1 ÉQUIPEMENTS Dominique Gauzin-Müller EN PROVENCE-ALPES-CÔTE D’AZUR 15 exemples

1 ÉQUIPEMENTS Dominique Gauzin-Müller EN PROVENCE-ALPES-CÔTE D’AZUR 15 exemples inspirants Sommaire De la construction durable à la construction frugale p. 1 ÉQUIPEMENTS Centre pédagogique Le Naturoptère à Sérignan-du-Comtat p. 2 Espace multiculturel La Boiserie à Mazan p. 4 École maternelle Jean-Carrière à Nîmes p. 6 Gymnase du lycée agricole Carmejane, Le Chaffaut p. 8 Salle des sports de Saint-Marc-Jaumegarde p. 9 TERTIAIRE Mairie de Viens p. 10 Ferme de Beaurecueil p. 12 Siège de la communauté de communes de la vallée des Baux-Alpilles à Saint-Rémy-de-Provence p. 14 Bureaux des services techniques de Saint-Martin-de-Crau p. 15 Syndicat mixte du bassin des Sorgues à Entraigues-sur-la-Sorgue p. 16 Atelier Bois de Provence à Barrême p. 17 HABITAT Les Colibres, habitat participatif à Forcalquier p. 18 Habitat alternatif social Les Prytanes II à Luynes p. 20 Résidence Les Passantes à Mouans-Sartoux p. 22 Coco Velten, résidence hôtelière, bureaux et équipements publics à Marseille p. 24 EN PROVENCE-ALPES-CÔTE D’AZUR 15 exemples inspirants Ce document est le résultat d’un groupe de travail mené pendant l’an- née 2019 par EnvirobatBDM, sous la direction de Lionel Mallet, pour répondre au programme d’actions subventionné par l’accord-cadre de la Région Sud-Provence-Alpes-Côte d’Azur, l’ADEME et la DREAL. Merci à tous les participants du groupe de travail pour leur temps bénévole- ment consacré à cette réflexion et à la sélection des exemples : Adrien Auvray (EODD Ingénierie Conseils), Matthieu Bordreuil (Apache Architectes), Pascal Bron (ingénieur), Sylvie Détot (architecte), Arnaud Fournaise (maître d’œuvre), Céline Imogai (architecte), Hamza Kerar (CAUE 84), Françoise Le Put (Aix- Marseille Université), Yvain Maunier (Énergie R), Frédéric Nicolas (Apache Architectes), Quentin Shearn (IBC Provence), Floris Van Lidth (Vue sur Vert) et Blaise Vergneaux (DREAL). Création Graphique : Les Poulets Bicyclettes Impression : CCI à Marseille - Mars 2020 Photo de couverture : © Fabrice Perrin 1 De la construction durable à la construction frugale La construction durable répond aux enjeux de la transi- tion écologique en prenant en compte l’empreinte envi- ronnementale, l’économie du projet et surtout les qualités d’usage et les aspects humains. Cet ouvrage veut montrer aux équipes de maîtrise d’ouvrage et de maîtrise d’œuvre comment elles peuvent aller encore plus loin en réalisant des bâtiments frugaux avec un impact léger pour la planète et positif pour leurs usagers et le territoire qui les accueille. La construction durable se démarque des règlementations thermiques qui se sont succédées depuis 1970, et élargit le spectre du confort des usagers en englobant l’hygrother- mique, l’olfactif, le visuel, le sonore, etc. Sur le plan envi- ronnemental, elle ne se résume pas à la prise en compte des besoins énergétiques et au choix de sources d’éner- gie moins nocives pour la planète. Elle intègre aussi les impacts de la construction sur son environnement plus ou moins proche : le site avec sa faune et sa flore, sa biodiver- sité et ses ressources en eau, ainsi que l’écosystème qui en dépend. C’est l’ADN de l’association EnvirobatBDM. Il est mis en avant, de manière holistique, à travers les 7 thé- matiques de sa démarche d’accompagnement de projets : territoire et site, matériaux, énergie, eau, confort et santé, social et économie, gestion de projet. Adaptée au territoire qu’elle couvre, cette approche prend en considération la diversité des lieux d’implantation, tant au niveau clima- tique qu’au niveau urbanistique, ce qui permet de proposer des actions pertinentes dans chaque contexte. La démarche Bâtiments durables méditerranéens (BDM) s’inscrit dans la logique du Mouvement pour une frugalité heureuse et créative dans l’architecture et l’aménagement des territoires, que j’ai lancé en janvier 2018 avec Philippe Madec et Alain Bornarel. Notre manifeste, qui a recueilli en deux ans plus de 8 700 signatures, appelle à la sobriété à tous les niveaux autour de trois thèmes : • La sobriété des usages, qui concerne l’économie des surfaces construites et la réflexion sur la flexibilité et la réversibilité des locaux, sans oublier la robustesse des équipements, qui facilite l’exploitation et l’entretien tout en garantissant la faible consommation prévue lors de la conception. • La sobriété des besoins en énergie grâce à une concep- tion bioclimatique, au choix de solutions architecturales passives (mur trombe, tour à vent, etc.) et à la recherche de l’efficacité de l’enveloppe. • La sobriété de la construction, qui permet de réduire l’énergie grise d’un bâtiment en privilégiant les matériaux biosourcés et géosourcés, les techniques artisanales et les entreprises locales, afin de limiter l’impact de l’approvi- sionnement et des déplacements des entreprises, tout en tenant compte de la déconstruction en fin de vie. La construction frugale ne répond pas à une définition unique. Elle doit être contextualisée. C’est le résultat d’une démarche globale dans laquelle l’occupant a une place prépondérante : son implication dans le processus de construction, dès l’amont du projet, permet de questionner les usages dans un but de mutualisation, et va fortement influencer les besoins. Tout projet frugal commence par la volonté marquée de la maîtrise d’ouvrage et se concré- tise grâce à une recherche concertée, par tous les acteurs du projet, de solutions sobres dans tous les domaines. La démarche d’accompagnement BDM est un bon outil pour suivre cette approche globale : elle fournit un cadre structu- rant qui englobe bien l’ensemble des thématiques. La construction frugale est illustrée ici par 15 bâtiments inspirants. Nous espérons qu’ils vous donneront l’envie de vous engager dans cette voie et la volonté nécessaire pour mener à bien des projets sobres et créatifs. Dominique Gauzin-Müller Critique d’architecture © Jérôme Ricolleau 2 ÉQUIPEMENTS Centre pédagogique Le Naturoptère Sérignan-du-Comtat, Vaucluse Le Naturoptère valorise les travaux menés par Jean-Henri Fabre jusqu’à sa mort en 1915. Jouxtant le jardin de l’Har- mas, laboratoire du célèbre naturaliste, il tisse des chemins piétonniers vers le cœur du village et les sentiers botaniques alentour. Les salles d’exposition et de conférence de ce manifeste de l’écoconception complètent le parcours péda- gogique extérieur. La structure principale est en douglas, avec une isolation en fibre de bois en façade et en toiture, et du liège sous le dallage. À l’intérieur, un mur en chaux- chanvre sépare l’espace muséographique et les salles péda- gogiques. Il apporte l’inertie nécessaire au confort d’été avec l’appui de la dalle en béton et de quelques parois en brique monomur enduites à la chaux. Une dalle de pierre trouvée sur le site sert de support aux lave-mains. Le chauffage est assuré par une chaudière à plaquettes forestières, la ventilation par une VMC simple flux. En période de fortes chaleurs, la ventilation naturelle nocturne est mise en route à la main par les utilisateurs. Les ouvrants spécifiques qui lui sont affectés, en façades nord et sud, sont protégés des intrusions par des volets persiennés. L’important débord de toiture au sud et la contrepente au nord assurent la protection solaire. Au-delà de ces choix constructifs et techniques frugaux, la qualité principale du bâtiment est dans son rapport à la nature. La végétation luxuriante part à l’assaut des façades et de la toiture, transformant le Naturoptère en terreau pour la biodiversité. La mare devant la façade sud apporte à l’écosystème une composante humide tout en assainis- sant les eaux grises. Sur le toit, un cheminement ombragé par une pergola permet d’admirer un foisonnement de plantes succulentes, adaptées aux sécheresses. En été, le bâtiment baigne dans un cocon de fraîcheur : les arbres les plus hauts forment un bouclier solaire et toutes les plantes participent au rafraîchissement par évapotranspiration. Un atout majeur pour le confort dans une région qui souffre de plus en plus souvent de la canicule. FRAÎCHEUR VÉGÉTALE MATÉRIAUX BIOSOURCÉS OU DE RÉCUPÉRATION VENTILATION NATURELLE PROGRAMME Centre pédagogique dédié à l’environnement avec parcours extérieur MAÎTRISE D’OUVRAGE Commune de Sérignan-du-Comtat MAÎTRISE D’ŒUVRE Arch’Eco / Dominique Farhi (architecte mandataire), Yves Perret (architecte), Robert Celaire (thermique), Gaujard Technologie Scop (structure) LIVRAISON 2009 SURFACE 1 100 m2 sdp COÛT DES TRAVAUX HORS VRD 1,92 M¤ HT, 1 750 ¤ HT/m2 © Yves Perret © Dominique Farhi-Yves Perret 3 ÉQUIPEMENTS Professionnels, partenaires ou visiteurs, toutes les personnes qui viennent dans le Naturoptère nous envient notre cadre de travail. La cohérence de l’architecture renforce le message de l’établissement, surtout à l’heure où le réchauffement climatique est de plus en plus sensible. Plusieurs puits de carbone sont mis en valeur : structure en douglas, mur en béton de chanvre, toiture végétalisée. Le bâtiment tient aussi largement ses promesses en termes d’économies d’énergie : nous ne consommons que 15 tonnes de bois par an, soit moins de la moitié de ce qui était prévu par les calculs thermiques. Par ailleurs, la luminosité naturelle nous permet de travailler sans éclairage artificiel une bonne partie de la journée. Mais nous sommes obligés d’imaginer des méthodes de communication innovantes pour expliquer à nos visiteurs que la fraîcheur estivale ressentie dans le bâtiment ne doit rien à une climatisation : la « ventilation naturelle » n’évoque en effet rien de concret pour eux… pour l’instant ! La structure cohabite très bien avec la biodiversité. Hôtels à insectes, nichoirs à oiseaux ou chauves-souris et supports pour plantes grimpantes complètent une appropriation spontanée : des chauves-souris ont élu domicile dans une jonction uploads/Ingenierie_Lourd/ construire-frugal 1 .pdf

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