Préparation IEP – LVH 2014 – 2015 – Mme VILLAUME METHODOLOGIE DE LA DISSERTATIO

Préparation IEP – LVH 2014 – 2015 – Mme VILLAUME METHODOLOGIE DE LA DISSERTATION CONCOURS D’ENTREE A SCIENCES PO Question Contemporaine Thème 2015 La Famille La Mondialisation 1 Préparation IEP – LVH 2014 – 2015 – Mme VILLAUME La dissertation, ne nous le cachons pas, est l’un des exercices les plus techniques du concours d’entrée de Sciences Po. Nous vous l’enseignons, certes pour le bac, mais le niveau demandé au concours (même s’il est abordable, sinon il n’y aurait pas de reçu après le bac !!!) est plus élevé. Rien de bien sorcier si vous maîtrisez les bases méthodologiques de cet exercice. De la rigueur et de l’organisation et le tour est (presque) joué ! Sachez aussi que le temps imparti semble bien souvent trop court : il ne faut pas se laisser déborder par le stress et garder le contrôle de son épreuve. Même si les connaissances sont importantes, elles ne font pas tout, et il faut plutôt voir le barème comme 1/3 de connaissances et 2/3 de méthodologie. Commençons par LA chose essentielle, le squelette de votre dissertation : le PLAN. Le "mythe" du plan de la dissertation Sciences Po, c’est II/2, soit deux parties/deux sous- parties. Sachez que ce plan est possible, mais qu’il n’est en rien obligatoire. Vous êtes bien évidemment libres de faire ce que vous voulez, mais s’il faut de l’ambition, ne tentez pas l’impossible pour autant. Normalement, si vos idées et vos arguments sont cohérents, le plan apparaît comme une évidence. Les plans classiques : - II/3 - III/2 - II/2 - III/3 (à choisir seulement si vous avez beaucoup de choses à dire, le risque étant d’avoir des parties très déséquilibrées). Vous pouvez choisir un autre plan plus "folklorique", mais il faut vraiment être sûr de votre coup … 2 Préparation IEP – LVH 2014 – 2015 – Mme VILLAUME Pour un plan II/3 par exemple : I/ Partie (fois deux) 1) Sous partie (fois trois) ● Argument 1 ➣ Exemple/illustration/citation ● Argument 2 ➣ Exemple/illustration/citation ● Argument 3 ➣ Exemple/illustration/citation 3 Préparation IEP – LVH 2014 – 2015 – Mme VILLAUME Tout ceci doit bien évidemment s’enchainer de façon fluide et naturelle. Les mots de liaison sont donc primordiaux et doivent être cohérents, sans tomber comme un cheveu dans la soupe. Maintenant que l’on sait à quoi doit ressembler un plan, comment procéder et dans quel ordre quand on prend connaissance du sujet qu’on doit traiter ? Cette méthodologie n’en est qu’une parmi bien d’autres, mais la plupart du temps, elle est assez efficace. I/ L’analyse du sujet On le dit et le répète, et pourtant ça ne rentre pas : c’est l’étape la plus importante de la dissertation, et si elle est bien faite, celle qui vous fera gagner un temps précieux. Dès que vous avez le sujet, réfléchissez bien à tous les termes et écrivez sur une feuille toutes les idées, références, synonymes, antonymes et autres qui vous viennent à l’esprit. Vous pourrez ainsi délimiter le sujet au mieux, et cibler le sens qu’il faut selon vous lui donner dans votre devoir. Avec vos idées viendront vos arguments et exemples : faites vous une colonne pour les arguments, une pour les citations et une pour les exemples puis liez les entre eux. Petit à petit se dessinera votre plan, en rassemblant les grandes idées ensembles. Deux ou trois axes majeurs doivent se dessiner. Si ça ne vient pas naturellement, pas de panique ! Creusez encore un peu le sujet, ou changez votre angle d’approche. II/ La problématique Une fois que vos idées sont couchées sur le papier et que vos axes sont à peu près définis, il est temps de trouver votre problématique, qui sera votre fil conducteur tout au long de la rédaction de votre dissertation. Préparez en plusieurs cohérentes avec vos axes, pour déterminer laquelle semble la plus pertinente. Ne la perdez jamais de vue : c’est elle qui doit vous guider. Si vous n’êtes pas à l’aise avec cette problématique, c’est que ce n’est pas la bonne : il faut en changer, et rapidement ! Par contre, une fois qu’on se lance avec une, il ne faut pas en changer 30 minutes avant la fin de l’épreuve … Mais s’y fixer ! Faites ensuite un brouillon de plan autour de cette problématique en reprenant vos idées du I/. Il faut que ce plan soit clair et concis : soyez efficace au maximum sans perdre de temps futilement ! 4 Préparation IEP – LVH 2014 – 2015 – Mme VILLAUME III/ L’introduction Autre élément ESSENTIEL de votre dissertation. L’introduction introduit (sans blague) votre devoir, c’est en quelque sorte la première impression : il faut donc envoyer du lourd. (Un conseil : rédigez là directement au brouillon, pour gagner du temps et de la clarté !) Une introduction ne s’improvise pas et ne se fait pas à la dernière minute : il faut donc lui accorder le temps qu’elle mérite. Il n’y a pas de longueur "formelle", mais une demi-page au moins est appréciable. Voici un plan indicatif de la méthodologie à suivre pour construire une bonne introduction : 1) Identifier les mots clés du sujet. Il faut toujours les ramener à 3, au mieux 2. Le libellé du sujet les donne souvent. Le vrai mot problématique est souvent la conjonction de coordination. C’est le "et" ou le "ou" qu’il faut définir avant tout ! C’est ce mot qui articule le sujet, qui fait le lien entre les mots clefs. 2) Phrase d’accroche (essentielle car ce sont les premiers mots de votre devoir, ils doivent "accrocher" directement le lecteur). Il faut entrer directement dans le sujet. C’est la tonalité générale du propos. 3) Définition des termes du sujet : certains termes étant polysémiques, il faut véritablement cibler le sens qui vous intéresse pour votre dissertation. Il ne faut pas définir les uns après les autres, mais conjointement, pour ne pas faire un "effet catalogue". Il faut rester fluide, c’est essentiel ! 4) Contextualisation : il faut inscrire le sujet dans un contexte : lui donner à la fois sa dimension historique et d’actualité. Montrer que le sujet est à la fois dans le passé et dans le présent. 5) Intérêt du sujet : l’art de convaincre le correcteur que oui, le sujet est intéressant, et même plus que ça : essentiel à votre vie (n’ayons pas peur de l’hyperbole). Montrer un angle d’attaque, des approches un peu originales. 6) Problématique : on l’a déjà abordée, mais c’est la question à laquelle la dissertation doit répondre. Elle peut être constituée de plusieurs questions, mais toujours en lien avec le sujet donné au départ ! 7) Annonce du plan 5 Préparation IEP – LVH 2014 – 2015 – Mme VILLAUME UN EXEMPLE D’INTRODUCTION Sujet : L’hyperprésidentialisation de la Vème République [Accroche]Quelle confusion que celle qui a régné autour de la Constitution de 1958 et de sa mise en pratique ! Une transition de régime qui n’est pas passée inaperçue, loin de là : de débat en débat, de conseils en réunions, les prémisses mouvementées de cette nouvelle République lui prédisaient une existence de négociations perpétuelles et d’interrogations pour le moins animées. Définition des termes] La Vème République est un régime qui fait peur. Peur car inclassable : ni vraiment présidentiel, ni totalement parlementaire … Un régime hybride, novateur, qu’on ne sait trop comment appréhender. Bouleversant l’ordre traditionnel français perpétué par les IIIème et Ivème Républiques, il place en son cœur l’executif, balayant ainsi des années de parlementarisme dominant. De son impulseur, Charles De Gaulle, à ses successeurs, la Vème République n’a connu que de grandes figures pour la diriger, loin du temps des petits présidents sans postérité de la IIIème République. À ce titre, on a ces dernières années vu fleurir le terme d’ « hyperprésidentialisation », notamment pour qualifier la politique menée par N. Sarkozy, mais l’idée est présente dès la création du régime ; Michel Debré désigne ainsi lui même le général De Gaulle au pouvoir comme un « monarque souverain ». Comment cependant un régime pas totalement présidentiel peut-il être hyperprésidentiel ? Comment expliquer ce besoin français profond de l’image du chef, de la figure dominante du pouvoir au sortir de la seconde guerre mondiale, tandis que les voisins de la France se prémunnissaient au contraire contre un executif trop fort et plaçaient à leur tête le juge constitutionnel ? Contextualisation]En 1958, la Constitution rédigée par Michel Debré intervient à la fin de la guerre d’Algérie, dans un contexte de crise très ancrée dans la société française. Ce nouveau texte tente d’apporter une réponse à des problèmes qui touchent citoyens et classe politique à la fin de la Ivème République. Les français ont besoin d’une nouvelle impulsion et d’une reconstruction du pays qu’ils ne pensent pas possible sous l’instabilité gouvernementale et la gouvernance des partis propres aux deux derniers régimes. La Vème République, sa rationalisation du parlement et sa mise en avant de l’executif apparaissent donc à beaucoup comme une solution, et le peuple français valide le uploads/Ingenierie_Lourd/ methodologie-dissertation.pdf

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