxantonia uploads/Ingenierie_Lourd/ cercopes-de-guyane.pdf

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