UNIVERSITE SORBONNE NOUVELLE - PARIS 3 ED 268 – Langage, langues : description,

UNIVERSITE SORBONNE NOUVELLE - PARIS 3 ED 268 – Langage, langues : description, théorisation, transmission UFR Littérature, Linguistique et Didactique (LLD) Thèse de doctorat Sciences du Langage Léa Ghislaine GAMILLE ELEMENTS DE DESCRIPTION PHONOLOGIQUE ET MORPHOLOGIQUE DU LUMBU LANGUE BANTU (B44) DU GABON PARLEE A MAYUMBA Thèse dirigée par Sû-tôôg-nooma KABORE Soutenue le 18 décembre 2013 Jury : Odile ISSA, Professeur, INALCO, PLIDAM (Rapporteur) Annie RIALLAND, Directeur de recherche émérite au CNRS, Université Sorbonne Nouvelle-Paris 3 (Examinateur) Marie-Françoise ROMBI, Directeur de recherche au CNRS, M N H N, UMR 7206, (Rapporteur) Sû-tôôg-nooma KABORE, Professeur, Université Sorbonne Nouvelle, ILPGA (Directeur de thèse) 2 3 Résumé Notre thèse porte sur le Lumbu, une langue bantu parlée au Gabon et au Congo. Nous avons choisi de travailler sur la variété parlée à Mayumbu (sud du Gabon). Notre approche aborde la phonologie et la morphologie de cette langue. Le système phonologique compte quinze phonèmes consonantiques et dix phonèmes vocaliques. Le système vocalique comporte des voyelles longues et brèves mais pas de voyelles nasales. On note plutôt un phénomène de nasalisation favorisée par la présence d’une consonne nasale après la voyelle. Le système tonal comporte deux tons simples haut, bas et deux tons modulés montant descendant. Cependant, la variation tonale est favorisée par la présence d’un ton flottant haut ou bas en structure. Le système nominal du Lumbu présente treize classes nominales et trois classes locatives. Ces classes sont regroupées en douze paires singulier / pluriel. Le préfixe de classes régit l’accord des éléments de l’énoncé qui lui sont dépendants : l’adjectif, le démonstratif, le possessif, etc. La dérivation est relevée aussi bien dans le domaine lexical que verbal. Tout au long de notre travail, nous avons procédé à une analyse dérivationnelle en partant de la forme de base jusqu’à la forme réalisée. Cette façon de faire met en avant les différentes étapes du processus dérivationnel. Mots clés : Lumbu, phonologie, classes nominales, préradical, ton flottant, morphologie, accord en classe, dérivation. 4 5 Abstract This work provides a systematic description of Lumbu, a bantu language spoken at Mayumba, Gabon. I have chosen to focus on the phonological and morphological analysis. The inventory of phonemes shows 16 consonants and 10 vowels. There are no nasal vowels, but there is however nazalization favored by the presence of a nasal consonant after the vowel. This part of the analysis is completed with the description of the tonal system. There are two simple tones /H/ (high) and /B/ (low), and also a rising tone /Mt/ (for « montant » in French) and a falling tone /Dt/ (for « descendant » in French). Tonal variation is induced by a floating tone. There are 13 noun classes and 3 locative classes. As a rule, classes are grouped in pairs (singular and plural). There is no masculine.feminin distinction. The class prefix of nouns governs concord on all the terms that depend on the noun, i.e., adjectives, demonstratives, possessives, etc. All through the work I have analysed the derivational processes step by step, from the root upward to the surface form. Key words: Lumbu, phonology, noun classes, floating tone, morphology, concord. 6 7 Dédicace A Judith Eulalie GAMILLE, ma jumelle de cœur en souvenir des merveilleux moments passés ensemble. En attendant nos possibles retrouvailles contente-toi de te rejouir pour ce périple enfin achevé. A toi aussi Nancel, mon petit ange adoré, ta seule présence nous a tant comblé de bonheur. [mwɛ ̂ :ndù ntá:ndù, ùtàlìlà bɔ́bà bátwàmǩ̀] 8 9 Remerciements Pour commencer, je voudrais remercier Monsieur Sû-tôôg-nooma Kabore qui a accepté de diriger cette thèse. Merci pour toute l’attention et la patience dont il a fait montre à mon égard afin de faire aboutir cette longue traversée du désert. Toute ma gratitude aux membres du LACITO qui m’ont accueillie et m’ont ainsi donnée un cadre de travail agréable et adéquat pour mener à bien mes recherches et avec lesquels j’ai partagé des moments de convivialité inoubliables. J’adresse toute ma gratitude à Patrice Kouendolo et Régis Ollomo Ella pour leur aide face à mes lacunes en informatique. Ma dette est plus qu’immense auprès du Professeur Jean Paul Rékanga du Centre de Linguistique Gabonaise de Libreville. Il m’a ouvert les portes du centre qu’il dirige durant tout le mois d’aout 2010. Le Professeur Rekanga m’a initiée en un temps absolument très court aux principes généraux de description des langues africaines et à la méthode de description des langues bantoues du Gabon qu’il propose dans son laboratoire. Toute ma gratitude à Monsieur G. Philippson de m’avoir donnée mes premiers conseils scientifiques le jour où il m’a ouvert les portes de son laboratoire à Lyon en mars 2008. Merci infiniment. Qu’Achille Mavoungou trouve ici toute ma reconnaissance. Il a consacré un temps fou, malgré ses occupations, pour corriger ce travail. Enfin mes remerciements vont à l’endroit de mes parents Monsieur et Madame Gamille d’avoir cru en moi, votre amour indéfectible et votre soutien restent pour moi un rempart de sécurité et de sérénité dans les meilleurs moments ainsi que pendant les moments les plus périlleux de mon existence. Je vous dois tout. Surtout que cette thèse m’a appris à encaisser sans réchigner tous les coups inimaginables. Merci papa et maman pour cet apprentissage de la vie. Je remercie également mes frères Jean, Yves, Eric, Fabrice, Tristan et mes sœurs Nelly, Lucile qui m’ont soutenue moralement. Je remercie surtout mes petits trésors Cindy et Andy qui sont la lumière qui égaie ma vie. C’est bien grâce à vous que j’ai pu me relever lorsque certains de mes « guides » avaient choisi de fermer les écluses avec un sourire en coin. Votre seule présence m’a permis de franchir les barrières et garder la tête haute. Que ceux que je n’ai pas cités trouvent ici toute ma gratitude de m’avoir permis de réaliser ce travail. 10 11 Sommaire RESUME ......................................................................................................................... 3 ABSTRACT ..................................................................................................................... 5 DEDICACE ..................................................................................................................... 7 REMERCIEMENTS ...................................................................................................... 9 SOMMAIRE .................................................................................................................. 11 ABREVIATIONS .......................................................................................................... 13 SYMBOLES .................................................................................................................. 14 INTRODUCTION GENERALE ................................................................................. 15 1 OBJECTIF 16 2 TRAVAUX EXISTANTS 16 3 DEMARCHE METHODOLOGIQUE 17 4 ENQUETE ET CORPUS 17 5 APPROCHE THEORIQUE 18 6 LOCALISATION GEOGRAPHIQUE DU LUMBU 21 7 MIGRATIONS DES LOCUTEURS LUMBU 25 8 ORGANISATION SOCIALE DES BALUMBU 26 9 CLASSIFICATION LINGUISTIQUE 28 10 SITUATION SOCIOLINGUISTIQUE DU GABON 33 11 STATUT DU FRANÇAIS AU GABON 36 12 STRUCTURATION DU TRAVAIL 39 PHONOLOGIE ............................................................................................................. 41 1 IDENTIFICATION DES SEGMENTS PHONOLOGIQUES DU LUMBU DE MAYUMBA 41 2 TONS 75 3 SYLLABE 83 4 PROCESSUS PHONOLOGIQUES 92 MORPHOLOGIE ....................................................................................................... 105 12 1 LE SYSTEME NOMINAL 105 2 LA DERIVATIO 134 3 SYSTEME VERBAL 184 4 LES SUFFIXES DE DERIVATION VERBALE 206 5 LA CONJUGAISON 230 CONCLUSION ........................................................................................................... 289 BIBLIOGRAPHIE ...................................................................................................... 293 TABLE DES ILLUSTRATIONS .............................................................................. 305 CARTES 305 TABLEAUX 305 FIGURES 305 TABLE DE MATIERES ............................................................................................ 307 13 Abréviations B ton bas fixe BH séquence tonale bas-haut b ton bas flottant H ton haut fixe h ton haut flottant C consonne Cl. Classe ASSOC association tonale ALVC allongement vocalique compensatoire EFFAC effacement tonal Ext extension Fo formatif Fin finale Fric. fricative IP indice personnel IO indice objet Imp. impératif N Nasale NEG. négateur pl. pluriel PN préfixe nominal Postfin post-finale PP préfixe pronominal PréFi. Pré-finale Rad radical RS règle segmentale RT règle tonale VL voyelle de liaison 14 Symboles # limite de phrase ou de syntagme, limite de mot + limite de thème ou de radical - limite de syllabe > se réalise, devient [ ] limite de transcription phonétique / / limite de transcription des unités phonologiques | | limite de transcription morphologique Ø morphème à signifiant zéro 15 Introduction générale Ce travail s’intitule « Eléments de description du Lumbu (B44), langue Bantu du Gabon parlée à Mayumba ». Notre étude revêt d’une grande importance dans ce sens où le Lumbu1 est une langue très peu décrite. Cette thèse qui a pour objet d’étude la description du Lumbu a pour but d’apporter sa contribution aux travaux de description qui sont déjà réalisés sur les autres langues du Gabon. Au manque de documentation s’ajoute le nombre réduit de locuteurs, ce qui fait du Lumbu, une langue en danger. Le nombre de locuteurs gravite autour de 12 000 et 20 000 locuteurs (Grimes, 1996, cité par Mavoungou & Plumel, 2010: 21). En somme, l’absence quasi-totale d’études majeures sur le Lumbu, le nombre réduit de ses locuteurs susceptible de remettre en cause sa perpétuité, nous ont encore plus motivée à nous intéresser tout particulièrement à cette langue. En effet, à l’exception de quelques analyses sommaires de la phonologie et de la morphologie du Lumbu par quelques auteurs comme Blanchon (1984), Mavoungou (2010) et Mavoungou & Plumel (2010), aucune description majeure n’a encore été effectuée sur le système phonologique, morphologique et syntaxique dans cette langue. L’Etat Gabonais a préconisé la revalorisation des langues gabonaises par l’insertion de celles-ci dans le système éducatif d’une part et la nécessité de mieux décrire cette langue s’était imposée à nous. D’où notre cursus universitaire qui après la maîtrise nous préparait à dispenser ces langues (celles qui étaient uploads/Litterature/ 2013-pa-030176.pdf

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