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Voici quelques millénaires, les peuples sans écriture entretenaient probablement une relation très intime et vitale avec leur environnement végétal. La cueillette des herbes médicinales devait tenir une grande place dans la vie de tous les jours. Les premiers textes médicaux qui nous soient parvenus (textes chinois, égyptiens et mésopotamiens) montrent qu'il existait déjà un savoir thérapeutique étendu et organisé voici 3 à 4 000 ans. Les égyptiens connaissaient les pro- priétés sédatives du pavot, les assyriens savaient employer la belladone contre les spasmes. Plus près de nous, les gaulois connaissaient la sauge et la verveine. Ces plantes avaient, paraît-il, des propriétés miraculeuses et divinatoires. Tout ramassage impliquait le plus souvent incantations et rites magiques de la part des récolteurs. Les Simples étaient considérés comme des êtres puissants doués d'une personnalité, d'une volonté. Il fallait les prier pour obtenir leurs vertus et les mettre à l'abri de toute influence malfaisante. Comprendre les forces mystérieuses de la nature, saisir l'invisible pouvoir du végétal exigeait la pureté, la propreté. Les ramasseurs n'étaient pas gens du commun mais plutôt guérisseurs voire sorciers à la fois craints et respectés par la communauté toute entière. Pendant des siècles, l'art de soigner se dégagera difficilement de la sorcellerie et de la magie. Le Moyen-âge nous a légué la tradition des Herbes de la Saint-Jean. Le feu allumé au solstice d'été communiquait, dit-on, aux plantes des vertus spéciales qui accroîtraient leurs pouvoirs. Ainsi, le millepertuis ou « trescalan » en languedocien, que l'on faisait passer au travers des flammes pour en préparer une huile vulnéraire devait être accompagné de l'invocation suivante chantée trois fois (1) : « Saint Joan la grana ! Lo Trescalan Bon per tot l'an ! » « Saint Jean la graine Le millepertuis Bon pour toute l'année ! » Un bouquet de millepertuis et de menthe composé la veille de la Saint-Jean à minuit et placé à l'endroit le plus en vue de la maison la mettait à l'abri des sorciers qui ne manquaient pas de dire : « M'avetz atrapat Quand avetz amassat La velha de la Sant Joan De menta et de trescalan ! » « Vous m'avez attrapé Quand vous avez ramassé La veille de la Saint-Jean De la menthe et du millepertuis ! » Il n'y a pas très longtemps encore, en Languedoc, on plaçait des croix de millepertuis aux portes des maisons et des étables pour les éloigner de tout maléfice. Ces divers exemples bien connus des folkloristes révèlent à quel point la cueillette des Simples a pu être chargée de symboles, de significations occultes. Tout ramassage passait par la connaissance intuitive du temps et du cosmos : importaient l'heure, le lieu et la position du soleil. Ainsi, la récolte du « millepertuis perforé », plante commune des friches et des bords de chemins, s'effectuait au midi de la Saint Jean pour la préparation d'un remède contre les brûlures. L'herbe, épanouie au maximum de l'influence solaire contient, d'après les botanistes, une substance active qui sensibilise l'organisme à la lumière. Les Anciens pensaient qu'une relation existait entre le millepertuis et le soleil. D'après le vieux principe des « semblables », le millepertuis, plante « solaire » devenait le remède par excellence contre les brûlures par le feu. (2) Supplément à la revue Études sur l’Hérault 1982-3 6 naissance de la thérapeutique savante Si les plantes les plus rares étaient seulement récoltées par des initiés, souvent des femmes d'ailleurs, ruraux et gens des villes se pressaient, il y a quelques siècles à travers champs et jardins, au détour des chemins pour ramasser menthe, sauge, thym ou romarin. À l'abri dans leurs monastères, les bénédictins cultivaient les plantes médicinales et commentaient les ouvrages des premiers médecins grecs : Hippocrate, Dioscoride, Galien... A Montpellier, dès le XIIe siècle, les maîtres de l'École de Médecine, profondément inspirés par les Anciens, se penchaient sur la botanique pure et sur ses usages médicinaux. « Le Régime de Santé de l'Escole de Salerne », sans doute le premier livre d'hygiène et de remèdes par les plantes était très utilisé dans leur enseignement. (3) À l'aube de la Renaissance, la thérapeutique est encore basée sur la théorie galénique des quatre éléments : la Terre, l'Eau, l'Air et le Feu : « Si nous perdons de la chaleur, une plante nous réchauffera », « si nous en avons trop, une autre amènera de la froidure ». (4) Ces conclusions pour le moins étonnantes, devaient s'appuyer sur l'expérience, sur l'observation directe de la nature qui permettaient de vérifier les écrits des médecins de l'Antiquité. Des savants comme Guillaume Rondelet et son ami l'évêque Pélicier herborisaient conjointement dans la garrigue montpelliéraine en compagnie de nombreux élèves. L'un d'eux, Félix Platter, bâlois d'origine, racontait dans ses notes de voyage tout ce qu'on pouvait trouver dans la nature : « Le 6 novembre (1552), je fis une promenade à Villeneuve, en compagnie de quelques allemands. Je fus fort étonné de voir le romarin pousser dans les champs comme chez nous le genévrier. À côté se voyaient la marjolaine, le thym plein les champs au point qu'on n'y fait pas attention. Le romarin est employé pour le chauffage tant il est commun. On le porte en ville à dos d'âne et on le brûle dans les cheminées... ». (5) Après avoir herborisé, tout étudiant, à l'image de F. Platter, pouvait également suivre des leçons de botanique à Montpellier. Depuis au moins 1550, un cours annuel s'y tenait « pour lire et démontrer occulairement les simples, depuis la fête de Pâques jusqu'à la Saint Luc... ». (6) Ainsi, peu à peu, au gré des herborisations, des découvertes nouvelles se constituaient les catalogues, les essais de groupement qui préfiguraient déjà les classifications des siècles suivants. De ces travaux naîtront des traités, des ouvrages souvent abondamment illustrés, aux planches détaillées qui font encore aujourd'hui autorité Il faudrait citer entre autres les trois tomes de « l'Historia Generalis Plantorum » de Jacques Dalechamps, Charles de l'Écluse et son « Rariorum Plantorum » ou encore les premiers essais de classification menés par le Suisse Jean Bauhin dans son « Historia Plantorum Universalis ». (7) Phot. Bibl. Nat. Paris. Barthélémy de Glanville : Le propriétaire en Françoys Lyon 1495 Supplément à la revue Études sur l’Hérault 1982-3 7 Cliché Bibliothèque Interuniversitaire de Montpellier - Médecine Gaspard Bauhin : Théâtre Botanici - Bâle J. König - Ed. 1658 - Info (page de garde) Tous ces botanistes étaient issus de l'École de Montpellier. Enfin, pour mettre un point d'honneur à ces magistrales productions, la ville se devait d'aménager un jardin des plantes médicinales. Celui-ci devenait le complément indispensable d'un enseignement déjà brillant destiné à des hommes que le Languedoc attirait par la réputation de ses maîtres et la richesse de sa flore méditerranéenne. En 1593, P. Richer de Belleval se voyait confier par le roi Henri IV la mission de réaliser le Jardin des Plantes. Ce jardin mettra en valeur bon nombre de botanistes dignes de ce nom : Pierre Magnol, Antoine Gouan, Auguste Broussonnet et plus près de nous, Jules Emile Planchon et Charles Flahault, fondateur de l'Institut de Botanique. Progressivement le savoir sur les plantes s'érigeait en institution solide, prestigieuse qui allait produire l'homme de science, le botaniste ou le médecin. La pratique du savant se démarquait de l'empirisme ou de la « superstition » du petit paysan de la garrigue. Cliché Bibliothèque Interuniversitaire de Montpellier - Médecine Jean Bauhin : Historia plantarum Universalis Embrun - 1550 - Info Doté de la connaissance de l'anatomie, le « scientifique » observait, expérimentait, disséquait. À l'image de Descartes, il introduisait l'hypothèse mécaniste dans ses démonstrations. Il faut lire les comptes-rendus des travaux de la Société Royale des Sciences de Montpellier, régulièrement consignés à partir de 1706. Les médecins s'évertuaient avec force détails à décrire les plantes (8) à comparer leurs organismes à ceux de véritables animaux : « la circulation et la respiration leur sont communes, ils ont un même appareil de vaisseaux, de glandes pour la distribution des liqueurs et les différentes secrétions » disait Chicoyneau le 10 décembre 1706. (9) Son fils était, quant à lui, plus catégorique dans sa démonstration. À propos des chicoracées et de leur « structure », il déclarait « qu'il ne leur manque, s'il m'est permis d'ainsi parler, que la voix et le mouvement buccal pour les rendre semblables aux animaux... ». (10) Supplément à la revue Études sur l’Hérault 1982-3 8 Cliché Archives Départementales de l'Hérault Société uploads/Ingenierie_Lourd/ le-savoir-sur-les-plantes-un-precieux-heritage.pdf
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- Publié le Jui 16, 2021
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