I 1 DOSSIER PÉDAGOGIQUE MUCEM.ORG L’ ARCHITECTURE DU MUCEM LE BÂTIMENT DU I 3 2

I 1 DOSSIER PÉDAGOGIQUE MUCEM.ORG L’ ARCHITECTURE DU MUCEM LE BÂTIMENT DU I 3 2 I INTRODUCTION 03 L’HISTOIRE DU SITE 04 L’ORIGINE DU PROJET 08 L’ORGANISATION SPATIALE 12 LE MUCEM EN CHANTIER 16 LE DÉFI TECHNIQUE 18 L’ESTHÉTIQUE 22 LIENS AVEC LES PROGRAMMES SCOLAIRES 24 RESSOURCES, RÉFÉRENCES 25 ET BIBLIOGRAPHIE INFORMATIONS PRATIQUES 26 ET VISITES SCOLAIRES INTRODUCTION Le Musée des civilisations de l’Europe et de la Méditerranée se répartit sur trois sites : le môle J4, le fort Saint-Jean et le quartier de la Belle de Mai avec le Centre de conservation et de ressources. Ce dossier pédagogique propose de découvrir l’architecture du bâtiment du môle J4 à travers les différentes composantes du projet architectural : le site, l’intention de l’architecte, l’organisation des espaces, ainsi que les qualités esthétiques et techniques de l’édifice. Un dossier pédagogique sur l’histoire du fort Saint-Jean est par ailleurs disponible. 1995 2000 2002 2004 2008 novembre 2009 août 2012 30 mai 2013 LIVRAISON DU BÂTIMENT J4 LIVRAISON DU CCR (CENTRE DE CONSERVATION ET DE RESSOURCES) DÉMARRAGE DES TRAVAUX DU BÂTIMENT MÔLE J4 DÉLIVRANCE DU PERMIS DE CONSTRUIRE DÉSIGNATION DES MAÎTRES D’ŒUVRES LANCEMENT DU CONCOURS ARCHITECTURAL DÉCISION MINISTÉRIELLE LANCEMENT DE L ’OPÉRATION MUCEM DÉCRET DE CRÉATION DE L ’ÉTABLISSEMENT PUBLIC D’AMÉNAGEMENT EUROMÉDITERRANÉE CHRONOLOGIE DE L’ÉVOLUTION DU MÔLE J4 5 juin 2013 OUVERTURE DU MUCEM AU PUBLIC PENDANT MARSEILLE PROVENCE, CAPITALE EUROPÉENNE DE LA CULTURE I 5 4 I L’HISTOIRE DU SITE 1. Une zone d’aménagement concerté (ZAC) est une zone dans laquelle une collectivité publique ou un établissement public décide d’intervenir pour réaliser l’aménagement ou l’équipement de terrains, en vue de les céder ultérieurement à des utilisateurs publics ou privés. L’esplanade de l’ancien môle J4 est l’emplacement choisi pour la construction du Mucem. Ce site porte une charge symbolique forte. Il s’agit d’un lieu historique d’échanges entre l’Europe et la Méditerranée, situé aujourd’hui à la croisée d’enjeux urbains, patrimoniaux et paysagers. Nous proposons à travers ce chapitre de revenir sur les grandes étapes d’aménagements urbains, du XIXe siècle à nos jours, pour comprendre la pertinence du choix de son implantation. LA CRÉATION DU PORT MODERNE Le XIXe siècle est une période de transformation décisive dans l’histoire urbaine et économique de Marseille. Au début de ce siècle, l’apparition de navires à vapeur ainsi que l’augmentation du trafic maritime rend la capacité d’accueil du Vieux- Port de Marseille insuffisante. La décision est prise d’entreprendre la construction d’un port marchand au nord de la ville, du côté de la Joliette, seul endroit où l’eau est assez profonde pour accueillir les imposants bateaux. Cet immense chantier débute en 1844 par la création du bassin de la Joliette, construit sur la mer et relié au Vieux-Port par le creusement d’un chenal entre le fort Saint-Jean et l’église Saint-Laurent. Le bassin de la Joliette, lieu de transit de toutes les vagues de migration méditerranéenne que connaîtra Marseille, est restructuré à partir de 1929 par la création de quatre môles. Ils sont construits sur des remblais et portent les noms de J1, J2, J3 et J4, l’initiale faisant référence à la Joliette. Le J4 est le plus proche du fort Saint-Jean. L’implantation du bâtiment J4 du Mucem sur cet ancien môle portuaire correspond à une volonté de revalorisation de l’histoire et de la mémoire des populations méditerranéennes qui ont traversé et façonné ce lieu. Depuis les années 1980, la ville rencontre des difficultés à développer son port du fait de contraintes d’accessibilité importantes (deux autoroutes urbaines en plein cœur de ville). Par ailleurs, la mutation de l’activité portuaire dorénavant orientée sur le trafic de passagers et non plus de marchandises rend obsolètes les hangars et autres infrastructures du port. Cela transforme la Joliette, quartier « arrière portuaire » en quartier de friches industrielles se paupérisant peu à peu. LE PROJET URBAIN EUROMÉDITERRANÉE Pour faire face au déclin économique de la ville, l’État et les collectivités locales ont créé en 1995 l’Établissement Public d’Aménagement Euroméditerranée, chargé de mener une opération de renouvellement urbain, l’une des plus importantes d’Europe sur le secteur nord de la ville. L’objectif de cette opération est de relancer l’attractivité économique de Marseille à l’échelle européenne. Les aménagements engagés concernent l’amélioration de la qualité de vie (résorption de l’habitat insalubre, rénovation des logements, création d’espaces publics, d’équipements, de services de proximité…), l’amélioration du réseau de transport en commun, la refonte du réseau de desserte routière et le développement de l’emploi. L’un des enjeux majeurs du projet Euroméditerranée est de parvenir à créer, par ses aménagements, une mixité entre les usages de la ville et ceux du port, permettant un développement conjoint des deux entités. La première phase du projet Euromediterranée (360 hectares) est découpée en cinq secteurs, dont la ZAC1 Cité de la Méditerranée, s’étirant sur une frange de 3,6 km de littoral entre le Vieux-Port et Arenc. La Cité de la Méditerranée représente la vitrine du projet Euromediterranée, tant par l’intérêt patrimonial du site que par son ambition en termes de rayonnement international et culturel. À travers ce secteur, c’est le renouveau de l’image de la ville qui est en jeu, notamment par la composition d’une nouvelle façade maritime. L’objectif est de convertir cette zone en un nouveau centre économique et de redynamiser le centre- ville et le port en créant des connexions entre eux. Sur ce périmètre se concentrent donc la plupart des équipements culturels d’Euromediterranée : le Mucem, mais aussi la Villa Méditerrannée, le Silo et sa salle de spectacle, le Fonds Régional d’Art Contemporain, le projet Euromed Center et son multiplexe de cinéma, la Fondation Regards de Provence... C’est dans le cadre de ces orientations urbaines que le projet du Mucem prend place sur l’esplanade du J4. Sous l’impulsion de la révolution industrielle, l’extension portuaire se poursuit par la création d’autres bassins, permettant l’accostage des navires toujours plus nombreux, puis par l’édification d’infrastructures telles que le bâtiment des docks ou le percement de la rue Impériale (actuelle rue de la République). Ces aménagements vont faire de Marseille le port français le plus important, à la veille de la Première Guerre mondiale. La façade maritime nord de la ville est profondément modifiée, passant d’un paysage rural du XVIIIe siècle à un paysage industriel du XIXe siècle. Le port moderne de Marseille devient une plaque tournante de main-d’œuvre, de matières premières et de marchandises. Le vieux port et le bassin de la Grande Joliette 1995, Photo Ph.Guignard/air-images.net I 7 6 I PROPOSITIONS PÉDAGOGIQUES : LECTURE ET FABRIQUE DE PAYSAGE L’objectif de la lecture de paysage est d’amener les élèves à prendre conscience du caractère évolutif de celui-ci : les paysages sont les témoins d’une époque. L’aménagement de l’espace et en particulier de l’espace urbain fournit des repères historiques et géographiques. La lecture de paysage peut débuter par le repérage des principaux plans (1er plan, 2e plan et arrière-plan) et de la ligne d’horizon, puis par l’observation des principales masses et formes. On peut ensuite distinguer les espaces bâtis et non bâtis, les voies de communication et d’autres éléments tels que le relief ou les couleurs. AVANT LA VISITE Familiariser les élèves avec la notion de paysage par l’observation et la comparaison de documents (photographies, plans, peintures...) représentants le quartier de la Joliette et l’aménagement du port de Marseille à l’époque moderne et contemporaine. - Qu’est-ce qu’un paysage ? - Comment se compose-t-il ? - Qu’est-ce qu’on y voit ? - Qu’est-ce que cela représente ? Cette analyse permet d’aborder les caractéristiques des paysages de l’époque industrielle et contemporaine et de comprendre les principales transformations urbaines comme la modification de la ligne de côte suite à la création du port moderne au XIXe siècle. Les élèves peuvent classer les documents par type ou par période historique. Les questions à poser : D’une époque à une autre : Qu’est-ce qui disparaît ? Qu’est-ce qui apparaît ? Pourquoi ? (Évolution des techniques, disparition de certains métiers...) PENDANT LA VISITE Face au panorama depuis le fort Saint-Jean, les élèves réalisent un croquis de paysage. L’espace observé devra être délimité pour faciliter l’observation. La lecture peut s’accompagner de la description des sensations liées à l’ouïe et à l’odorat. Il est également intéressant de désigner les bâtiments et les éléments du paysage les plus anciens (hangar J1, Silo, cathédrale et voûte de la Major, fort Saint-Jean...) et les plus récents (Mucem, darse, escalier et square Vaudoyer). Cette observation peut conduire à un prolongement sur la notion de patrimoine et de réhabilitation architecturale, c’est-à-dire le changement d’usage d’un lieu, comme le Silo, le hangar J1 ou la Fondation Regards de Provence (ancienne station sanitaire). Les questions à poser : qu’est-ce qu’on garde dans une ville ? Qu’est-ce qu’on détruit ? Pourquoi ? APRÈS LA VISITE Représenter les paysages du J4 à différentes époques (XIXe, XXIe siècle ou futur) par groupes ou de façon individuelle. Ce travail peut se faire par le dessin ou le collage de matières et de mots, collectés au fil des séances. Constater l’évolution des formes et des matériaux utilisés dans l’architecture à chaque époque. La réalisation collective d’une maquette représentant le uploads/Ingenierie_Lourd/ dossier-pedagogique-architecture-mucem-pdf 1 .pdf

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