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See discussions, stats, and author profiles for this publication at: https://www.researchgate.net/publication/267025403 Un modèle d’accompagnement entrepreneurial fondé sur des apprentissages au sein d’un collectif d’entrepreneurs : le cas de La Ruche Article in Management International · June 2013 DOI: 10.7202/1018269ar CITATIONS 52 READS 2,286 2 authors: Some of the authors of this publication are also working on these related projects: OWEE narrations View project A new research method based on learning expeditions: OWEE View project Julie Fabbri emlyon business school 36 PUBLICATIONS 267 CITATIONS SEE PROFILE Florence Charue-Duboc École Polytechnique 76 PUBLICATIONS 512 CITATIONS SEE PROFILE All content following this page was uploaded by Julie Fabbri on 27 July 2015. The user has requested enhancement of the downloaded file. 1 Un modèle d’accompagnement entrepreneurial fondé sur des apprentissages au sein d’un collectif d’entrepreneurs : le cas de La Ruche Résumé : A partir de l’étude du cas de « La Ruche », espace collectif de travail pour entrepreneurs sociaux à Paris (France), nous proposerons un modèle d’accompagnement entrepreneurial original reposant sur des apprentissages collectifs. Contrairement à la démarche traditionnelle de l’accompagnement dans laquelle l’accompagnateur a un rôle de prescription, ici la figure de l’accompagnateur disparaît au profit du collectif formé par les entrepreneurs. Les conditions de fonctionnement de ce dispositif reposent sur la sélection, articulant une tension entre diversité des projets et partage de valeurs communes, la dynamique interactionnelle supportée par la programmation d’événements, et le rôle de l’environnement physique de travail. Mots clés : accompagnement entrepreneurial, accompagnement par les pairs, communauté de pratiques, apprentissage collectif, entrepreneur social, espace de travail. Title: A model of entrepreneurial support based on learning within a group of entrepreneurs: the case of La Ruche Abstract: From the case study of "La Ruche", collective workspace hosting social entrepreneurs in Paris (France), we propose an original model of entrepreneurial support based on collective learning. Unlike the traditional approach of entrepreneurial support in which the guide role is about prescription, in this case the figure of the guide disappears in favor of a collective formed by entrepreneurs. Operating conditions of this model are the selection process, articulating a tension between diversity of projects and shared values, the interaction process relying on events, and the role of the physical work environment. 2 Key words: entrepreneurial support, peer support, community of practices, collective learning, social entrepreneur, workspace. Título: Un modelo de acompañamiento al emprendimiento basado en aprendizajes de un colectivo de emprendedores: el caso de La Ruche. Resumen: A partir del estudio de caso “La Ruche”, espacio de trabajo colectivo para emprendedores sociales en París (Francia), proponemos un modelo de acompañamiento al emprendimiento original que se basa en aprendizajes colectivos. A diferencia del enfoque tradicional de acompañamiento en el cual el acompañante tiene un rol de prescripción, en este caso la figura del acompañante desaparece para dar paso a un grupo compuesto de emprendedores. Las condiciones de funcionamiento de este dispositivo son la selección basada en la diversidad de los proyectos y los valores comunes, la dinámica de interacción favorecida por la programación de eventos y el rol del espacio físico de trabajo. Palabras claves: acompañamiento al emprendimiento, acompañamiento a los pares, comunidad de prácticas, aprendizaje colectivo, emprendimiento social, espacio de trabajo. Article à paraître dans Management International (Eté 2013) Ne pas citer, diffuser ou reproduire sans l’autorisation de l’auteur. 3 Un modèle d’accompagnement entrepreneurial fondé sur des apprentissages au sein d’un collectif d’entrepreneurs : le cas de La Ruche Julie FABBRI Doctorante à l’Ecole Polytechnique julie.fabbri@polytechnique.edu Florence CHARUE-DUBOC Directeur de recherche au CNRS florence.duboc@polytechnique.edu PREG-CRG (UMR 7176 Ecole Polytechnique - CNRS) 828, Boulevard des Maréchaux (Bâtiment Ensta) 91762 Palaiseau Cedex – France L’accompagnement entrepreneurial a émergé depuis les années 2000 comme un nouvel axe de recherche dans le champ de l’entrepreneuriat (Chabaud et al, 2010a). Cette notion protéiforme recouvre une large hétérogénéité de pratiques mais évoque systématiquement la relation interpersonnelle accompagnateur-accompagné (Paul, 2002), qui se concrétise par l’existence de processus d’apprentissage individualisé pour l’accompagné (Sammut, 2003 ; Cuzin et Fayolle, 2004). Des travaux récents ont mis l’accent sur le caractère co-construit de cette relation (Mione, 2006 ; Chabaud et al, 2010b) et sur l’existence de processus d’apprentissage individualisé pour l’accompagnateur également, notamment dans le cadre de relations partenariales (Jaouen et al, 2006). Nous nous sommes alors demandé si une démarche d’accompagnement pouvait reposer sur une dynamique d’apprentissage collectif, dimension largement étudiée dans la littérature sur l’apprentissage (Charue-Duboc, 2005), notamment dans le champ des communautés de pratiques (Brown et Duguid, 1991 ; Wenger, 1998). A quelles conditions un dispositif d’accompagnement peut-il s’appuyer sur des apprentissages collectifs favorables au développement de projets 4 entrepreneuriaux ? Nous contribuerons à répondre à cette question en développant dans une première partie les enjeux théoriques autour de la relation d’accompagnement entrepreneurial et des processus d’apprentissage individuel et collectif. Dans une deuxième partie, nous présentons le modèle original de « La Ruche », qui a pour but de soutenir des entrepreneurs sociaux. Créée à Paris (France) en mai 2008, La Ruche gère un espace de travail partagé et organise de nombreux événements, aux formats et thèmes variés, dans le domaine de l’entrepreneuriat social, en pleine construction. Nous montrerons enfin que La Ruche parvient à fédérer ses entrepreneurs en un collectif au sein duquel se développent des apprentissages mutuels grâce à des interactions régulières, répétées et stimulées par l’environnement physique et social. Notre approche s’inscrit dans une recherche qualitative inductive combinant entretiens et observations directes du terrain (Yin, 1994). Nous rendrons compte de l’expérience de quelques entrepreneurs pour tenter de caractériser la dynamique d’apprentissage collectif en action à La Ruche et identifier ainsi les principaux leviers de ce modèle d’accompagnement atypique. REVUE DE LITTERATURE Nous présenterons dans un premier temps les travaux ayant caractérisé différents types de structures ayant pour objectifs d’accompagner les entrepreneurs dans le développement de leur activité. Nous positionnerons dans un second temps des travaux qui ont conceptualisé l’apprentissage organisationnel en expliquant les apports respectifs des courants cognitif et socio- constructiviste, ce qui nous conduira à formuler la question de recherche. ACCOMPAGNEMENT ENTREPRENEURIAL ET APPRENTISSAGE INDIVIDUEL Les entrepreneurs ont le choix entre une multitude de structures d’appui pour installer et 5 développer leur activité, telles que les incubateurs ou les pépinières. Dans la suite de cet article, nous appellerons génériquement « incubateurs » toutes sortes de structures d’appui aux entrepreneurs (Chabaud et al, 2004 ; Aernoudt, 2004). Si plusieurs typologies ont tenté de caractériser les différentes familles d’incubateurs (Albert et Gaynor, 2001 ; Grimaldi et Grandi, 2005), essentiellement en fonction de la nature de leur financement (Kuratko et Lafollette, 1987), un consensus semble se dégager quant à la définition et à la vocation de ces incubateurs, comme un environnement facilitateur (Lindholm-Dahlstrand et Klofsten, 2002) pour le développement de projets entrepreneuriaux. Hackett et Dilts (2004) définissent un incubateur d’abord comme un lieu physique qui accueille et rassemble des entrepreneurs. Ils ajoutent que l’incubateur se donne également pour mission de soutenir les projets entrepreneuriaux hébergés. Le rôle de l’incubateur est donc d’aider les entrepreneurs à lancer et à développer leur structure, ce qui est qualifié de démarche d’accompagnement entrepreneurial dans la littérature depuis les années 2000. L’accompagnement entrepreneurial peut recouvrir une « nébuleuse » de pratiques, du coaching au compagnonnage (Paul, 2002). Néanmoins, elle implique nécessairement, au sens de Cuzin et Fayolle (2004), d’améliorer les compétences des entrepreneurs ou de faciliter l’accès à des ressources utiles à l’essor de leur projet entrepreneurial. La démarche d’accompagnement entrepreneurial s’inscrit alors dans le cadre d’une relation interpersonnelle accompagné/accompagnateur, soutenue dans la durée. Il apparaît donc nécessaire d’adapter la démarche d’accompagnement au profil de l’entrepreneur et à la nature des projets concernés (Verzat et al, 2010). Léger-Jarniou (2005) explique que la démarche classique d’accompagnement des incubateurs ne peut pas convenir à tous les types de profils et de projets entrepreneuriaux. Les projets d’innovation, par exemple, à forte intensité de changement et de 6 nouveauté, sont difficilement compatibles avec des dispositifs d’accompagnement a priori. Pourtant, les porteurs de projets innovants nécessitent, plus encore peut-être que d’autres entrepreneurs, de gagner en crédibilité et légitimité, plus-value majeure de l’expérience d’incubation (Chabaud et al, 2005 ; Messeghem et Sammut, 2007). Rouach et al (2010) ont d’ailleurs mis en avant le rôle crucial joué par les incubateurs dans le processus d’innovation des principaux pays innovants (Etats-Unis, Israël…). Comme le proposent Bergek et Norrman (2008), il parait alors intéressant d’étudier le type de modèle adopté par l’incubateur et son fonctionnement pour comprendre les facteurs clés de succès en la matière. Elles ont développé en ce sens un cadre d’analyse qui ne se contente pas de comparer le taux de survie des startups incubées au taux moyen mais qui pose les questions du processus de sélection, du type d’accompagnement et de médiation pratiqués par l’incubateur. Dans ces travaux, l’accompagnement entrepreneurial est principalement vu comme un processus d’apprentissage (Sammut, 2003 ; Cuzin et Fayolle, 2004), selon un modèle prescripteur de transmission des connaissances (Hatchuel, 1994), de l’accompagnateur vers l’accompagné. Néanmoins, certains travaux ont mis en évidence que l’accompagnateur pouvait également retirer des bénéfices de la relation d’accompagnement, notamment uploads/Ingenierie_Lourd/ la-ruche-apprentissages-au-sein-d-x27-un-collectif-d-x27-entrepreneurs.pdf

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