Quarto n°9 Quarto..............................................................

Quarto n°9 Quarto.................................................................................................................................................................... 3 La psychose chez l’enfant dans l’enseignement de Jacques Lacan Éric Laurent ................................................ 4 Groupe de travail sur la psychose chez l’enfant. Introduction Antonio di Ciaccia ............................................ 19 L’enfant malade est un passionné de l’erreur Guy Vanderputten ..................................................................... 22 Itard ou la première observation d’un enfant fou Alexandre Stevens ................................................................ 28 Aujourd’hui, en lisant Paul Moreau de Tours : "De la folie chez les enfants" (1888) Guy Vanderputten........ 30 Santé de Santis et la dementia præcossissima Virginio Baio........................................................................... 37 Bleuler ou la psychanalyse apprivoisée Antonio di Ciaccia............................................................................... 43 2 Accueil Cliquer Quarto SUPPLEMENT A LA LETTRE MENSUELLE DE L’ECOLE DE LA CAUSE FREUDIENNE PUBLIE A BRUXELLES La théorie psychanalytique, même à se prostituer, reste bégueule (trait bien connu du bordel). Comme on dit depuis Sartre, c’est une respectueuse : elle ne fera pas le trottoir de n’importe quel côté (note de 1966). (Écrits p. 796). Deux ans écoulés depuis la lettre de dissolution, mais la troisième année de contre-expérience qui se poursuit. Le compter cardinal en Belgique pas plus qu’ailleurs, ne s’égale vraiment pas à l’ordinal. L’"ordinal" nous invite à l’espoir, au désir de poursuivre, il anticipe et rend évident le poids des actes passés, ceux vis-à-vis desquels Lacan nous invite à la critique assidue. L’École belge de psychanalyse (Valdémar endormi aurait-il eu un cauchemar ?) instaure son tribunal d’exception et tri-banalyse, au nom de l’éthique, un de ceux par qui la question de l’éthique lui est venue. Il est vrai qu’en Belgique la dissolution n’a jamais permis aux ignares d’aborder l’éthique autrement que sous la forme de leur symptôme dénié ! Adresse non-isomorphe à la seule institution ci-dessus visée ! Appliquons la psychanalyse au débile et il devient une canaille, et à la canaille… que Lacan s’en aille et n’en subsiste que sa "valdémarisation", si on peut dire, à charge pour ceux-là, (en serions-nous ?) d’être à la fois les voyeurs et les hypnotiseurs, puis jouir à l’avance du moment où ils réveillent le mannequin endormi de leur rêve. Que la vérité parle, dans le fil d’une pratique qui fait problème pour quiconque se dit psychanalyste, tient à la place donnée par Lacan à l’objet "a". Son maniement dans la cure fait problème. Raison de plus pour n’y pas introduire une clôture. L’objet "a" d’être toujours trompeur, exclut toute perspective imaginaire de ségrégation, elle "… réelle, trop réelle pour que le réel soit plus bégueule à le promouvoir que la langue, c’est ce que rend parlable…" (proposition d’octobre). Quarto neuf, avec la même passion, celle de Freud, j’y ajoute Lacan à la liste, après Socrate, Descartes, Marx (Causalité psychique p. 193) mène et transcrit nos recherches. Et s’il est correct de dire ici que l’objet en est la vérité, reprenons la citation de Max Jacob : "le vrai est toujours neuf". Quarto Neuf, c’est Laurent avivant le discours de Lacan, les quelques fois où il esquissa un travail la direction d’un travail /à propos de la psychose de l’enfant, et c’est aussi l’expérience d’une équipe, celle de l’ANTENNE qui a groupé autour de sa pratique institutionnelle, quelques personnes, elles aussi de ce champ, de la psychose infantile, pour que produit s’en dépose. On trouvera leurs travaux, essentiellement dans ce Quarto IX, consacrés à une première approche psychiatrique. C’est l’Histoire en effet qui les a poussé cette fois à reprendre la psychiatrie de l’enfant au temps des premières découvertes freudiennes. Ils entendent poursuivre dans Quarto X et présenter la fondation et l’historique de leur pratique au moment où elle est réinterrogée par sa tutelle administrative. On trouvera aussi dans le prochain numéro, les derniers travaux consacrés à la psychose, conférences de l’enseignement de clinique psychanalytique à Bruxelles, au cours du cycle 1981-1982. (conférences de J.-A. Miller, M. Silvestre et de G. Miller). Quarto X rendra compte également de l’interview de membres de l’École, ("magazine des sciences humaines" du 9-1-83 à la RTB) à propos de l’existence en Belgique de l’École de la Cause Freudienne, des problèmes de la garantie et de la passe. Est-ce un rêve, un vœu ? C’est l’an neuf à chaque fois quand on y travaille ce 28-12-1982 3 Accueil Cliquer La psychose chez l’enfant dans l’enseignement de Jacques Lacan Éric Laurent (Bruxelles, le 12 mai 1982) Antonio Di Ciaccia me poussait à une sorte de présentation générale des rapports entre l’enseignement de Lacan et la psychose chez l’enfant. Je me contenterai d’une présentation plus locale des rapports de l’enseignement de Lacan et de la psychose chez l’enfant. C’est une prudence en accord avec la position de Lacan lui-même sur ce point. Sur la psychose, Lacan, contrairement à beaucoup de psychanalystes de l’après-guerre, n’a pas écrit des tartines. Il s’est contenté d’interventions fulgurantes, qui ont bouleversé l’abord de la psychose avant et après, mais extrêmement limitées. Il y a un séminaire consacré à cette question : le Séminaire sur les psychoses ; réécrit comme texte, la Question préliminaire ; puis plus rien pendant des années. Jusqu’au moment où on arrive à Joyce le Sinthome, où il réétudie la question de la psychose de façon systématique mais sur le mode aphoristique de ces années-là. Il est tout à fait sûr qu’entre-temps, il y a des jalons. En ce qui concerne la psychose chez l’enfant, c’est encore plus resté une question préliminaire, dans l’enseignement de Jacques Lacan. Néanmoins, il nous a donné des repères extrêmement précieux et, là aussi, tout à fait fulgurants. Nous avons déjà eu ensemble l’occasion d’examiner un moment de l’intervention de l’enseignement de Lacan sur cette question. Ce moment c’est, dans les suites du Rapport de Rome, l’examen de la question de la psychose chez le petit Dick de Mélanie Klein, le cas princeps, le premier enfant psychotique traité en psychanalyse. A la suite du rapport de Rome, Lacan formule la question en trois points : 1. Le statut de l'imaginaire 2. La question de la relation d'objet 3. Le contre-transfert . Vous savez que ce sont les trois têtes de cha- pitre d'une page que j'ai eu l'occasion de commenter avec vous l'année dernière quand je suis venu, c'est pour ça que je ne le reprendrai pas dans le détail. 1. Mais c'est évidemment cette question que l'abord de l'analyse d'enfant, les faits clini- ques recueillis, auprès des enfants, étaient en train de foutre en l'air toute la clinique recueillie chez les adultes. Ce qui paraissait une nouveauté, c'était ceci : on prenait un fait clinique conçu, bien repéré dans la communauté psychanalytique par l'abord du dispositif freudien, et on mettait à la place un phénomène, une formation imaginaire recueillie auprès des enfants et considérée comme, puisque plus archaïque, logiquement première. Ce fut un véritable mouvement d'inflation des formations imaginaires dans la psychanalyse. Problème crucial pour Lacan : comment remettre la psychanalyse sur ses pieds? C'est-à-dire considérer ces formations imaginaires du bon point de vue, du point de vue du symbolique. 2. La relation d'objet. Là encore, cet intérêt massif sur l'observation ou l'intérêt porté aux premières relations d'objet étaient en train de bouleverser complètement la défini- tion de l'objet en psychanalyse. Mais Lacan a eu raison, c'est-à-dire qu'après 20 ans de relation d'objet plus personne ne sait ce qu'est le phallus. C'est ce qu'il a vu incipiens. 3. Troisièmement, le contre-transfert, qui était effectivement à cette époque-là, le développement de cette notion qui venait d'arriver sur le marché (après l'article de Paula Heimann de 1949), donc quand Lacan écrit en '53, le contre-transfert était en train d'occuper absolument tous les esprits autour de la formation du psychanalyste. La formation du psychanalyste, c'était d'assouplir son contre- transfert ! C'est exactement, après tout, ce que quelqu'un comme André Green peut écrire dans le Monde, (le 11:9:81) quand, soi-disant, il parlait, il faisait le bilan de l'enseignement de Jacques Lacan. André Green constatait que les nouvelles tâches du psychanalyste, pour sa formation, visaient avant tout à ce qu'il puisse supporter de plus en plus de choses, qu'il puisse vraiment accueillir l'humanité entière dans ses bras. Et ça, ça se fait en assouplissant son contre- transfert ; on fait des exercices pour ça. Bon. Ca c'est un moment de l'enseignement de Jacques Lacan, et j'ai examiné avec vous les conséquences de ce moment, c'est-à-dire la reprise systématique par Lacan du petit Dick. 4 Accueil Cliquer Aujourd’hui, je voudrais considérer un autre moment de l’enseignement de Lacan qui se situe entre deux références : la première, le 10 juin 1964, c’est lorsque Jacques Lacan, à son Séminaire, commente le travail qui venait de paraître de Maud Mannoni, dans ce livre "L’enfant arriéré et sa mère", et il commente précisément les thèses avancées par Maud Mannoni, en lui donnant quelque indication sur la façon dont, lui, prendrait les choses. Je vous lis cette petite citation de départ, qui est page 215 du Séminaire XI : "… Lorsque le premier couple de signifiants se solidifie, s’holophrase, nous avons le modèle de toute une série de cas… – spécialement donc d’enfants débiles, et il note ceci :"… c’est en se mettant à une certaine place, sur le mathème uploads/Litterature/ 009.pdf

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