DST de français n°4 – Eléments de corrigé pour le commentaire du « Loup et l'ag
DST de français n°4 – Eléments de corrigé pour le commentaire du « Loup et l'agneau » Éléments de corrigé pour le commentaire de la fable « Le loup et l'agneau » de La Fontaine Méthode adoptée dans les pages qui suivent : tableau en 3 colonnes : idées, citations du texte à l’appui, analyses de ces citations et des procédés employés. Exemple : la puissance et la supériorité du Loup (idée) est marquée par l’emploi privilégié de l’alexandrin (analyse), notamment lors de son entrée en scène : « Un Loup survient à jeun qui cherchait aventure » (citation). Outil qui permet de préparer un commentaire au brouillon. Pour le commentaire, je vous recommande encore une fois de bien organiser votre brouillon avec cette partition, que ce soit sous forme de tableau ou avec des couleurs. Cela vous aide ensuite à bien composer vos paragraphes et vos phrases, en commençant par le sens, et en poursuivant chaque phrase par une citation et son analyse. Éléments de méthode (valables pour l’écrit comme pour l'oral) Noter vos premières impressions de lecture La morale avant le récit : un choix étonnant du fabuliste – titre et place de la morale, au début de la fable, condamne l’agneau, « sans autre forme de procès » que celui des événements (de la fable, donc) ; c’est aussi ce que semble programmer le titre. Ce choix renforce l’assertion « la raison du plus fort est toujours la meilleure ». Dimension/structure tragique : pas de péripétie, ni de retournement de situation. Les rimes suivies (ou rimes plates) contribuent à isoler cette séquence du texte, à la mettre en relief, et soulignent son caractère implacable. Les mouvements du texte : le dialogue, important au regard du nombre de vers qu'il occupe, est au cœur de la fable – morale (1-2) – récit, essentiellement construit avec des paroles rapportées. Le discours compose la majeure partie du récit (3-6 : exposition, suivie du nœud sous forme de dialogue, 7-26) Le duel verbal forme l’essentiel de la fable. – reprise du récit 27-29. Dénouement. Vue d'ensemble sur la composition de la fable 29 vers ; emploi de vers hétérométriques (La Fontaine utilise l’expression « vers irréguliers ») ; on repère des alexandrins, des décasyllabes, des octosyllabes, des heptasyllabes, un quadrisyllabe (« dans le courant »). Les rimes sont plates (ou suivies), comme c’est le cas dans la morale, et pour certaines embrassées ou croisées. La Fontaine a donc recours ici à une grande variété de jeux sur la métrique et sur la rime : on s’intéressera aux effets ainsi produits. Deux personnages, le prédateur et la proie : le plus fort est-il celui qu’on croit ? – Caractérisation du Loup plutôt traditionnelle : « que la faim en ces lieux attirait », « plein de rage », « bête cruelle » : le Loup joue le rôle qu’on lui voit souvent chez La Fontaine ; le dominant, le puissant (cf. adresse de l’Agneau : « Sa Majesté »). Chercher aventure, c’est presque chercher la bagarre. – Idem pour l’Agneau, associé à l’onde pure, symbole de quiétude chez La Fontaine. – Jeu avec les vers : l’alexandrin, vers royal (vers supérieur) pour le Loup : La raison du plus fort est toujours la meilleure Un Loup survient à jeun qui cherchait aventure Qui te rend si hardi de troubler mon breuvage Tu seras châtié de ta témérité (noter la diérèse sur châtié) et aussi M. Danset, Les Francs-Bourgeois 1/5 DST de français n°4 – Eléments de corrigé pour le commentaire du « Loup et l'agneau » Sire, répond l’Agneau, que Votre Majesté En revanche, c’est l’octosyllabe qui est associé à l’Agneau : Un Agneau se désaltérait dans le courant d’une onde pure (ainsi que certains vers dans les répliques de l’Agneau). L’octosyllabe pour l’Agneau : ce vers est plus proche du style moyen, très apprécié de La Fontaine, qui ne donne pas dans la poésie grandiloquente. Premier indice : préférence du fabuliste pour l’Agneau (en plus de la sympathie du lecteur), pouvant aller jusqu’à une forme d’ironie à l’égard du Loup, qui ne tire son titre que de sa supériorité dans la hiérarchie animale. Les questions à se poser pour orienter les recherches Pourquoi le Loup n’assassine-t-il pas tout de suite l’Agneau ? Puisque tout est joué d’avance, pourquoi écrire une fable sur le Loup et l’Agneau, dont le titre seul programme l’issue tragique et irrémédiable ? C’est que le Loup cherche à ce que l’Agneau, non seulement reconnaisse sa supériorité (ce qu’il fait d’emblée), mais aussi légitime son action de violence (à rapprocher des « Obsèques » ou mieux encore des « Animaux malades de la peste » ). Deux enjeux, donc : un procès injuste, une réflexion sur le langage/la parole et son pouvoir. En effet, l’importance du dialogue, l’habileté de l’Agneau (perceptible dès la première lecture) montrent que l’un des enjeux de la fable est précisément le pouvoir de la parole (et le langage comme substitut à la violence). M. Danset, Les Francs-Bourgeois 2/5 DST de français n°4 – Eléments de corrigé pour le commentaire du « Loup et l'agneau » Analyse détaillée Idées / Sens Texte Analyse des procédés ; détail des effets produits La morale confère u n e d i m e n s i o n tragique à la fable. Elle sonne de façon implacable. L e s d e u x premiers vers. Titre et place de la morale, au début de la fable, condamne l’agneau, « sans autre forme de procès » que celui des événements (de la fable, donc) ; c’est aussi ce que semble programmer le titre. Ce choix renforce l’assertion « la raison du plus fort est toujours la meilleure », construite à l’aide d’un présent de vérité générale. Les rimes suivies (ou rimes plates) contribuent à isoler cette séquence du texte, à la mettre en relief, et soulignent son caractère implacable. La loc. adv. « tout à l’heure », qui signifie « tout de suite », implique donc que l’exemple vérifiera l’adage. Un duel verbal E n s e m b l e d u dialogue Équilibre des répliques : quatre pour le Loup, trois pour l’Agneau. Les répliques de l’Agneau vont se raccourcissant et marquent soit sa défaite prochaine, soit l’impossibilité du dialogue. Mais c’est bien l’Agneau qui maîtrise le mieux le langage et qui prononce la réplique la plus longue. Un verdict avant procès Citer la première r é p l i q u e , e n particulier « Tu seras châtié... » « Qui te rend si hardi... » La première réplique du Loup (alexandrin) redouble la condamnation contenue dans la morale énoncée par le fabuliste : « tu seras châtié... ». C’est un acte de langage (cf. baptême, mariage, jugement...) : une parole-acte de condamnation. Le Loup entend montrer qu’il domine le rapport de forces : acte de langage, alexandrin qui souligne sa « majesté », diérèse sur châtié mis en valeur à la césure + rime intérieure, abondance de consonnes dentales (allitérations en « t »). Question rhétorique : prétexte. La faute de l’Agneau est déjà un abus de pouvoir : le Loup ne buvait pas. Le Loup lui reproche aussi sa hardiesse, sa témérité : autrement dit son non- respect de la hiérarchie animale. Une défense bâtie sur la maîtrise du langage au service d’un raisonnement logique « Sire (…), que Votre Majesté... » « e t q u e , p a r conséquent, en aucune façon » Celle de l’Agneau donne le ton de ses futures réponses : il répond sur le terrain du droit. L’encadrement de la fable par les termes « raison » et « procès » suggère un second enjeu : un enjeu de justice, de droit. L’Agneau indique qu’il respecte la hiérarchie animale, en donnant au Loup son titre royal (deux occurrences en un vers), et en soulignant qu’il se désaltère « plus de vingt pas » au-dessous du Loup : cette précision, premier argument de l’Agneau, est mise en valeur en constituant un vers à elle seule. L’emploi précis de connecteurs logiques (conclusion de sa première réplique) témoigne tant de sa maîtrise de l’art du discours que du bien-fondé de ses arguments. Plus important encore (et transparent pour les contemporains de La Fontaine), la réplique de l’Agneau est la mieux composée. Elle est construire selon les lois de la rhétorique classique : exorde (captatio benevolentiae, vers 10-11) ; exposé des faits ou narration (12-15), partie argumentative ou confirmation + réfutation (16-17) [il n’y a pas de péroraison toutefois]. Repères sur la rhétorique classique / l’éloquence : • exorde (adresse) / captatio benevolentiae : but = rendre les juges bien intentionnés, attentifs, dociles • exposé des faits / narration : but = entrée en matière, exposition des faits, soit sur le fond de l’affaire, soit sur les circonstances • partie argumentative ou confirmation = on y défend sa position • réfutation = on réfute l’accusation de l’adversaire • péroraison : couronnement du discours. But = produire uploads/Litterature/ 1e-devoir-pouvoir-corrige-ctaire-loup-agneau-court.pdf
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- Publié le Mar 03, 2022
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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