http://wwwens.uqac.ca/~flabelle/semantique/semlex/semlex.htm#sect2512.5.1 Hypon
http://wwwens.uqac.ca/~flabelle/semantique/semlex/semlex.htm#sect2512.5.1 Hyponymes et hyperonymes : La définition de ces termes est intuitivement simple : dans une taxonomie (ou un dico), la (les) catégorie(s) supérieure(s) (les classificateurs) sont des hyperonymes des classes ou des éléments inférieurs et par rapport, aux classes, les éléments inclus sont des hyponymes. Il s’agira toujours de mots de la même catégorie syntaxique : si deux termes partagent l’hyperonymevêtement, ils doivent être des noms. Pourquoi ne pas utiliser le terme classificateur plutôt qu’hyperonyme? Parce que ce mot est moins répandu et lié à une définition de dico. De plus, il n’y a pas de terme inverse pour classificateur [et de plus, pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ?] Donner une définition précise est plus délicat. Dans les manuels, on retrouve la définition linguistique suivante, qui n’est valable que pour les noms : [déf. linguistique1] A est un hyperonyme de B si B est un A (une sorte/type/espèce de A) et si A est un classificateur de B. Ex : Sous-vêtement est un hyperonyme de collant puisque un collant est un (une sorte de) sous-vêtement. Par contre, sous-vêtement n’est pas un hyperonyme de robe puisque robe n’est pas une sorte de sous-vêtement. Mais, cette définition n’a pas de sens pour les verbes. WordNet propose la solution suivante pour les verbes : [déf. linguistique2] A est un hyperonyme de B si B est une façon de A. (B is one way to A). Ex : Assassiner (trucider, descendre, occire…) qqn est une façon de tuer qqn Si on veut donner une définition vraiment générale et applicable aux noms comme aux verbes, il faut… eh, oui ! passer par l’inférence logique. [déf. logique] A est un hyperonyme de B si 1) l’inférence dans laquelle A remplace B est valide et 2) l’inférence dans laquelle B remplace A n’est pas valide Ex : nom : Un collant traîne sur le tapis |- Un sous-vêtement traîne sur le tapis Un sous-vêtement traîne sur le tapis *|- Un collant traîne sur le tapis Ex : verbe : Jim a embrassé Marie |- Jim a touché Marie Jim a touché Marie *|- Jim a embrassé Marie En général, nous donnerons deux types de définitions pour les relations lexicales. Chacune a ses limites et il faut utiliser toutes les armes à notre disposition dans notre alliance contre le Mal. Propriétés de l’hyperonyme : 1. Transitivité : En termes d’inférence, dans une taxonomie stricte (ex :WordNet), la relation d’hyperonymie est transitive : si A hyperonyme de B et B est une hyperonyme de C alors A est aussi un hyperonyme de C (ou encore, tout ce qui est un C est aussi un A). Ex : Un sous-vêtement est une sorte de vêtement, un bustier est une sorte de sous- vêtement |- un bustier est une sorte de vêtement. Ou encore objet fabriqué est un hyperonyme de vêtement et vêtement est un hyperonyme de sous-vêtement etc. Cette notion d’héritage (terme très utilisé en représentation des connaissances) est une caractéristique qui a été peu examinée dans les dicos classiques. WordNet en fait un usage systématique. Parfois, cette relation transitive semble ne pas tenir ; elle signale alors qu’il y a eu un changement de sens. Cruse 2000 donne l’exemple suivant : 1) A car-seat is a type of seat Un siège d’auto est un type de siège 2) A seat is a type of furniture Un siège est un type de meuble/mobilier ??A car-seat is a type of seat Un siège d’auto est un type de meuble/mobilier On joue souvent sur deux sens des termes. Ex : un chaton est un jeune chat. En prenant le sens taxonomique strict de chat, on peut dire qu’un chaton est un chat mais on fait alors abstraction de l’emploi non scientifique de chat (félin adulte). De même, mes parents, les Ducon Moyen ont tendance à opposer quelque part vêtements et sous-vêtements. Il faut encore une fois distinguer entre le sens culturel et le sens scientifique. Ce dilemme laisse ses traces dans les dicos : à chat, Robert CD donne une définition genre Ducon Moyen (sens 1), puis une définition plus «scientifique» (sens 3). Pour revenir à Cruse, la prémisse (2) est incorrecte : mobilier ou meuble désignent l’aménagement intérieur. Or un banc est (Robert CD) un siège et se retrouve dans un parc. Autrement dit, (2) est incorrect : meuble/mobilier ne sont pas des hyperonymes de siège, à moins de redéfinir les termes. Cruse donne aussi un exemple avec la prémisse A dog is a pet, qui est fausse puisqu’un chien de traîneau est rarement considéré comme un animal de salon. Cruse souligne également certaines exceptions aux inférences associées à l’hyperonymie. Il souligne que les inférences ne sont plus valides dans le contexte de la négation et des verbes d’attitude : Normal : Il y a des tulipes dans le vase |- Il y a des fleurs dans le vase Négation : Il n’y a pas de tulipes dans le vase *|- Il n’y a pas de fleurs dans le vase Verbes d’attitude : Jim est surpris qu’il y ait des tulipes dans le vase *|- Jim est surpris qu’il y ait des fleurs dans le vase Ce n’est pas vraiment surprenant, comme on le verra plus loin. Les verbes d’attitude et la négation modifient les propriétés logiques de la phrase (on parle de contextes opaques). Dans le cas des verbes, il est beaucoup plus commode de le voir l’hyperonyme en terme d’inférence. qu’en terme d’arbre. Ainsi, des verbes comme effleurer, heurter, frapper, baiser… sont considérés comme des verbes «de toucher». Robert CD: Heurter : Toucher en entrant brusquement en contact avec (généralement de façon accidentelle. Effleurer : toucher légèrement. Frapper : Toucher (qqn) plus ou moins rudement en portant un ou plusieurs coups. «Toucher» serait donc l’hyperonyme de cette classe. En terme d’inférence, c’est assez clair. À moins encore une fois de redéfinir les mots : Jules a frappé, baisé, heurté, effleuré Julie (avec un bâton) |- Jules a touché Julie (avec un bâton) Attention : si on utilise un modificateur comme avec un bâton, l’inférence tient toujours, mais avec le modificateur. 2. Négation contradictoire de l’hyperonyme : Affirmer un terme et nier son hyperonyme aboutit à une contradiction (à moins de changement de sens) puisque le terme implique son hyperonyme: ??C’est un caleçon mais ce n’est pas un sous-vêtement. ??C’est une combinaison mais ce n’est pas un sous-vêtement (à moins de combinaison spatiale, ce qui fait partir d’un autre sens dans Robert, évolué à partir du sens de sous-vêtement) Par contre, il est possible d’affirmer l’hyperonyme d’un terme et de nier ce terme. On se trouve à dire qu’il s’agit de la bonne classe mais du mauvais élément de la classe C’est un sous-vêtement mais ce n’est pas un caleçon (c’est une combinaison) 3. Reprise pronominale par l’hyperonyme : Si Matrisse est bien programmé en ce qui concerne les hyperonymes, il pourra faire un bout de chemin dans un polar lorsqu’il lira . Il avait laissé son caleçon qui schlinguait sur la commode, à deux pas du cadavre. Le sous-vêtement portait des traces de sang. 4. Progression thématique: Il arrive (souvent ?) que l’hyperonyme soit d’abord introduit dans un texte avant le terme. Il s’agit évidemment d’une progression vers un contenu informatif plus précis : Il est allé jusqu’à laisser un sous-vêtement par terre. C’était (même) un caleçon. ? Il est allé jusqu’à laisser un caleçon par terre. C’était (même) un sous-vêtement. Exercices : Hyponyme ? Vérifier définition et propriété. L’hyponyme, au contraire, est une sous-classe ou un élément inférieur d’une classe supérieur. C’est la relation inverse. si A est un hyperonyme de B, alors B est un hyponyme de A. L’hyponyme est toujours de la même classe syntaxique que le terme. [déf. linguistique1] A est un hyponyme de B si A est un B (une sorte/type/espèce de B) et si B est un classificateur de A. Ex : Collant est un hyperonyme de sous-vêtement [déf. linguistique2] A est un hyponyme de B si une façon de B , c’est de A. Ex : une façon de tuer qqn, c’est de l’assassiner qqn est [déf. logique] A est un hyponyme de B si 1) l’inférence dans laquelle B remplace A est valide et 2) l’inférence dans laquelle A remplace B n’est pas valide Ex: Jules a mis un sous-vêtement (A) dans la chesseuze |- Jules a mis un vêtement (B) dans la chesseuze [valide] Jules a mis un vêtement (B) dans la chesseuze |- *Jules a mis un sous-vêtement (A) dans la chesseuze [invalide] Pour ce qui est des propriétés logiques de l’hyponymie : 1. La transitivité est préservée 2. On peut affirmer un terme et nier son hyponyme (mais pas l’inverse) : C’est un sous-vêtement mais pas une bobette. 3. La reprise par l’hyponyme est impossible (ou plutôt punk) : ??Il y avait un vêtement sur la commode près du cadavre. La robe portait des lacérations. 4. Progression : L’hyponyme doit suivre le terme : Il y avait un sous-vêtement, c’était une bobette. Dans le uploads/Litterature/ 2 2 .pdf
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- Publié le Aoû 28, 2022
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