Montage Pour les articles homonymes, voir Montage (homo- nymie). Le montage est
Montage Pour les articles homonymes, voir Montage (homo- nymie). Le montage est, en audiovisuel, l'action d'assembler bout La Moviola américaine, première table de montage sonore (1928), équipée d'un lecteur image et d'un lecteur son optique. à bout plusieurs plans pour former des séquences qui forment à leur tour un film. 1 Définition Alfred Hitchcock est l’auteur d’un aphorisme vigoureux : « Dans un documentaire, c’est Dieu le met- teur en scène. Dans un film de fiction, c’est le metteur en scène qui est Dieu[1]. » « Le plan est l’unité créatrice du film. Il n’est pas seule- ment “une image”, il est l’outil qui permet de créer le temps et l’espace imaginaires du récit filmique, au moyen de coupures dans l’espace et dans le temps chaque fois que l’on crée un nouveau plan que l’on ajoute au précédent. Filmer, ce n’est pas seulement enregistrer une action, c’est d’abord choisir la manière de montrer cette action, par des cadrages variés avec des axes de prise de vues différents. Cette opération, le découpage, fournit après tournage un ensemble de plans que l’on colle l’un derrière l’autre, se- lon leur logique spatiale et temporelle, dans l’opération du montage[2] ». • Montage de fiction : Le montage de fiction est la fabrication proprement dite de la bande image et de la bande son (ou de plusieurs bandes son) d’un film joué par des comédiens, à partir des éléments fournis par l’enregistrement au tournage des plans définis par le réalisateur dans son découpage tech- nique, ou dessinés sur le story-board (ou scénarimage se- lon ses indications. Stricto sensu, le montage est ainsi le bout à bout de ces plans. • Montage de documentaire : Le montage de documentaire est la fabrication propre- ment dite de la bande image et de la bande son d’un film montrant le réel, à partir des éléments fournis par l’en- registrement au tournage des plans définis au préalable par le réalisateur ou improvisés selon l’évolution du sujet. Le montage de documentaire assure le rapprochement de l'ensemble des plans réalisés effectivement, avec le sujet tel qu’il a été défini ou souhaité avant le tournage. On comprend, par ces définitions, que si le montage est une opération importante dans la réalisation d’un film de fiction, en revanche, le montage d’un documentaire est la phase essentielle de sa réalisation. 2 Techniques, muséologique et ac- tuelle 2.1 Montage sur support photosensible La technique de montage sur un support photochimique (pellicules 35 mm ou 16 mm) relève presque aujourd’hui de la muséologie. Elle se déroule à partir d’une copie posi- tive de travail, sorte de brouillon qui évite de nombreuses manipulations au négatif original, et qui permet, après ac- ceptation par les ayant droit du film ainsi monté, de pro- céder à la finalisation technique (montage son, mixage, étalonnage..) et au tirage des copies d’exploitation. 1 2 3 HISTORIQUE “Colleuse” 35mm (1910). Table de montage des années 1940 - Musée du cinéma de Turin. Le montage sur pellicules 35 mm ou 16 mm se pratique à l’aide d’une table comportant un ou plusieurs lecteurs de bande son, synchronisés avec un lecteur de la bande image. Le monteur, ou la monteuse, visionne chaque plan choisi, image et son, et indique au crayon gras directe- ment sur la pellicule les marques de début et de fin du « plan utile ». À l’assistant(e) d’exécuter ce qu’on appelle les « collures », en réalité des soudures à l’acétone faite à l'aide d'une presse à coller, dite “colleuse”. Une enrou- leuse permet de dérouler ou ré-enrouler les plans en bobi- neaux ou la galette de travail pré-montée. Ce matériel est complété par un « chutier », sorte de panier surmonté d’un « peigne » où sont accrochés les plans servant au mon- tage d’une séquence ou partie de séquence. Plus récem- ment, l’utilisation d’une presse à ruban adhésif permet au monteur d’effectuer lui-même, et vite, la « collure » des plans. En principe, la copie de travail est conservée en la- boratoire avec les chutes (négatifs non utilisés). Ce qui a permis parfois de sauvegarder des films anciens dont le négatif et les copies de projection avaient disparu. 2.2 Montage virtuel Article détaillé : Montage vidéo. • La télévision a permis l’essor d’une technique de prise de vues particulière : la vidéo, dans laquelle l’émulsion photosensible est remplacée par un re- vêtement d’oxyde de fer sur lequel sont enregistrés les effets analogiques de signaux électriques prove- nant d’une grille électronique recevant les images. Le défilement linéaire de cette bande, qui comporte une ou plusieurs pistes sonores synchronisées, per- met, par ré-enregistrement analogique, de procéder au montage d’un film à partir des bandes (cassettes) originales. Contrairement à la pellicule photochi- mique, la bande vidéo n’offre pas le confort d’une vue directe, sans l’aide d’une machine, sur les photo- grammes du film, mais elle ne connaît ni les « poils » ni les rayures, même si elle a aussi ses problèmes particuliers (scratches, drops). • Dans un premier temps, les progrès d’enregistre- ment ont permis de remplacer les signaux élec- triques analogiques par des signaux numériques ré- partis sur un support linéaire identique à la vidéo. • Les progrès de l’informatique ont permis ensuite l’enregistrement des données chiffrées dans des mé- moires de lecture et leur reproduction par des pro- cesseurs numériques. Les logiciels professionnels les plus connus permettant le montage sur des ordinateurs et un ou plusieurs écrans de contrôle (moniteurs) sont ceux d’Avid Technology et Final Cut Pro d’Apple. Les images utilisées peuvent être un mélange de plusieurs sources : pellicule photosensible de divers formats (numérisées à partir d’un télécinéma), ou vidéo sur bandes de différents formats (numérisées à partir d’un lecteur au format d’origine), ou vidéo nu- mérique, et la première opération du montage virtuel est l’acquisition, dans les mémoires du procédé, des sources d’images et de sons utiles pour la confection du film. 3 Historique 3.1 Les premiers « bout à bout » En 1891, l’assistant de Thomas Edison, William Kenne- dy Laurie Dickson, enregistre le premier film du cinéma présenté au public, Dickson Greeting. Ce film comporte un seul de ce que l'on appellera plus tard en français un plan, et que l'on appelle en anglais une scene. Tous les premiers films du cinéma, ceux d'Edison-Dickson, ceux de Louis Lumière, ceux de Georges Méliès, ceux d'Alice Guy, et de bien d'autres pionniers, ne comportent qu'une seule action filmée intégralement en une seule prise de vues. La caméra est chargée d’une pellicule 19 mm de moins de vingt mètres, dotée de 6 perforations rectangu- laires arrondies en bas de chaque photogramme, mais dès 1893, Edison-Dickson mettent au point le 35 mm, avec un jeu de quatre perforations rectangulaires Edison sur 3.1 Les premiers « bout à bout » 3 chaque bord de la bande. « Edison fit accomplir au ciné- ma une étape décisive, en créant le film moderne de 35 mm, à quatre paires de perforations par image[3]. » Plus tard, les films Lumière comporteront 1 perforation ronde Lumière de chaque côté des photogrammes, et les films Gaumont d'Alice Guy, seront de 60 mm de large sans au- cune perforation, le film étant entraîné par des pinces in- termittentes. Le bobineau est impressionné par la caméra jusqu’à son épuisement, sa durée est d'une trentaine de secondes et longtemps n’excèdera pas une minute. Ain- si que le proclame Laurent Mannoni, conservateur à la Cinémathèque française des appareils du précinéma et du cinéma : les premiers films du cinéma ont été enregis- trés par le « Kinétographe (en grec, écriture du mouve- ment) : caméra de l’Américain Thomas Edison, brevetée le 24 août 1891, employant du film perforé 35 mm et un système d’avance intermittente de la pellicule par “roue à rochet”. Entre 1891 et 1895, Edison réalise quelque soixante-dix films[4]. » C’est Edison qui, le premier, a l’idée d’utiliser le mot anglais film pour désigner les bobineaux impressionnés. Tous ces films se présentent de la même façon : une seule scène au cadrage fixe. Les copies du film sont tirées d’après le négatif original, et le succès d’un titre oblige les cinéastes à retourner la scène pour renouveler le négatif fatigué par les manipulations du tirage. En août 1895, deux collaborateurs de Thomas Edison, William Heise et Alfred Clark décident de reconstituer la décapitation de Marie Ire d'Écosse (Marie Stuart), et ont l’idée du premier trucage du cinéma : l’arrêt de camé- ra (cinéma). « La comédienne qui incarne la reine dé- chue s’agenouille devant le bourreau et pose la tête sur le billot. Le bourreau lève sa hache. À ce moment précis, le directeur de la prise de vue ordonne à tous de s’immobiliser, les figu- rants qui assistent à l’exécution, le bourreau, la reine se figent dans leur position du moment. L’opérateur arrête alors le Kinétographe et on évite de déplacer accidentellement l’appareil. La comédienne est remplacée par un manne- quin portant la même robe et muni d’une tête postiche séparable. L’opérateur remet sa ma- chine en mouvement. La hache s’abat, la tête postiche roule uploads/Ingenierie_Lourd/ montage.pdf
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- Publié le Fev 03, 2021
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