1 Nouveaux espaces de travail et expérience collaborateur Sciences - Innovation

1 Nouveaux espaces de travail et expérience collaborateur Sciences - Innovations - Propositions Décembre 2019 Décembre 2019 2 Espace et espaces, préface inspirante de Christian de Portzamparc Nous sommes des êtres d’espace… c’est très important de parler d’espace. Le mot espace est polysémique, confus, la notion est même rejetée par certains architectes… Il existe deux topologies de notre présence dans l’espace : être “dedans”, entouré de la matière, ou bien être “autour”, à proximité d’un objet repère. Mais dans ces propos les mots “espaces” et “vide” attiraient des questions pressantes : “De quoi parlez-vous ? c’est incompréhensible ce mot, le vide. C’est angoissant ce rien, c’est une absence ?“ On peut désigner les choses mais pas leur absence. L’espace n’est pas une chose. Il ne se voit pas. Il y a une impossibilité de dire et pourtant chacun de nous fait l’expérience constante de cette réalité simple et complexe. Les mots “espace” et “vide” sont très difficiles à faire passer. Les danseurs savent ça très bien ce qu’est le vide. L’espace est ce vide dans lequel nous sommes. Le parcours, le déplacement, les mouvements du corps sont la pratique, utilitaire quotidienne de tout usage de l’espace et dans notre conscience de vivre. Je n’ai pas eu envie de vivre et travailler dans une pensée déconnectée du réel, engoncée dans une quelconque idéologie. Plutôt que de théoriser je voulais construire ; dessiner une ville, jungle de liberté. Je prône que l’architecture puisse incorporer le hasard et le désordre. Il faut permettre l’aléatoire, l’inconnu. A nous de trouver l’équilibre, d’introduire le désordre qui permet la surprise. Je tenais à montrer le côté physique de mon travail, faire travailler l’imagination en habitant le lieu afin que le visiteur en éprouve la situation. Lorsque je parle de «côté physique» et «d’architecture sensorielle», ce n’est pas aux matériaux que je me réfère. Plus fondamentalement, pour comprendre l’architecture, il faut comprendre l’humain en entier, son aspect mental et animal, ne pas séparer le corps et l’esprit. Si une conception pratique confine à l’émotion, c’est qu’elle lie le conceptuel et l’émotionnel par un projet architectural, ciment d’espace mais aussi langue des formes… Une forme n’a d’intérêt que si elle apporte une qualité supplémentaire pour la vie. Une forme, c’est quelque chose qui structure notre perception. Il y a une nécessité de ne pas figer la ville, qu’elle garde une capacité à se transformer qui autorise que la prochaine génération pourra s’y installer. Le futur doit être actuel, ne pas s’appuyer sur des modèles du passé. Chaque projet crée un évènement c’est-à-dire une forme qui surgit une seule fois et une fois pour toute, parce qu’il répond aux situations spatiales les plus diversifiées dans une rare maîtrise formelle. Il invente toujours un genius loci, il aménage le lieu en matière de génie. Cohérence conceptuelle d’une pensée construite projet par projet. En ce sens, l’art d’aménager l’espace se placera au coeur des problématiques contemporaines. 3 Depuis les années soixante l’individu, le sujet, est devenu «le» paradigme, pour le meilleur et pour le pire. Les habitants sont très importants ; les usagers en général. On a une réponse par rapport au programme, on doit le questionner par rapport aux usages. Tout parcours peut être fonctionnel et émotionnel à la fois, que ce soit conscient ou non. Il n’y a pas des contraintes mais un «stimulant» puisque rien n’est «créés ex nihilo». Les contraintes doivent être résolues mais la pensée ne part pas des contraintes techniques. Elle s’y nourrit, s’y fortifie. Nous réagissons certes à des contextes très concrets mais sans part d’enthousiasme, ça ne marche pas. Rêver [la ville] signifie aller au-delà de l’analyse et du calcul. On ne peut pas sur le papier séparer l’artiste, le technicien, le constructeur, l’utopiste, l’habitant, l’architecte... Il s’agit d’une seule et même personne. J’aime beaucoup les projets où les gens vont venir se rencontrer ; comme si la dynamique de fragmentation de la société créait une angoisse sourde et qu’il fallait intervenir, qu’il était presque trop tard. L’architecture, l’aménagement, l’urbanisme : c’est là où le monde est le plus empoté. En 1969, l’homme marche sur la lune mais sur terre nul n’a encore trouvé une manière moderne de faire un quartier. J’ai ressenti cela, dès la fin des années 60, comme une question majeure et ce qui m’a motivé, en partie, pour devenir architecte était qu’il fallait chercher à faire autrement. La ville n’est pas d’abord une agrégation d’égoïsmes et un territoire de problèmes mais un medium construit de notre vie. Le bonheur ou l’angoisse vient du lieu. Il faut du rêve et de l’enthousiasme parce que chacun a besoin d’être surpris, de voir des choses neuves. Il faut qu’une autre figure du monde apparaisse : une conjonction de l’intimité et du brouhaha. Au commencement, n’est peut-être pas le verbe, mais l’espace… C’est du topos que jaillit le logos... 4 5 La Fabrique Spinoza La Fabrique Spinoza est le mouvement du bonheur citoyen, visant à placer le bonheur au coeur de notre société. Née d’une double réalisation, d’une part que le bonheur est un sujet essentiel pour tous mais rarement explicitement et d’autre part que des connaissances scientifiques existent sur le bonheur mais peu diffusées, la Fabrique Spinoza a pour mission de réintégrer la notion de bonheur au cœur de nos sociétés. Elle se compose de l’Observatoire Spinoza la branche étude qui produit des savoirs pour inspirer la société, d’Action Spinoza la branche accompagnement qui guide les organisations pour les transformer et de « Passeurs du bonheur » la communauté des bénévoles actifs qui agissent dans les territoires pour amplifier le mouvement. Elle est constituée de citoyens compétents, pluridisciplinaires et engagés civiquement mais non partisans politiquement. Créée en janvier 2011, la Fabrique Spinoza est une association non- lucrative - visant à favoriser le bonheur citoyen. Déclaré l’un des 12 principaux think-tanks français par « Acteurs Publics », celui-ci est aussi Correspondant en France de « Wikiprogress », projet de mesure du bien-être sociétal hébergé par l’OCDE, et Coordonnateur d’une commission de l’ONU visant à déployer la résolution 065/39 sur le bien-être comme finalité du développement. Il est enfin membre de la Commission Présidentielle dite « Attali II » pour l’Economie Positive. Son activité est régulièrement couverte par l’ensemble des médias nationaux et régionaux. A ce jour, la Fabrique Spinoza est suivie par plus de 20 000 abonnés et regroupe désormais plus de 500 membres actifs - les Passeurs - en France et autres pays francophones (Bénélux, suisse, Maghreb, Québec et jusqu’à Nouméa). Cette communauté de « passeurs du bonheur », heureuse et contagieuse, agit dans les territoires en faveur du bonheur citoyen et s’inscrit dans les thématiques relatives au travail, à la santé, à la démocratie, à l’éducation, à la fraternité, à la richesse, etc. Contactez-nous : Une question générale ? contact@fabriquespinoza.org Une question sur l’Etude ? observatoire@fabriquespinoza.org fabriquespinoza.fr 6 Grands messages Les espaces de travail sont plus que de la décoration. L’espace est à la fois dispositif, cadre, scène et intermédiation… L’espace impacte autant l’espèce que l’espèce impacte l’espace. Il est donc un véritable levier de Qualité de Vie au Travail. La transformation digitale, le télétravail, l’hybridation des activités, l’irruption de la nature, la révolution de la gouvernance, la réhabilitation du corps et des émotions, l’aspiration au sens induisent une véritable révolution des espaces de travail. Pour dessiner des espaces de travail optimaux, il faut mobiliser une multitude de disciplines qui vont bien au delà de l’architecture et du design, telles que l’anthropologie, la sociologie des organisations, l’économie comportementale, les neurosciences, la psychologie des espaces de collaboration. Les facteurs et approches clés pour un espace de travail positif sont d’une grande diversité et présentés dans l’Étude. Parmi les 7 principes identifiés, on compte : accueillir et prendre soin du collaborateur ; instaurer un cadre de travail vertueux ; favoriser des liens humains positifs ; promouvoir un espace de travail digital vertueux ; adapter l’espace aux personnes et aux activités ; offrir un espace d’ouverture sur le monde, la planète et la vie personnelle ; développer un espace de pouvoir partagé. 7 Parmi les leviers inattendus pour élaborer de nouveaux espaces, on peut noter : l’impact du design biophilique, jusqu’au vivant animal ; la prise en compte spatiale des personnalités (dans leurs activités) ; la diversité des spectres du design (multisensoriel, artistique,...) ; le digital intuitif ; la gouvernance spatiale ; l’esprit de communauté ; la taille des groupes humains ; les circulations et dispositifs de socialisation. Demain, dans une vision prospective, les espaces de travail pourront encore muter et devenir tout à la fois végétaux, animaux, paléolithiques, limbiques, technophiles, bioniques, et organiques. Les révolutions des espaces de travail préfigurent dès après-demain 1 transformation totale de la Société, où les unités sociales de référence sont entièrement redéfinies et intégrées : travail, famille, habitat, diversité, éducation et nature. Vu ainsi, c’est la trame même du territoire qui est réinventée par le biais des nouveaux espaces de travail. 8 Table des matières Préface............................................................................... 2 Présentation de la Fabrique Spinoza. ................................. 5 Grands messages. ............................................................... 6 uploads/Ingenierie_Lourd/ fabrique-spinoza-etude-v-final 1 .pdf

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