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MODERNE MODERNE A N N U E L O U V R A G E S D ’ A R T 2 0 0 6 DIRECTEUR DE LA PUBLICATION: Anne Bernard-Gély • DIRECTEUR DE LA RÉDACTION: Roland Dallemagne • CONSEILLERS TECHNIQUES: Stéphane Delaître, Patrick Guiraud, Serge Horvath, François L’Huillier • CONCEPTION, RÉDACTION ET RÉALISATION :L’AGENCE PARUTION 41,rue Greneta – 75002 Paris • RÉDACTEUR EN CHEF:Norbert Laurent • RÉDACTRICE EN CHEF ADJOINTE: Maryse Mondain • SECRÉTAIRE DE RÉDACTION :Philippe François • MAQUETTISTE:Sylvie Conchon • DESSINS TECHNIQUES ET PLANS:Fabrice Mathé • Pour tout renseignement concernant la rédac- tion,tél.:0153007413 • La revue Construction moderne est consultable sur www.infociments.fr • Pour les abonnements: fax au 01 55 23 01 10 ou un e-mail à centrinfo@cimbeton.net • éditorial L’art de construire procède en particulier de la bonne utilisation des matériaux.Mais il ne peut y avoir de bon usage s’il n’y a pas une bonne connaissance des matériaux. Celle du béton devrait nous être acquise puisque nous l’utilisons depuis plus de 2 000 ans.C’est de plus en plus vrai,mais ce matériau ne cesse d’évoluer. Aujourd’hui,le béton fait l’objet de nombreuses recherches et innovations donnant lieu à des créations dont l’usage est très varié.Ainsi réalise-t-on des bétons légers,lourds, à hautes performances,fibrés,autoplaçants,résistants au gel… Plutôt caché à l’origine du fait de sa rusticité,le béton a fini par être exposé.Il a ainsi acquis,au fil du temps,ses lettres de noblesse au point qu’il peut être aussi mis en scène sous forme de mobilier et d’objets de décoration.Le béton vient de la nature et retourne à la nature,il fait partie de notre environnement.Considérons-le avec respect et apprenons à bien l’utiliser.Il n’a pas fini de nous surprendre. JEAN-MARC TANIS, président de l’AFGC, Association française de génie civil 7, place de la Défense • 92974 Paris-la-Défense Cedex Tél. : 01 55 23 01 00 • Fax : 01 55 23 01 10 • E-mail : centrinfo@cimbeton.net • • internet : www.infociments.fr • >>Couverture Viaduc de Bras-Boucan-Canot à La Réunion. Photo: Régis Bouchu/Actophoto. Sommaire ●Numéro annuel ouvrages d’art ●édition 2006 >> PAGE01> Rouen (76) Un pont levant pour la cité rouennaise >> PAGE23 > LGV Perpignan-Figueras Vers les Pyrénées à grande vitesse >> PAGE06 > La Colagne (48) Le béton à l’épreuve du froid >> PAGE28 > Tanger (Maroc) Une digue s’élance entre mer et océan >> PAGE30 > Rueil-Versailles (78) Un tube double étage >> PAGE08 > La Réunion La route des défis >> PAGE34 > Têtes de tunnel ou entrées des artistes >> PAGE15 > Éléments préfabriqués en béton pour le génie civil réalisation Rouen (76) – 6e pont sur la Seine Un pont levant pour la cité rouennaise >>> Le principe d’un sixième franchissement de la Seine à Rouen a été adopté de longue date. L’ouvrage, qui voit aujourd’hui le jour dans les quartiers ouest de Rouen, se dessine sous la forme d’un pont levant de 120 m de portée et 55 m de tirant d’air. Alliant une architecture légère et élégante à une technicité exceptionnelle, il réussit brillamment son intégration dans le paysage rouennais. Ce pont levant, le plus grand de France, a d’ailleurs été récompensé par une mention spéciale au Grand Prix de l’Ingénierie 2006. C O N S T R U C T I O N M O D E R N E / A N N U E L O U V R A G E S D ’ A R T 2 0 0 6 • 1 1 2 L e sixième pont sur la Seine n’a pas pour unique vocation de faciliter les déplacements dans l’agglomération rouennaise. Il est aussi le symbole d’un nouveau rapport entre la ville et son port. Le trafic entre les deux rives avoisine les 100000 véhicules par jour.Aujourd’hui, faute de liaison directe, les véhicules empruntent des voies situées au cœur de la ville, privant celles-ci de leur véritable fonction urbaine. La mise en place de cette liaison facilitera la traversée par l’ouest et permettra le raccordement de l’autoroute A13 au sud avec l’autoroute A150 au nord vers Dieppe et Le Havre, tout en aidant au développement des quartiers ouest de Rouen. Trois possibilités, trois solutions envisagées L’ensemble des solutions possibles a été envisagé: tunnel, pont fixe à gabarit maritime, pont levant. Le pont levant a été retenu, afin de conserver le gabarit maritime tout en préservant l’environne- ment. Suite à un concours de maîtrise d’œuvre,s’est imposée la proposition du groupement de concepteurs Arcadis, Michel Virlogeux (concepteur du pont de Normandie),Aymeric Zublena (architecte du Stade de France),Eurodim et Serf. L’ouvrage revêt un caractère exception- nel par ses dimensions et ses caractéris- tiques techniques.Il culminera en effet à 86 m au-dessus des quais de la Seine et libèrera un gabarit maritime de 55 m et un gabarit fluvial de 7 m de hauteur sur une portée biaise de 100 m.La longueur totale de l’ouvrage, viaducs d’accès compris, est de 670m. Le pont est équipé d’une travée centrale constituée de deux travées indépendantes, qui se soulèvent horizontalement au-dessus du niveau de la Seine pour permettre l’accès au cœur de la ville des bateaux de grande taille, des navires de la Marine nationale et des grands voiliers de l’Armada. Cette solution présente l’avantage de préserver les activités flu- viales et portuaires. Mais le problème majeur était l’impact des tours de levage sur le site de la ville de Rouen. Les concepteurs, attentifs à l’empreinte de l’ouvrage dans le paysage, ont donc cherché à réduire autant que possible le volume du système de tours. Une réalisation complexe La construction de l’ouvrage a été confiée au groupement Quille-Eiffage- Eiffel-Buyck en 2004, avec une livraison fixée à décembre 2006. Ce pont est une réalisation exemplaire, complexe de par ses particularités techniques et ses contraintes architecturales. Les travaux comprennent la réalisation des deux tours de levage implantées dans la Seine, reposant chacune sur un socle de section elliptique de 35 x 20 m fondé sur 18 pieux de 1,8m de diamètre qui reprennent une charge de 15000t. Chaque tour est constituée de deux fûts oblongs en béton de 70m de haut, cou- ronnés chacun par une charpente métal- lique en “papillon”. Quatre gabions de 20 m de diamètre et de 16 m de hauteur remplis de tout-venant protégeront les piles en cas de choc avec un bateau. Deux tabliers à travées levantes métal- liques (poutres caissons de 120x17m) en dalle orthotrope, suspendus à un ensemble de câbles et de poulies situé au sommet des pylônes en béton, com- plètent l’ensemble. La construction des socles fut l’opération la plus sophistiquée. Ces socles, qui abri- teront à terme les mécanismes de levage, ont été mis en œuvre par dévérinage, tout comme les gabions. La technique consiste à construire chaque réalisation Rouen (76) – 6e pont sur la Seine 2 • C O N S T R U C T I O N M O D E R N E / A N N U E L O U V R A G E S D ’ A R T 2 0 0 6 >>> Les fondations du gabion amont. La construction des socles, destinés à abriter les mécanismes de levage, fut l’opération la plus complexe. Dix-huit pieux bétonnés au fond de la Seine assurent les fondations. Les gabions de 20m de diamètre et 16 m de hauteur protègeront l’ouvrage en cas de choc avec un bateau. La qualité architecturale de cet ouvrage exigeait une qualité et une régularité maximales pour les parements en béton de teinte gris clair. 4 3 2 1 • Portée entre appareils d’appui : 117 m • Pylônes de 66,30 m de hauteur de forme elliptique • Papillons de 16,10 m de hauteur pour un poids de 525 t • Fondations des socles : 36 pieux de diamètre 1 800 • Béton : 21 000 m3 • Armatures : 3 000 t • Aciers pour travées levantes :2 230 t • Aciers pour papillons :365 t • Gabarit fluvial :7 x 70 m • Gabarit maritime :55 x 86 m chiffes clés structure, les deux socles et les quatre gabions,au sommet des pieux préalable- ment forés, au-dessus de l’eau, par assemblage d’éléments préfabriqués en béton. Puis on descend la structure pré- assemblée au moyen d’un système de dévérinage synchronisé.Il a d’abord fallu forer 18 pieux de 1,80 m de diamètre et de 20 m de profondeur, pour les béton- ner ensuite dans le fond de la Seine. Le socle ovale de 35x20m a alors été construit au-dessus de l’eau,sur ces fon- dations. Puis il a été descendu au fond du fleuve en glissant le long des tubes. Les deux piles fixes, sur lesquelles repo- seront les travées levantes, ont été construites sur le dessus du socle. La difficile étape de la construction des pylônes Intervient ensuite la construction des pylônes à l’aide de coffrages grimpants. En août 2006, les papillons métalliques, amenés par voie maritime et fluviale, ont été posés. Les pylônes soutiendront le tablier du pont en phase de levage. L’ouvrage en phase de service repose sur des piles posées sur le socle. Les pylônes uploads/Ingenierie_Lourd/ cm-oa-2006.pdf
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- Publié le Sep 27, 2021
- Catégorie Heavy Engineering/...
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