Ce document propose un calendrier indiquant les périodes de semis, plantation,

Ce document propose un calendrier indiquant les périodes de semis, plantation, récolte et conservation pour les légumes cultivés en maraîchage biologique sur des exploitations du Languedoc-Roussillon orien- tées vers la vente directe. Il est issu d’enquêtes réalisées auprès de maraîchers, complétées par des données issues de fiches techniques et de « dires d’experts » (sources consultables sur le site Internet de Sud et Bio, voir lien sur la chemise cartonnée). Il sera évidemment à adapter en fonction des conditions pédoclimatiques des exploitations. En préambule, sont présentés des éléments de réflexion pour constituer sa gamme. En effet, il est im- portant, avant de planifier sa production, de se poser les questions suivantes, en fonction de sa propre trajectoire : quelle gamme, quelles espèces et variétés, seul ou en collectif, en plein champ ou sous abri, avec des semences et plants produits ou non sur l’exploitation ? Quelle étendue de gamme ? En maraîchage diversifié, pour un stand attractif ou un travail varié, le plus souvent une gamme large est cultivée tout au long de l’année. Cependant, au démar- rage de l’activité, le temps d’apprendre à organiser ses cultures, il est conseillé de s’en tenir à une vingtaine d’espèces sur l’année, avec au départ un nombre li- mité de variétés connues pour leur facilité de culture et leur performance, bien adaptées aux conditions pé- doclimatiques de la ferme et à la demande locale (par ex. 3-4 variétés de tomates, 2 de courgettes, 1 d’au- bergine…). Une diversification progressive est ensuite envisa- geable, en procédant par tests de petite ampleur pour limiter les risques techniques et financiers en cas d’échec. Les espèces non adaptées aux conditions de l’exploitation seront très vite éliminées. A terme, un objectif de 30 à 40 espèces est raisonnable : l’étude INRA « Références maraîchères en Circuits Courts » en 2011, montre, sur 75 exploitations étudiées dans trois régions différentes, un seuil statistique de 30 es- pèces au-delà duquel une stratégie d’achat-revente ou de mutualisation de gamme paraît plus efficace en termes de revenus dégagés ramenés aux temps travaillés. Pour autant, certains, motivés par les défis techniques ou le besoin d’apprendre exploreront durant toute leur carrière de nouvelles orientations. Cette stratégie doit être raisonnée pour limiter la prise de risque : perdre 30% de sa récolte peut mettre en péril la vie de l’ex- ploitation. Envisager le collectif Constituer un collectif pour ne cultiver par ex. que 10 légumes bien maîtrisés par chacun et commerciali- sés à plusieurs (au moins en partie), via une structure commune pour des paniers et marchés, permet de combiner plusieurs objectifs (schéma page suivante). Ces collectifs sont souvent délicats à mettre en œuvre au démarrage (la coopération ne se décrète pas, mais se construit avec le temps). Différentes natures de groupements existent, avec des niveaux d’engage- ment variés en termes de temps, d’intensité et de contraintes. La forme juridique et la gouvernance doi- vent en être étudiées avec attention (fiche spécifique à venir). Année 0 à 3 : Test de 20 légumes de variétés «faciles» Implantation de tunnels froids Année 3 à 5 : Extension à 30 légumes ou + Exploration vers des variétés moins répandues Année 5 et plus : Stabilisation ou poursuite de la diversification Tests semences et plants Collectif ? Eléments de réflexion pour constituer sa gamme Calendrier de culture en maraîchage biologique pour la vente directe et éléments de réflexion sur la constitution d’une gamme CIRCUITS COURTS BIO EN LANGUEDOC-ROUSSILLON - 2013 Expérimenter des plantes originales Les espèces anciennes (topinambours, rutabagas, scorsonères…) remises au goût du jour, permettent d’étendre la gamme en hiver, période généralement peu variée. De même, certaines espèces exotiques (choux asiatiques, moutarde de Chine…) peuvent ap- porter de la diversité en périodes creuses. Les variétés anciennes de légumes courants (tomates, carottes, aubergines…) permettent quant à elles de rendre son stand ou panier plus attrayant et peuvent constituer des « produits d’appel ». Certains maraîchers font le choix de se spécialiser, soit dans la culture de variétés anciennes d’une même espèce (en tomate, par ex.), soit dans la produc- tion d’espèces originales (par ex. physalis, certaines plantes aromatiques, fleurs comestibles…) pour se positionner sur un créneau de vente spécifique. Consacrer une partie de sa surface aux abris froids Cultiver en plein champ des variétés ayant des durées de cycle ou des périodes de culture différentes permet d’échelonner les récoltes et de proposer un même lé- gume sur une longue période. Mais ce n’est pas suffi- sant si l’on veut étendre les périodes de production et proposer une gamme variée toute l’année. La mise en place d’abris froids apporte un gain de précocité de 1 à 2 mois, ce qui permet d’éviter un « creux » des ventes au printemps en produisant des légumes primeurs (une offre primeur combinée avec des fraises précoces est souvent attractive en vente di- recte). La conduite sous tunnel permet également de protéger les cultures des intempéries et de maintenir un niveau de qualité satisfaisant en fin de saison, pour les légumes « ratatouille » par exemple (tomates, au- bergines, poivrons…). Ainsi, cultiver 10% à 20% de sa surface sous abris froids permettrait d’augmenter son chiffre d’affaires de 30% (source MAB 16 – Adabio 2009). A noter que la présence d’abris est quasiment une obligation en zone de piémont et de montagne, la pro- duction en plein champ étant trop limitée pour assurer la viabilité de l’atelier. Quelles quantités par légume ? Une fois les espèces et variétés choisies, il faudra dé- finir les quantités à produire pour chaque légume car certains contribuent plus fortement au chiffre d’af- faires. Ainsi, des enquêtes sur les marchés de plein vent menées par les CIVAM Bio du Gard et de l’Hérault en 2003 et 2005 ont montré que 75% du chiffre d’affaires était réalisé par seulement 6 légumes, en été comme en hiver. A noter que cette répartition est fonction du type de clientèle et de ses habitudes de consommation (vacances d’été en zones résidentielles, clientèle tou- ristique peu attirée par les activités culinaires…). Attention Cela ne signifie pas pour autant qu’il faille délaisser les autres légumes car, comme on l’a vu, la gamme complémentaire qu’ils constituent permet de rendre son stand plus attractif et de se démarquer de la concurrence. Produire ses plants, multiplier ses semences ? L ’autoproduction des plants permet d’avoir accès à une plus large gamme de variétés, de gagner en au- tonomie, de sélectionner les plantes sur les qualités voulues et de raisonner les temps de travail sur toute Gestion de production optimisée Regroupement pour production et vente Durée des interventions rationnalisée Mécanisation adaptée Variété des tâches Biodiversité cultivée suffisante Temps de vente maîtrisés 25 % 6 légumes : tomate, haricot vert, laitue, melon, aubergine, courgette Autres légumes Été 25 % 75 % 75 % 6 légumes : poireau, carotte, laitue, mâche, pomme de terre, épinard Autres légumes Hiver Répartition moyenne du chiffre d’affaires pour un stand maraîcher sur les marchés de plein vent (source : CIVAM Bio 30 & 34, 2003 & 2005) l’année. Cependant il s’agit d’un atelier à part qui de- mande une forte technicité, des équipements, et sur- tout un temps de travail supplémentaire (environ 25% selon la MAB 16). Comme toutes les autres, cette activité peut être effectuée seul mais aussi mutualisée avec d’autres producteurs, notamment du fait du matériel néces- saire (motteuse, tables chauffantes, serre adaptée…) et, comme déjà évoqué, de la technicité importante. Certains producteurs réussiront bien certaines espèces et d’autres non, d’où des collaborations et mutualisations utiles. Et si le collectif n’est pas concevable, un compromis peut être trouvé sur l’exploitation : acheter ses plants en début de saison (période sensible où le chauffage est indispensable) et les faire soi-même ensuite. La multiplication des semences est également un ate- lier envisageable sur la ferme mais, en plus de néces- siter un équipement et une organisation spécifiques, selon les espèces, cette activité peut être technique- ment très délicate (pour les allogames, notamment). De plus, si l’on souhaite commercialiser sa produc- tion, il faudra se soumettre à la réglementation en vigueur, actuellement contraignante pour de petites structures (évolution de la réglementation européenne prévue en 2013). Présentation du calendrier Ce calendrier concerne les plantes annuelles unique- ment. Sont donc exclus ici les artichauts, la rhubarbe, l’oseille, les asperges… Ces plantes sont classées par types de légumes (feuilles, fruits, graines, salades, aromatiques…), et non pas en fonction de l’assolement qui devra être raisonné selon d’autres critères : en fonction de la période d’occupation des légumes, de la surface né- cessaire pour chacun, du type d’irrigation (goutte-à- goutte ou asperseur) et d’entretien du sol (paillage ou binage), des associations bénéfiques, du mode de culture (plein champ ou sous abri), de la saison, du mode de récolte (légumes à couper ensemble par exemple)... La version en ligne du calendrier (accessible via ce lien : http://www.sud-et-bio.com/fruits-legumes/tronc- commun/references-circuits-courts) permet de classer les cultures selon les critères précités, en fonction des besoins de l’utilisateur, afin de planifier au mieux sa production (en étant par ex. vigilant quant aux mois « creux », avril uploads/Ingenierie_Lourd/ fiche-technique-calendrier-de-culture-en-maraichage-bio-en-vente-directe-sud-et-bio-2013-pdf.pdf

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