5 VENDREDI 2 ET SAMEDI 3 SEPTEMBRE 2011 LES ECHOSCOLLECTIVITÉS LOCALES Avec5mil

5 VENDREDI 2 ET SAMEDI 3 SEPTEMBRE 2011 LES ECHOSCOLLECTIVITÉS LOCALES Avec5millionsde voyageurs par jour, le métro parisien est l’un des plus fréquen- tés au monde. Cetteaffluencene l’empêche e pas d’accueillir cha- que année une centaine de jour- nées de tournage, dont 70 pour les longs-métrages. Si l’on omet les clips musicaux, les publicités, les téléfilms et les courts-métrages, le cinéma a réa- lisé 33 films sur le réseau métropo- litain en 2010. Théâtre du quoti- dien, ce lieu fascinant se prête à tous les genres cinématographi- ques, du drame à la comédie. On ne compte plus les scènes de courses poursuites qui s’y sont tournées. La fameuse traque d’Alain Delon en tueur à gages immortalisée dans « Le Samou- raï » (1967), de Jean-Pierre Mel- ville.Oulamémorablecascadequi afaillicoûterlavieàJean-PaulBel- mondo dans « Peur sur la ville » (1975),d’HenriVerneuil.Surletoit d’une rame de la ligne 6, Bébel évita in extremis une tige métalli- que à l’entrée du tunnel au niveau du viaduc de Bir-Hakeim. « Une scène dantesque qu’on ne pourrait plus réaliser aujourd’hui », confie aux « Echos » Fred Cavayé, qui a tourné huit jours dans le métro pour son film « A bout portant » (2010). Il a réalisé nuitamment la scèneoùGillesLellouche,lapolice aux trousses, dévale à contresens l‘escalator vertigineux de la station Auber face à 70 cascadeurs. Lieux de pérégrinations, les dédales de couloirs et les rames bondées servent régulièrement de décor pour des scènes plus furti- ves, à l’instar de Pascal Greggory sur la ligne 6 dans « Quartier loin- tain » (2010). Voire loufoques, comme celle où Sara Forestier déambule nue dans une rame de métro dans « Le Nom des gens » (2010) ou lorsque Albert Dupontel et Vincent Cassel débattent de leur conception de l’amour au retour d’une soirée bien arrosée sous les yeux de leur égérie Monica Belluci dans « L’Appartement » (1996). « L’atmosphère du métro donne tel- lement de possibilités d’images incroyables pour les réalisateurs », explique la directrice de commu- nication de la RATP, Isabelle Ockrent.« Unevéritablecitésouter- raine, source d’inspiration », sug- gère-t-elle. « Subway » (1985), de Luc Besson, va consacrer ce lieu d’errance. Trame de fond du long- métrage, l’univers envoûtant du métro parisien est porté par les déambulations de Christophe Lambert, alias Fred, en fuite après un casse qui a mal tourné dans les entraillesdecedécorsublimé.Une faune nocturne en marge s’y agite, du jeune voleur à la tire en patins à roulette (Jean-Hugues Anglade) à l’énigmatique vendeur de fleurs (Richard Bohringer) en passant par le mutique batteur (Jean Reno). Dans la même veine, « Les Amants du Pont Neuf » (1991), de Leos Carax, illustrent à merveille l’ambivalence de l’obscurité lumi- neuse du métro en contant les amours d’un jeune marginal et de la déchue Juliette Binoche frappée de cécité. Station fantôme « Seules les lignes 3 bis et 10, à plus faiblefréquentation,etl’emblémati- que ligne 6, avec ses imprenables vues sur la Tour Eiffel, sont les plus fréquemment mises à disposition », précise Isabelle Ockrent. Tarif : 2.000 euros par jour. En service voyageurs, « l’équipe doit rester limitée à une dizaine de personnes, figurants compris ». Un certain nombredetournagesontdonclieu la nuit, quand le service s’arrête. Intérêt supplémentaire : la régie peutmettreàdispositionunerame complètemoyennantlasommede 11.000 euros. Mais la solution la plus usitée pour les tournages SÉRIE D’ÉTÉ CINÉMA #19 APARIS, LE MÉTRO CRÈVE L’ÉCRAN Symbole du quotidien des Parisiens, le métro est devenu un lieu culte du cinéma. Les sous-sols de la capitale fascinent toujours le septième art. Il s’y tourne une trentaine de longs-métrages par an. SILENCE, ON TOURNE DANS LES RÉGIONS conséquents reste la location d’une des stations de la Porte des Lilas, désaffectée et vouée au cinéma depuis le début des années1960.Modulable,cettegare fantôme se métamorphose au gré des fictions, prenant l’apparence delastationArtsetmétiers,dansle court métrage des frères Coen de « Paris je t’aime » (2006) ou de la station Abbesses dans « Le Fabu- leux Destin d’Amélie Poulain » (2001), de Jean-Pierre Jeunet. Les lieux se louent 13.000 euros par jour avec une rame à disposi- t i o n , m o n t a n t m a j o r é d e 4.000 euros pour la fameuse Spra- gue-Thomson des années 1930, avec ses voitures rouges pour la 1reclasseetvertespourla2nde.Jean- Paul Salomé y a tourné plusieurs scènes du film « Les Femmes de l’ombre » (2008). Mais le métro n’estpasl’apanageducinémafran- çais. Avec un tiers de productions étrangères, dont « Hugo Cabret », le dernier Scorsese, il reste un lieu de prédilection pour tous les réali- sateurs. RONAN KERNEUR Les entrailles du métro, lieu de déambulations pour Christophe Lambert et Isabelle Adjani dans « Subway ». La station désaffectée Porte des Lilas, rebaptisée pour « Le Fabuleux Destin d’Amélie Poulain » et « Les Femmes de l’ombre ». REPÉRAGES h 70 jours de tournage (*) h 33 longs-métrages (*) h Lignes disponibles au tournage : 3 bis (Gambetta - Porte des Lilas), 10 (Boulogne- Gare d’Austerlitz) 6 (Nation - Charles de Gaulle-Etoile) h Tarifs RATP : 600 euros pour une bouche de métro, 2.000 pour une voiture, 11.000pour une rame, 5.500 pour une station. h Recettes de la RATP (*) : 200.000 euros h Principaux films réalisés ou en cours en 2011 : « Hugo Cabret », Martin Scorsese, « Des vents contraires », de Jalil Lespert avec Benoît Magimel et Audrey Tautou, « Après-mai », d’Olivier Assayas h Films cultes : « Les Amants du Pont Neuf », Leos Carax (1991), « Subway », Luc Besson (1985), « Peur sur la ville », Henri Verneuil (1975), « Le Samouraï », Jean-Pierre Melville (1967). (*) 2010. DÉVELOPPEMENT L ancé en 2007, deux ans après les autres pôles de compétitivité agronomi- ques, Agrimip Innovation en Midi-Pyrénées comble son retard. Fort de 187 adhérents des secteurs de la recherche, de l’industrieetdel’agriculture,ila labélisé en quatre ans 190 pro- jets de recherche sur les valori- sations alimentaires ou indus- trielles des productions agricoles. Ils représentent un effort de R&D des entreprises et deslaboratoiresde398millions d’euros dont 40 apportés par l’Etat et les collectivités. Il est devenulepremierpôledecom- pétitivitéagricoleennombrede projets financés par le Fonds unique interministériel (FUI), avec 17 dossiers retenus, alors qu’il ne s’agit pas d’un pôle mondial. « Nous solliciterons la vocation mondiale lors de l’éva- luation des pôles par l’Etat en 2012 », affirme son président Alain Chatillon, fondateur de Nutrition & Santé. Etude contre le vieillissement Agrimip Innovation s’étendra à la fin 2011 à l’Aquitaine, où le pôle Prod’Innov (agroalimen- taire et santé) a été délabélisé par l’Etat en 2010. Les entrepri- ses alimentaires d’Aquitaine se sont alors tournées vers Agri- mip Innovation et certaines adhèrent déjà, comme la coo- pérativeEuralisàPau.Lasimili- tude des productions des deux régions et la complémentarité descentresderecherchefavori- sent ce rapprochement qui devrait être agréé par l’Etat d’ici à 2012. En prélude, le pôle a obtenulalabélisationparleFUI d’un projet porté par des aqui- tains : Neurophénols, réalisé avec le pôle breton Valoria, tra- vaille sur des produits à base de fruits rouges contre le veillisse- ment. Il recevra 1,6 million de l’Etat et des collectivités et est porté par l’entreprise girondine Active Inside avec des sociétés bretonnes, les laboratoires bor- delais Gesvab et Nutrineuro, l’Ecole vétérinaire de Nantes et quatre partenaires québécois. Le FUI a retenu deux autres projets du pôle cet été. Agri BTP 2, colabélisé avec le pôle parisien Advencity, vise à fabri- querdescimentsetdesbitumes viadesdéchetsdel’agroalimen- taire. Subventionné à hauteur de 1,5 million, il est conduit par LR Vision, Spie Batignolles, etc. Le projet Ecosilo (1 million de subventions) cherche des pro- cédés de lutte contre les insec- tes dans les silos. Il est porté par AB7 Industrie avec la coopéra- tive Arterris, le laboratoire de chimie agro-industrielle de Toulouse, le Laas-CNRS et le laboratoire d’entomologie de Bordeaux. Le FUI a aussi présé- lectionné un projet de plate- forme préindustrielle de fabri- cation de produits chimiques issus des végétaux à Toulouse. LAURENT MARCAILLOU CORRESPONDANT À TOULOUSE Agrimip Innovation va s’étendre à l’Aquitaine AMÉNAGEMENT C ’est, paraît-il, la plus belle ave- nue du monde.Elle est à nou- veau la plus chère d’Europe. Selon l’étude publiée hier par le cabinet du conseil en immobilier d’entrepriseCushman&Wakefield, les Champs-Elysées sont devenus l’artère commerciale la plus oné- reuse, devant New Bond Street à Londres, la via Montenapoleone à MilanetlaviaCondottiàRome. Les Champs-Elysées s’octroient égalementlacinquièmeplacemon- diale derrière la 5th Avenue à New York, Causeway Bay à Hong Kong, Ginza à Tokyo et Pitt Street Mall à Sydney.Sansatteindrelessommets anglo-saxons, la valeur locative des Champs-Elysées tutoie les 7.364euroslemètrecarré,enhausse cetteannéede5,3 %.Signe,selonle cabinet-conseil, « d’un certain retour en grâce » de l’avenue, qui avaitconnul’anpasséunebaissede 9 %desesloyerscommerciaux.« La reprise économique, même fragile, l’essordutourismedanslacapitaleet laréductiondunombred’opportuni- tés disponibles aiguisent l’appétit de grandes enseignes internationales déjà présentes à Paris ou désireuses de s’y implanter », fait valoir Chris- tian Dubois, le directeur général de Cushman & Wakefield France. Les Champs-Elysées sont en effet l’une des avenues parisiennes où la pro- portion d’enseignes est la plus éle- vée (plus de 40 % sur près de 250locauxcommerciaux). Ces derniers temps, plusieurs géantsdel’habillement–enparticu- lier anglo-saxons – se sont donné rendez-vous sur cette vitrine de choixoùdéambulentchaqueannée uploads/Ingenierie_Lourd/ les-echos-2-09.pdf

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