Travaux dirigés Toutes Terminales Entraînement à la dissertation ( étape du pla

Travaux dirigés Toutes Terminales Entraînement à la dissertation ( étape du plan détaillé ) * Vous avez pu lire un exemple d’introduction ( au-delà de la page ) que j’avais rédigé il y a bien longtemps pour le sujet abordé en séance de T.D. J’y ajoute ici un exemple de plan, très ( trop ) condensé. J’attire une fois encore votre attention sur la liberté qui est la vôtre dans l’établissement d’un plan. • Aucune forme de plan n’est recommandée, ni même conseillée [ sinon, on en arriverait à un « formatage » injustifiable des esprits, celui qui régnait par exemple dans certains Instituts d’Etudes Politiques : tout traitement d’un sujet devait épouser une arborescence à deux branches ( ! ) I / II puis I se ramifiait en I /1) en regard de I / 2), et le geste mécanique de division se poursuivait des deux côtés jusqu’à épuisement des alinéas, apparemment… Cette absurdité contagieuse était entretenue évidemment par les enseignant(e)s qui refusaient de corriger tout devoir écrit qui osait sortir de ce patron ! ) • Aucune forme de plan n’est une planche de salut permettant de « sauver la moyenne » dans tout sujet où l’on perdrait pied. Généralement, on constate que le « naufragé du bac » croit tenir un tel kit de survie avec un « plan ternaire » qu’un correcteur excédé résumerait en : thèse /antithèse / foutaise ]. • Vous créez un plan pour cadrer / organiser vos réflexions sur le sujet. Ce plan adapté à votre terrain, vous pouvez le poser avant d’y semer vos arguments, vos exemples... Le cas est pourtant rare. Vous découvrez plutôt ce plan après avoir rassemblé suffisamment de « matériau(x) de pensée ». Ce plan devient la meilleure façon – selon vous - de les exposer à un lecteur. Pour faire savants, les pédants qui encombrent les estrades, vous servent à tout propos de la « méthodologie » ( terme bien hideux qui, si on lui restitue son sens strict, veut dire : « réflexion sur les méthodes » ) ; contentons-nous de « méthode » qui, par l’intermédiaire du latin methodus, vient du grec methodos ( soit le composé du préfixe méta = vers et du substantif odos = route, voie ). Qui peut prétendre avoir une idée précise du chemin avant de l’avoir parcouru ? Il faut donc se mettre en route et dans cette marche cahotante, apprendre à penser. Ces remarques sur le plan se vérifient à plus forte raison pour ce qui concerne les contenus d’une « dissertation ». Pas plus que de plan « passe-partout », il n’existe de recette(s) pour penser ( ! ), d’analogie(s) ou de passerelles entre les sujets de bac. Vous pouvez très bien avoir des choses à dire sur un sujet et rester stérile devant un autre. Quelle méthode vous sortira donc de cette panne intellectuelle, pour ne pas dire cette ignorance ? Votre seul atout est la familiarité avec la question, familiarité qui vient de votre culture personnelle. Tous ceux qui cherchent à vous persuader du contraire sont des sophistes. Les moins charlatans vous vendent une méthode Coué, faite pour vous rassurer ( et penser en rond ) ! Réfléchissons un instant ! Comment d’ailleurs pourrait-on traiter de même manière des questions aussi diverses que les questions dites « partielles » : celles en comment…. ? pourquoi… ? pour quoi … ? de quoi … ? etc. Et encore la multitude de questions que la grammaire nomme « totales », celles qui admettent des réponses affirmatives ou plus ou moins affirmatives, affirmatives sous conditions, de même pour les réponses négatives, dubitatives, aporétiques. Vous rencontrez des questions en Y a-t-il … ? Est-il possible que … ? Pouvons- nous / Peut-on… ? Devons- nous / Doit-on… ? ou X est-il Y … ? avec sa variante X n’est-il que Y … ? Vous êtes même confrontés à des sujets de bac qui sont posés telles des épreuves à définir [ Un exemple parmi d’autres : Qu’est-ce qu’un chef-d’œuvre ? ] *** Le sujet qui nous donnait du fil à retordre dans l’exercice d’initiation [ La valeur d’une civilisation dépend-elle de son niveau de développement technique ? ] appartient aux questions totales, faussement ouvertes. Il était facile de se convaincre qu’un tel sujet n’admettait qu’une réponse négative, à la rigueur une réponse positive, assortie de maints remords et restrictions… Si j’avais à traiter ce sujet à un niveau de terminale, je procèderais de cette façon : 1 / Une première partie serait consacrée à un travail de définition(s) combinées. Au moment d’introduire le sujet, la tâche de définition peut très bien être repoussée dans un premier paragraphe du développement. Surtout si ce travail est « lourd », comme c’est le cas ici, où il faut s’entendre sur ce que l’on entendra par « valeur(s) », « développement ( ou progrès ) technique » et y voir plus clair dans le triplet de notions : « civilité / culture / civilisation ». [ J’ouvre ici une longue parenthèse qui peut vous être utile en mainte occasion, quand vous avez à réfléchir à partir d’un champ sémantique ou sur une pluralité de sens [ = polysémie ] : a) Définir ne peut bien entendu résumer l’activité de penser. En faire un préalable obligé ou un aboutissement pourrait faire perdre à celle-ci sa souplesse. Toute grande pensée est exploratoire, heuristique, critique… Et tout ouvrage qualifié de « philosophique » ne débute pas forcément, comme l’Ethique de Spinoza ou le Tractatus de Wittgenstein, par une mise au point lexicale. b) Si conceptualiser est bien une « marque de fabrique » de la philosophie et des sciences, la première ne peut toutefois être aussi rigoureuse qu’une science dans la définition de ses concepts. Il n’empêche que l’art de définir est une étape authentique de l’exercice philosophique. Il n’y a pas à en avoir honte ! La philosophie grecque a ouvert la voie, sous la plume de Platon. Ses dialogues s’occupaient longuement de la question cruciale : to ti esti ( = « qu’est-ce que … ? ») J’avais profité de ce sujet pour vous initier à des débats jamais tout à fait clos qui ont mobilisé philosophes et linguistes sur la signification. La pensée commence, certes, avec la phrase ( ou la proposition, diront les puristes qui suivent le logicien Frege ). Mais une phrase, dans toute langue naturelle, s’analyse en signes ( ce que le langage ordinaire appellent des « mots » . Parmi eux, les noms ou substantifs forment le massif le plus dense du lexique ) ; comment avons-nous fait nôtre la signification d’un « mot » ? Trois options intellectuelles polarisent les débats : 1 ) l’essentialisme ou le platonisme dira ceci : les hommes apprennent le sens des mots et se comprennent entre eux, parce qu’ils ont à l’esprit la même idée. Le platonisme étant à la fois un idéalisme et un « réalisme des essences », il faut ajouter que ces essences ( ou Idées ou Paradigmes ) existeraient, indépendamment de nos esprits. Comme si nos esprits se tournaient vers elles pour nommer, comprendre… Il y aurait une « idée du cheval » qui serait la référence absolue pour toutes les désignations « un cheval ». Ou, pour le dire autrement, c’est parce que chacun sait « ce qu’est un cheval » ou connaît « le cheval en soi » qu’il emploie à bon escient, dans la conversation par exemple, le mot « cheval » ]. Cet essentialisme sera mis en difficulté dans la célèbre Querelle des Universaux au Moyen Age. 2 ) l’adversaire intellectuel de l’essentialisme s’appelle le nominalisme ( on le fait remonter à un penseur de la scholastique médiévale, Guillaume d’Ockham ) ; il s’attaque à l’hypothèse que le générique « cheval », pour reprendre notre exemple, existe bel et bien. Rien de tel n’existe. Nous n’avons rencontré et ne rencontrerons que des chevaux. Il n’y a donc que des existants singuliers. Il n’est d’aucune utilité d’imaginer une « couche » d’universaux qui existerait en plus des existants du monde. Nous avons vu un cheval puis un ou des autre(s), ainsi de suite ; par conséquent, la signification est construite dans chaque langue par généralisation / induction et c’est l’usage répété qui m’apprend le sens des mots. 3 ) j’ai évoqué également une troisième théorie de la signification, la plus récente, puisqu’elle est contemporaine des débuts de la Linguistique « scientifique » [ on considère le suisse francophone Ferdinand de Saussure comme son fondateur ] ; on peut nommer cette hypothèse structuraliste. Toute langue est appréhendée comme un système ( on rappelle qu’une des caractéristiques d’un « système » est la primauté des relations sur les éléments ) ; le structuralisme dira que tout est lié dans une langue : en conséquence, le lexique d’une langue est un immense maillage d’une inépuisable densité ; les termes du lexique ( qui sont des signes élaborés ) renvoient les uns aux autres. Ils ont une pertinence uploads/Ingenierie_Lourd/ plan-detaille-pour-un-sujet-de-dissertation.pdf

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