Dissertation Approche croisée de l'architecture 2 : philosophie et esthétique A
Dissertation Approche croisée de l'architecture 2 : philosophie et esthétique Adolf Loos, architecte appartenant aux mouvements d’avant-garde de la première moitié du XXe siècle, écrit un texte en 1910 sur lequel nous allons nous intéresser dans cette dissertation. Plus particulièrement sur un extrait de ce texte bien précis dans lequel il fait une comparaison selon différents critères entre l’art et l’architecture. L’approche adoptée par celui-ci et les critères utilisés sont intéressant et permettent selon moi une bonne comparaison entre les deux pratiques. Son avis et ses réflexions semble néanmoins très radicales et arrêtés. Cette dissertation va se pencher sur cette vision des choses et la nuancer dans une certaine mesure. Dans un premier temps en analysant chaque point de comparaison et puis en prenant une approche quelque peu différente. Tout d’abord, l’auteur commence par affirmer que la maison doit plaire à tout le monde mais est- ce vraiment le cas ? On pourrait plutôt dire que la maison ne doit pas plaire à personne si on veut que celle-ci soit utilisée par des usagers et non reniée, car sa vocation première est bien d’être utilisée, de servir d’habitat a l’homme. Il est d’ailleurs extrêmement difficile voire impossible de plaire à tout le monde sans exception car cela voudrait dire qu’elle devrait appartenir exclusivement au beau objectif mais celui-ci est au-delà de la nature, échappe au divers variable et au devenir, est impersonnel et anonyme et touche à l’immortalité. La maison qui évolue et se dégrade avec le temps, qui, dans la plupart des cas, a été imaginé par un architecte, construit par des ouvriers et à la demande d’un client, chacun ayant une vision différentes des choses peut-elle vraiment être objectivement et universellement belle ? On pourrait même nuancer le fait qu’elle doivent au moins plaire à l’usager ou au client si l’on prend l’exemple de la maison farnsworth imaginée par le célèbre architecte Mies van der Rohe. En effet la femme ayant commandé la maison n’a pas été satisfaite du résultat et est aller jusqu’à ouvrir un procès contre l’architecte. On ne peut donc pas affirmer avec tant de conviction que la maison doit plaire à tout le monde. Adolf Loos déclare ensuite que la maison n’est pas une affaire privée contrairement a l’œuvre d’art. Ici la nuance se fait plutôt du côté de l’œuvre d’art. En effet, bien que la maison, qui dans toutes les étapes de son existence implique un certain nombre de personne : le/les architectes, ingénieurs, experts, maitre d’ouvrage, ouvriers et autres durant la conception et construction, les différents usagers au cours de sa vie, etc. l’œuvre d’art, elle, n’est pas selon moi tout a fait privée. L’artiste en est le seul concepteur mais dans la plupart des cas, elle vit et continue de vivre a travers le regard, l’admiration ou le rejet des différents observateurs. Si l’on passe directement au quatrième point, le troisième semblant assez correcte, il avance que l’architecte, contrairement a l’artiste, est responsable envers tout le monde. Posons-nous la question. Il est très probablement responsable envers l’usager et/ou client, mais est-il responsable envers l’entièreté de la population ? On pourrait s’en interroger en regardant une maison construite dans un endroit reculé, n’exerçant pas de rapport avec autrui, ou même une maison n’exerçant pas de rapport direct avec le reste de la ville, au centre d’une parcelle renfermée. C’est le cas de la villa savoye et d’autre architectures modernes qui veulent être en rupture avec le reste du monde et de la ville en se détachant expressément de sa structure et de sa géométrie, ne construisant pas l’espace publique contrairement aux architecture prémoderne. La nuance est ici plus subtile mais néanmoins existante. L’auteur souligne par la suite que la maison ne sert qu’à la commodité. Cependant comme le célèbre trinôme analytique de Vitruve revu par Alberti le dit, l’architecture est un habile équilibre entre la nécessité, la commodité et la beauté. L’une ne peut pas exister sans l’autre. L’architecture ne peut donc pas être uniquement commodité, elle est constituée de différents aspects ayant chacun leurs importance plus ou moins forte. Loos affirme pour son avant dernier point que la maison est conservatrice et que l’œuvre d’art est révolutionnaire. Toutefois, on a observé de nombreuses cassures dans la vision et la conception de l’architecture au fil du temps. On le voit par exemple avec le début du mouvement moderne dont la volonté première est de faire une rupture avec le passé, on ne plus faire attention au statut social, d’arrêter d’admirer le passer mais de se tourne vers l’avenir, la fonction vient se mettre en premier plan, etc. On peut même dire que chaque architecte apporte une surprise en concevant chaque maison différemment, ce n’est pas monotone. L’architecture n’est donc pas constamment conservatrice. De plus, si l’on s’intéresse à l’art, celui-ci peut lui aussi être considérer comme conservateur. Prenons l’exemple de l’art du moyen âge, ou le divins devait se retrouver dans chaque peinture, que des règles bien définies et incassable devait être suivies sous peine punition parfois très sévère. L’art n’a donc pas non plus toujours appartenu à une des deux catégories. Enfin, Il termine par dire que l’œuvre d’art pense à l’avenir là ou la maison pense au présent. Là encore, dans certain cas l’architecture peu s’intéresser quelque peu au futur, même si c’est un futur plus proche. On trouve des immeubles de bureau imaginée expressément avec des cloisons modulables et agençable au choix pour permettre à toute la série de locataires qui viendront s’y installer dans le futur de créer les espace qu’il souhaitent sans réouvrir le chantier ou autre. On peut aussi contredire cette affirmation en disant que l’art ne pense pas toujours à l’avenir. Cela est vrai pour les avant-gardes mais on a observé des époques/mouvement qui souhaitent revenir à un passé glorieux. L’exemple venant rapidement en tête étant la renaissance qui s’inspire directement de l’art grec et romain de l’antiquité. Encore une fois la vision de l’auteur peut être nuancée. Une différente approche pourrait également être prise. La beauté de l’art a souvent été définie comme une imitation, une représentation de ce qu’il se trouve au-delà du regard ou même une poursuite de l’œuvre de la nature. Or, dans certain cas et dans une certaine mesure, l’architecture peut correspondre à ces vision. Prenons l’exemple d’architectures utilisant des formes pures, issues de la nature, ainsi que l’harmonie qu’elles apportent comme le cercle ou la sphère. En effet, comme le disais Alberti « Il est évident, à regarder tout ce qui est façonné, produit ou créé sous son influence, que la Nature apprécie en premier le cercle. Est-il nécessaire que je mentionne la terre, les étoiles, les animaux, etc. ? ». On peut par exemple retrouver ceci dans l’architecture vue au cours : le cénotaphe de Etienne Louis Boullée. On pourrait même y penser en voyant l’architecture organique d’architectes comme Frank Lloyd Wright n’utilisant elle pas le cercle mais cherchant tout de même à représenter ou avoir un lien avec la nature. Ou encore dans le binôme fondateur de l’architecture avec le modèle idéal étant le corps humain, lui aussi élément de la nature. L’architecture en général, pourrait donc ici être vu comme un art qui s’essaye à représenter, imager ou continuer l’œuvre de la nature. En conclusion, L’architecture ne peut, selon moi, pas être décrite de manière aussi radicale de le fait Adolf Loos. Elle aurait plutôt une place très particulière et intéressante entre ce qui relève de l’art et ce qui ne peux pas être décris comme une œuvre d’art, elle jouerais le rôle de pont, de transition entre ces deux milieu. Ce « pont » n’étant pas une transition ponctuelle, brute mais plutôt linéaire et progressive sur laquelle se trouverai les différents aspects de l’architecture elle-même. On retrouverait donc la maison plus proche du non artistique que ne le serait le monument ou tombeau mais les deux ferait partie de cette même transition. uploads/Ingenierie_Lourd/ de-cock-cesar-dissertation-210105.pdf
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- Publié le Jan 25, 2021
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