POUR DÉCOUVRIR ET COMPRENDRE COMMENT BORDEAUX A SU CONCILIER PATRIMOINE ANCIEN
POUR DÉCOUVRIR ET COMPRENDRE COMMENT BORDEAUX A SU CONCILIER PATRIMOINE ANCIEN ET CONTEMPORAIN. LA MISSION RECENSEMENT DU PAYSAGE ARCHITECTURAL ET URBAIN (MIRPAU) DE LA MAIRIE DE BORDEAUXVOUS PROPOSE DE DÉCOUVRIR LA RICHESSE DU PATRIMOINE AU QUOTIDIEN, DES RIVES NORD DU JARDIN PUBLIC AU GRAND PARC. UNE PROMENADE ÀVIVRE COMME UNE DÉCOUVERTE, OU UNE REDÉCOUVERTE, DE QUARTIERS PAS SI ORDINAIRES QU’IL N’Y PARAÎT À BORDEAUX, CLASSÉ PAR L’UNESCO ET LABELLISÉ «VILLE ET PAYS D’ART ET D’HISTOIRE ». La banlieue ouest de Bordeaux est très riche d’histoires de parcs et de jardins, de maisons de plaisance et de « bourdieux ». Les relations entre le faubourg des Chartrons, la vieille ville et Saint-Seurin étaient bloquées par la forteresse du châteauTrompette. Avec la création du Jardin Public ordonnée par l’intendantT ourny en 1746 afin de les relier,les faubourgs ouest de Bordeaux n’ont cessé de se développer et de s’urbaniser. Le territoire urbain,agrandi dans ce quadrant en 1865 par l’annexion d’une partie de la commune du Bouscat,connaît un développement spectaculaire au long du boulevard de ceinture mais aussi des rues rayonnantes qui sont créées pour valoriser les terrains et accueillir des populations nouvelles. Certains domaines (Labottière, Rivière…) résistent à cette urbanisation mais ils lui cèdent, au final, lorsque le grand marais de Bordeaux, sur les terrains de Luze, est assaini par la construction du Grand Parc, dès la fin des années 1950. Alors que retenir de cette histoire urbanistique ? La ville d’aujourd’hui,dans ces quartiers,a gardé un air de campagne. Les jardins, encore nombreux, y sont tout baignés des eaux fraîches de la banlieue, que nous rappelle la fontaine de Figuereau. Conception : Léonard Crétois, Sylvain Schoonbaert,Anne-Laure Moniot, Mairie de Bordeaux, Mission recensement du paysage architectural et urbain, Direction générale de l’aménagement Illustration de couverture : Château de Rivière (près Bordeaux) appartenant à Mr De Luze, lithographie (Arch. mun. Bordeaux, rec. 17, pl. 17, cliché Sylvain Schoonbaert) Plan : Plan général du bien de campagne de Labottière près Bordeaux, dessin attribué à Dufart, début XIXe siècle (Musée d’Aquitaine, inv. 92.7.484, cliché Lysiane Gauthier) Documents : sauf mention contraire,Archives municipales Bordeaux, clichés Bernard Rakotomanga ; XL A 44 ; XXIV A 1; clichés Sylvain Schoonbaert : XIX D 424, rec. 136 ; XXIII E 5, rec. 36 ; 71 N 2 ; 50 O 1675 ; 2 Mi D 7 40 ; XXIVV 23 Graphisme : Aurélia Pauquet, mairie de Bordeaux, direction de la communication. DU JARDIN PUBLIC AU GRAND PARC parcours 7:Mise en page 1 26/07/12 10:24 Page 1 et firent appel à un architecte reconnu dans le milieu du négoce pour édifier leurs chais.Les bâtiments originaux s’étendaient jusqu’à la rue Laseppe.De ce côté ils ont disparu.Il n’est pas certain que la gravure qui figurait sur le papier à en-tête de la compagnie des « caves deTivoli », en donne une image fidèle ; elle en restitue au moins l’esprit. Du côté de la rue Laroche apparaît bien, en revanche, le décor qui sied en cette fin de siècle à une grande maison de négoce. Minvielle a ordonnancé dix larges travées scandées par des chaînes de bossages et organisées autour de deux pavillons en léger avant-corps sommés d’un fronton cintré. La toiture est masquée par une balustrade. Le traitement de l’entablement est remarquable. Sur la frise, des modillons en volute à décor d’acanthe et de perles semblent soutenir la corniche. Des guirlandes de feuilles de laurier enrubannées,pendantes,passent d’un modillon à l’autre… autant de symboles de prospérité pour cette façade dont le parti reste classique, même si l’architecte emprunte des éléments du XVIe siècle, comme les fenêtres à meneaux,il puise largement dans le répertoire du XVIIIe siècle pour composer une façade éclectique propre à son époque.La présence de ces chais n’est pas exceptionnelle dans ce quartier.En réalité,toute la petite banlieue de Bordeaux en recelait au XIXe siècle ; ils n’étaient pas seulement aux Chartrons, loin de là. G Rue deTivoli / AtelierTEOB Rue deTivoli, on rencontre d’autres exemples d’activités économiques et de bâtiments remarquables. L’industrie du sucre est une activité traditionnelle à Bordeaux.A l’angle des rue de Rivière et deTivoli,l’architecte Barias édifia en 1882 une usine pour M.Nouvialle qui,sous ses allures de maison individuelle, abritait bel et bien un atelier de confiserie.L’avant-corps central d’un étage avec comble d’ardoises a été ajouté aux anciens pavillons latéraux.Les bureaux de l’entreprise sont au bel étage et ouvrent sur la rue tandis que l’atelier est à l’arrière. Un fronton en arc segmentaire couronne le cartouche dans lequel s’inscrit le nom de la société. Non loin de là,à l’angle de l’ancien boulevard du Bouscat,la raffinerie deTivoli est construite par Ruben Dacosta, en 1926, pour les entrepreneurs Guignier et Bertault. Le bâtiment de plan massé abrite les bureaux mais aussi des logements d’employés. Il affiche lui aussi clairement en façade son activité. Les anciennes fonctions manufacturières du quartier, aujourd’hui disparues, méritent d’être soulignées carTivoli n’était pas seulement un lieu résidentiel et de plaisance mais aussi un lieu de travail pour les ouvriers. C’est d’ailleurs là que s’installa le dépôt des tramways et omnibus. Jusqu’à la disparition des tramways bordelais après-guerre, la compagnie (électrique) des tramways et omnibus de Bordeaux est restée très présente barrière du Bouscat. Le dépôt se situait à la convergence des lignes 9, 10, 11, 14 et 24.Une halle existait avant 1899,date à laquelle G.deT amanhan entreprit des travaux à l’entrée de ce bâtiment métallique de belle facture. Une construction plus récente,due à l’ingénieur Louis Fouillade,en 1946,témoigne encore de cette activité.Il s’agit d’une halle de béton composée d’un portique de sept travées en arc segmentaire sur lequel s’adosse un bâtiment plus bas abritant les magasins.Trois rames pouvaient y entrer pour la maintenance. La façade principale est marquée par ses deux piliers de pierre massifs à l’appareillage rustique qui contrastent avec la légèreté du voile de béton du pignon. Ce dernier,largement évidé,forme un fronton.Le bandeau de son arc s’interrompt en partie centrale, là où s’inscrivait le chiffre de la compagnie. Ainsi,de nombreuses activités économiques accompagnent le développement des quartiers ouest du Jardin Public. L’habitat qui convient aux populations nouvelles prend de multiples formes, des plus traditionnelles, aux plus contemporaines. IV. L’HABITAT DE L’ÉCHOPPE A LA CITÉ G Boulevard du Bouscat / Rue Mandron / Rue Camille-Godard Échoppes et maisons des quartiers traditionnels Échoppes et maisons d’un étage sont particulièrement nombreuses, dans ses faubourgs,au long des rues Mandron et Camille-Godard qui sont prolongées jusqu’au boulevard du Bouscat après 1865. Dans toutes les rues secondaires et de desserte qui composent le maillage de cette petite banlieue,deux époques de construction apparaissent nettement dans le paysage des rues. La première correspond à une période faste de développement de la construction des maisons individuelles dont on peut situer le pic au milieu des années 1880.La seconde est moins connue. Elle correspond à des micros lotissements effectués dans l’Entre-deux- Guerres et qui émaillent le paysage des rues,là où des emplacements sont encore disponibles entre les maisons construites au siècle précédent. La rue Mandron en offre trois beaux exemples. Entre 1924 et 1925, l’ingénieur Edmond Gallois lotit toute l’extrémité de la rue à l’angle du boulevard, entre les numéros 273 et 283. Il s’agit de cinq maisons mitoyennes d’un étage alignées et de la maison du propriétaire,bien plus cossue.Construites dans un style très classique pour les années 1920, le petit hôtel du propriétaire articule remarquablement le paysage de l’angle du boulevard et de la rue alignée. Entre les numéros 229 et 239 s’étend le lotissement Dubernat,nom du propriétaire et entrepreneur qui fit bâtir par l’architecte Robert Chevalier six maisons à étage en retrait d’alignement, entre 1937 et 1938. Plus bas encore dans la rue Mandron, au niveau des numéros 188- 212,un ensemble plus hétérogène de maisons de la même époque forme une séquence également remarquable.Elles sont bâties entre 1932 et 1934, certaines par le même architecte (P . Moreau) ou les mêmes entrepreneurs (Guyonneau ou Bernard) qui sont souvent aussi propriétaires des terrains.La sobriété des aménagements intérieurs et du décor des façades laisse ici penser qu’il s’agit davantage de maisons locatives que dans les lotissements précédents. Un petit détour par la rue deVarize offre un exemple intéressant des premiers groupements d’habitations à bon marché construits par la SBHBM, ici entre 1903 et 1912. Il s’agit du groupe Frédéric-Passy, bâti par Albert Touzin et l’entrepreneur Berthomieu. Ce sont des échoppes et deux maisons d’un étage au plan minimaliste mais au décor soigné en façade avec un motif en crochet saillant qui souligne les linteaux tandis que les clés sont marquées d’agrafes rondes ou triangulaires qui individualisent chaque entrée. Enfin,entre les numéros 147 et 151 de la rue Camille-Godard, on retrouve l’entrepreneur Dubernat associé à Chevalier pour un groupement de trois maisons à étage aux façades particulièrement soignées. Elles sont construites en 1937 sur le même modèle d’une travée d’entrée latérale étroite et une plus large pour le séjour. Les portes d’entrée, droites ou en anse de panier,sont surmontées chacune d’un oculus et reçoivent une décoration assez abondante et chaque fois différente. Les références au goût Louis XVI sont nombreuses et celles de style art déco moins prononcées. uploads/Ingenierie_Lourd/ parcours-7-jardins-public-au-grand-parc.pdf
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- Publié le Sep 13, 2021
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