V ue d’ensemble de l’Ancien Testament Arend Remmers Généralités Introduction :

V ue d’ensemble de l’Ancien Testament Arend Remmers Généralités Introduction : Les livres de la Bible L’ancien testament L’Ancien Testament a été écrit en hébreu. Comme l’arabe, cette langue est d’origine sémitique. Quelques courtes portions du texte ont été rédigées en araméen (Esdras 4.8 à 6, 18 ; 7.12-26 ; Daniel 2.4 à 7, 28). Très proche de l’hébreu, venu de Syrie, l’araméen se répandit dans tout l’ouest de l’Asie et, déjà pendant l’époque assyrienne, obtint le statut de langue internationale. Il fut adopté comme langue oǝcielle de l’empire occidental de Perse sous la désignation « araméen du royaume » ; après la captivité babylonienne, les Juifs continuèrent à utiliser ce langage. L’Ancien Testament hébraïque, les Saintes Écritures des Israélites, contient les mêmes livres que celui dont nous disposons actuellement. Mais leur ordre diǖère. L’Ancien Testament hébraïque est divisé en trois parties (comparez Luc 24.44b). La loi (en hébreu : torah) La loi comprend les cinq livres de Moïse qui, depuis la traduction grecque de la version des Septante (vers 220 avant Jésus-Christ), portent en général les titres latino-grecs suivants : Genèse : (Formation, commencement) Exode : (Sortie) Lévitique : (Livre des Lévites) Nombres : (Chiǖres, dénombrement) Deutéronome : (Seconde loi) Pour chacun des cinq livres, la désignation hébraïque est basée sur les premiers mots du texte. Les Prophètes (en hébreu : nebiim) Dans la Bible hébraïque, cette catégorie ne comporte pas uniquement les livres des prophètes ; en fait, elle se divise en deux groupes : — Les premiers prophètes (nebiim rischonim) : Josué – Juges – 1 et 2 Samuel – 1 et 2 Rois — Les derniers prophètes (nebiim acharonium) : Ésaïe – Jérémie – Ézéchiel – Osée – Joël – Amos – Abdias – Jonas – Michée – Nahum – Habakuk – Sophonie – Aggée – Zacharie – Malachie Les É critures (en hébreu : k etubim) Les Psaumes — Job — Les Proverbes Ruth, Le Cantique des cantiques, Le Prédicateur, Lamentations de Jérémie, Esther : Ces cinq livres sont réunis sous le nom hébreu megilloth (« rouleaux »). Ils sont lus lors des fêtes juives de la Pentecôte, de la Pâque, des Tabernacles, de la destruction du temple et des Purim. Daniel Esdras Néhémie 1 et 2 Chroniques Dans les éditions complètes de la Bible qui sont à notre disposition aujourd’hui, on a retenu l’ordre suivant : 1. 17 livres historiques : Genèse à Esther 2. 5 livres d’enseignements ou poétiques : Job au Cantique des cantiques 3. 17 livres prophétiques : Ésaïe à Malachie. Le Nouveau Testament Sans aucun doute, à l’origine, les diǖérentes parties du Nouveau Testament furent écrites en grec. Toutefois, les auteurs utilisèrent une forme particulière de cette langue, la koiné (« commun »). À l’époque de la rédaction des textes du Nouveau Testament au cours de la seconde moitié du 1er siècle après Jésus- Christ, la koiné était employée pour le parler courant et les relations commerciales ; largement répandue sur le pourtour méditerranéen, elle constituait un moyen beaucoup plus eǝcace de propagation de l’évangile que l’araméen, la langue des Juifs et du Seigneur Jésus (Matthieu 28.19 ; Marc 16.15 ; Actes 22.21). Le classement des livres de la Bible ne relève pas de l’inspiration divine. Aussi, au cours des quelque 2000 ans de l’histoire du Nouveau Testament, plusieurs classiǗcations diǖérentes ont été proposées. Aujourd’hui, l’ordre suivant est admis sur le plan international : les évangiles : Matthieu, Marc, Luc et Jean les Actes des apôtres les épîtres de Paul : Romains, 1 et 2 Corinthiens, Galates, Éphésiens, Philippiens, Colossiens, 1 et 2 ǣessaloniciens, 1et 2 Timothée, Tite, Philémon, Hébreux les épîtres catholiques (ou : « générales ») : Jacques, 1 et 2 Pierre, 1 à 3 Jean, Jude l’Apocalypse Une exception signiǗcative a pu être observée en Allemagne. Dans la bible de Luther, les épîtres de Pierre et de Jean se trouvent insérées entre l’épître à Philémon et celle aux Hébreux. Les apocryphes et les pseudépigraphes Le mot « apocryphe » signiǗe : caché, secret, obscur. Au cours des derniers siècles avant l’ère chrétienne, de nouveaux écrits religieux surgirent. Ils furent présentés parallèlement aux livres de l’Ancien Testament dont les Juifs avaient reconnu entre- temps la canonicité. Cette nouvelle série comprenait les textes suivants : Judith, la Sagesse de Salomon, Tobie, Jésus Sirach, Baruch, 1 et 2 Maccabées, Additions au livre d’Esther, Additions au livre de Daniel. Ces manuscrits n’ont cependant jamais été introduits dans la Bible hébraïque. Ils apparurent pour la première fois dans la Septante, la traduction grecque de l’Ancien Testament. De là, ils ont été repris pour la traduction latine de la Bible par Jérôme (la Vulgate, vers 400 après Jésus-Christ). Ils font par conséquent partie du texte établi de la Bible catholique. Sans même tenir compte des nombreuses inexactitudes historiques, le niveau général de ces écrits ne peut en aucun cas être comparé à celui des livres canoniques. On a souligné à juste titre que les expressions : « Ainsi dit l’Éternel » ou autres tournures semblables, qui reviennent plus de 3800 fois dans les écrits de l’Ancien Testament, ne sont jamais employées par les rédacteurs des livres apocryphes. Dans l’Antiquité déjà, les rabbins de Palestine ne reconnaissaient aucun lien entre la parole de Dieu et les apocryphes, dont l’origine demeure obscure (peut-être ont-ils été écrits en Égypte ou en Syrie ?). La Vulgate contient encore, en supplément, d’autres textes, qualiǗés de pseudépigraphes (c’est-à-dire, écrits sous un faux nom) : la prière de Manassé, 3 et 4 Esdras, le psaume 151 et l’épître aux Laodicéens. Très tôt déjà, plusieurs apocryphes furent aussi ajoutés au Nouveau Testament. Ils datent presque tous du 2e siècle après Jésus-Christ Il s’agit d’une profusion d’écrits plus ou moins fabuleux concernant le Seigneur Jésus et les apôtres, et de lettres falsiǗées d’apôtres ou d’autres personnages bibliques. Ces textes laissent clairement transparaître leur origine humaine. Certains chercheurs classent encore dans cette catégorie les œuvres des auteurs nommés les « Pères apostoliques » ; les plus connus de ces écrits dits post-apostoliques sont : l’épître de Clément, l’épître de Barnabas, la Didaché (enseignement) des douze apôtres et le Berger d’Hermas. Le tex te des Saintes É critures Le Canon de la Bible Primitivement, « canon » signiǗe « règle ». Attribué d’abord au contenu des saints écrits qui étaient considérés comme « règle » de vie pour les chrétiens Ǘdèles, ce mot a été étendu, dès le 4e siècle, aux Écritures elles-mêmes. Aujourd’hui, le terme canon désigne donc l’ensemble des écrits inspirés par l’Esprit de Dieu qui ont fait l’objet d’une reconnaissance générale, après l’exclusion des adjonctions tenues pour apocryphes ou pseudépigraphes. Cette collection a sa propre histoire, déjà déterminée par le seul fait que les écrits de la Bible ont été rédigés au cours d’une période de 1600 ans environ. Quant à la formation du canon de l’Ancien Testament, depuis les temps les plus reculés, on attribue au scribe Esdras un rôle important comme instrument employé par Dieu pour rassembler et conserver les Saintes Écritures. Le canon de l’Ancien Testament était déjà complet entre le 3e et le 2e siècle avant Jésus-Christ ; il nous a été conǗrmé sous la forme que nous lui connaissons actuellement par les rabbins qui vivaient en Palestine au 1er siècle après Jésus-Christ Le canon du Nouveau Testament s’est aussi constitué progressivement durant plusieurs dizaines d’années. Dès le début, les évangiles, les Actes des apôtres, les épîtres et l’Apocalypse étaient considérés et respectés comme Saintes Écritures inspirées. L’action du Saint Esprit s’exerçait autant sur les auteurs que sur les destinataires et les lecteurs : ce que les uns écrivaient sous cette direction divine, les autres, inǘuencés de la même manière, le reconnaissaient. Mais, comme autrefois ces Écritures saintes devaient toutes être copiées à la main, au début de leur diǖusion elles n’étaient pas répandues uniformément dans le monde christianisé. Pourtant, au milieu du 2e siècle déjà, Justin Martyr (environ 100-165) rapporte par exemple que, dans les rassemblements des chrétiens, les évangiles et les écrits des apôtres étaient lus chaque dimanche au même titre que les livres des Prophètes de l’Ancien Testament. Une liste des livres du Nouveau Testament datant de la Ǘn du 2e siècle, incomplètement conservée malheureusement, le fragment de Muratori, appelé aussi « canon de Muratori », contient les quatre évangiles, les treize épîtres de Paul, les Actes des apôtres, les épîtres de Jean, Jude et l’Apocalypse, et encore deux écrits non canoniques. En raison surtout du développement du gnosticisme et de la diǖusion des fausses doctrines contenues dans de nombreux ouvrages s’y rapportant, les chrétiens furent contraints d’établir clairement quels écrits ils avaient reçus comme étant la Parole de Dieu. On trouve chez le Père de l’église Athanase (environ 296- 373) la première énumération complète des livres du Nouveau Testament. Lors des conciles d’Hippone (en 393) et de Carthage (397 et 419), les représentants des églises occidentales les reconnurent comme la Sainte Écriture. La transmission de la Bible Avant la découverte de l’imprimerie au 15e siècle, la reproduction des textes se faisait uniquement à uploads/Litterature/ 145-arend-remmers-vue-d-ensemble-de-l-ancien-testament.pdf

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