Annales d'Ethiopie Une année de publications en langue amharique P. Comba Citer
Annales d'Ethiopie Une année de publications en langue amharique P. Comba Citer ce document / Cite this document : Comba P. Une année de publications en langue amharique. In: Annales d'Ethiopie. Volume 2, année 1957. pp. 253-264; doi : https://doi.org/10.3406/ethio.1957.1280 https://www.persee.fr/doc/ethio_0066-2127_1957_num_2_1_1280 Fichier pdf généré le 07/03/2019 UNE ANNÉE DE PUBLICATIONS EN LANGUE AMHARIQUE L'année 1948 du calendrier éthiopien (1955-1956) a été marquée par la parution d'un grand nombre de livres nouveaux. Beaucoup d'écrivains qui avaient un ou plusieurs ouvrages en préparation ont tenu à publier justement cette année-là pour pouvoir dédier leur œuvre aux souverains de l'Ethiopie à l'occasion de leur Jubilé d'argent. De son côté, la foire-exposition internationale d'Addis-Ababà a été saluée par toute une floraison de littérature officielle, tracts, brochures, prospectus, etc. Les puissances étrangères exposantes, elles-mêmes, ont fait éditer des textes en langue amharique, la Grèce, par exemple, a fait distribuer une brochure avec photographies intitulée « Grik » et particulièrement bien présentée. 1948 a vu apparaître un journal quotidien bilingue, « Ya-Ityopyà Dems », (The Voice of Ethiopia) beaucoup plus développé que l'ancien petit bulletin de nouvelles « Zenâ Elat ». Enfin l'achèvement du théâtre impérial d'Addis-Ababâ a donné une vive impulsion à l'art dramatique. Plusieurs pièces en langue amharique ont été créées ou reprises pour la circonstance; grâce aux possibilités offertes par la nouvelle scène, les décors ont revêtu un éclat inconnu jusqu'à ce jour. Parmi les œuvres dramatiques déjà anciennes, il faut citer « David et Orion » d'après la pièce de S. E. le Bitwaddad Makwanen Endâlkâcaw, « Asâbennâ saw », et le « Têwodros », drame historique de Germàcaw Takla Hawàryàt. Quant aux nouveautés, ce sont essentiellement « Sessetâmu Ato Mântaqo », une adaptation de «L'Avare» de Molière, présentée par les élèves de l'école Tafari Makwanen, « Ya-Kebr Godànâ » (The Way of Glory), pièce d'inspiration religieuse et surtout le « Hannibal » d'Ato Kabbada Mikâ'ël, dont il sera parlé plus loin. Comme dans l'article précédent, sont énumérés ci-dessous un certain nombre de livres classés selon les genres littéraires auxquels ils appartiennent. Leur somme représente à peu près ce qu'un lecteur d'Addis-Ababâ a pu trouver de nouveau dans les librairies du centre au cours de l'année éthiopienne 1948. Certains ouvrages, lus par hasard d'une manière plus approfondie, sont analysés plus en détail; il n'y a là, cependant, aucune intention de minimiser l'importance de ceux dont le titre seul est mentionné. La tendance générale semble être cette année le recul des « taqâmi meker » et des « mert qâlât » devant le théâtre et le roman. Mais il ne faut pas trop se fier aux apparences, car ces deux piliers de la littérature amharique gardent une place de choix dans ces cadres nouveaux; il ne se produit, en fait, qu'une évolution de forme. Dans les manuels scolaires, la mode est aux « Teach yourself». Citom : f}fl*fl » oofoaoft •• {Exercices de lecture), édité par l'imprimerie Artistic pour la Sudan Interior Mission, 30 pages de gros caractères pour les débutants, quelques illustrations. S A * htl'ttPl6 * ?fc?<?A."ll7 i #"}# * oofiiooJl is (The up-to-date method for studying the English language without a master), livres II et III, par Ma'mun M., imprimerie Marha Tabab, Addis-Ababâ (133 et 135 pages). Le livre II contient des règles pour la construction des phrases, des questions et des réponses, des phrases de conversation, des phrases idiomatiques et quelques principes d'orthographe. Le livre III offre la même chose en plus complexe, plus de textes de lecture et des modèles de rédaction de lettres. La prononciation de l'anglais est figurée au moyen de l'alphabet amharique. La réalisation technique de l'ouvrage laisse quelque peu à désirer. 254 VNN VLES D'KTIIIOPIE (Apprenons la langue anglaise, la langue est l'instrument de la pensée), «Teach yourself words » (vol. I), par Germa Sahây, imp. Marha Tabab (29 pages). Il s'agit du premier volume d'une série de sept. Il contient des listes de mots et d'expressions élémentaires avec prononciation et traduction en amharique. J?A » aof°UC * fï.eA+yC * fh./hti-lhdfU't * o»ft"di<B « (Traité d'électricité qui enseigne sans professeur), par Kabbada Alamu, imp. Artistic (54 pages); notions élémentaires d'électricité théorique, application à l'éclairage, à l'automobile, aux dynamos et aux moteurs électriques ; quelques croquis tout à fait schématiques. Deux livres pourront intéresser les ethnologues : U'/T * fid/P;** * ¥tif° * rt°A» * "*;** « {Au jeu de gannâ, il n'y a ni maître, ni serviteur), par Tàrraqaïi Alamu, imp. Tasfâ (26 pages). Le jeu de gannâ est une sorte de hockey qui se joue à l'époque de Noël. Dans ce petit recueil, l'auteur a voulu donner les règles de quelques jeux traditionnels ainsi que les cris et les chants qui les accompagnent. l'kVx * ï-(?tf>* » (The Gurâgës and their social life), imp. Negd (45 pages). Cette brochure était vendue soit dans sa version anglaise, soit dans sa version amharique, aux visiteurs du stand gurâgë à la foire-exposition. Elle donne une vue d'ensemble sur la localisation géographique du peuple gurâgë, ses activités, ses coutumes, ses tendances actuelles. Il y a lieu à ce propos, de féliciter hautement le Comité gurâgë de l'exposition pour une telle initiative, le stand gurâgë, essentiellement constitué par la reproduction de l'habitat typique de la famille gurâgë, a fait l'admiration des visiteurs et cette brochure en apporte le commentaire nécessaire. Le théâtre est particulièrement bien représenté cette année. Citons : W/A& « (Hannibal), par Ato Kabbada Mikâ'êl, imp. Berhànennâ Salàm (81 pages). Cette pièce, écrite tout entière en vers qui rappellent par leur ampleur l'alexandrin, fait penser aux tragédies classiques. Si les tirades, un peu longues dans l'ensemble, ne permettent pas de dialogues animés, la langue en est fort belle. [\(Dd> i *tH i (Dfifè i ÙAlH ss (Quand un ami trahit sous le coup d'un racontar), par Ba-faqâdu Daragga, imp. Tasfâ (66 pages). H Cf. G i £<£A s* par Antanah Alamu, imp. Nasànnat (59 pages). Pièce patriotique basée sur l'exploit du jeune Zar'ây Daras qui, déporté en Italie, tint tête à lui seul, en pleine rue, à toute une unité de la police romaine. ? ÏL-Sï » ^*A * "bÇ^tC. ss (Le théâtre de Kidâna Qâl), par le Bàlâmbâràs Assabber Gabra Heywat, imp. Artistic (128 pages). Pièce politique où il est question des rapports entre deux nations inégalement civilisées. Viennent ensuite trois pièces du caporal Wand Yerâd Yemar du service radio de l'armée : ùi'lh * ïl^*o°î'Fl » M\ t Hfl^ft* » î:F s: (La femme fidèle est une couronne pour son mari), imp. Nasànnat (96 pages). P*MflA-A ' ■"'•fl^ m ?Ç^*C * fllCify ss (Le mariage religieux ou la guerre de l'amour), imp. Tasfà (94 pages). Une histoire embrouillée de sosies et de frères jumeaux. f'P't t Ç'hC » onpi? :: (L'envieux empoisonne la vie sociale), imp. Nasànnat, (39 pages). Pour terminer, nous donnerons f AijB<O'T" » o»4*i*»^^ ss (Le châtiment de la vie), par Haddis Walda Sâdeq, imp. Marha Tabab (113 pages). Sombre drame de famille. Le roman se répand aussi de plus en plus. Les romanciers choisissent en général un sujet historique, patriotique ou inventent ua héros qui donnera le bon exemple COMPTES R.E.NDUS BIBLIOGRAPHIQUES 255 aux jeunes générations, ou encore, ce qui revient au même, précipitent les méchants dans les pires catastrophes. hO'ityT* s ¥lti'}$£&' * "ix^H" a (Vérité, mère nourricière), par Takïa Mâryâm Fântâyë, imp. Nasânnat (137 pages), s'élève contre le divorce et prend la défense de la famille. L'auteur a fait un effort louable pour donner à son histoire du pittoresque et de la vie. <&;)"fl>«/{«<5 s flijB J pêti s l\f°àfi» » (Le Fitâwrâri Ba-lây, son histoire : choix d'épisodes), par S. A. le râs Emru Hayla Sellâsë, imp. Berhânennâ Salâm (87 pages), est un roman historique dont l'action débute au siècle dernier, à une époque où l'Ethiopie vivait encore sous un régime féodal. P°yjK s ÉÏLfl>« s "fefiAC " (Le blessé de Mày Caw), par Makwanen Zawdë, imp. Berhânennâ Salàm (116 pages) est un roman de guerre, l'histoire du sergent Ba-delu Tarrafa, rescapé de la bataille de Mây (Jaw, témoin de l'occupation italienne et résistant. Les deux derniers romans de cette liste seront analysés plus longuement. Tflfl * /*Mfl> * — Afl « (DtiR s péto :: Tebaba Sellàsë, roman par Ato Mazgabu Abâta. Imprimerie Berhânennâ Salâm, Addis-Ababâ. Comme l'auteur le précise lui-même, nous sommes ici en présence d'un roman, étoffé il est vrai d'un discours de Sa Majesté l'Empereur, d'une conclusion personnelle de l'auteur, et de seize pages de « mert qàlât » (paroles choisies), véritable petit recueil autonome de maximes. Le roman proprement dit, c'est l'histoire édifiante de la réussite prodigieuse de Tebaba Sellâsë, petit berger du Manz, qui grâce aux facilités que Sa Majesté accorde aux jeunes gens désireux de s'instruire, finit par devenir ministre. Tebaba Sellâsë, providentiellement guidé par des rêves prémonitoires et même par un ange du Seigneur, s'enfuit de son petit village natal malgré l'interdiction paternelle. Arrivé à Addis-Ababâ, il rencontre Sa Majesté qui le fait prendre en charge par le ministère de l'Éducation nationale. Comme un météore, il traverse toutes les uploads/Litterature/ 24-une-annee-de-publications-en-langue-amharique.pdf
Documents similaires










-
35
-
0
-
0
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Mar 07, 2022
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
- Taille du fichier 1.1919MB